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Insee Flash Pays de la Loire · Mai 2021 · n° 113
Insee Flash Pays de la LoireRecul de la natalité et de l’espérance de vie en 2020

Hélène Chesnel, Ophélie Kaiser (Insee)

En 2020, la croissance démographique dans les Pays de la Loire continue de ralentir, notamment en raison de la forte diminution du solde naturel qui atteint un niveau historiquement bas. Le nombre de naissances diminue du fait du recul de la fécondité et, fin 2020 et début 2021 des effets liés à la crise sanitaire. Celle-ci accentue également la hausse des décès et amène un recul de l’espérance de vie, moins marqué cependant qu’en France métropolitaine.

Insee Flash Pays de la Loire
No 113
Paru le :Paru le27/05/2021
Avertissement

Cette étude actualise le bilan démographique publié le 19 janvier 2021 (Insee Flash n°107) à partir des données d’état civil de l’ensemble de l’année 2020. Elle est complétée par l’analyse du nombre de naissances et décès, estimés pour les premiers mois de 2021. L’espérance de vie et l’indicateur de fécondité ont été estimés pour 2020.

3 837 200 habitants dans les Pays de la Loire au 1ᵉʳ janvier 2021

Au 1ᵉʳ janvier 2021, la population des Pays de la Loire est estimée à 3 837 200 habitants (source). La croissance démographique dans la région est soutenue : depuis l’an 2000, la population augmente de 0,8 % en moyenne annuelle, contre + 0,5 % en France métropolitaine. Elle continue cependant à ralentir depuis une quinzaine d’années.

Solde naturel : un niveau historiquement faible

La croissance de la population résulte à la fois de l’excédent des naissances sur les décès (solde naturel) et de celui des arrivées dans la région sur les départs (solde migratoire). Dans la région, la hausse de la population est essentiellement liée à l’excédent migratoire, estimé à 19 000 habitants en 2020. Le solde naturel s’amenuise. Équivalent à l’excédent migratoire avant 2015, il atteint en 2020 un niveau historiquement bas de + 2 200 habitants (figure 1). Cette diminution résulte de deux facteurs : la baisse des naissances et la hausse des décès.

Figure 1Évolution du nombre de naissances, de décès et du solde naturel dans les Pays de la Loire de 1975 à 2000

Évolution du nombre de naissances, de décès et du solde naturel dans les Pays de la Loire de 1975 à 2000
Année Naissances Décès Solde naturel
1975 45 615 28 364 17 251
1976 43 773 28 299 15 474
1977 44 236 26 637 17 599
1978 44 069 27 139 16 930
1979 45 081 27 121 17 960
1980 47 258 27 911 19 347
1981 47 280 27 728 19 552
1982 45 957 27 128 18 829
1983 42 072 28 659 13 413
1984 42 688 27 440 15 248
1985 42 617 27 782 14 835
1986 42 135 27 690 14 445
1987 41 396 26 903 14 493
1988 41 056 26 209 14 847
1989 39 932 26 936 12 996
1990 39 856 26 878 12 978
1991 39 593 26 413 13 180
1992 38 924 26 698 12 226
1993 37 207 26 928 10 279
1994 37 435 26 809 10 626
1995 38 916 28 263 10 653
1996 39 647 28 296 11 351
1997 39 492 28 430 11 062
1998 39 943 28 190 11 753
1999 40 803 28 568 12 235
2000 44 039 28 800 15 239
2001 43 248 28 712 14 536
2002 42 999 29 043 13 956
2003 43 404 30 691 12 713
2004 44 002 28 120 15 882
2005 44 499 28 641 15 858
2006 45 918 28 361 17 557
2007 45 181 29 102 16 079
2008 45 483 29 643 15 840
2009 45 503 29 912 15 591
2010 45 962 30 115 15 847
2011 45 052 29 859 15 193
2012 44 771 31 664 13 107
2013 44 303 31 858 12 445
2014 43 671 31 120 12 551
2015 42 049 33 867 8 182
2016 40 887 33 675 7 212
2017 40 263 34 783 5 480
2018 39 739 34 800 4 939
2019 39 429 35 374 4 055
2020 39 022 36 816 2 206
  • Source : Insee, statistiques de l’état civil.

Figure 1Évolution du nombre de naissances, de décès et du solde naturel dans les Pays de la Loire de 1975 à 2000

  • Source : Insee, statistiques de l’état civil.

