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Insee Flash Centre-Val de Loire · Décembre 2021 · n° 46
Insee Flash Centre-Val de LoireDepuis 2010, les naissances diminuent en Centre-Val de Loire malgré une fécondité supérieure à la moyenne française

Alexis Collard, Maxime Simonovici (Insee)

25 400 bébés sont nés en Centre-Val de Loire en 2020, soit 14 % de moins qu’en 1975. Cette baisse des naissances, plus importante qu’en France métropolitaine, est due à une diminution plus conséquente qu’ailleurs du nombre de femmes en âge d’avoir des enfants et à un recul de la fécondité. La région conserve toutefois une forte fécondité. Avec 1,86 enfant par femme en 2020, la région Centre-Val de Loire est la 3ᵉ région la plus féconde de France métropolitaine. Les naissances sont également de plus en plus tardives : l’âge moyen des mères lors de l’accouchement ne cesse de croître pour atteindre 30,6 ans en 2020.

Insee Flash Centre-Val de Loire
No 46
Paru le :Paru le14/12/2021

En 2020, 25 400 bébés sont nés en Centre-Val de Loire, soit 4 000 enfants de moins qu’en 1975. Les naissances ont chuté à partir du début des années 1980 pour atteindre un creux en 1993 (figure 1). Entre 1993 et 2010, les naissances régionales ont augmenté de 13,4 %, contre 14,9 % à l’échelle métropolitaine. Depuis, l’écart se creuse entre les naissances régionales et nationales (- 17,3 % contre - 11,5 %) et en 2020, elles diminuent pour la huitième année consécutive. Le Centre-Val de Loire est d’ailleurs la région où la baisse est la plus forte entre 2014 et 2015 (- 4,5 %). Ensuite, en 2017, le nombre de naissances régionales (26 400) est passé en dessous de son niveau le plus bas sur la période considérée (27 000 en 1993) et la baisse se poursuit jusqu’en 2020. Le Loiret est le seul département à enregistrer une hausse des naissances de 7,4 % entre 1975 et 2020. Les naissances diminuent de 11 % en Eure-et-Loir et en Indre-et-Loire, situant ces deux départements dans la moyenne régionale, et de 22,3 % dans le Loir-et-Cher. Les diminutions les plus importantes ont lieu dans les départements les plus ruraux, respectivement - 35,1 % et - 40,4 % dans le Cher et dans l’Indre.

Figure 1Évolution du nombre de naissances entre 1975 et 2020 en Centre-Val de Loire

