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Insee Analyses Centre-Val de Loire · Mai 2021 · n° 76
Insee Analyses Centre-Val de LoireDes seniors toujours plus en emploi en Centre-Val de Loire

Caroline Chalot (Insee), Ludovic Rosmorduc (Union de recouvrement des cotisations de sécurité sociale et d’allocations familiales)

Entre 2007 et 2017, en Centre-Val de Loire, le nombre de personnes de 55 à 64 ans en emploi affiche une nette croissance, tout particulièrement pour les jeunes seniors (55-59 ans) - davantage concernés par les réformes des retraites - ainsi que les femmes. Cependant, la progression du taux d’emploi, + 11 points en dix ans, est inférieure à celle observée dans la plupart des autres régions. Au regard de leurs conditions de travail, cette présence accrue des seniors sur le marché du travail ne semble pas s’accompagner d’une précarisation de leurs emplois : légère baisse du temps partiel et stabilité des contrats à durée limitée. La structure de l’emploi des seniors évolue : la part des cadres recule au profit des professions intermédiaires. Enfin, le niveau de diplôme progresse nettement chez les femmes seniors en emploi et moins chez les hommes, réduisant l’écart entre les deux sexes.

Insee Analyses Centre-Val de Loire
No 76
Paru le :Paru le27/05/2021

Améliorer le taux d’emploi des personnes âgées de 55 à 64 ans est au cœur de nombreuses politiques publiques, y compris à l’échelle de l’Union européenne avec la stratégie de Lisbonne ou la stratégie Europe 2020. Elles poursuivent aussi bien des objectifs d’ordre social que d’ordre économique, notamment dans le cadre du financement du système de retraite.

En 2017, 340 000 personnes âgées de 55 à 64 ans vivent en Centre-Val de Loire. Elles représentent 13,2 % des habitants d’une région qui vieillit : leur poids s’est accru de 10,6 % en 10 ans. Au sein de cette population de seniors, 163 200 occupent un emploi et 19 000 se déclarent au chômage.

Un taux d’emploi qui progresse uniquement chez les seniors...

La hausse du des seniors en Centre-Val de Loire traduit bien l’ampleur du phénomène. En dix ans, celui-ci progresse de 11 points pour atteindre 48 % (figure 1). Cette tendance se vérifie dans toutes les régions de France de province, à des rythmes divers. Alors qu’en 2007 le Centre-Val de Loire avait le deuxième taux d’emploi des seniors le plus élevé après Auvergne-Rhône-Alpes, quatre régions le devancent en 2017 : Occitanie (48,6 %), Corse (49 %), Provence-Alpes-Côte d’Azur (49,4 %) et toujours Auvergne-Rhône-Alpes (50,9 %). Cette évolution modérée dans la région s’explique par un poids des retraités et pré-retraités encore important et moins en retrait en dix ans que dans la plupart des autres régions.

Figure 1Taux d’emploi des seniors par région en 2017 et évolution depuis 2007

%, points
Taux d’emploi des seniors par région en 2017 et évolution depuis 2007 (%, points)
Régions Évolution 2017/2007 Taux d’emploi seniors 2017 Taux d’emploi seniors 2007
Centre-Val de Loire 11,1 48,0 36,9
Bourgogne-Franche-Comté 11,2 47,2 36,0
Normandie 11,3 45,5 34,2
Hauts-de-France 10,2 42,6 32,4
Grand-Est 10,9 46,6 35,6
Pays de la Loire 13,1 47,4 34,2
Bretagne 11,8 45,8 34,1
Nouvelle-Aquitaine 12,1 47,6 35,5
Occitanie 13,1 48,6 35,5
Auvergne-Rhône-Alpes 12,2 50,9 38,7
Provence-Alpes-Côte d'Azur 12,8 49,4 36,5
Corse 12,1 49,0 36,8
France de province 11,8 47,4 35,6
  • Note : En 2017, 48 % des seniors résidant en Centre-Val de Loire sont en emploi, soit 11 points de plus qu’en 2007.
  • Champ : France métropolitaine hors Île-de-France, personnes de 55 à 64 ans, au lieu de résidence.
  • Sources : Insee, Recensements de la population 2007 et 2017

