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Insee Conjoncture Bourgogne-Franche-Comté · Octobre 2021 · n° 29
Insee Conjoncture Bourgogne-Franche-ComtéAu 2ᵉ trimestre 2021, l’économie régionale se rapproche de son niveau d’avant-crise Note de conjoncture régionale - 2ᵉ trimestre 2021

Frédéric Biancucci, Marie-France Pialle, Bénédicte Piffaut (Insee)

Durant l’été, à la faveur de l’allègement des restrictions sanitaires, l’économie régionale a bien résisté à la quatrième vague. Le nombre d’heures rémunérées se rapproche ainsi progressivement de son niveau d’avant-crise en 2019 dans presque tous les secteurs. Le montant des transactions par cartes bancaires progresse nettement durant l’été.

Le deuxième trimestre 2021 a été marqué par un nouveau confinement en avril. Mais celui-ci a été moins contraignant pour les entreprises et a eu un faible impact sur l’économie régionale. L’emploi salarié dans la région progresse, porté principalement par la hausse de l’emploi privé. L’hébergement-restauration retrouve des couleurs ce trimestre et voit ses emplois progresser. Freinées par des difficultés d’approvisionnement et la hausse du coût des matières premières, la construction et l’industrie ne gagnent pas d’emploi ce trimestre. En parallèle, le taux de chômage se stabilise à un niveau inférieur à celui d’avant-crise.

Insee Conjoncture Bourgogne-Franche-Comté
No 29
Paru le :Paru le14/10/2021

Le nombre d’heures rémunérées a peu varié avec la quatrième vague

Malgré la circulation active du variant Delta de la Covid-19 durant l’été, l’impact économique du virus s’est nettement atténué comparé aux vagues précédentes du fait de mesures sanitaires moins contraignantes. En août 2021, le nombre d’heures rémunérées en Bourgogne-Franche-Comté se situe ainsi 2,3 % en dessous de son niveau d’avant-crise (figure 1).

Le tertiaire marchand et la construction retrouvent des couleurs avec un nombre d’heures rémunérées qui se rapproche nettement de son niveau d’avant-crise. L’entrée en vigueur du passe sanitaire dans les restaurants début août n’a eu qu’un impact modéré sur l’hébergement-restauration. Les heures rémunérées sont en constante augmentation dans ce secteur depuis la fin du troisième confinement début mai.

L’industrie est le secteur le plus affecté durant l’été. L’activité est pénalisée par des difficultés d’approvisionnement et la montée du prix des matières premières. Le volume d’heures rémunérées reste inférieur de 5,4 % à celui du mois d’août 2019.

Figure 1Évolution sectorielle mensuelle des heures rémunérées par rapport au même mois de 2019 - Bourgogne-Franche-Comté