Chute des naissances neuf mois après le premier confinement

En 2020, 39 000 bébés sont nés dans les Pays de la Loire, soit 1 % de moins qu’en 2019 (figure 2). Ce nombre est équivalent au niveau historiquement bas du nombre de naissances du milieu des années 1990. Il diminue régulièrement depuis 2010, année à laquelle la natalité a atteint un pic. En France métropolitaine, le nombre de naissances baisse également depuis plus de dix ans. La baisse est plus nette dans la Sarthe que dans les autres départements de la région.

Figure 2Évolution du nombre de naissances et de décès par mois dans les Pays de la Loire

Évolution du nombre de naissances et de décès par mois dans les Pays de la Loire
Mois Nombre de naissances en 2019 Nombre de naissances en 2020 Nombre de naissances en 2021 (p)
janvier 3 334 3 283 2 959
février 2 900 3 100 2 784
mars 3 187 3 191 3 383
avril 3 032 3 153
mai 3 347 3 292
juin 3 371 3 206
juillet 3 488 3 559
août 3 497 3 337
septembre 3 417 3 329
octobre 3 404 3 450
novembre 3 243 3 081
décembre 3 209 2 993
  • (p) résultats provisoires
  • Source : Insee, statistiques de l’état civil.

Figure 2Évolution du nombre de naissances et de décès par mois dans les Pays de la Loire

  • (p) résultats provisoires
  • Source : Insee, statistiques de l’état civil.

Le nombre de naissances diminue car, en 2020, l’ continue de baisser légèrement, après une diminution marquée depuis 2010. La pandémie de Covid-19 a sans doute eu un impact : la baisse du nombre de naissances est particulièrement marquée en décembre 2020, soit neuf mois après le début du premier confinement (– 7 % par rapport à décembre 2019). Cette chute se renforcerait d’ailleurs aux mois de janvier et février 2021 (– 10 % par rapport aux mêmes mois de 2020). La baisse en février est en réalité moins marquée, 2020 étant une année bissextile. Ces diminutions sont de plus grande ampleur que celles des années précédentes.

Les incertitudes liées à la crise sanitaire auraient ainsi pu décourager durablement les Ligériens de procréer. Les futurs parents ont aussi pu simplement reporter leur projet : le nombre de naissances remonterait nettement en mars, à un niveau supérieur à mars 2020 (+ 6 %).

Les naissances diminuent de façon plus marquée en France métropolitaine, avec une remontée de moindre ampleur puisque la natalité retrouve en mars 2021 un niveau à peine supérieur à celui de mars 2020 (+ 1 %). Les naissances en Loire-Atlantique, dans la Sarthe et en Vendée évoluent de la même manière, tandis que la natalité est moins impactée en Mayenne et en Maine-et-Loire.

En 2020, l’indicateur conjoncturel de fécondité demeure toujours plus élevé dans les Pays de la Loire (1,84 enfant par femme) qu’en France métropolitaine (1,80), même si l’écart diminue nettement depuis 2010. La fécondité est la plus élevée en Mayenne, avec un pic autour de 29 ans. À l’opposé, en Loire-Atlantique, la fécondité est la plus faible et le pic de fécondité le plus tardif.

Outre la fécondité, la diminution du nombre de naissances s’explique également par la baisse du nombre de femmes en âge de procréer depuis 2016, même si celle-ci reste modérée.

Hausse marquée du nombre de décès en 2020…

En 2020, 36 800 personnes sont décédées dans les Pays de la Loire, soit 1 400 de plus qu’en 2019 (+ 4,1 %). Cette hausse marquée est liée à la pandémie de Covid-19, même si l’impact est moindre qu’au niveau national (+ 9,1 % de décès). Par rapport à 2019, le nombre de décès de 2020 augmente à peine en Vendée. À l’inverse, la hausse est la plus marquée en Mayenne (+ 7,6 %). Dans les Pays de la Loire, le nombre de décès resterait élevé en janvier 2021, augmentant de 11 % par rapport à janvier 2020, soit une hausse équivalente à celle de décembre 2020. La mortalité semblerait cependant retrouver un niveau proche de celui de l’année précédente en février et mars.

Une partie de l’augmentation de la mortalité s’explique par l’arrivée des générations nombreuses du baby-boom à des âges de forte mortalité depuis une dizaine d’années : après une hausse de 0,9 % en moyenne annuelle sur la période 2004-2011, le nombre de décès progresse de 1,6 % par an sur la période 2012-2019, soit en moyenne + 500 décès par an.