Figure 1Taux d’emploi des seniors par région en 2017 et évolution depuis 2007

  • Note : En 2017, 48 % des seniors résidant en Centre-Val de Loire sont en emploi, soit 11 points de plus qu’en 2007.
  • Champ : France métropolitaine hors Île-de-France, personnes de 55 à 64 ans, au lieu de résidence.
  • Sources : Insee, Recensements de la population 2007 et 2017

Cette présence accrue des seniors sur le marché du travail se remarque d’autant plus qu’elle n’existe pas dans les autres tranches d’âge. Le taux d’emploi des 25-54 ans a baissé de 1,6 point entre 2007 et 2017, en lien avec une augmentation du taux de chômage. Ce même phénomène, accentué, se retrouve chez les 15-24 ans, conjugué à une proportion d’étudiants en hausse. Avec des générations moins nombreuses, et donc mécaniquement des effectifs en baisse sur le marché du travail, la population en emploi décline encore plus rapidement.

… sous l’effet des politiques publiques

Entre 2007 et 2017, le nombre de seniors en emploi augmente quatre fois plus vite que leur population totale : + 3,7 % par an contre + 1 %. Outre la croissance démographique, d’autres facteurs exogènes participent à l’accélération de la présence des seniors sur le marché du travail.

Différentes politiques publiques récentes visent en effet à reculer l’âge des départs à la retraite. En particulier, la réforme de 2010 recule de deux ans l’âge d’ouverture des droits et celle de 2014 élève la durée de cotisation pour obtenir une retraite à taux plein. S’ajoute à cela, la suppression du dispositif de cessation prématurée d’activité entre 2007 et 2012. Autant de mesures légales qui conduisent les seniors à rester plus longtemps sur le marché du travail, modifiant donc l’évolution de leurs effectifs en emploi.

Parallèlement, les évolutions sociétales ont elles aussi joué un rôle, comme l’allongement de la durée des études qui retarde l’entrée dans la vie active, l’augmentation du niveau de qualification qui favorise également le maintien des seniors dans l’emploi ou encore la hausse continue de l’emploi des femmes depuis plusieurs décennies.

Les jeunes seniors plus souvent en emploi

En dix ans, la plus forte progression du taux d’emploi s’observe chez les jeunes seniors âgés de 55 à 59 ans (+ 17,5 points), pour atteindre 73 % en 2017 (figure 2). Cette classe d’âge, bien que moins nombreuse qu’il y a dix ans (- 4 500), participe pour moitié à la progression des effectifs de l’ensemble des seniors en emploi. En 2017, le taux d’emploi décroche de 23 points entre 59 et 60 ans. Ces derniers font encore partie de la génération de travailleurs qui peuvent prétendre à la retraite avant l’âge légal de 62 ans. Arrivés généralement plus tôt sur le marché du travail, avec un temps de cotisation à taux plein plus court pour les personnes nées avant 1958, ils remplissent plus jeunes les conditions de retraite. En 2007, ce décrochage s’observait plutôt à partir de 55 ans, toujours sous l’effet des politiques publiques qui visaient alors à inciter les plus âgés à sortir du marché du travail.

Figure 2Taux d’emploi par tranche d’âge en 2007 et 2017

%
Taux d’emploi par tranche d’âge en 2007 et 2017 (%)
Âge révolu 2007 2017
25-29 79 75
30-34 82 79
35-39 84 82
40-44 85 84
45-49 85 84
50-54 81 83
55-59 55 73
60-64 12 23
Ensemble des seniors (55-64 ans) 37 48
  • Note : En 2017, 48 % des seniors résidant en Centre-Val de Loire sont en emploi, 37 % en 2007.
  • Champ : Centre-Val de Loire, personnes de 55 à 64 ans.
  • Sources : Insee, Recensements de la population 2007 et 2017

Figure 2Taux d’emploi par tranche d’âge en 2007 et 2017

  • Note : En 2017, 48 % des seniors résidant en Centre-Val de Loire sont en emploi, 37 % en 2007.
  • Champ : Centre-Val de Loire, personnes de 55 à 64 ans.
  • Sources : Insee, Recensements de la population 2007 et 2017

Une dynamique davantage impulsée par les femmes

En 2017, en Centre-Val de Loire comme dans six autres régions, les femmes seniors en emploi deviennent plus nombreuses que les hommes alors que ces derniers étaient surreprésentés dans toutes les régions il y a 10 ans. Au niveau national et en moyenne, la répartition femmes-hommes atteint quasiment l’équilibre.