en %
Évolution sectorielle mensuelle des heures rémunérées par rapport au même mois de 2019 - Bourgogne-Franche-Comté (en %)
Industrie Construction Hébergement et restauration Autres services principalement marchands Services principalement non marchands Ensemble - Bourgogne-Franche-Comté Ensemble - France hors Mayotte
janv. 2020 -2,1 4,5 3,2 0,7 1,0 0,3 1,9
févr. 2020 -0,9 1,6 3,4 1,0 1,3 0,6 1,8
mars 2020 -12,0 -32,4 -37,5 -13,1 -5,9 -14,6 -13,3
avr. 2020 -33,2 -50,6 -80,9 -32,2 -17,7 -34,3 -33,2
mai 2020 -26,1 -18,4 -71,5 -19,9 -10,6 -22,7 -22,4
juin 2020 -14,6 -4,9 -35,2 -8,2 -3,2 -10,4 -10,3
juil. 2020 -11,1 -3,0 -18,8 -5,3 -1,8 -7,0 -6,8
août 2020 -7,3 -1,1 -12,1 -3,2 -0,9 -4,4 -4,5
sept. 2020 -7,0 -3,4 -11,7 -3,0 -0,2 -4,2 -4,4
oct. 2020 -6,5 -3,5 -15,9 -2,7 -0,8 -4,2 -4,8
nov. 2020 -5,0 -2,5 -62,9 -9,1 -1,8 -8,7 -9,8
déc. 2020 -4,4 -4,0 -62,0 -3,9 0,6 -6,0 -6,7
janv. 2021 -8,4 4,2 -51,2 -3,4 0,6 -5,8 -5,2
févr. 2021 -6,1 -0,2 -58,9 -3,3 1,8 -5,6 -5,4
mars 2021 -5,4 1,8 -59,7 -3,3 2,3 -5,2 -5,1
avr. 2021 -6,6 -0,6 -62,3 -6,6 0,3 -7,7 -7,8
mai 2021 -8,0 -0,7 -46,5 -4,7 0,2 -6,6 -5,7
juin 2021 -4,3 3,0 -14,7 -0,7 2,1 -1,7 -0,5
juil. 2021 -6,0 -1,1 -3,2 -1,1 0,8 -2,4 -1,0
août 2021 -5,4 -3,6 -3,9 -0,9 0,8 -2,3 -0,9
  • Note : ensemble des heures rémunérées des salariés y compris les heures supplémentaires ainsi que les absences pour lesquelles le salarié est rémunéré.
  • Source : DSN - traitement provisoire, Insee.

Figure 1Évolution sectorielle mensuelle des heures rémunérées par rapport au même mois de 2019 - Bourgogne-Franche-Comté

  • Note : ensemble des heures rémunérées des salariés y compris les heures supplémentaires ainsi que les absences pour lesquelles le salarié est rémunéré.
  • Source : DSN - traitement provisoire, Insee.

Le montant des transactions bancaires en nette progression durant l’été

Les transactions par carte bancaire CB, permettant d’estimer l’évolution de la consommation des ménages, ont été moins impactées par la crise sanitaire en 2021 qu’en 2020 (figure 2).

Avec le retour des beaux jours et la fin des restrictions de déplacement depuis le 3 mai 2021, elles repartent nettement à la hausse. Elles sont en moyenne supérieures de 10 % à leur niveau de 2019.

Durant les vacances d’été, cette hausse des transactions est particulièrement marquée, avec des opérations qui dépassent nettement celles relevées durant la même période en 2019. Dans la région, elles sont en moyenne 12 % supérieures avec un pic à + 17 % la première semaine d’août.

Cette progression se vérifie également en France métropolitaine.

Dans la région, ce sont surtout le Jura et la Saône-et-Loire qui se distinguent. En moyenne, le montant des transactions par carte bancaire CB pour ces deux départements dépasse de plus de 15 % celui des transactions de l’été 2019. En Côte-d’Or et dans le Doubs, la hausse reste conséquente, autour de 10 %. Elle est un peu plus mesurée dans le Territoire de Belfort (+ 7,6 %), un département moins touristique.

Figure 2Évolution hebdomadaire des montants des transactions par carte bancaire CB par rapport à la même semaine de 2019

