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Insee Analyses Ile-de-France · Juillet 2021 · n° 138
Insee Analyses Ile-de-FranceOù habitent les 1,9 million d’actifs « essentiels du quotidien » qui travaillent en Île-de-France ?

Marie Acs, Joseph Chevrot (Insee), Sandrine Beaufils, Anne-Claire Davy, Pascale Leroi (L’Institut Paris Region), Jean-François Arènes, Martin Wolf (Atelier parisien d’urbanisme), Maylis Telle-Lamberton (Observatoire régional de santé Île-de-France)

Personnel hospitalier, caissiers, ouvriers de la logistique, de la maintenance, aides à domicile, personnel de l’éducation etc., 1,9 million d’actifs occupent des emplois « essentiels du quotidien » pour subvenir aux besoins vitaux et journaliers de la population. Près des deux tiers de ces emplois sont localisés dans la métropole du Grand Paris (MGP). Toutefois, ces actifs travaillent plus souvent en grande couronne que les autres actifs. La majorité des travailleurs « essentiels du quotidien » résident et travaillent dans le même département, ainsi ils sont plus nombreux à parcourir moins de 10 kilomètres pour se rendre au travail que les autres actifs.

Insee Analyses Ile-de-France
No 138
Paru le :Paru le01/07/2021
Avertissement

Comme toute population active, les travailleurs « essentiels du quotidien » peuvent être recensés soit à leur lieu de travail, soit à leur lieu de résidence.

Leur étude est déclinée en deux publications. Celle sur la géographie des emplois « essentiels du quotidien » est réalisée à partir des données au lieu de travail et celle sur les profils des travailleurs « essentiels du quotidien » [Acs et al., 2021] à partir des données au lieu de résidence.

1 909 000 actifs « essentiels du quotidien » travaillent en Île-de-France (parmi eux, 109 000 habitent en dehors de la région).

1 828 000 actifs « essentiels du quotidien » résident en Île-de-France (parmi eux, 27 000 travaillent en dehors de la région).

Ces études qui mettent en lumière les conditions de vie des travailleurs « essentiels » peuvent venir à l’appui de la réflexion en cours sur l’accès au logement social.

Le rôle des travailleurs « essentiels du quotidien » mis en lumière par la crise sanitaire

La pandémie de Covid-19 a mis en évidence le rôle essentiel de certains travailleurs permettant de subvenir aux besoins vitaux et journaliers de la population. L’Institut Paris Region, l’Observatoire régional de santé Île-de-France et l’Atelier parisien d’urbanisme ont proposé une définition de ces travailleurs « essentiels du quotidien » (encadré 1). Celle-ci distingue trois catégories : les travailleurs de « première ligne », les « relais des premières lignes » et les « services publics du quotidien ». L’étude de ces travailleurs est déclinée en deux publications. Celle-ci s’intéresse à la géographie de leurs lieux de travail au regard de leurs lieux de résidence, l’autre analyse leur profil et leurs conditions de travail et de vie [Acs et al., 2021].

Des emplois « essentiels du quotidien » répartis de façon homogène en Île-de-France

L’Île-de-France compte environ 1,9 million d’emplois « essentiels du quotidien » (pour comprendre), soit 33 % des emplois franciliens. Ceux-ci sont moins présents dans l’économie francilienne que dans les autres régions (42,5 %). Ces emplois sont nombreux au cœur de l’agglomération, en lien avec la densité de la population et des activités. Cependant, ils sont moins concentrés et davantage répartis sur le territoire régional que les autres types d’emplois (figure 1). Ainsi, la métropole du Grand Paris (MGP) totalise 64,5 % des emplois « essentiels du quotidien » de la région contre près de 71 % des autres emplois. Les trois principaux territoires en nombre d’emplois - les établissements publics territoriaux (EPT) de Paris, Paris Ouest La Défense et Grand-Orly Seine Bièvre - totalisent 39 % des emplois « essentiels du quotidien », contre 48 % pour les autres emplois.

Appartenant majoritairement à la sphère présentielle, les emplois « essentiels du quotidien » répondent aux besoins vitaux et quotidiens des personnes sur le territoire. Ils sont moins présents dans les quartiers d’affaires et les grands centres tertiaires. À mesure que l’on s’éloigne du cœur d’agglomération, la part des emplois « essentiels du quotidien » dans l’emploi total tend ainsi à augmenter, notamment dans l’est francilien : elle est de 31 % dans la MGP, et de 54 % dans la communauté de communes (CC) Gâtinais Val-de-Loing, par exemple.

Cette répartition géographique des emplois « essentiels du quotidien » se vérifie pour les employés, les professions intermédiaires et même les cadres, et atteste d’une logique de localisation spécifique à l’activité, indépendante de la catégorie socioprofessionnelle. Seule exception, par rapport à l’ensemble des ouvriers franciliens, les ouvriers « essentiels du quotidien » sont surreprésentés en cœur d’agglomération et à ses frontières nord et sud, à proximité des aires de logistique et des plateformes aéroportuaires.