Si le taux d’emploi des hommes de 55 à 64 ans reste supérieur à celui des femmes (respectivement 48,9 % et 47,1 %), ils se rapprochent nettement depuis 10 ans (figure 3) car celui des femmes a davantage progressé. Alors que l’écart de taux d’emploi reste quasiment inchangé entre les deux sexes chez les 55-59 ans (5 points de plus pour les hommes), le taux d’emploi des femmes devient supérieur à celui des hommes pour les 60 à 64 ans (respectivement 23,4 % et 22,1 %). Des carrières plus souvent interrompues et des postes occupés à temps partiel peuvent expliquer un taux d’emploi féminin plus élevé à ces âges, permettant de compléter les temps de cotisation.

Figure 3Taux d'emploi des 50-70 ans par sexe en 2007 et 2017

%
Taux d'emploi des 50-70 ans par sexe en 2007 et 2017 (%)
Âges Taux d’emploi 2017 Hommes Taux d’emploi 2017 Femmes Taux d’emploi 2007 Hommes Taux d’emploi 2007 Femmes
50 85,8 80,5 88,2 78,9
51 86,0 81,0 87,3 77,4
52 85,2 79,7 86,3 76,5
53 85,1 80,3 86,7 74,5
54 84,9 78,6 83,5 72,2
55 82,9 76,8 78,5 66,0
56 79,7 75,1 67,9 60,7
57 76,8 71,9 55,0 53,7
58 71,7 67,0 47,7 46,3
59 65,3 63,1 39,2 38,7
60 38,5 43,0 19,4 18,4
61 28,3 32,3 14,1 12,9
62 18,7 17,8 9,8 11,5
63 14,1 13,1 8,4 8,5
64 11,4 10,1 7,2 6,7
65 9,0 6,1 4,1 3,6
66 7,5 4,2 3,4 2,5
67 5,4 3,5 2,7 2,3
68 4,3 2,4 2,3 2,0
69 3,7 2,5 2,1 1,7
70 3,2 2,2 1,3 1,2
  • Note : En 2017, 86 % des hommes et 80 % des femmes résidant en Centre-Val de Loire sont en emploi.
  • Champ : Centre-Val de Loire, personnes de 50 à 70 ans.
  • Sources : Insee, Recensements de la population 2007 et 2017

Figure 3Taux d'emploi des 50-70 ans par sexe en 2007 et 2017

  • Note : En 2017, 86 % des hommes et 80 % des femmes résidant en Centre-Val de Loire sont en emploi.
  • Champ : Centre-Val de Loire, personnes de 50 à 70 ans.
  • Sources : Insee, Recensements de la population 2007 et 2017

Les seniors beaucoup plus souvent en recherche d’emploi

Si les seniors occupent davantage un emploi en 2017, ils en recherchent aussi plus souvent un. Ainsi, la part des seniors au chômage a quasiment doublé en dix ans pour atteindre 5,6 % ; taux équivalent chez les hommes et les femmes. La hausse concerne plus largement les 55-59 ans (+ 3,5 points, soit 7,9 %), le nombre de personnes entre 60 et 64 ans se déclarant au chômage restant très faible (+ 2,3 points, soit 3,3 %).

En conséquence, la situation d’inactivité (préretraite, retraite, femmes ou hommes au foyer) a fortement reculé chez les seniors (- 14 points), autant chez les hommes que chez les femmes (respectivement 45,3 % et 47,5 %). La baisse concerne plus largement les 55-59 ans (19,2 %, soit - 38 points), les plus marqués par l’inactivité restant les 60-64 ans (74 %, soit - 20 points).