(base 100 en 1975)
Évolution du nombre de naissances entre 1975 et 2020 en Centre-Val de Loire ((base 100 en 1975))
Année France métropolitaine Centre-Val de Loire Cher Eure-et-Loir Indre Indre-et-Loire Loir-et-Cher Loiret
1975 100,00 100,00 100,00 100,00 100,00 100,00 100,00 100,00
1976 96,69 95,93 91,58 97,63 98,10 97,00 96,32 95,08
1977 99,73 99,35 93,80 102,45 99,21 96,91 97,88 103,48
1978 98,70 97,60 89,07 102,75 94,76 96,45 98,20 100,73
1979 101,42 99,37 90,39 105,88 92,00 96,19 96,96 107,20
1980 107,17 104,42 96,94 110,63 93,86 103,26 101,35 111,33
1981 107,88 106,61 97,76 113,22 97,21 103,93 102,73 115,45
1982 106,76 105,77 98,26 114,90 91,31 102,26 99,79 116,04
1983 100,23 98,55 93,35 104,61 83,55 97,96 94,18 106,24
1984 101,76 100,68 94,40 109,77 83,20 99,34 95,37 109,10
1985 102,90 100,74 95,64 109,53 86,58 99,84 91,43 109,06
1986 104,25 102,44 94,15 111,41 86,69 101,23 96,69 111,47
1987 102,84 101,46 92,35 110,39 85,41 99,07 95,32 112,46
1988 103,30 101,48 93,77 110,39 85,89 99,45 95,18 111,25
1989 102,51 100,03 92,58 110,93 80,23 98,15 94,18 109,57
1990 102,10 100,46 92,80 109,01 84,06 97,58 94,05 111,67
1991 103,54 100,34 88,99 110,67 81,96 98,27 93,68 112,54
1992 101,51 96,75 87,27 104,79 80,13 94,18 89,97 109,30
1993 97,12 91,62 83,41 100,88 72,54 89,75 85,10 102,80
1994 97,03 93,33 79,28 100,60 78,30 91,90 90,95 104,93
1995 99,47 95,52 81,87 103,95 80,79 92,01 95,32 106,78
1996 100,13 94,88 82,29 103,87 76,72 93,19 92,06 106,20
1997 99,20 95,70 82,62 101,24 76,61 92,97 96,00 109,46
1998 102,83 97,01 84,38 104,45 79,79 95,05 94,20 109,32
1999 103,91 97,71 86,65 103,75 81,79 97,28 94,36 108,43
2000 108,15 101,85 85,63 107,64 87,17 100,92 97,99 115,91
2001 107,57 100,54 86,58 106,64 82,93 99,51 95,32 115,12
2002 106,17 99,54 81,37 105,31 81,92 99,75 94,10 115,64
2003 106,22 99,80 82,22 107,70 79,75 97,80 95,69 116,47
2004 107,08 100,33 81,47 107,54 79,79 97,41 97,33 118,71
2005 108,07 101,06 82,49 112,01 82,58 98,15 98,52 115,54
2006 111,08 102,92 80,47 112,96 78,75 100,65 100,95 121,67
2007 109,67 101,38 83,21 109,11 80,75 95,05 99,29 121,82
2008 110,96 103,34 82,27 113,86 81,79 100,62 101,80 120,10
2009 110,46 101,85 80,42 111,75 75,13 100,86 100,19 119,77
2010 111,55 103,85 83,16 114,60 76,58 101,70 99,89 123,31
2011 110,27 101,15 78,68 111,11 73,72 98,92 97,04 122,39
2012 109,94 101,51 77,71 111,25 73,68 100,37 98,02 122,44
2013 108,65 98,65 77,91 106,54 69,20 97,40 94,76 120,12
2014 109,60 98,19 77,14 106,18 69,96 99,25 93,07 117,74
2015 106,94 93,73 70,36 101,54 64,71 95,39 88,25 114,67
2016 104,90 92,41 71,61 104,45 60,71 94,53 84,68 110,77
2017 102,99 89,29 69,44 95,89 59,30 91,68 82,16 109,64
2018 101,55 88,32 66,30 94,87 60,92 90,18 79,81 110,13
2019 100,87 87,50 69,02 91,92 61,16 88,17 77,69 110,19
2020 98,70 85,85 64,86 89,13 59,64 89,01 77,75 107,43
  • Champ : naissances vivantes à tout âge de la mère.
  • Source : Insee, estimations de population

Figure 1Évolution du nombre de naissances entre 1975 et 2020 en Centre-Val de Loire

  • Champ : naissances vivantes à tout âge de la mère.
  • Source : Insee, estimations de population

Une baisse du nombre de femmes en âge de procréer depuis 1990

L’évolution des naissances peut se décomposer suivant deux facteurs : le nombre de femmes en âge d’avoir des enfants et leur fécondité dont la contribution est négative depuis 2010 (figure 2).