Figure 1Volume des emplois « essentiels du quotidien » et part dans l’ensemble des emplois, par EPT et EPCI franciliens

Volume des emplois « essentiels du quotidien » et part dans l’ensemble des emplois, par EPT et EPCI franciliens
Code Territoire Part des emplois « essentiels du quotidien » (en %) Nombre d’emplois « essentiels du quotidien »
217500016 T1 Paris 28,3 514 120
200057966 T2 Vallée Sud Grand Paris 36,2 54 430
200057974 T3 Grand Paris Seine Ouest 28,2 50 850
200057982 T4 Paris Ouest La Défense 25,6 120 630
200057990 T5 Boucle Nord de Seine 34,0 62 250
200057867 T6 Plaine Commune 32,0 64 090
200058097 T7 Paris Terres d'Envol 40,4 45 080
200057875 T8 Est Ensemble 34,6 58 210
200058790 T9 Grand Paris - Grand Est 42,1 43 210
200057941 T10 Paris-Est-Marne & Bois 40,5 64 910
200058006 T11 Grand Paris Sud Est Avenir 40,8 46 050
200058014 T12 Grand-Orly Seine Bièvre 38,2 108 380
200017846 CA Étampois Sud Essonne 46,4 7 580
200023125 CC Les Portes Briardes Entre Villes et Forêts 43,4 5 740
200023240 CC Pays de Nemours 43,5 4 620
200023919 CC Gâtinais Val de Loing 53,6 2 020
200033090 CC Plaines et Monts de France 41,8 1 570
200033173 CC de la Haute Vallée de Chevreuse 40,4 2 550
200034130 CC Gally Mauldre 37,3 1 610
200035970 CC Vexin Centre 38,7 2 320
200037133 CC du Provinois 48,1 5 190
200040251 CC Bassée-Montois 48,9 2 190
200055655 CA Roissy Pays de France 36,1 64 360
200056232 CA Communauté Paris-Saclay 32,3 50 590
200056380 CA Plaine Vallée 46,1 18 010
200057859 CA Cœur d'Essonne Agglomération 43,0 24 870
200057958 CA Paris - Vallée de la Marne 37,6 28 730
200058477 CA Val d'Yerres Val de Seine 50,8 17 420
200058485 CA Val Parisis 44,6 28 280
200058519 CA Saint-Germain Boucles de Seine 38,0 37 210
200058782 CA de Saint-Quentin-en-Yvelines 27,6 36 020
200059228 CA Grand Paris Sud Seine Essonne Sénart 37,3 53 010
200059889 CU Grand Paris Seine et Oise 38,9 48 970
200070779 CC Brie des Rivières et Châteaux 42,6 3 350
200071074 CC Les Portes de l'Île-de-France 42,2 1 620
200072130 CA du Pays de Meaux 46,8 15 800
200072346 CA du Pays de Fontainebleau 42,1 9 340
200072544 CC des Deux Morin 49,1 2 630
200072874 CC Val Briard 45,7 3 430
200073013 CC Carnelle Pays-de-France 44,3 2 910
200073344 CA Rambouillet Territoires 40,9 10 070
200090504 CA Coulommiers Pays de Brie 46,6 9 600
247700032 CC Moret Seine et Loing 41,4 3 370
247700057 CA Melun Val de Seine 39,4 19 920
247700065 CC du Pays de l'Ourcq 47,0 1 510
247700107 CC Pays de Montereau 44,6 6 120
247700339 CA Val d'Europe Agglomération 24,0 7 670
247700594 CA Marne et Gondoire 38,2 14 920
247700644 CC l'Orée de la Brie 36,6 4 260
247700701 CC Brie Nangissienne 46,8 3 240
247800550 CC du Pays Houdanais (CCPH) – partie francilienne 46,1 3 210
247800584 CA Versailles Grand Parc (CAVGP) 32,2 42 960
247800618 CC Cœur d'Yvelines 38,2 4 920
249100074 CC du Pays de Limours (CCPL) 46,4 2 900
249100157 CC des 2 Vallées 43,0 1 810
249100546 CC du Val d'Essonne (CCVE) 46,7 5 880
249100553 CC Entre Juine et Renarde (CCEJR) 33,6 2 460
249100595 CC le Dourdannais en Hurepoix (CCDH) 45,6 3 260
249500109 CA de Cergy-Pontoise 37,4 34 170
249500430 CC Sausseron Impressionnistes 35,6 1 630
249500455 CC de la Vallée de l'Oise et des Trois Forêts 46,8 4 020
249500489 CC du Haut Val d'Oise 47,0 4 990
249500513 CC du Vexin-Val de Seine 52,1 2 350
  • Source : Insee, recensement de la population 2017.

Figure 1Volume des emplois « essentiels du quotidien » et part dans l’ensemble des emplois, par EPT et EPCI franciliens

  • Source : Insee, recensement de la population 2017.

Le cœur de l’agglomération dépend de travailleurs « essentiels du quotidien » non résidents

L’importance des marchés de l’emploi à Paris et dans les Hauts-de-Seine rend ces départements particulièrement attractifs pour la main-d’œuvre régionale (et aux franges de la région), tant pour les emplois « essentiels du quotidien » que pour les autres. Si les actifs non résidents dans le département d’activité occupent moins de 25 % des emplois « essentiels du quotidien » en Seine-et-Marne, dans les Yvelines et dans l’Essonne, ces proportions s’élèvent respectivement à 53 % et 60 % dans les Hauts-de-Seine et à Paris. Ces écarts sont encore plus forts pour les « premières lignes » : alors que, à Paris, 63 % des emplois de « première ligne » sont occupés par des non-résidents parisiens, cette proportion n’est que de 20 % en Seine-et-Marne.

Aux franges de la région, une part importante d’emplois « essentiels du quotidien » sont occupés par des travailleurs résidant dans les départements limitrophes, comme dans la CC du Pays Houdanais (42 %) ou dans la CC Vexin Val de Seine (36 %).