en %
Évolution hebdomadaire des montants des transactions par carte bancaire CB par rapport à la même semaine de 2019 (en %)
année semaine premier jour de la semaine Bourgogne-Franche-Comté France entière
2020 2 06/01/2020 4,6 3,3
2020 3 13/01/2020 4,9 4,1
2020 4 20/01/2020 9,2 6,9
2020 5 27/01/2020 5,2 4,5
2020 6 03/02/2020 2,7 2,8
2020 7 10/02/2020 3,9 2,3
2020 8 17/02/2020 6,7 4,0
2020 9 24/02/2020 -2,2 0,0
2020 10 02/03/2020 0,8 4,1
2020 11 09/03/2020 9,1 8,3
2020 12 16/03/2020 -36,9 -40,5
2020 13 23/03/2020 -57,2 -57,9
2020 14 30/03/2020 -53,0 -54,4
2020 15 06/04/2020 -43,8 -46,6
2020 16 13/04/2020 -47,2 -48,4
2020 17 20/04/2020 -38,6 -41,5
2020 18 27/04/2020 -42,3 -44,9
2020 19 04/05/2020 -32,0 -34,4
2020 20 11/05/2020 7,1 3,9
2020 21 18/05/2020 1,7 -1,2
2020 22 25/05/2020 3,0 2,9
2020 23 01/06/2020 1,1 2,5
2020 24 08/06/2020 6,2 4,3
2020 25 15/06/2020 8,9 7,2
2020 26 22/06/2020 -2,6 -4,2
2020 27 29/06/2020 0,4 -1,5
2020 28 06/07/2020 8,7 6,0
2020 29 13/07/2020 9,1 8,7
2020 30 20/07/2020 13,4 12,1
2020 31 27/07/2020 6,0 5,8
2020 32 03/08/2020 17,7 15,5
2020 33 10/08/2020 10,8 12,4
2020 34 17/08/2020 11,0 11,0
2020 35 24/08/2020 6,2 4,9
2020 36 31/08/2020 6,5 6,0
2020 37 07/09/2020 5,0 5,4
2020 38 14/09/2020 3,5 4,6
2020 39 21/09/2020 1,3 0,8
2020 40 28/09/2020 2,2 0,9
2020 41 05/10/2020 3,5 2,4
2020 42 12/10/2020 8,3 7,3
2020 43 19/10/2020 3,9 2,2
2020 44 26/10/2020 -3,2 -2,4
2020 45 02/11/2020 -34,4 -33,5
2020 46 09/11/2020 -30,6 -29,7
2020 47 16/11/2020 -27,9 -28,4
2020 48 23/11/2020 -25,3 -27,0
2020 49 30/11/2020 4,7 4,7
2020 50 07/12/2020 -3,9 -1,7
2020 51 14/12/2020 -9,2 -7,7
2020 52 21/12/2020 -4,3 -1,7
2020 53 28/12/2020 4,1 -3,3
2021 1 04/01/2021 -5,2 -5,5
2021 2 11/01/2021 -7,1 -6,3
2021 3 18/01/2021 7,9 4,4
2021 4 25/01/2021 4,8 3,0
2021 5 01/02/2021 -6,1 -7,2
2021 6 08/02/2021 -5,5 -6,3
2021 7 15/02/2021 1,4 -4,3
2021 8 22/02/2021 1,5 -6,6
2021 9 01/03/2021 4,8 0,1
2021 10 08/03/2021 6,4 -1,9
2021 11 15/03/2021 8,7 1,9
2021 12 22/03/2021 -10,0 -21,6
2021 13 29/03/2021 21,5 4,6
2021 14 05/04/2021 -22,0 -24,5
2021 15 12/04/2021 -13,6 -15,5
2021 16 19/04/2021 -10,0 -13,0
2021 17 26/04/2021 -19,3 -22,8
2021 18 03/05/2021 -0,6 -7,7
2021 19 10/05/2021 -2,4 -10,2
2021 20 17/05/2021 13,3 11,5
2021 21 24/05/2021 9,2 12,0
2021 22 31/05/2021 5,9 9,4
2021 23 07/06/2021 16,7 17,4
2021 24 14/06/2021 16,4 14,5
2021 25 21/06/2021 -2,1 -2,8
2021 26 28/06/2021 6,5 6,3
2021 27 05/07/2021 14,3 13,0
2021 28 12/07/2021 8,4 7,5
2021 29 19/07/2021 15,7 15,1
2021 30 26/07/2021 8,2 6,4
2021 31 02/08/2021 17,2 15,6
2021 32 09/08/2021 14,4 15,3
2021 33 16/08/2021 10,0 10,2
2021 34 23/08/2021 8,2 5,3
2021 35 30/08/2021 12,3 9,6
2021 36 06/09/2021 9,8 10,0
  • Sources : Cartes bancaires CB, Calculs Insee.