Des conditions d’emploi des seniors quasi identiques

Avec le recul de l’âge de la retraite et la nécessité de devoir travailler plus longtemps, la question de la précarisation de l’emploi des seniors peut s’appréhender au travers de leurs conditions d’emploi, comme le temps de travail et le type de contrat. L’activité partielle dans la région reste plus répandue chez les seniors (18,3 %) que dans la population en emploi de 25 à 54 ans (13,3 %). Toutefois, qu’il soit choisi pour une cessation progressive de l’activité ou subi à cause d’une difficulté à retrouver un emploi à plein temps, le temps partiel chez les seniors du Centre-Val de Loire atteint la plus faible part de France de province en 2017, la plus élevée, 23 %, se situant dans les Pays de la Loire. Les femmes restent nettement plus nombreuses à occuper ce type d’emploi (28 % contre 8,5 % des hommes). Cependant, leur part de temps partiel baisse (- 2,4 points) contrairement à celle des hommes qui s’accroît légèrement (+ 0,6 point).

Également souvent synonyme de précarité, la part des contrats à durée limitée n’a pas évolué chez les seniors (elle reste à 7,5 %) alors qu’elle a progressé de 1,1 point en dix ans pour les 25-54 ans (11,4 %). La tendance est à la baisse pour les plus âgés des seniors (- 2,6 points), chez qui ces contrats restent plus répandus (10,5 %). Enfin, l’écart entre les femmes et les hommes seniors, de 4,3 points en 2007, se réduit en 2017 (respectivement 5,7 % et 9,1 %) (figure 4).

Figure 4Part de l'emploi à durée limitée par sexe et tranche d'âge en 2007 et 2017

%
Part de l'emploi à durée limitée par sexe et tranche d'âge en 2007 et 2017 (%)
25-54 ans 55-64 ans
2007 Hommes 8,3 5,4
Femmes 11,9 9,7
2017 Hommes 10,3 5,7
Femmes 12,4 9,1
  • Note : En 2017, parmi les seniors en emploi résidant en Centre-Val de Loire, 5,7 % des hommes et 9,1 % des femmes l’occupent pour une durée limitée.
  • Champ : Centre-Val de Loire, personnes de 25 à 64 ans.
  • Sources : Insee, Recensements de la population 2007 et 2017

Figure 4Part de l'emploi à durée limitée par sexe et tranche d'âge en 2007 et 2017

  • Note : En 2017, parmi les seniors en emploi résidant en Centre-Val de Loire, 5,7 % des hommes et 9,1 % des femmes l’occupent pour une durée limitée.
  • Champ : Centre-Val de Loire, personnes de 25 à 64 ans.
  • Sources : Insee, Recensements de la population 2007 et 2017

Une proportion de non-salariés en baisse

En 2017, 26 000 seniors en emploi relèvent du statut de non-salariés en Centre-Val de Loire (16 %). En lien avec le vieillissement de certaines professions comme les médecins et les agriculteurs, leur nombre a augmenté de 19 % depuis 2007. Pour autant, leur proportion dans l’emploi recule de 3,4 points en dix ans car leur hausse est beaucoup plus faible que celle des salariés (+ 50 %). La création du statut de micro-entrepreneur, en 2008, ne semble pas avoir marqué réellement l’emploi des seniors.

La moitié des seniors non salariés se déclare artisans, commerçants ou chefs d’entreprise. Si ce poids reste stable en dix ans, ce n’est pas le cas pour toutes les professions. Avec des effectifs en hausse, les agriculteurs représentent 24 % des seniors non salariés en emploi contre 12 % en 2007. Les 25-54 ans sont quant à eux deux fois moins nombreux, marquant un vieillissement de cette profession : un tiers des agriculteurs sont désormais des seniors.