Des emplois « essentiels du quotidien » sous-représentés en Île-de-France

La région compte 157 emplois « essentiels du quotidien » pour 1 000 habitants, contre 166 en moyenne dans les autres régions. Les « premières lignes » (parmi lesquelles les aides-soignants et les agents hospitaliers) sont sous-représentées (66 emplois en tout pour 1 000 habitants, contre 82). Les « relais des premières lignes » (51 contre 49) et, plus encore, les professionnels des services publics du quotidien sont plus présents en Île-de-France (40 contre 36).

Il existe de fortes disparités entre les territoires (entre 64 et 235 emplois « essentiels du quotidien » pour 1 000 habitants) (figure 2), ce qui pose question sur les services de proximité dont peuvent bénéficier certaines populations, et particulièrement dans un contexte de crise sanitaire.

À proximité de certaines zones comme les aires logistiques, aéroportuaires ou encore les pôles universitaires, la densité est élevée pour certains métiers de travailleurs « essentiels du quotidien » (logistique, maintenance, sécurité des biens, enseignement du supérieur…).

Figure 2Nombre d'emplois « essentiels du quotidien » pour 1 000 habitants, par EPT et EPCI franciliens

Nombre d'emplois « essentiels du quotidien » pour 1 000 habitants, par EPT et EPCI franciliens
Code Territoire Nombre d'emplois « essentiels du quotidien » pour 1 000 habitants
217500016 T1 Paris 235
200057966 T2 Vallée Sud Grand Paris 135
200057974 T3 Grand Paris Seine Ouest 159
200057982 T4 Paris Ouest La Défense 216
200057990 T5 Boucle Nord de Seine 141
200057867 T6 Plaine Commune 147
200058097 T7 Paris Terres d'Envol 123
200057875 T8 Est Ensemble 138
200058790 T9 Grand Paris - Grand Est 109
200057941 T10 Paris-Est-Marne & Bois 128
200058006 T11 Grand Paris Sud Est Avenir 147
200058014 T12 Grand-Orly Seine Bièvre 154
200017846 CA Étampois Sud Essonne 140
200023125 CC Les Portes Briardes Entre Villes et Forêts 124
200023240 CC Pays de Nemours 155
200023919 CC Gâtinais Val de Loing 107
200033090 CC Plaines et Monts de France 64
200033173 CC de la Haute Vallée de Chevreuse 101
200034130 CC Gally Mauldre 74
200035970 CC Vexin Centre 93
200037133 CC du Provinois 150
200040251 CC Bassée-Montois 93
200055655 CA Roissy Pays de France 183
200056232 CA Communauté Paris-Saclay 160
200056380 CA Plaine Vallée 99
200057859 CA Cœur d'Essonne Agglomération 125
200057958 CA Paris - Vallée de la Marne 127
200058477 CA Val d'Yerres Val de Seine 98
200058485 CA Val Parisis 103
200058519 CA Saint-Germain Boucles de Seine 112
200058782 CA de Saint-Quentin-en-Yvelines 157
200059228 CA Grand Paris Sud Seine Essonne Sénart 150
200059889 CU Grand Paris Seine et Oise 118
200070779 CC Brie des Rivières et Châteaux 86
200071074 CC Les Portes de l'Île-de-France 72
200072130 CA du Pays de Meaux 151
200072346 CA du Pays de Fontainebleau 137
200072544 CC des Deux Morin 99
200072874 CC Val Briard 123
200073013 CC Carnelle Pays-de-France 92
200073344 CA Rambouillet Territoires 128
200090504 CA Coulommiers Pays de Brie 105
247700032 CC Moret Seine et Loing 87
247700057 CA Melun Val de Seine 152
247700065 CC du Pays de l'Ourcq 85
247700107 CC Pays de Montereau 143
247700339 CA Val d'Europe Agglomération 153
247700594 CA Marne et Gondoire 141
247700644 CC l'Orée de la Brie 156
247700701 CC Brie Nangissienne 117
247800550 CC du Pays Houdanais (CCPH) – partie francilienne 127
247800584 CA Versailles Grand Parc (CAVGP) 161
247800618 CC Cœur d'Yvelines 99
249100074 CC du Pays de Limours (CCPL) 108
249100157 CC des 2 Vallées 97
249100546 CC du Val d'Essonne (CCVE) 98
249100553 CC Entre Juine et Renarde (CCEJR) 90
249100595 CC le Dourdannais en Hurepoix (CCDH) 123
249500109 CA de Cergy-Pontoise 165
249500430 CC Sausseron Impressionnistes 84
249500455 CC de la Vallée de l'Oise et des Trois Forêts 104
249500489 CC du Haut Val d'Oise 130
249500513 CC du Vexin-Val de Seine 141
  • Note : cette carte est réalisée à partir de données détaillées, les données arrondies indiquées en info-bulle et dans l'onglet "Tableau" peuvent ne pas coïncider avec les classes affichées.
  • Source : Insee, recensement de la population 2017.

Figure 2Nombre d'emplois « essentiels du quotidien » pour 1 000 habitants, par EPT et EPCI franciliens

  • Note : cette carte est réalisée à partir de données détaillées, les données arrondies indiquées en info-bulle et dans l'onglet "Tableau" peuvent ne pas coïncider avec les classes affichées.
  • Source : Insee, recensement de la population 2017.

Les travailleurs « essentiels du quotidien » résident moins souvent au cœur de l’agglomération

1,8 million de travailleurs « essentiels du quotidien » vivent en Île-de-France, dont un million au sein de la MGP. Ils sont nombreux à résider dans le cœur de l’agglomération, en lien avec la forte densité de population, mais ils y sont néanmoins sous-représentés. Ainsi, 16 % résident à Paris contre 22 % des autres travailleurs et 56 % dans la métropole du Grand Paris contre 60,5 % des autres travailleurs.