Figure 2Évolution hebdomadaire des montants des transactions par carte bancaire CB par rapport à la même semaine de 2019

  • Note : transactions par carte bancaire CB en face-à-face qui n'incluent pas la vente à distance (internet). Les traits pointillés permettent d'identifier les périodes pendant lesquelles les commerces « non-essentiels » étaient fermés sur l'ensemble du territoire métropolitain. Le trait vertical plein indique la dernière semaine de 2020.
  • Champ : France
  • Sources : Cartes bancaires CB, Calculs Insee.
Avertissement

Les données agrégées utilisées dans cette fiche proviennent de Cartes Bancaires CB et couvrent l’essentiel des transactions par cartes bancaires, à l’exception des transactions CB en vente à distance (internet) . Elles sont issues d’une extraction de transactions anonymisées et agrégées à l’échelle départementale afin de respecter les exigences de confidentialité.

La création d’emplois s’amplifie au deuxième trimestre

Au deuxième trimestre 2021, l’emploi continue sa progression en Bourgogne-Franche-Comté (+ 0,5 %). La hausse est nette avec 4 400 emplois créés ce trimestre, contre 2 300 au trimestre précédent (figure 3). Cette évolution est principalement portée par le secteur privé qui gagne près de 3 900 emplois et progresse de 0,5 %. Après une baisse importante au premier trimestre, l’emploi public repart légèrement (+ 500 emplois).

Le dynamisme de la création d’emploi au deuxième trimestre se retrouve dans quasiment tous les départements de Bourgogne-Franche-Comté. Seul le Territoire de Belfort perd des emplois, - 220 ce trimestre. La progression est particulièrement significative en Saône-et-Loire (+ 0,8 %) et en Côte-d’Or (+ 0,6 %). Dans chacun de ces deux départements, plus de 1 200 emplois ont été créés (figure 5).

Comparé au deuxième trimestre 2020 en pleine crise sanitaire, la Bourgogne-Franche-Comté regagne plus de 23 000 emplois (+ 2,4 %). L’emploi dans la région reste néanmoins 0,7 % en dessous de son niveau d’avant-crise, soit 7 000 emplois de moins.

Figure 3Évolution de l'emploi salarié

indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2010
Évolution de l'emploi salarié (indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2010)
Emploi salarié total - Bourgogne-Franche-Comté Emploi salarié total - France hors Mayotte Emploi salarié privé - Bourgogne-Franche-Comté Emploi salarié privé - France hors Mayotte
4ᵉ trim. 2010 100,0 100,0 100,0 100,0
1ᵉ trim. 2011 100,1 100,2 100,2 100,3
2ᵉ trim. 2011 100,1 100,3 100,2 100,4
3ᵉ trim. 2011 99,8 100,2 100,0 100,4
4ᵉ trim. 2011 100,1 100,3 100,1 100,4
1ᵉ trim. 2012 99,8 100,3 99,8 100,4
2ᵉ trim. 2012 99,4 100,3 99,3 100,3
3ᵉ trim. 2012 99,1 100,1 98,9 100,1
4ᵉ trim. 2012 98,7 100,0 98,4 99,9
1ᵉ trim. 2013 98,6 100,0 98,0 99,9
2ᵉ trim. 2013 98,5 99,9 97,8 99,7
3ᵉ trim. 2013 98,8 100,1 98,1 99,8
4ᵉ trim. 2013 98,5 100,4 97,6 99,9
1ᵉ trim. 2014 98,4 100,4 97,4 99,9
2ᵉ trim. 2014 98,3 100,4 97,2 99,9
3ᵉ trim. 2014 97,8 100,3 96,7 99,8
4ᵉ trim. 2014 97,8 100,4 96,6 99,8
1ᵉ trim. 2015 97,7 100,4 96,4 99,8
2ᵉ trim. 2015 97,8 100,6 96,5 100,0
3ᵉ trim. 2015 97,6 100,7 96,4 100,1
4ᵉ trim. 2015 97,7 100,9 96,4 100,3
1ᵉ trim. 2016 97,5 101,1 96,3 100,5
2ᵉ trim. 2016 97,8 101,3 96,5 100,8
3ᵉ trim. 2016 99,0 101,6 97,9 101,1
4ᵉ trim. 2016 98,0 101,7 96,8 101,3
1ᵉ trim. 2017 98,5 102,1 97,4 101,8
2ᵉ trim. 2017 98,7 102,4 97,7 102,2
3ᵉ trim. 2017 99,1 102,7 98,3 102,6
4ᵉ trim. 2017 99,1 103,1 98,4 103,2
1ᵉ trim. 2018 99,0 103,2 98,3 103,3
2ᵉ trim. 2018 98,7 103,3 98,2 103,5
3ᵉ trim. 2018 98,6 103,4 98,0 103,7
4ᵉ trim. 2018 98,8 103,7 98,3 104,1
1ᵉ trim. 2019 98,9 104,1 98,3 104,6
2ᵉ trim. 2019 98,8 104,3 98,2 104,8
3ᵉ trim. 2019 98,6 104,5 98,0 105,1
4ᵉ trim. 2019 98,9 104,9 98,3 105,5
1ᵉ trim. 2020 96,6 102,9 95,3 102,9
2ᵉ trim. 2020 95,8 102,0 94,6 102,1
3ᵉ trim. 2020 97,3 103,8 96,2 103,9
4ᵉ trim. 2020 97,5 103,7 96,3 103,8
1ᵉ trim. 2021 97,7 104,3 96,9 104,6
2ᵉ trim. 2021 98,1 105,5 97,4 106,0
  • Notes : données CVS, en fin de trimestre. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • Champ : emploi salarié total.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Acoss-Urssaf, Dares, Insee.