Le recul plus important de la natalité en Centre-Val de Loire s’explique en partie par la baisse plus conséquente qu’ailleurs du nombre de femmes en âge de procréer (effet démographique). Entre 2006 et 2018, le nombre de femmes en âge d’avoir des enfants se réduit de 8,4 % en Centre-Val de Loire contre 3,4 % à l’échelle métropolitaine. En outre, la part de femmes fécondes (de 15 à 49 ans) ne cesse de diminuer. Ces dernières représentaient 43,6 % des femmes en 2006, 41,8 % en 2010 et seulement 39 % en 2018. Ce phénomène pourrait s’expliquer par le départ de femmes pour étudier ou travailler, notamment aux âges où la fécondité est la plus forte.

La variation du nombre de femmes en âge d’avoir des enfants a un effet négatif sur l’évolution des naissances depuis 1990. Entre 2000 et 2005, la diminution du nombre de femmes en âge de procréer se traduit par 1 740 naissances de moins, mais elle a été compensée par l’augmentation du nombre moyen d’enfants par femme (effet ) entre 1995 et 2000, puis entre 2005 à 2010. Ainsi, la hausse des taux de fécondité très forte entre 1995 et 2000 génère 3 060 naissances supplémentaires.

Entre 2015 et 2020, les deux effets (démographiques et taux de fécondité) expliquent chacun une baisse de 1 200 naissances en Centre-Val de Loire. À l’échelle métropolitaine l’effet fécondité reste quatre fois plus important que l’effet démographique (– 50 000 contre – 12 000 naissances).

Figure 2Évolution quinquennale du nombre de naissances en Centre-Val de Loire, décomposée en effet démographique et taux de fécondité

Évolution quinquennale du nombre de naissances en Centre-Val de Loire, décomposée en effet démographique et taux de fécondité - Lecture : entre 2010 et 2015, le nombre de naissances a diminué de 3 062, dont 2 067 dû à l’effet taux de fécondité.
Années Effet démographique Effet taux de fécondité
1975-1980 2 080 -928
1980-1985 1 023 -2 110
1985-1990 1 -110
1990-1995 -304 -1 172
1995-2000 -1 183 3 063
2000-2005 -1 741 1 500
2005-2010 -1 211 2 220
2010-2015 -995 -2 067
2015-2020 -1 237 -1 154
  • Lecture : entre 2010 et 2015, le nombre de naissances a diminué de 3 062, dont 2 067 dû à l’effet taux de fécondité.
  • Champ : naissances vivantes domiciliées en Centre-Val de Loire aux âges de procréation de la mère (15 à 49 ans).
  • Source : Insee, estimations de population

Figure 2Évolution quinquennale du nombre de naissances en Centre-Val de Loire, décomposée en effet démographique et taux de fécondité

  • Lecture : entre 2010 et 2015, le nombre de naissances a diminué de 3 062, dont 2 067 dû à l’effet taux de fécondité.
  • Champ : naissances vivantes domiciliées en Centre-Val de Loire aux âges de procréation de la mère (15 à 49 ans).
  • Source : Insee, estimations de population

Une fécondité supérieure à celle de France métropolitaine depuis les années 2000

À la suite de la forte baisse qui a succédé au baby-boom, l’ (ICF) s’est redressé légèrement au début des années 1980 (figure 3). Il se contracte ensuite jusqu’en 1993 où il atteint son niveau le plus bas en région comme en métropole (respectivement 1,61 et 1,66). Entre 1993 et 2010, la fécondité a progressé plus fortement dans la région, devançant le niveau métropolitain à partir de 2002, alors qu’elle était inférieure à la moyenne nationale depuis les années 1980. En France, le renouvellement des générations est assuré lorsque les femmes ont en moyenne 2,07 enfants. Dans la région, l’ICF n’a dépassé ce niveau qu’en 2010 (2,09 enfants par femme, contre 2,02 en France métropolitaine). Malgré une nette diminution de la fécondité à partir de 2010, l’écart entre le niveau de fécondité régionale et celui de la France métropolitaine s’accentue. En 2020, il est à nouveau maximal (1,86 contre 1,79 en France métropolitaine). De fait, la fécondité diminue moins en Centre-Val de Loire : en 2008, l’ICF régional atteint 2,05 enfants par femme, situant la région au 3ᵉ rang national, alors qu’elle était au 9ᵉ rang en 1995. En 2020, le Centre-Val de Loire se maintient au 3ᵉ rang derrière Provence-Alpes-Côte d’Azur et l’Île-de-France. L’ICF est plus élevé dans le Loiret et en Eure-et-Loir (respectivement 1,94 et 1,98).