La part des travailleurs « essentiels du quotidien » parmi les actifs résidents varie sensiblement selon les territoires, de 27 % à Paris et Paris Ouest La Défense à 45 % dans l’établissement public de coopération intercommunale (EPCI) Gâtinais Val-de-Loing, aux franges de la région. Ces travailleurs vivent ainsi plus souvent en grande couronne que l’ensemble des actifs, notamment à l’est de l’Île-de-France, et ce quelle que soit la catégorie à laquelle ils appartiennent (figure 3 et figure 4).

Seuls 35 % d’entre eux habitent à moins de 10 kilomètres du centre de Paris, contre 42 % pour les autres actifs. De manière générale, les actifs « essentiels du quotidien » résident davantage dans les territoires de faible niveau de vie.

Cette sous-représentation des travailleurs « essentiels du quotidien » résidant dans le cœur de l’agglomération concerne toutes les catégories socioprofessionnelles, à l’exception des ouvriers, plus présents dans la MGP ainsi qu’au nord du Val-d’Oise et de l’Essonne.

Figure 3Part et volume de travailleurs « essentiels du quotidien » selon le lieu de résidence, par EPT et EPCI franciliens

Part et volume de travailleurs « essentiels du quotidien » selon le lieu de résidence, par EPT et EPCI franciliens
Code Territoire Part des travailleurs « essentiels du quotidien » (en %) Nombre de travailleurs « essentiels du quotidien »
217500016 T1 Paris 27,2 293 350
200057966 T2 Vallée Sud Grand Paris 32,7 61 030
200057974 T3 Grand Paris Seine Ouest 28,0 43 780
200057982 T4 Paris Ouest La Défense 27,5 73 000
200057990 T5 Boucle Nord de Seine 33,4 64 030
200057867 T6 Plaine Commune 37,2 61 990
200058097 T7 Paris Terres d'Envol 38,6 52 920
200057875 T8 Est Ensemble 35,1 60 470
200058790 T9 Grand Paris - Grand Est 37,4 63 300
200057941 T10 Paris-Est-Marne & Bois 33,0 77 810
200058006 T11 Grand Paris Sud Est Avenir 37,4 51 290
200058014 T12 Grand-Orly Seine Bièvre 37,1 112 600
200017846 CA Étampois Sud Essonne 42,7 9 940
200023125 CC Les Portes Briardes Entre Villes et Forêts 36,9 7 760
200023240 CC Pays de Nemours 40,9 4 880
200023919 CC Gâtinais Val de Loing 44,8 3 290
200033090 CC Plaines et Monts de France 38,6 4 710
200033173 CC de la Haute Vallée de Chevreuse 29,5 3 240
200034130 CC Gally Mauldre 29,9 2 740
200035970 CC Vexin Centre 38,2 4 500
200037133 CC du Provinois 42,9 6 050
200040251 CC Bassée-Montois 43,3 4 370
200055655 CA Roissy Pays de France 38,9 55 170
200056232 CA Communauté Paris-Saclay 33,6 48 520
200056380 CA Plaine Vallée 36,1 29 010
200057859 CA Cœur d'Essonne Agglomération 37,6 32 620
200057958 CA Paris - Vallée de la Marne 36,6 36 750
200058477 CA Val d'Yerres Val de Seine 38,1 28 760
200058485 CA Val Parisis 35,5 43 660
200058519 CA Saint-Germain Boucles de Seine 30,9 45 850
200058782 CA de Saint-Quentin-en-Yvelines 33,8 35 450
200059228 CA Grand Paris Sud Seine Essonne Sénart 39,7 58 420
200059889 CU Grand Paris Seine et Oise 35,4 61 310
200070779 CC Brie des Rivières et Châteaux 39,3 7 430
200071074 CC Les Portes de l'Île-de-France 37,3 3 590
200072130 CA du Pays de Meaux 40,0 18 060
200072346 CA du Pays de Fontainebleau 35,0 10 290
200072544 CC des Deux Morin 44,2 5 080
200072874 CC Val Briard 39,4 5 380
200073013 CC Carnelle Pays-de-France 38,6 5 610
200073344 CA Rambouillet Territoires 34,2 12 180
200090504 CA Coulommiers Pays de Brie 39,6 16 030
247700032 CC Moret Seine et Loing 38,4 6 720
247700057 CA Melun Val de Seine 37,6 20 330
247700065 CC du Pays de l'Ourcq 41,2 3 140
247700107 CC Pays de Montereau 41,9 6 460
247700339 CA Val d'Europe Agglomération 32,3 8 110
247700594 CA Marne et Gondoire 34,0 17 640
247700644 CC l'Orée de la Brie 39,1 5 080
247700701 CC Brie Nangissienne 39,1 4 830
247800550 CC du Pays Houdanais (CCPH) – partie francilienne 36,4 4 220
247800584 CA Versailles Grand Parc (CAVGP) 31,7 38 130
247800618 CC Cœur d'Yvelines 30,9 7 070
249100074 CC du Pays de Limours (CCPL) 31,9 4 040
249100157 CC des 2 Vallées 37,2 3 000
249100546 CC du Val d'Essonne (CCVE) 38,0 10 700
249100553 CC Entre Juine et Renarde (CCEJR) 36,7 4 740
249100595 CC le Dourdannais en Hurepoix (CCDH) 38,4 4 520
249500109 CA de Cergy-Pontoise 36,6 32 990
249500430 CC Sausseron Impressionnistes 34,6 3 120
249500455 CC de la Vallée de l'Oise et des Trois Forêts 39,1 6 760
249500489 CC du Haut Val d'Oise 41,9 6 940
249500513 CC du Vexin-Val de Seine 40,4 2 950
  • Note : cette carte est réalisée à partir de données détaillées, les données arrondies indiquées en info-bulle et dans l'onglet "Tableau" peuvent ne pas coïncider avec les classes affichées.
  • Source : Insee, recensement de la population 2017.