Figure 3Évolution de l'emploi salarié

  • Notes : données CVS, en fin de trimestre. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • Champ : emploi salarié total.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Acoss-Urssaf, Dares, Insee.

Nouvelle baisse de l’emploi intérimaire

Dans la lignée du trimestre précédent, l’intérim accentue son recul dans la région, - 0,9 %. Ce bilan est principalement dû à un repli de l’emploi intérimaire dans les secteurs du commerce et de la construction, qui perdent respectivement 12,1 % et 7,4 % de leurs effectifs. L’emploi intérimaire dans l’industrie diminue également mais plus légèrement (- 0,4 %).

À l’inverse, profitant de la réouverture des terrasses en mai et des salles début juin, l’intérim dans l’hébergement-restauration progresse de près de 50 %. Le tertiaire non marchand conserve également un bon dynamisme et progresse de 3,7 %.

Au niveau départemental, la Haute-Saône accuse un recul de 3,2 % de ses effectifs intérimaires alors qu’ils augmentent de 1,6 % en Saône-et-Loire et de 3,0 % dans le Territoire de Belfort.

Reprise dans l’hébergement-restauration

Le secteur des services marchands hors intérim est celui qui a le plus progressé ce trimestre avec 1,4 % d’effectifs en plus. Il profite nettement du rebond de l’hébergement-restauration dont l’emploi augmente de 9,6 %, soit 2 800 emplois créés ce trimestre. Les services aux ménages enregistrent une hausse de 1,1 %. Secteur resté dynamique pendant la crise sanitaire, la construction se stabilise ce trimestre tout comme l’industrie. La progression de l’emploi dans ces deux secteurs est ralentie par les difficultés d’approvisionnement. Seule l’industrie agro-alimentaire affiche un bilan positif pour les créations d’emplois, + 0,6 %.

Plus gros employeur de la région, les effectifs des services non-marchands se maintiennent ce trimestre (+ 0,1 %) après la baisse du trimestre précédent.

Les entreprises de la région recourent de moins en moins à l’activité partielle

Fin juin, 31 800 salariés sont encore concernés par une demande d’indemnisation au titre de l’activité partielle en Bourgogne-Franche-Comté (figure 4). Le troisième confinement, en avril, n’a provoqué qu’une hausse de 13,3 % comparée à mars. Le confinement de novembre 2020 avait, lui, entraîné une hausse de près de 100 % des demandes d’indemnisation par rapport à octobre 2020.