Le même constat s’observe pour les médecins (généralistes ou spécialistes). Tous âges confondus, leurs effectifs diminuent de 23 % en 10 ans dans la région ; chute cependant atténuée par le nombre de seniors qui reste stable, autour de 1 400. Ainsi, en Centre-Val de Loire, près d’un médecin sur deux est un senior en 2017. Synonyme également d’une difficulté de renouvellement à venir dans la profession, 500 médecins se déclarent en activité après 65 ans contre une centaine en 2007.

La part de cadres en diminution chez les seniors

Entre 2007 et 2017, la répartition des seniors entre les catégories socioprofessionnelles évolue, amorçant une modification de la structure de l’emploi. Ainsi, en proportion, ils occupent moins souvent un emploi de cadres ou de professions intellectuelles supérieures qu’il y a dix ans (- 2,3 points), et tout particulièrement la classe d’âge des 55-59 ans (- 3,3 points), alors que la part de ces catégories progresse chez les 25-54 ans (figure 5).

Cette perte de représentativité des cadres se fait majoritairement au profit des professions intermédiaires qui enregistrent la progression la plus forte (+ 3,3 points). Le nombre de seniors dans la santé ou le social (infirmiers, éducateurs), la fonction publique, les professions administratives pour les entreprises ou dans les métiers de techniciens (travaux publics, construction) a particulièrement augmenté depuis 2007.

La catégorie des employés est prépondérante chez les seniors et évolue peu en dix ans.

Figure 5Répartition des personnes selon la catégorie socioprofessionnelle et leur position par rapport à l’emploi

Nombre, %
Répartition des personnes selon la catégorie socioprofessionnelle et leur position par rapport à l’emploi (Nombre, %)
Catégories socioprofessionnelles 2017 2007
55-59 ans 60-64 ans Ensemble seniors actifs 25-54 ans Ensemble seniors Actifs 25-54 ans
Agriculteurs exploitants 3,3 5,8 3,9 1,7 5,2 2,3
Artisans, commerçants, chefs entreprise 7,2 11,0 8,1 6,0 9,7 5,5
Cadres, professions intellectuelles supérieures 14,1 21,5 15,9 14,4 18,2 12,6
Professions Intermédiaires 24,6 19,9 23,5 27,4 20,2 25,3
Employés 27,9 27,7 27,8 27,6 27,2 28,1
Ouvriers 22,9 14,1 20,8 22,9 19,5 26,2
Total des actifs occupés 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0
Actifs occupés 124 700 38 450 163 150 764 800 113 450 826 550
Chômeurs 13 450 5 600 19 050 98 650 8 850 78 550
Inactifs 32 800 124 950 157 750 76 150 185 100 90 200
Total des personnes 170 950 169 000 339 950 939 600 307 400 995 300
  • Note : En 2017, 3,9 % des seniors résidant en Centre-Val de Loire sont agriculteurs-exploitants.
  • Champ : Centre-Val de Loire, personnes de 25 à 64 ans.
  • Sources : Insee, Recensements de la population 2007 et 2017

Les femmes, moteur de la progression du niveau de diplôme chez les seniors

Parmi les actifs en emploi, les seniors sont moins diplômés que les jeunes générations. En effet, en 2017, 40 % des seniors déclarent posséder au moins un baccalauréat, contre 59 % des 25-54 ans. Les différentes réformes du système éducatif et le comportement de recrutement des entreprises ont contribué à l’élévation globale des niveaux de diplômes dans la population. Ainsi, en 2007, 35 % des seniors et 46 % des 25-54 ans déclaraient l’obtention de ce diplôme. Le renouvellement des générations participe de ce fait à cette élévation des niveaux de diplômes.

Les femmes seniors en emploi portent l’essentiel de cette hausse. En 2017, 41,5 % d’entre elles détiennent un baccalauréat ou l’équivalent, soit 10 points de plus qu’en 2007, quand cette proportion reste stable pour les hommes (38 %). Elles deviennent même, en effectif, plus nombreuses que les hommes à avoir obtenu au moins un bac. S’agissant des études supérieures, les femmes ont rejoint les hommes avec une hausse de 5 points, pour atteindre un quart des actifs de la tranche d’âge. Enfin, cette progression du niveau de diplôme s’accompagne d’une nette baisse de la proportion des personnes sans diplôme, de 37 % en 2007 à 24 % en 2017, part néanmoins deux fois plus importante que celle des 25-54 ans.