Figure 3Part et volume de travailleurs « essentiels du quotidien » selon le lieu de résidence, par EPT et EPCI franciliens

  • Note : cette carte est réalisée à partir de données détaillées, les données arrondies indiquées en info-bulle et dans l'onglet "Tableau" peuvent ne pas coïncider avec les classes affichées.
  • Source : Insee, recensement de la population 2017.

Figure 4Travailleurs essentiels du quotidien par lieu de résidence, par EPT et EPCI franciliensCadres « essentiels du quotidien » parmi les cadres

en %
Travailleurs essentiels du quotidien par lieu de résidence, par EPT et EPCI franciliens (en %)
Code Territoire Part des cadres « essentiels du quotidien » parmi les cadres
217500016 T1 Paris 23,9
200057966 T2 Vallée Sud Grand Paris 22,6
200057974 T3 Grand Paris Seine Ouest 20,9
200057982 T4 Paris Ouest La Défense 19,4
200057990 T5 Boucle Nord de Seine 19,8
200057867 T6 Plaine Commune 23,6
200058097 T7 Paris Terres d'Envol 27,1
200057875 T8 Est Ensemble 24,2
200058790 T9 Grand Paris - Grand Est 25,6
200057941 T10 Paris-Est-Marne & Bois 25,7
200058006 T11 Grand Paris Sud Est Avenir 26,3
200058014 T12 Grand-Orly Seine Bièvre 24,2
200017846 CA Étampois Sud Essonne 31,4
200023125 CC Les Portes Briardes Entre Villes et Forêts 26,3
200023240 CC Pays de Nemours 28,1
200023919 CC Gâtinais Val de Loing 31,3
200033090 CC Plaines et Monts de France 26,2
200033173 CC de la Haute Vallée de Chevreuse 20,2
200034130 CC Gally Mauldre 22,0
200035970 CC Vexin Centre 22,3
200037133 CC du Provinois 39,2
200040251 CC Bassée-Montois 28,9
200055655 CA Roissy Pays de France 26,2
200056232 CA Communauté Paris-Saclay 21,4
200056380 CA Plaine Vallée 28,0
200057859 CA Cœur d'Essonne Agglomération 24,2
200057958 CA Paris - Vallée de la Marne 24,4
200058477 CA Val d'Yerres Val de Seine 25,7
200058485 CA Val Parisis 22,6
200058519 CA Saint-Germain Boucles de Seine 21,2
200058782 CA de Saint-Quentin-en-Yvelines 18,6
200059228 CA Grand Paris Sud Seine Essonne Sénart 25,3
200059889 CU Grand Paris Seine et Oise 23,0
200070779 CC Brie des Rivières et Châteaux 30,7
200071074 CC Les Portes de l'Île-de-France 27,3
200072130 CA du Pays de Meaux 29,6
200072346 CA du Pays de Fontainebleau 27,6
200072544 CC des Deux Morin 31,1
200072874 CC Val Briard 25,7
200073013 CC Carnelle Pays-de-France 30,2
200073344 CA Rambouillet Territoires 24,7
200090504 CA Coulommiers Pays de Brie 28,3
247700032 CC Moret Seine et Loing 30,8
247700057 CA Melun Val de Seine 27,7
247700065 CC du Pays de l'Ourcq 31,1
247700107 CC Pays de Montereau 32,5
247700339 CA Val d'Europe Agglomération 23,9
247700594 CA Marne et Gondoire 24,8
247700644 CC l'Orée de la Brie 25,9
247700701 CC Brie Nangissienne 22,3
247800550 CC du Pays Houdanais (CCPH) – partie francilienne 22,8
247800584 CA Versailles Grand Parc (CAVGP) 21,5
247800618 CC Cœur d'Yvelines 20,4
249100074 CC du Pays de Limours (CCPL) 20,5
249100157 CC des 2 Vallées 24,3
249100546 CC du Val d'Essonne (CCVE) 25,2
249100553 CC Entre Juine et Renarde (CCEJR) 24,0
249100595 CC le Dourdannais en Hurepoix (CCDH) 22,8
249500109 CA de Cergy-Pontoise 24,1
249500430 CC Sausseron Impressionnistes 26,9
249500455 CC de la Vallée de l'Oise et des Trois Forêts 30,0
249500489 CC du Haut Val d'Oise 26,2
249500513 CC du Vexin-Val de Seine 27,3
  • Note : cette carte est réalisée à partir de données détaillées, les données arrondies indiquées en info-bulle et dans l'onglet "Tableau" peuvent ne pas coïncider avec les classes affichées.
  • Source : Insee, recensement de la population 2017.

Figure 4Travailleurs essentiels du quotidien par lieu de résidence, par EPT et EPCI franciliensCadres « essentiels du quotidien » parmi les cadres

  • Note : cette carte est réalisée à partir de données détaillées, les données arrondies indiquées en info-bulle et dans l'onglet "Tableau" peuvent ne pas coïncider avec les classes affichées.
  • Source : Insee, recensement de la population 2017.

