Insee Conjoncture Bretagne · Juillet 2021 · n° 35

1^er trimestre 2021 : l’emploi progresse et dépasse son niveau d’avant-crise Note de conjoncture régionale - 1ᵉʳ trimestre 2021

À la fin du 1^er trimestre 2021, l’emploi salarié total progresse de 0,5 % par rapport à la fin du 4^e trimestre 2020 en Bretagne, soit 6 100 créations nettes d’emplois en trois mois, après + 0,2 % au trimestre précédent (figure 1). Avec 2 800 emplois supplémentaires depuis fin 2019, il dépasse de 0,2 % son niveau d’avant-crise, porté par la hausse de 0,9 % de l’emploi public entre fin décembre 2019 et fin mars 2021. Sur cette période, l’emploi privé se stabilise.

En France hors Mayotte, l’emploi augmente de 0,3 % au 1^er trimestre 2021 mais il demeure inférieur de 0,8 % à son niveau d’avant-crise.

Après de fortes fluctuations en 2020, l’emploi intérimaire progresse de 0,9 % en Bretagne au 1^er trimestre 2021 (+ 400 intérimaires). En France hors Mayotte, il progresse plus faiblement durant ces trois mois (+ 0,3 %) (figure 2). Avec 2 000 emplois de moins que fin 2019 dans la région, l’intérim reste inférieur de 4,5 % à son niveau d’avant-crise. En France, l’écart s’élève à 5,0 %.

Ventilée par secteur utilisateur, la dynamique de l’emploi intérimaire diffère selon les secteurs d’activité. Dans l’industrie, le rebond s’élève à 1,8 %, après – 3,0 % au trimestre précédent. Au contraire, dans la construction, le nombre d’intérimaires diminue légèrement après une hausse au trimestre précédent (– 0,8 %, après + 4,8 %). Le tertiaire marchand fléchit (– 1,7 %, après + 1,1 %).

Dans tous ces secteurs, le recours à l’intérim affiché fin mars 2021 ne rattrape pas celui de fin décembre 2019. Dans le tertiaire marchand, l’emploi intérimaire est le plus éloigné de son niveau d’avant-crise (– 8,9 % soit – 1 200 emplois), en particulier dans le sous-secteur des services aux entreprises (– 10,9 % soit – 400 par rapport au 4^e trimestre 2019). L’hébergement-restauration (– 43,4 %) et le commerce (– 4,2 %) ont perdu chacun 200 emplois depuis fin 2019. Le nombre d’intérimaires dans l’industrie est inférieur de 4,6 % au niveau atteint fin 2019 (– 1 000), mais la situation y est très hétérogène. Dans la fabrication de matériels de transport, l’emploi intérimaire est très éloigné de son niveau d’avant-crise (– 53,8 % soit – 900). L’agroalimentaire (– 1,2 %) et la fabrication d’équipements électriques, électroniques, informatiques et de machines (– 7,7 %) se rapprochent du niveau de fin 2019. C’est dans le secteur de la construction que l’écart au niveau d’avant-crise est le plus faible (– 0,9 % par rapport à fin décembre 2019).

Au 1^er trimestre 2021, l’emploi salarié dans le tertiaire marchand hors intérim progresse de 0,9 % (+ 4 500 emplois) après le repli de 0,2 % au trimestre précédent. Il reste à un niveau inférieur de 0,4 % à celui d’avant-crise (– 2 100 emplois par rapport à fin 2019) (figure 3). En France hors Mayotte, l’évolution au 1^er trimestre est moindre (+ 0,4 %) et depuis le début de la crise, le recul est plus marqué (– 2,0 %).