Encadré 1 - Les déclarations d’embauches des seniors ont doublé en dix ans

En 2017, 75 800  de salariés de plus de 55 ans ont été enregistrées en Centre-Val de Loire. Elles représentent 10,6 % de l’ensemble des intentions d’embauches de la région, contre 5,8 % en 2007 avec seulement 30 000 DPAE. Cette progression, continue sur 10 ans, s’observe dans chacun des départements de la région (figure 6).

Depuis 2007, le Loir-et-Cher connaît la proportion d’embauches de seniors la plus importante (13,5 % en 2017). La hausse des DPAE est particulièrement marquée dans ce département (+ 6,2 points), mais également dans l’Indre (+ 6,9 points), et un peu plus faible dans le Cher (+ 3,9 points) et le Loiret (+ 3,8 points). Parmi les départements de la région, ce dernier enregistre le poids des DPAE de seniors le plus faible (9,1 %) dans l’ensemble des embauches, suivi par l’Eure-et-Loir (9,6 %).

L’embauche de seniors progresse dans les trois grandes branches d’activités : + 45 % dans le Bâtiment-Travaux-Publics (BTP), + 47 % dans l’industrie et surtout + 162 % dans le tertiaire. Ainsi, le poids des embauches seniors croît dans ces trois secteurs : 6 % dans le BTP et l’industrie et 11 % dans le tertiaire, en 2017.

Le poids des embauches d’un salarié senior augmente avec la précarité des contrats. En 2017, la part des CDD courts, contrats les plus précaires, représente les deux tiers des embauches. Sur la population des seniors, cette proportion atteint 79 %. Malgré les efforts faits pour des embauches de seniors en CDI, cette catégorie de salariés enregistre le plus de contrats précaires. Les seniors sont ainsi sous-représentés dans les embauches en CDI et CDD longs et sur-représentés dans les CDD courts.

Figure 6Part des déclarations préalables à l’embauche de seniors par département entre 2007 et 2017

%
Part des déclarations préalables à l’embauche de seniors par département entre 2007 et 2017 (%)
Cher Eure-et-Loir Indre Indre-et-Loire Loir-et-Cher Loiret Centre-Val de Loire
2007 6,9 5,5 5,1 5,3 7,3 5,3 5,8
2008 7,5 5,8 5,7 6,5 8,6 6,1 6,6
2009 8,8 7,2 6,0 6,9 9,9 7,4 7,6
2010 8,9 7,3 6,6 7,1 10,2 7,6 7,8
2011 9,3 8,3 8,2 7,4 10,6 8,3 8,4
2012 9,8 8,8 10,3 7,8 11,6 8,5 9,0
2013 9,4 8,9 9,9 8,8 12,0 8,6 9,3
2014 8,8 8,7 9,9 9,1 12,4 8,2 9,3
2015 9,3 8,4 10,9 10,1 12,2 8,5 9,7
2016 10,7 9,5 12,1 10,4 12,5 8,9 10,3
2017 10,8 9,6 12,0 10,8 13,5 9,1 10,6
  • Champ : Ensemble des activités concurrentielles (hors intérim et entreprises affiliées à la MSA). Données corrigées des variations saisonnières et des jours ouvrables (CVS– CJO).
  • Source : Acoss – Urssaf

Figure 6Part des déclarations préalables à l’embauche de seniors par département entre 2007 et 2017

  • Champ : Ensemble des activités concurrentielles (hors intérim et entreprises affiliées à la MSA). Données corrigées des variations saisonnières et des jours ouvrables (CVS– CJO).
  • Source : Acoss – Urssaf

Encadré 2 - Les seniors plus souvent en emploi sur l’axe ligérien et dans la zone d’emploi de Chartres

En 2017, en Centre-Val de Loire, le taux d’emploi des seniors dans les zones d’emploi varie de 42 % à 52 % (figure 7). Il avoisine 50 % pour les zones de l’axe ligérien et une partie des franges franciliennes incluant la zone de Chartes. Ces territoires, plus dynamiques en termes d’emplois, concentrent notamment la majeure partie des grandes entreprises ou établissements publics de la région et une moindre proportion de chômeurs et de retraités.