Plus proches de leur lieu de travail

Occupant des emplois dispersés géographiquement, les travailleurs « essentiels du quotidien » résident en moyenne plus près de leur lieu de travail que les autres actifs franciliens : 55 % d’entre eux travaillent à moins de 10 kilomètres de leur résidence (50 % pour les autres actifs) (figure 5). Ceci est particulièrement vrai pour les professions intermédiaires (54 %) et les employés (61 %). C’est également le cas dans la MGP, où 64 % des actifs « essentiels du quotidien » travaillent à moins de 10 kilomètres, contre 60 % des autres actifs. L’écart est encore plus prononcé hors MGP, où le marché du logement est moins tendu : 44 % des travailleurs « essentiels du quotidien » occupent un emploi à moins de 10 kilomètres de leur logement, contre 34 % des autres actifs.

Les actifs « essentiels du quotidien » occupent plus souvent un emploi dans leur département de résidence que les autres actifs (61 % contre 52 %), excepté à Paris (69 % pour les « travailleurs essentiels du quotidien » comme pour les autres). Cette proximité s’observe particulièrement pour les travailleurs des « services publics du quotidien » (70 % vivent et travaillent dans le même département) et dans une moindre mesure pour les travailleurs de « première ligne » (61 %) tandis que les travailleurs « relais des premières lignes » ont une distance à l’emploi identique à celle des autres actifs.

Plusieurs éléments peuvent contribuer à cette proximité : une plus forte présence au sein du parc social, un accès plus fréquent à un logement de fonction pour certaines professions et enfin un volume relativement plus important d’emplois dans des zones où les prix de l’immobilier sont moins élevés.

Toutefois, ce constat global de proximité cache des disparités selon les trois catégories : la distance médiane parcourue par les « premières lignes » est près de deux fois plus grande que celle des actifs exerçant dans les « services publics du quotidien » (figure 6). Elle n’est pas aussi élevée que celle des « relais » mais, contrairement à ces derniers, les travailleurs de « première ligne » occupent des fonctions qui, dans leur grande majorité, ne sont pas « télétravaillables ». Les travailleurs « essentiels du quotidien » utilisent davantage un véhicule motorisé pour se rendre au travail que l’ensemble des actifs et utilisent moins souvent les transports en commun. En effet, ils sont proportionnellement plus nombreux à vivre dans les territoires où l’offre de transport est moins développée. Ce constat est encore plus prononcé pour les « premières lignes », en lien probable avec des horaires, plus souvent décalés, du travail de nuit ou le week-end.

Les missions exercées par les travailleurs « essentiels du quotidien » nécessitent pour beaucoup un accès rapide à leur lieu de travail. S’ils sont en moyenne proches de leur emploi, certains vivent des situations de fort éloignement, en lien avec la tension plus ou moins forte sur les marchés immobiliers, des stratégies résidentielles des couples bi-actifs ou de logiques d’ancrage local. Ils sont 45 % à travailler à plus de 10 kilomètres de leur emploi, dont 238 000 (13 %) habitent même à plus de 30 kilomètres de leur emploi. De plus, en cas de déménagement, les travailleurs « essentiels du quotidien » s’éloignent plus facilement du cœur de la région que les autres actifs.

Figure 5Distribution des distances des actifs à leur lieu de travail selon leur catégorie, en Île-de-France

en %
Distribution des distances des actifs à leur lieu de travail selon leur catégorie, en Île-de-France (en %) - Lecture : 55 % des travailleurs « essentiels du quotidien » résident à moins de 10 km de leur lieu de travail.
Moins de 10 km De 10 à 30 km Plus de 30 km
Cadres essentiels 52 34 14
Autres cadres 47 36 17
Professions intermédiaires essentielles 54 33 13
Autres professions intermédiaires 46 36 18
Employés essentiels 61 28 11
Autres employés 54 33 13
Ouvriers essentiels 49 36 15
Autres ouvriers 48 35 17
Ensemble des travailleurs « essentiels » 55 32 13
Ensemble des autres actifs 50 34 16
  • Lecture : 55 % des travailleurs « essentiels du quotidien » résident à moins de 10 km de leur lieu de travail.
  • Source : Insee, recensement de la population 2017, distancier Métric.

Figure 5Distribution des distances des actifs à leur lieu de travail selon leur catégorie, en Île-de-France

  • Lecture : 55 % des travailleurs « essentiels du quotidien » résident à moins de 10 km de leur lieu de travail.
  • Source : Insee, recensement de la population 2017, distancier Métric.

Figure 6Distance médiane entre lieux de travail et de résidence et modes principaux de transport utilisés par les travailleurs « essentiels du quotidien »