En juin, dans la plupart des départements de la région, les demandes d’indemnisation diminuent de près de 70 % par rapport au mois d’avril. La baisse la plus marquée concerne l’Yonne, - 76,7 %. Seul le Territoire de Belfort connaît une baisse moins prononcée, - 68,1 %.

Figure 4Salariés concernés par une demande d’indemnisation au titre de l’activité partielle

indice base 100 en mars 2020
Salariés concernés par une demande d’indemnisation au titre de l’activité partielle (indice base 100 en mars 2020 )
Bourgogne-Franche-Comté France hors Mayotte
Mars 2020 100,0 100,0
Avril 2020 122,6 125,0
Mai 2020 98,1 102,7
Juin 2020 42,5 46,3
Juil. 2020 22,7 26,7
Août 2020 10,6 15,8
Sept. 2020 13,0 17,4
Oct. 2020 17,5 24,0
Nov. 2020 34,8 43,4
Déc. 2020 27,0 32,7
Jan. 2021 23,1 29,2
Fév. 2020 23,7 30,4
Mars 2021 26,5 33,3
Avril 2021 30,0 36,5
Mai 2021 20,3 25,2
Juin 2021 9,3 12,0
  • Source : Insee, Déclarations sociales nominatives.

Figure 4Salariés concernés par une demande d’indemnisation au titre de l’activité partielle

  • Source : Insee, Déclarations sociales nominatives.

L’emploi frontalier repart à la hausse

Au deuxième trimestre 2021, plus de 39 200 Bourguignons-Francs-Comtois travaillent en Suisse, soit 1,8 % de plus qu’au trimestre précédent. 72 % d’entre eux sont domiciliés dans le Doubs et près de 17 % dans le Jura. Le canton de Vaud est la destination du plus grand nombre de navetteurs de la région. Ils sont plus de 15 000 à traverser la frontière, soit une progression de 1,4 % ce trimestre. Ils sont aussi plus nombreux à se rendre dans le canton de Neuchâtel (+ 1,4 %) et dans celui du Jura suisse (+ 1,8 %).

Sur un an, 430 navetteurs supplémentaires font le trajet vers la Suisse (+ 1,1 %). Les effectifs de travailleurs frontaliers augmentent de 0,9 % dans le canton de Vaud et de 0,7 % dans le canton du Jura.

Une stabilité après les fortes variations de l’année 2020

Au deuxième trimestre 2021, le taux de chômage au sens du BIT s’établit à 6,8 % en Bourgogne-Franche-Comté (figure 6).

Il se maintient ainsi à un niveau inférieur à celui d’avant-crise, tant au niveau régional que national. Après les fortes fluctuations observées au cours de l’année 2020, le taux de chômage de la région se stabilise au deuxième trimestre.

Le troisième confinement d’avril 2021 n’a pas entraîné de variation forte du taux de chômage. Le pic épidémique a pu être géré sans recourir à des fermetures supplémentaires d’établissements aux effets importants sur la disponibilité des salariés et les besoins d’emplois. Par ailleurs, le recours à l’activité partielle est en recul, participant à la réduction du sous-emploi, c’est-à-dire au nombre de salariés travaillant moins que ce qu’ils ne voudraient.

Comparé au trimestre précédent, le taux de chômage reste stable dans l’ensemble des départements de la région (figure 5). Le Territoire de Belfort reste le seul département de la région où le taux de chômage est plus élevé qu’au niveau national.