Par sous-secteur, l’emploi recule de nouveau dans l’hébergement-restauration au 1^er trimestre 2021 (– 1,0 % soit 400 emplois de moins que fin 2020). C’est également dans ce sous-secteur que l’emploi est le plus éloigné de son niveau d’avant-crise (– 11,6 % entre fin décembre 2019 et fin mars 2021, soit – 5 700 emplois). Au 1^er trimestre 2021, l’emploi progresse dans tous les autres sous-secteurs, où près de 5 000 emplois sont créés. Entre fin décembre 2020 et fin mars 2021, l’emploi rebondit dans les services aux ménages (+ 3,3 % soit 1 800 emplois créés) mais demeure inférieur à son niveau d’avant-crise (– 0,4 % soit – 200). Dans les services aux entreprises hors intérim, l’emploi continue de progresser ce trimestre (+ 0,9 % soit + 1 000 emplois après + 0,4 % et + 1,3 % aux trimestres précédents) et dépasse son niveau de fin 2019 (+ 1,8 % soit + 1 800). Dans le commerce, l’emploi progresse de 0,6 % (soit + 900 emplois). Depuis fin 2019, la hausse s’établit à 0,4 %, soit 600 emplois supplémentaires. Au 1^er trimestre 2021, l’emploi progresse dans le secteur de l’information et la communication (+ 1,9 % soit + 600), les activités financières et d’assurance (+ 1,5 % soit + 500) et les activités immobilières (+ 2,3 % soit + 200). Il est stable dans le transport et l’entreposage.

Dans le secteur tertiaire non marchand, l’emploi recule légèrement au 1^er trimestre 2021 (– 0,1 % soit – 400 emplois). Au niveau national, il augmente de 0,2 %. Depuis fin décembre 2019, il a progressé de 1,2 % dans la région (+ 1,0 % en France hors Mayotte). La hausse est portée principalement par le secteur de la santé (+ 3,8 % soit + 3 300 emplois créés en Bretagne depuis fin décembre 2019).

Au 1^er trimestre 2021, l’emploi salarié dans l’industrie bretonne progresse de 0,6 % (+ 1 000) après deux trimestres atones. Depuis fin 2019, l’industrie a cependant perdu 600 emplois (– 0,3 %). Au niveau national, l’emploi industriel est quasiment stable ce trimestre (+ 0,1 %) et est inférieur de 1,8 % à son niveau d’avant-crise.

Dans le détail, l’emploi dans l’industrie agroalimentaire, très présente en Bretagne, progresse de 0,6 % ce trimestre (+ 400 emplois). C’est le seul secteur industriel où l’emploi dépasse son niveau d’avant-crise (+ 0,5 % par rapport à fin 2019). L’emploi dans la fabrication d’équipements électriques, électroniques, informatiques et de machines est quasiment stable au 1^er trimestre 2021 (– 0,1 %) mais demeure nettement inférieur à son niveau de fin 2019 (– 2,3 % soit – 400). Dans la fabrication de matériels de transport, l’emploi se contracte de 1,0 % ce trimestre et de 4,3 % depuis fin 2019 (– 400). Dans l’énergie, eau, déchets, cokéfaction et raffinage, le nombre d’emplois progresse de 0,9 % au 1^er trimestre 2021 mais diminue de 0,8 % entre fin décembre 2019 et fin mars 2021 (– 100). En hausse de 0,9 % au 1^er trimestre 2021, l’emploi dans la fabrication d’autres produits industriels est quasi stable depuis le début de la crise (+ 0,1 %).

Dans la construction, l’emploi augmente de nouveau en Bretagne (+ 1,5 %, soit 1 100 emplois créés), après trois trimestres consécutifs de hausse. Il dépasse de 3,8 % son niveau d’avant-crise (+ 2 800). La progression trimestrielle comme celle depuis fin décembre 2019 s’observe également au niveau national (respectivement + 1,4 % et + 3,5 %).

Dans l’agriculture, l’emploi se contracte de 1,9 % au 1^er trimestre, soit 500 emplois de moins en trois mois. Il est inférieur de 1,4 % à son niveau de fin 2019 (– 400 emplois). La baisse est moins marquée au niveau national (– 1,1 % ce trimestre et – 0,7 % par rapport au 4^e trimestre 2019).

Au 1^er trimestre 2021, l’emploi salarié dans les Côtes-d’Armor augmente de 0,8 % (+ 1 600), plus fortement qu’au niveau régional (figure 4). L’emploi y progresse dans tous les secteurs. Le tertiaire marchand hors intérim (+ 700) et l’industrie (+ 300) progressent de 1,0 %. Le nombre d’emplois augmente de 200 dans l’intérim (+ 2,5 % après – 4,9 % au 4^e trimestre 2020) ainsi que dans la construction (+ 1,5 % après + 1,2 %).