Figure 3Évolution de l'indicateur conjoncturel de fécondité entre 1975 et 2020

Évolution de l'indicateur conjoncturel de fécondité entre 1975 et 2020
Année Centre-Val de Loire France métropolitaine
1975 1,94 1,93
1976 1,82 1,83
1977 1,85 1,86
1978 1,80 1,82
1979 1,81 1,85
1980 1,89 1,94
1981 1,92 1,94
1982 1,88 1,91
1983 1,74 1,78
1984 1,77 1,80
1985 1,77 1,81
1986 1,80 1,83
1987 1,78 1,80
1988 1,78 1,80
1989 1,75 1,78
1990 1,76 1,77
1991 1,76 1,77
1992 1,69 1,73
1993 1,61 1,66
1994 1,64 1,66
1995 1,68 1,71
1996 1,68 1,73
1997 1,71 1,73
1998 1,74 1,76
1999 1,77 1,79
2000 1,87 1,87
2001 1,87 1,88
2002 1,87 1,86
2003 1,90 1,87
2004 1,93 1,90
2005 1,96 1,92
2006 2,01 1,98
2007 1,99 1,96
2008 2,05 1,99
2009 2,04 1,99
2010 2,09 2,02
2011 2,04 2,00
2012 2,06 1,99
2013 2,02 1,97
2014 2,02 1,97
2015 1,94 1,93
2016 1,93 1,89
2017 1,88 1,86
2018 1,87 1,84
2019 1,88 1,83
2020 1,86 1,79
  • Champ : naissances vivantes aux âges de procréation de la mère (15 à 49 ans).
  • Sources : Insee, Recensement de la population de 1975 à 2020, État civil de 1975 à 2020

Figure 3Évolution de l'indicateur conjoncturel de fécondité entre 1975 et 2020

  • Champ : naissances vivantes aux âges de procréation de la mère (15 à 49 ans).
  • Sources : Insee, Recensement de la population de 1975 à 2020, État civil de 1975 à 2020

Des naissances de plus en plus tardives

Comme dans les autres régions, la baisse de la fécondité s’accompagne d’un décalage du calendrier des naissances : l’ ne cesse d’augmenter (figure 4). Il passe de 26,8 ans à 30,6 ans sur la période, mais reste cependant inférieur au niveau métropolitain (31,3 ans en 2020). En 1975, en Centre-Val de Loire, 15 % des nouveaux-nés avaient une mère âgée d’au plus 20 ans (contre 3 % en 2020) et 7 % des nouveaux-nés avaient une mère âgée d’au moins 35 ans (contre 23 % en 2020). La natalité est de plus en plus reportée du fait de la diffusion des moyens de contraception, l’augmentation de la durée des études et la place croissante des femmes sur le marché du travail.

En 2018, l’âge moyen de la mère à l’accouchement est le plus élevé dans le Loiret (30,9 ans) et l’Indre-et-Loire (31,2 ans). Les étudiantes sont surreprésentées en Indre-et-Loire (8,5 %, contre 7,5 % en France de province) et les mères occupant des emplois de cadres sont relativement plus nombreuses dans le Loiret (9,9 %, contre 4,8 % en France de province).