Distance médiane entre lieux de travail et de résidence et modes principaux de transport utilisés par les travailleurs « essentiels du quotidien » - Lecture : pour les cadres et professions libérales « relais des premières lignes », la distance médiane entre les lieux de résidence et de travail est de 11 kilomètres. 38 % d’entre eux utilisent principalement un véhicule motorisé pour se rendre au travail.
Distance médiane entre les lieux de travail et de résidence (en km) Mode de transport principal (en %)
Véhicule motorisé (voiture, deux-roues, etc.) Transports en commun Marche à pied ou vélo Pas de déplacement
« Premières lignes » 8,3 50 37 10 3
Cadres et professions libérales 6,3 53 32 13 2
Professions intermédiaires 9,5 58 31 9 2
Employés 7,5 42 44 11 3
Ouvriers 10,7 55 35 8 2
« Relais des premières lignes » 11,0 47 43 7 3
Cadres et professions libérales 11,0 38 52 8 2
Professions intermédiaires 14,0 46 46 6 2
Employés 11,2 43 47 8 2
Ouvriers 10,9 56 35 8 1
« Services publics du quotidien » 4,7 40 37 15 8
Cadres et professions libérales 7,7 43 43 12 2
Professions intermédiaires 5,5 48 35 16 1
Employés 0,0 23 36 16 25
Ouvriers s.o s.o s.o s.o s.o
Ensemble des travailleurs « essentiels du quotidien » 8,0 46 39 11 4
Cadres et professions libérales 9,0 43 45 10 2
Professions intermédiaires 8,5 51 37 11 1
Employés 6,1 38 42 12 8
Ouvriers 10,8 55 35 8 2
Ensemble des actifs occupés 9,6 44 44 9 3
Cadres et professions libérales 10,6 39 50 9 2
Professions intermédiaires 10,5 48 41 9 2
Employés 7,7 36 47 11 6
Ouvriers 11,3 52 39 7 2
  • s.o : sans objet.
  • Lecture : pour les cadres et professions libérales « relais des premières lignes », la distance médiane entre les lieux de résidence et de travail est de 11 kilomètres. 38 % d’entre eux utilisent principalement un véhicule motorisé pour se rendre au travail.
  • Source : Insee, recensement de la population 2017, exploitation complémentaire, distancier Métric.

Une proximité du lieu de travail facilitée par l’accès au logement social

Le parc social facilite l’accès au logement pour certains actifs exerçant une profession « essentielle du quotidien », en particulier dans le centre de la MGP. En Île-de-France, 25 % des travailleurs « essentiels du quotidien » résident dans un logement du parc social, soit 7 points de plus que les autres actifs. Ceux qui occupent un logement social travaillent plus souvent dans leur commune de résidence. C’est particulièrement le cas pour les travailleurs des « services publics du quotidien » : 46 % d’entre eux bénéficiant d’un logement social habitent dans leur commune de travail.

Pour les actifs « essentiels du quotidien » n’ayant pas accès au parc social, la recherche de proximité à l’emploi, et parfois des conditions de travail moins favorables, peuvent se traduire par des arbitrages résidentiels conduisant à des conditions de logement moins bonnes. D’autres font le choix de l’éloignement pour trouver un logement plus adapté à leur budget ou devenir propriétaires, mais parfois au prix de navettes domicile-travail conséquentes.

Avec la crise sanitaire, la question des conditions de vie des travailleurs « essentiels du quotidien » et de leur présence dans chaque territoire se pose avec une nouvelle acuité. Pour ces travailleurs, l’importance de l’accès à un logement à proximité de l’emploi exercé a été mise en avant. S’ils résident en moyenne plus près de leur emploi que les autres actifs, ils peinent à se loger dans les territoires du cœur d’agglomération, l’offre de logements accessibles étant insuffisante.

Le parc social joue par conséquent un rôle essentiel d’accueil et de maintien de ces travailleurs dans les territoires centraux valorisés.

Encadré 1 - Les travailleurs « essentiels du quotidien » : quelle définition ?

La crise sanitaire et l’arrêt de l’économie qui en a découlé ont mis sur le devant de la scène des travailleurs dits de « première ligne », c’est-à-dire ceux ayant continué leur activité sur leur lieu de travail pendant le premier confinement de mi-mars à mi-mai 2020.

Cette définition inclut les métiers de l’urgence et les métiers assurant les besoins vitaux du quotidien : santé, alimentation, transport et sécurité notamment. Ces actifs, appelés aussi « travailleurs-clés », ont fait l’objet d’analyses de l’Observatoire régional de santé Île-de-France (ORS) [Ouvrir dans un nouvel ongletBouscaren et al., 2020] et de l’Insee, notamment en lien avec leur surexposition au risque de la Covid-19.

Sollicitées par les pouvoirs publics, les agences d’urbanisme (L’Institut Paris Region et l’Atelier parisien d’urbanisme) ont souhaité compléter cette définition conjoncturelle liée au premier confinement de mars 2020 en l’élargissant à l’ensemble des métiers « essentiels du quotidien ». Ainsi, au premier groupe défini par l’ORS, ont été ajoutés deux groupes :

  • Les « relais des premières lignes » correspondent aux professions contribuant au bon fonctionnement et à la réalisation des missions des « premières lignes » et relèvent souvent des mêmes secteurs que ces dernières. S’y ajoutent d’autres fonctions clés telles que la logistique, l’information ou le secteur bancaire.
  • Les « métiers des services publics du quotidien » assurent des missions de service à la population, indépendamment de la situation de crise sanitaire. Il s’agit des services publics de l’enfance et de l’éducation, du social et du sport.

L’ensemble des actifs de ces trois groupes sont dénommés travailleurs « essentiels du quotidien ».

Cette définition, subjective, n’est pas immuable et ne saurait constituer une liste invariable de professions prioritaires dans le cadre de dispositifs spécifiques d’aides des pouvoirs publics. À titre d’exemple, la définition ici retenue diffère de celle établie lors de travaux réalisés en 2014 sur le thème des travailleurs-clés.

Quelques exemples de professions « essentielles du quotidien » (liste non exhaustive) :

  • « Premières lignes » : professions hospitalières (médecins, infirmiers, aides-soignants, ambulanciers), livreurs et coursiers, agents de propreté, aides à domicile et auxiliaires de vie, caissiers et vendeurs des commerces essentiels, boulangers, agents de police, éboueurs...
  • « Relais des premières lignes » : ouvriers de la logistique (caristes, manutentionnaires, magasiniers, ouvriers emballage), officiers des forces de l’ordre, ingénieurs dans les secteurs d’activité des « premières lignes », professions intermédiaires de La Poste, journalistes...
  • « Services publics du quotidien » : métiers de l’éducation (enseignants des premier et second degrés, surveillants et aides-éducateurs scolaires), professionnels du social de proximité (assistants de service social, puéricultrices, éducateurs, animateurs)...