Figure 5Évolution de l’emploi salarié (en %) et du taux de chômage (en point) par département au 2ᵉ trimestre

Évolution de l’emploi salarié (en %) et du taux de chômage (en point) par département au 2ᵉ trimestre
Emploi salarié Taux de chômage
Effectifs Évolution Taux Évolution
T2/T1 annuelle T2/T1 annuelle*
Côte-d’Or 216 800 + 0,6 + 2,8 6,0 + 0,0 + 0,4
Doubs 193 400 + 0,4 + 1,8 7,3 - 0,1 + 0,4
Jura 86 300 + 0,5 + 3,2 5,5 + 0,0 + 0,0
Nièvre 65 400 + 0,4 + 1,1 6,7 + 0,2 + 0,6
Haute-Saône 66 000 + 0,1 + 2,0 6,9 + 0,0 + 0,2
Saône-et-Loire 184 100 + 0,7 + 3,3 6,8 + 0,1 + 0,2
Yonne 107 500 + 0,3 + 2,5 7,3 + 0,2 + 0,6
Territoire de Belfort 48 700 - 0,4 + 1,0 9,0 + 0,0 + 0,8
Bourgogne-Franche-Comté 968 200 + 0,5 + 2,4 6,8 + 0,0 + 0,4
France hors Mayotte 25 234 100 + 1,1 + 3,4 8,0 - 0,1 + 0,8
  • Note : données CVS, en fin de trimestre. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • * Les fortes hausses annuelles du taux de chômage s’expliquent par la comparaison avec un taux artificiellement bas lors du deuxième trimestre 2020.
  • Sources : Insee, Taux de chômage localisés Insee, estimations d’emploi ; estimations trimestrielles Urssaf-Caisse nationale, Dares, Insee.

Figure 6Taux de chômage

en %
Taux de chômage (en %)
Bourgogne-Franche-Comté France hors Mayotte
4ᵉ trim. 2010 8,2 9,2
1ᵉ trim. 2011 8,2 9,2
2ᵉ trim. 2011 8,0 9,1
3ᵉ trim. 2011 8,2 9,2
4ᵉ trim. 2011 8,3 9,3
1ᵉ trim. 2012 8,4 9,5
2ᵉ trim. 2012 8,7 9,7
3ᵉ trim. 2012 8,9 9,8
4ᵉ trim. 2012 9,3 10,2
1ᵉ trim. 2013 9,5 10,3
2ᵉ trim. 2013 9,5 10,5
3ᵉ trim. 2013 9,3 10,3
4ᵉ trim. 2013 9,1 10,1
1ᵉ trim. 2014 9,1 10,1
2ᵉ trim. 2014 9,1 10,2
3ᵉ trim. 2014 9,2 10,3
4ᵉ trim. 2014 9,4 10,5
1ᵉ trim. 2015 9,3 10,3
2ᵉ trim. 2015 9,5 10,5
3ᵉ trim. 2015 9,3 10,4
4ᵉ trim. 2015 9,2 10,2
1ᵉ trim. 2016 9,2 10,2
2ᵉ trim. 2016 9,1 10,0
3ᵉ trim. 2016 8,9 9,9
4ᵉ trim. 2016 8,8 10,0
1ᵉ trim. 2017 8,5 9,6
2ᵉ trim. 2017 8,3 9,5
3ᵉ trim. 2017 8,3 9,5
4ᵉ trim. 2017 7,6 9,0
1ᵉ trim. 2018 7,9 9,3
2ᵉ trim. 2018 7,7 9,1
3ᵉ trim. 2018 7,7 9,0
4ᵉ trim. 2018 7,4 8,7
1ᵉ trim. 2019 7,5 8,7
2ᵉ trim. 2019 7,4 8,4
3ᵉ trim. 2019 7,5 8,5
4ᵉ trim. 2019 7,1 8,1
1ᵉ trim. 2020 6,8 7,8
2ᵉ trim. 2020 6,4 7,2
3ᵉ trim. 2020 8,0 9,1
4ᵉ trim. 2020 6,6 8,0
1ᵉ trim. 2021 6,8 8,1
2ᵉ trim. 2021 6,8 8,0
  • Notes : données trimestrielles CVS. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • Source : Insee, Enquête Emploi et Taux de chômage localisé.