… et recul de l’espérance de vie

Dans les Pays de la Loire, l’ recule de 0,2 année pour les hommes comme pour les femmes, en lien avec la crise sanitaire (figure 3). Cette baisse est cependant moins marquée qu’en France métropolitaine (– 0,6 année pour les hommes et – 0,3 année pour les femmes). Elle intervient alors que l’espérance de vie augmente depuis une vingtaine d’années, même si des épisodes de grippe et autres maladies saisonnières ont provoqué des diminutions en 2012 et 2015.

Figure 3Évolution de l’espérance de vie de 2000 à 2020

Évolution de l’espérance de vie de 2000 à 2020
Année Hommes – Pays de la Loire Hommes – France métropolitaine Femmes – Pays de la Loire Femmes – France métropolitaine
2000 75,5 75,3 83,4 82,8
2001 75,6 75,5 83,7 82,9
2002 76,0 75,8 83,7 83,1
2003 76,1 75,9 83,4 83,0
2004 76,9 76,7 84,2 83,9
2005 77,2 76,8 84,5 83,9
2006 77,5 77,2 84,7 84,2
2007 77,6 77,4 84,9 84,4
2008 77,9 77,6 85,0 84,4
2009 78,0 77,8 85,2 84,5
2010 78,3 78,0 85,3 84,7
2011 78,8 78,4 85,5 85,0
2012 78,7 78,5 85,3 84,8
2013 78,9 78,8 85,6 85,0
2014 79,5 79,3 85,9 85,4
2015 79,1 79,0 85,6 85,1
2016 79,5 79,3 85,7 85,3
2017 79,5 79,5 85,8 85,3
2018 79,7 79,6 85,9 85,5
2019 79,8 79,8 86,0 85,6
2020 79,6 79,2 85,8 85,3
  • Source : Insee, statistiques de l’état civil.

Figure 3Évolution de l’espérance de vie de 2000 à 2020

  • Source : Insee, statistiques de l’état civil.

Dans les conditions de mortalité de 2020, une femme ligérienne vivrait 85,8 ans et un homme près de 79,6 ans, soit un net écart en faveur des femmes. L’espérance de vie est plus élevée dans la région qu’au niveau national, même si la différence est moins marquée pour les hommes. Les Pays de la Loire ayant été relativement épargnés par la pandémie, l’écart se creuse en 2020.

L’espérance de vie est la plus élevée en Maine-et-Loire : 86,3 ans pour les femmes, le record des départements français, et 80,3 ans pour les hommes, soit le 8e rang des départements. Dans la Sarthe, l’espérance de vie est plus faible que dans le reste la région (85,2 ans pour les femmes et 79,2 ans pour les hommes). Elle diminue pour les deux sexes dans tous les départements, excepté en Vendée.

Publication rédigée par :Hélène Chesnel, Ophélie Kaiser (Insee)

Sources

Les statistiques d’état civil sur les naissances et les décès sont issues d’une exploitation des informations transmises par les mairies à l’Insee. Les naissances et les décès sont comptabilisés au lieu de domicile respectivement de la mère et du défunt, sauf pour le nombre mensuel de décès qui est établi au lieu de décès. Les chiffres sont définitifs jusqu’en 2020 et provisoires pour les premiers mois de l’année 2021.

Définitions

L’indicateur conjoncturel de fécondité est la somme des taux de fécondité par âge, observés une année donnée. Il est égal au nombre moyen d’enfants qu’aurait une génération fictive de femmes qui connaîtraient, tout au long de leur vie féconde, les taux de fécondité par âge observés cette année-là.

L’espérance de vie à la naissance est égale à la durée de vie moyenne d’une génération fictive qui connaîtrait tout au long de son existence les conditions de mortalité par âge de l’année considérée.

Pour en savoir plus

Papon S. et Beaumel C., Avec la pandémie de Covid-19, nette baisse de l’espérance de vie et chute du nombre de mariages, Insee Première, n° 1846, mars 2021.

Nombre de naissances en 2021 – Mars 2021 : retour à la normal pour les naissances, Chiffres détaillés, avril 2021.

Chesnel H. et Kaiser O., Stabilité des naissances et hausse des décès en 2020, Insee Flash Pays de la Loire, n° 107, janvier 2021.