En Ille-et-Vilaine, l’évolution de l’emploi est comparable à celle de l’ensemble de la région (+ 0,6 %). Parmi les 2 800 emplois supplémentaires, 1 900 proviennent du tertiaire marchand hors intérim (+ 0,9 %). L’emploi intérimaire rebondit (+ 2,6 % après – 0,2 % au 4^e trimestre 2020), avec 400 emplois créés. Dans ce département, la construction affiche la plus forte évolution : + 3,9 %, soit 300 emplois supplémentaires.

Dans le Finistère, l’emploi progresse de 0,3 % par rapport à fin 2020 (+ 1 100 emplois), porté par le tertiaire marchand hors intérim (+ 1,0 %, soit + 1 300). En revanche, le tertiaire non marchand et l’intérim se contractent par rapport au 4^e trimestre 2020 (respectivement – 0,5 % et – 2,2 %).

L’emploi dans le Morbihan progresse de 0,2 % (+ 600), porté par le tertiaire marchand hors intérim (+ 0,7 %, soit + 700). Les évolutions de l’emploi dans la construction (+ 1,4 %) et dans l’industrie (+ 0,5 %) sont quasi identiques à celles de l’ensemble de la région. Le département perd des emplois dans le tertiaire non marchand et l’agriculture.

Entre fin décembre 2019 et fin mars 2021, 2 800 emplois sont créés dans la région. L’emploi salarié dépasse son niveau d’avant-crise dans chaque département, à des degrés différents. Les Côtes-d’Armor concentrent la moitié de ces créations (+ 0,7 % par rapport à fin décembre 2019). Le Finistère enregistre une légère hausse (+ 0,2 %, soit + 700). L’emploi est quasi stable en Ille-et-Vilaine (+ 400) et dans le Morbihan (+ 300).

En Bretagne, le taux de chômage s’établit à 6,6 % de la population active au 1^er trimestre 2021 (figure 5). Il augmente légèrement ce trimestre (+ 0,1 point) mais demeure le plus faible taux régional, inférieur de 0,2 point à celui de la Bourgogne-Franche-Comté et de la Corse. En France hors Mayotte, le taux de chômage est quasi stable à 8,1 % de la population active (Avertissement sur le marché du travail). Au 1^er trimestre 2021, l’Ille-et-Vilaine conserve le taux de chômage le plus bas des départements bretons (6,2 %). Il s’établit à 6,8 % dans le Finistère et le Morbihan, et à 6,9 % dans les Côtes-d'Armor.

En Bretagne, le nombre de demandeurs d’emploi sans activité (catégorie A) diminue de 1,1 % en moyenne au 1^er trimestre 2021 dans la région. Cette baisse est plus prononcée qu’au niveau national (– 0,4 %). Depuis le 4^e trimestre 2019, le nombre de demandeurs d’emploi de catégorie A augmente de 6,5 % en Bretagne, un peu moins qu’en France hors Mayotte (+ 7,1 %).

En intégrant les demandeurs d’emploi exerçant une activité réduite (catégories B et C), dont le nombre augmente de 1,5 % sur trois mois, le nombre d’inscrits en catégorie A, B ou C à Pôle emploi au 1^er trimestre 2020 est quasi stable en Bretagne comme au niveau national (+ 0,1 %). Depuis le 4^e trimestre 2019, la demande d’emploi augmente moins dans la région qu’en France (respectivement + 3,7 % et + 4,6 %).

Par classe d’âge, le nombre d’inscrits en catégorie A, B ou C est en hausse parmi les jeunes de moins de 25 ans au 1^er trimestre 2021 (+ 0,6 %), après – 3,7 % au trimestre précédant. La demande d’emploi est quasi stable au 1^er trimestre pour les 25 à 49 ans (– 0,1 %) et elle augmente de 0,2 % chez les 50 ans ou plus. Depuis le 4^e trimestre 2019, le nombre d’inscrits à Pôle Emploi augmente plus pour les jeunes (+ 6,4 %) que pour les autres tranches d’âge (+ 2,9 % pour les 25 à 49 ans et + 4,2 % pour les 50 ans ou plus). En parallèle, le nombre d’inscrits en catégorie A, B ou C depuis plus d’un an, qui représentent la moitié des inscrits, continue à augmenter ce trimestre (+ 1,6 %) et sa hausse atteint 9,6 % depuis le 4^e trimestre 2019.