Figure 6Taux de chômage

  • Notes : données trimestrielles CVS. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • Source : Insee, Enquête Emploi et Taux de chômage localisé.
Avertissement sur le marché du travail

La situation des personnes sur le marché du travail a été fortement affectée depuis le début de la crise sanitaire (secteur d’activité à l’arrêt, contrainte de garde d’enfant par exemple). Pour être considéré comme chômeur, il faut être sans emploi, disponible pour travailler et avoir fait des démarches actives de recherche d’emploi.

L'introduction de la déclaration sociale nominative (DSN) peut entraîner des révisions accrues sur les données, durant la phase de montée en charge du dispositif.

Le nombre de demandeurs d’emploi amorce un repli

Après une augmentation au trimestre précédent, le nombre de demandeurs d’emploi en fin de mois (DEFM) diminue légèrement (- 0,3 %) ce trimestre et s’établit en moyenne à 221 000.

L’amélioration est plus franche pour les personnes sans emploi (catégorie A) dont les inscriptions reculent de 1,1 %. À l’inverse, la situation se dégrade pour celles exerçant une activité réduite (catégories B et C), + 0,8 %. Cela concerne particulièrement les plus de 50 ans dont les inscriptions progressent de 1,9 %.

Le nombre de demandeurs d’emploi de moins de 25 ans toute catégorie confondue est en net recul ce trimestre (- 1,7 %) comme sur un an (- 7,0 %). Ils restent néanmoins 5,9 % d’inscrits en plus qu’avant la crise sanitaire.

La situation des demandeurs d’emploi inscrits depuis plus d’un an se dégrade encore ce trimestre mais à un rythme moindre (+ 0,4 % contre + 3,7 % au premier trimestre). La région compte désormais près de 111 000 demandeurs d’emploi de longue durée. En hausse constante depuis début 2020, leur nombre progresse de 14,1 % par rapport au premier trimestre 2020.

Encadré 1 - Contexte international - Au printemps 2021, l’activité économique s’est redressée dans les pays occidentaux

Au deuxième trimestre 2021, l’activité économique a progressé dans les principales économies occidentales. Cette croissance a principalement été portée par la consommation des ménages, stimulée par l’allègement des restrictions sanitaires, ainsi que par les soutiens budgétaires, notamment aux États-Unis. La reprise se poursuivrait au second semestre, malgré des tensions inflationnistes et des perturbations dans certaines chaînes d’approvisionnement mondiales. En Chine, l’activité a nettement progressé au premier semestre 2021, mais s’essoufflerait d’ici la fin de l’année.

Encadré 2 - Contexte national - En France, l’activité a rebondi au deuxième trimestre 2021, à la faveur de la levée des restrictions sanitaires

Après une stabilité au premier trimestre, le PIB français a progressé au deuxième trimestre 2021 (+ 1,1 %), l’activité ayant rebondi en mai et en juin après le confinement d’avril. Ce rebond a été notamment tiré par celui de la consommation, avec l’allègement progressif des restrictions sanitaires, mais aussi par l’investissement, qui a dépassé son niveau d’avant-crise. L’emploi salarié, de son côté, a progressé fortement, dépassant fin juin son niveau de la fin 2019. Dans le même temps, l’inflation a nettement augmenté et les entreprises sont nombreuses à se déclarer contraintes par des difficultés d’approvisionnement. Malgré ce contexte, la reprise se poursuivrait au second semestre, l’activité rejoignant à la fin de l’année son niveau d’avant-crise. Au total, le PIB augmenterait de 6 ¼ % en 2021, après sa chute de 8,0 % en 2020.

Publication rédigée par :Frédéric Biancucci, Marie-France Pialle, Bénédicte Piffaut (Insee)

Pour en savoir plus

"Après l’épreuve, une reprise rapide mais déjà sous tensions", Insee Note de Conjoncture octobre 2021.

"Au 2ᵉ trimestre 2021, l’emploi retrouve de la vigueur", Insee Flash Bourgogne-Franche-Comté n° 140, octobre 2021.

Des indicateurs conjoncturels régionaux sont disponibles dans le Tableau de bord conjoncturel sur insee.fr.