Les taux d’emploi de seniors les plus bas de la région se trouvent dans les zones d’emploi de Chinon et Vierzon (respectivement 41,8 % et 42,4 %). Un tissu productif et économique globalement moins dynamique contraint davantage l’accès à l’emploi, en particulier pour les seniors. C’est au sud de l’axe ligérien que la part des seniors sans activité (de 9,8 % à 12 %), c’est-à-dire ni en emploi ni à la retraite ni au chômage, est la plus importante.

Figure 7Taux d’emploi des seniors en 2017 par zone d’emploi

en %
Taux d’emploi des seniors en 2017 par zone d’emploi (en %)
Code zone d’emploi 2020 Libellé zone d’emploi 2020 Taux d’emploi 2017
0051 Alençon 44,8
0052 Arles 46,1
0053 Avignon 49,0
0054 Beauvais 46,5
0055 Bollène-Pierrelatte 41,9
0056 Cosne-Cours-sur-Loire 43,2
0057 Dreux 45,6
0058 La Vallée de la Bresle Vimeu 37,7
0059 Mâcon 50,1
0060 Nevers 41,8
0061 Nogent-le -Rotrou 44,0
0062 Redon 42,1
0063 Ussel 46,9
0064 Valréas 45,6
1101 Cergy-Vexin 56,5
1102 Coulommiers 53,6
1103 Etampes 54,5
1104 Evry 57,2
1105 Fontainebleau-Nemours 52,6
1106 Marne-la-Vallée 56,9
1107 Meaux 54,0
1108 Melun 54,8
1109 Paris 61,2
1110 Provins 49,9
1111 Rambouillet 60,2
1112 Roissy 54,0
1113 Saclay 59,6
1114 Seine-Yvelinoise 57,2
1115 Versailles-Saint-Quentin 61,9
2401 Blois 48,0
2402 Bourges 48,8
2403 Chartres 51,0
2404 Châteaudun 43,3
2405 Châteauroux 46,4
2406 Chinon 42,0
2407 Gien 43,6
2408 Loches 45,5
2409 Montargis 44,4
2410 Orléans 51,6
2411 Pithiviers 48,0
2412 Romorantin-Lanthenay 43,9
2413 Tours 50,2
2414 Vendôme 47,3
2415 Vierzon 42,4
2701 Autun 47,0
2702 Auxerre 46,6
2703 Avallon 46,5
2704 Beaune 53,6
2705 Belfort 43,5
2706 Besançon 51,3
2707 Chalon-sur-Saône 48,5
2708 Charolais 44,0
2709 Châtillon-Montbard 47,5
2710 Creusot-Montceau 41,0
2711 Dijon 51,0
2712 Dole 47,3
2713 Lons-le-Saunier 47,4
2714 Montbéliard 41,0
2715 Pontarlier 56,6
2716 Saint-Claude 52,2
2717 Sens 45,4
2718 Vesoul 42,7
2801 Argentan 43,2
2802 Avranches 47,2
2803 Bernay 44,9
2804 Caen 48,0
2805 Cherbourg en Cotentin 43,2
2806 Coutances 44,7
2807 Dieppe – Caux maritime 43,2
2808 Evreux 48,3
2809 Flers 43,1
2810 Granville 43,2
2811 Honfleur Pont-Audemer 46,1
2812 L’Aigle 42,2
2813 Le Havre 42,0
2814 Lisieux 47,7
2815 Rouen 46,9
2816 Saint-Lô 47,2
2817 Vernon – Gisors 47,4
2818 Vire Normandie 46,0
2819 Yvetot – Vallée du Commerce 42,2
5201 Ancenis 48,3
5202 Angers 49,8
5203 Challans 39,4
5204 Château-Gontier 52,1
5205 Châteaubriant 47,3
5206 Cholet 47,1
5207 Fontenay-le-Comte 43,3
5208 La Ferté-Bernard 44,4
5209 La Flèche 46,5
5210 La Roche-sur-Yon 47,3
5211 Laval 49,3
5212 Le Mans 46,7
5213 Les Herbiers Montaigu 50,9
5214 Les Sables-d'Olonne 39,3