Entre 1980 et 1990, la fécondité a très fortement baissé chez les femmes âgées de moins de 26 ans. Alors que 100 femmes âgées de 15 à 26 ans avaient en moyenne 105 enfants en 1980, elles n’en ont plus que 72 en 1990. Les taux de fécondité marquent ensuite le pas sur la dernière décennie du 20ᵉ siècle et l’âge moyen des mères à l’accouchement poursuit son augmentation pour atteindre 29,7 ans en 2000. À partir de 2010, les taux de fécondité baissent fortement à tout âge, sans qu’il y ait de report notable vers les âges les plus élevés.

Par ailleurs, les naissances hors mariage sont majoritaires depuis 2005 en Centre-Val de Loire. Ce phénomène est plus marqué qu’au niveau métropolitain : 63,2 % contre 58,7 % des naissances en 2017. En 2018, près d’un enfant sur 4 vit au sein d’un couple pacsé ou en union libre. Les enfants grandissent également de plus en plus dans des familles monoparentales (23 %, soit + 5 points entre 2008 et 2018).

Figure 4Taux de fécondité par âge en Centre-Val de Loire (en nombre d’enfants pour 100 femmes)

Taux de fécondité par âge en Centre-Val de Loire (en nombre d’enfants pour 100 femmes) - Lecture : en 1980, 100 femmes âgées de 24 ans avaient en moyenne 15,3 enfants contre 7,9 en 2020. Entre 2010 et 2020, la distribution des taux de fécondité par âge s'aplatit, sans que s'observe de report aux âges les plus élevés, ce qui illustre la baisse de l’indicateur conjoncturel de fécondité.
Âge 1980 1990 2000 2010 2020
15 0,10 0,05 0,03 0,07 0,03
16 0,45 0,19 0,25 0,15 0,11
17 1,00 0,45 0,37 0,51 0,29
18 2,46 0,96 0,91 1,07 0,60
19 5,25 2,15 2,02 2,17 1,56
20 8,19 3,87 3,34 3,35 2,53
21 11,16 5,74 4,39 4,83 3,18
22 13,28 7,82 5,67 6,41 4,71
23 15,13 9,59 7,03 7,63 6,15
24 15,32 11,81 8,68 9,82 7,91
25 16,52 13,71 10,56 11,85 9,27
26 15,68 15,36 12,63 13,67 10,84
27 13,91 14,77 14,29 13,70 12,72
28 12,81 13,97 15,45 15,38 13,54
29 10,57 12,73 15,61 15,63 13,29
30 9,44 11,97 14,66 15,86 13,59
31 7,85 10,34 13,38 15,37 13,50
32 6,77 8,33 11,46 13,48 12,55
33 5,49 7,11 9,75 11,92 10,76
34 4,84 5,97 8,50 9,93 9,15
35 3,19 4,90 6,57 8,12 8,54
36 2,77 3,75 5,55 7,07 7,33
37 1,91 2,82 4,38 5,75 5,91
38 1,52 2,32 3,15 4,44 4,80
39 1,23 1,71 2,57 3,31 3,91
40 0,83 1,12 1,64 2,65 2,65
41 0,48 0,71 1,16 1,60 1,99
42 0,46 0,48 0,90 1,11 1,45
43 0,27 0,35 0,43 0,70 0,92
44 0,15 0,19 0,23 0,36 0,50
45 0,07 0,07 0,14 0,20 0,27
46 0,04 0,04 0,03 0,11 0,21
47 0,02 0,07 0,01 0,06 0,10
48 0,04 0,02 0,01 0,04 0,01
49 0,01 0,01 0,01 0,05 0,05
  • Lecture : en 1980, 100 femmes âgées de 24 ans avaient en moyenne 15,3 enfants contre 7,9 en 2020. Entre 2010 et 2020, la distribution des taux de fécondité par âge s'aplatit, sans que s'observe de report aux âges les plus élevés, ce qui illustre la baisse de l’indicateur conjoncturel de fécondité.
  • Champ : naissances vivantes domiciliées en Centre-Val de Loire aux âges de procréation de la mère (15 à 49 ans).
  • Source : Insee, estimations de population