Encadré 2 - Zoom sur quelques professions « essentielles du quotidien »

Aides à domicile et aides ménagères

En 2017, 63 000 aides à domicile et aides ménagères travaillent en Île-de-France auprès des personnes âgées, des personnes en situation de handicap ou des familles dans leur vie quotidienne. Il s’agit quasi exclusivement de femmes (94 %) et le plus souvent d’immigrés (54 %). Les auxiliaires de vie résident moins fréquemment à Paris (13 % contre 20 % des actifs franciliens) et plus fréquemment en Seine-Saint-Denis (19 % contre 12 %). Pour moitié à temps partiel (46 %), ces actifs occupent principalement leur emploi dans leur commune de résidence (42 %) ou à moins de 10 kilomètres (69 %). Une aide à domicile sur cinq est à la tête d’une famille monoparentale. À Paris, les aides ménagères vivent plus fréquemment dans un logement du parc social (48 %), dans un logement loué meublé (9 %) ou sont logées à titre gratuit (5 %). Les aides ménagères sont particulièrement surreprésentées dans le parc social de Paris et des Hauts-de-Seine, où les prix de l’immobilier sont très élevés. En Seine-et-Marne, près d’une sur deux est propriétaire grâce au marché immobilier moins onéreux.

Livreurs

En 2017, 34 000 livreurs travaillent en Île-de-France. Ces salariés conduisent des véhicules légers pour enlever ou livrer des marchandises, en général à faible distance. Quasi exclusivement des hommes (96 %), ces actifs résident moins souvent à Paris (9 % contre 20 % des actifs franciliens), dans les Hauts-de-Seine (10 % contre 14 %) et dans les Yvelines (8 % contre 12 %), et plus souvent dans les autres départements franciliens, principalement en Seine-Saint-Denis (22 % contre 12 % des actifs franciliens), dans le Val-d’Oise et le Val-de-Marne (respectivement 13 % et 14 % contre 10 % et 11 %). Ces actifs utilisent très majoritairement un véhicule motorisé pour se rendre sur leur lieu de travail (76 %). Leur sous-représentation dans le cœur d’agglomération se conjugue avec un moindre accès à la propriété et une surreprésentation dans le parc social.

Professionnels de l’éducation

Ils sont professeurs des écoles, enseignants en collège ou en lycée, contractuels du secondaire, conseillers pédagogiques et surveillants… et représentent 127 000 actifs franciliens en 2017. Il s’agit d’un ensemble de professions à dominante féminine (77 %) et diplômée (83 % ont un diplôme de l’enseignement supérieur). 69 % travaillent dans leur commune de résidence ou à moins de 10 kilomètres, soit 17 points de plus que l’ensemble des actifs, car leurs emplois sont plus diffus sur le territoire. Ils sont moins nombreux à prendre les transports en commun (31 % contre 44 %). Comparativement aux actifs franciliens, ils sont sous-représentés dans le parc social (16 % contre 20 %) sauf lorsqu’ils résident à Paris (22 % contre 17 %). Ils sont surreprésentés parmi les propriétaires, notamment dans le Val-d’Oise et l’Essonne.

Publication rédigée par :Marie Acs, Joseph Chevrot (Insee), Sandrine Beaufils, Anne-Claire Davy, Pascale Leroi (L’Institut Paris Region), Jean-François Arènes, Martin Wolf (Atelier parisien d’urbanisme), Maylis Telle-Lamberton (Observatoire régional de santé Île-de-France)

Pour comprendre

Le Distancier Métric (MEsure des TRajets Inter-Communes) de l’Insee fournit les distances routières et les temps de parcours en voiture (en heures creuses) entre chefs-lieux de communes.

Dans cette étude, l’emploi décrit correspond à l’emploi principal déclaré au recensement de la population.

Les données sont celles du recensement de la population de l’Insee de 2017, exploitation complémentaire.

Pour en savoir plus

Acs M., Arènes J.-F., Beaufils S., Chevrot J., Davy A.-C., Leroi P., Telle-Lamberton M., Wolf M., « Quelles conditions de travail et de vie pour les 1,8 million de travailleurs « essentiels du quotidien » résidant en Île-de-France ? », Insee Analyses Île-de-France n° 137, juin 2021.

Faucon F., Grémy I., Pancarte K., Sarron C., Saunal A., Telle-Lamberton M., « 765 000 travailleurs-clés franciliens répondent aux besoins fondamentaux de la population », Insee Analyses Île-de-France n° 128, février 2021.

Beaufils S., Davy A.-C., Leroi P., Telle-Lamberton M., « Ouvrir dans un nouvel ongletCrise Covid : des travailleurs sous les projecteurs » , L’Institut Paris Region, Chronique des confins n° 12, décembre 2020.

Bouscaren N., Telle-Lamberton M., « Ouvrir dans un nouvel ongletQuels « travailleurs-clés » lors de la première vague de Covid-19 ? », Observatoire régional de santé Île-de-France, Focus Santé en Île-de-France, décembre 2020.

Arènes J.-F., Dubujet F., Virot P., « En Île-de-France, les travailleurs clés résident un peu moins loin de leur lieu de travail », Insee Analyses Île-de-France n° 9, décembre 2014.