5215 Mayenne 45,7
5216 Nantes 51,8
5217 Pornic 41,5
5218 Sablé-sur-Sarthe 47,3
5219 Saint-Nazaire 43,1
5220 Saumur 44,8
5221 Segré-en-Anjou Bleu 45,9
7501 Agen 50,4
7502 Angoulême 46,7
7503 Bayonne 48,1
7504 Bergerac 44,0
7505 Bordeaux 53,2
7506 Bressuire 49,1
7507 Brive-la-Gaillarde 47,0
7508 Châtellerault 46,8
7509 Cognac 49,6
7510 Dax 44,0
7511 Guéret 44,3
7512 La Rochelle 45,5
7513 La Teste-de-Buch 43,8
7514 Langon 47,2
7515 Lesparre-Médoc 40,9
7516 Libourne 47,0
7517 Limoges 46,4
7518 Marmande 46,0
7519 Mont-de-Marsan 45,8
7520 Niort 48,8
7521 Oloron-Sainte-Marie 51,4
7522 Pau 50,7
7523 Périgueux 44,4
7524 Poitiers 51,3
7525 Rochefort 42,5
7526 Royan 39,0
7527 Saint-Junien 42,1
7528 Saintes 43,3
7529 Sarlat-La-Canéda 48,0
7530 Thouars 45,1
7531 Tulle 48,2
7532 Villeneuve-sur-Lot 44,0
8401 Annecy 56,4
8402 Aubenas 43,6
8403 Aurillac 51,1
8404 Belley 50,1
8405 Bourg en Bresse 50,1
8406 Bourgoin-Jallieu 48,9
8407 Chambéry 52,1
8408 Clermont-Ferrand 50,7
8409 Grenoble 55,5
8410 Issoire 47,9
8411 La Maurienne 51,0
8412 La Plaine du Forez 47,6
8413 La Tarentaise 52,8
8414 La Vallée de l’Arve 52,4
8415 Le Chablais 56,1
8416 Le Genevois Français 58,3
8417 Le Livradois 42,6
8418 Le Mont Blanc 60,0
8419 Le Puy en Velay 47,7
8420 Les Sources de la Loire 46,5
8421 Lyon 54,8
8422 Montélimar 46,3
8423 Montluçon 43,4
8424 Moulins 45,3
8425 Oyonnax 48,7
8426 Roanne 45,0
8427 Romans sur Isère 47,5
8428 Saint Etienne 45,8
8429 Saint Flour 49,6
8430 Tarare 47,3
8431 Valence 49,6
8432 Vichy 44,2
8433 Vienne-Annonay 46,7
8434 Villefranche-sur-Saône 52,2
8435 Voiron 49,5
  • Champ : personnes de 55 à 64 ans au lieu de résidence.
  • Source : Insee, Recensement de la population 2017

Figure 7Taux d’emploi des seniors en 2017 par zone d’emploi

  • Champ : personnes de 55 à 64 ans au lieu de résidence.
  • Source : Insee, Recensement de la population 2017
Publication rédigée par :Caroline Chalot (Insee), Ludovic Rosmorduc (Union de recouvrement des cotisations de sécurité sociale et d’allocations familiales)

Définitions

Le taux d’emploi est le rapport entre le nombre d’actifs occupés d’une classe d’âge et le nombre total de personnes de cette classe d’âge.

La déclaration préalable à l’embauche (DPAE) est une formalité obligatoire liée à l’embauche. Elle doit être effectuée par l’employeur dans les 8 jours précédant l’embauche et adressée à l’Urssaf dont il relève, quelles que soient la durée et la nature du contrat de travail. Le champ porte sur l’ensemble des activités concurrentielles (hors intérim et entreprises affiliées à la MSA). Cet indicateur est souvent vu comme précurseur des évolutions d’emplois à venir.