Figure 4Taux de fécondité par âge en Centre-Val de Loire (en nombre d’enfants pour 100 femmes)

  • Lecture : en 1980, 100 femmes âgées de 24 ans avaient en moyenne 15,3 enfants contre 7,9 en 2020. Entre 2010 et 2020, la distribution des taux de fécondité par âge s'aplatit, sans que s'observe de report aux âges les plus élevés, ce qui illustre la baisse de l’indicateur conjoncturel de fécondité.
  • Champ : naissances vivantes domiciliées en Centre-Val de Loire aux âges de procréation de la mère (15 à 49 ans).
  • Source : Insee, estimations de population

Encadré 1  - La saisonnalité des naissances : atténuée depuis 45 ans, mais bouleversée par la crise sanitaire

Comme au niveau national, la saisonnalité des naissances s’est déplacée et elles sont désormais plus diffuses sur l’année. En Centre-Val de Loire, plus d’enfants naissaient en mai dans les années 1980 (9,3 % des naissances en 1980), avant que le pic annuel se déplace progressivement vers le mois de juillet, mois au cours duquel il naît en général le plus d’enfants depuis le début des années 2000.

La crise sanitaire liée à la pandémie de Covid-19 a bouleversé le lissage de la saisonnalité des naissances sur l’année. Environ 9 mois après l’instauration du 1er confinement, le mois de janvier 2021 enregistre une baisse des naissances sans commune mesure avec celles observées par le passé (− 12,1 % par rapport au mois de janvier 2020). Les naissances repartent ensuite à la hausse au mois de mars : + 6,9 % par rapport à mars 2020. Cette évolution confirmée en avril (+ 12,3 % par rapport l’année précédente) est l’une des plus marquées parmi les régions de France métropolitaine. Elle témoignerait d’un rattrapage des projets parentaux vraisemblablement reportés de quelques mois.

Publication rédigée par :Alexis Collard, Maxime Simonovici (Insee)

Pour comprendre

L’évolution annuelle du nombre de naissances se décompose en deux facteurs. D’une part, l’évolution du nombre de femmes en âge d’avoir des enfants (15 à 49 ans) pondérée par les taux de fécondité maintenus constants mesure l’impact de la démographie. D’autre part, l’évolution des taux de fécondité multipliée par le nombre de femmes maintenu constant mesure le rôle de la fécondité. Cette décomposition est réalisée par âge détaillé.

L’âge moyen des mères à l’accouchement est la somme des âges pondérés par les taux de fécondité par âge observé une année donnée. Comme l’indicateur conjoncturel de fécondité, il neutralise les effets de structure par âge.

Sources

Les estimations de populations départementales et régionales au 1er janvier, de 1975 à 2021, détaillées par sexe et âge, fournissent le nombre de femmes et les naissances intervenues chaque année suivant l’âge de la mère. Ici, les naissances sont comptabilisées au lieu de domicile de la mère.

Les statistiques d’état civil sur les naissances sont issues d’une exploitation des informations transmises par les mairies à l’Insee. Les naissances sont aussi comptabilisées au lieu de domicile de la mère.

Définitions

Le taux de fécondité à un âge donné est le nombre d’enfants nés vivants des femmes de cet âge au cours de l’année, rapporté à la population moyenne de l’année des femmes (ou mères potentielles) de même âge.

L’indicateur conjoncturel de fécondité (ICF), ou somme des naissances réduites, mesure le nombre d’enfants qu’aurait une femme tout au long de sa vie si les taux de fécondité par âge observés l’année considérée demeuraient inchangés. Il correspond à la somme des taux de fécondité observés à chaque âge de procréation (de 15 à 49 ans).

L’âge de la mère à la naissance de l’enfant est ici l’âge atteint dans l’année (autrement dit, l’âge atteint au 31 décembre), c’est-à-dire la différence entre l’année de naissance de l’enfant et celle de la mère.

Pour en savoir plus