Au 1^er trimestre 2021, la demande d’emploi en catégorie A, B ou C augmente davantage dans le Morbihan (+ 0,4 %). Elle est stable dans le Finistère et les Côtes-d’Armor, et quasi stable en Ille-et-Vilaine (– 0,1 %). En revanche, depuis le 4^e trimestre 2019, la demande d’emploi augmente dans tous les départements, de manière plus prononcée en Ille-et-Vilaine (+ 5,5 %) qu’ailleurs : + 3,2 % dans le Morbihan, + 2,8 % dans le Finistère et + 2,7 % les Côtes-d'Armor.

Les perspectives de construction de logements neufs sont de nouveau favorables au 1^er trimestre 2021 (figure 6). D’avril 2020 à mars 2021, 26 500 permis de construire ont été délivrés dans la région. Ce cumul sur douze mois augmente de 2,5 % par rapport à celui du trimestre précédent (de janvier à décembre 2020). En France hors Mayotte, il recule de 0,4 %.

Les autorisations de construire progressent dans trois départements. Le Morbihan (+ 6,8 %) et le Finistère (+ 5,7 %) poursuivent la reprise engagée depuis le 3^e trimestre 2020. Les autorisations rebondissent de 1,4 % en Ille-et-Vilaine, après un fléchissement au 4^e trimestre 2020. Les autorisations diminuent fortement dans les Côtes-d'Armor (– 7,6 %).

Sur un an, 100 permis de construire de plus ont été délivrés en Bretagne par rapport au cumul d’avril 2019 à mars 2020 (+ 0,3 %). Cette évolution positive des perspectives de construction en 2020 dans la région contraste avec la nette baisse observée au niveau national (– 15,1 %).

L’activité de mise en chantier de logements neufs s’inscrit en hausse début 2021. D’avril 2020 à mars 2021, 24 000 logements ont été mis en chantier dans la région. Ce cumul sur douze mois progresse de 6,6 % par rapport à celui du trimestre précédent, davantage qu’en France hors Mayotte (+ 3,6 %). Début 2021, la progression dans les Côtes-d’Armor (+ 17,4 %) porte la hausse régionale. Comme au trimestre précédent, l’activité croît aussi dans le Morbihan (+ 8,1 %) et en Ille-et-Vilaine (+ 3,5 %). Le Finistère affiche un rebond de 4,4 %.

Sur un an, l’activité demeure en forte hausse en Bretagne (+ 12,6 %), alors qu’elle recule de 3,2 % au niveau national.

Au 1^er trimestre 2021, 8 500 entreprises ont été créées en Bretagne (figure 7). Ce nombre progresse de 1,0 %, à un rythme inférieur au niveau national (+ 1,8 %). Les immatriculations de micro-entrepreneurs, qui représentent 60 % des créations de la région, progressent de 0,3 %. Les créations de sociétés et entreprises individuelles sont en hausse de 2,0 %.

Par rapport au niveau d’avant-crise fin 2019, le nombre d’entreprises créées en Bretagne augmente moins rapidement qu’en France (+ 13,5 % contre + 17,4 %). Dans la région, le nombre de nouveaux micro-entrepreneurs (+ 12,0 %) progresse moins que celui des autres entreprises nouvellement créées (+ 15,8 %). Au niveau national, le constat est différent (+ 20,7 % pour les micro-entrepreneurs, + 11,5 % pour les autres statuts).

D’avril 2020 à mars 2021, 1 100 défaillances d’entreprises ont été enregistrées en Bretagne. Ce cumul annuel baisse fortement, de 13,5 % par rapport à celui observé au trimestre précédent (de janvier à décembre 2020). En France, le recul est moindre (– 10,0 %). Sur un an, le nombre de défaillances d’entreprises reste exceptionnellement bas, sous l’effet des aides mises en place par l’État pour soutenir l’économie. Il baisse de 42,1 % dans la région, un peu plus qu’en France (– 40,2 %).