Pauvreté et impacts de la crise COVID dans les intercommunalités de Corse

Magali Bonnefont, Antonin Bretel, Antoine Luciani (Insee)

La pauvreté est plus élevée en Corse qu’en moyenne métropolitaine et celle-ci touche davantage les retraités que les actifs de l’île. Les premiers représentent jusqu’à un pauvre sur deux dans certaines intercommunalités alors que la pauvreté des seconds est accentuée par la fréquence des bas salaires et dépend principalement du poids des secteurs où les temps de travail annuels sont faibles (hébergement, restauration, agriculture, aide à domicile). La crise économique liée à la pandémie représente un nouveau défi pour les politiques publiques, car elle déstabilise l’économie régionale : la baisse des heures rémunérées est plus forte qu’ailleurs, en particulier pour les secteurs et métiers touristiques. L’impact sur les territoires n’est donc pas homogène et une typologie des intercommunalités de Corse permet de mettre en évidence cinq profils en fonction du type de pauvreté et du degré de vulnérabilité à la crise : les zones touristiques les plus exposées aux conséquences de la pandémie ; les EPCI à orientation agricole marqués par la pauvreté ; les territoires urbains stabilisés par l’emploi public ; les intercommunalités rurales âgées ; les espaces résidentiels autour d’Ajaccio peu exposés.

Insee Dossier Corse
No 16
Paru le :Paru le18/05/2021
Magali Bonnefont, Antoine Luciani (Insee)
Insee Dossier Corse No 16- Mai 2021
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Les conséquences de la crise plus marquées dans les intercommunalités à forte orientation touristique

Magali Bonnefont, Antoine Luciani (Insee)

La crise économique liée à la pandémie de la COVID 19 impacte différemment les territoires en fonction de la structure de leur population et de leurs emplois. Plus d’un quart des résidents de l’île indiquent avoir vu leur revenu baisser à la suite du premier confinement. Si les EPCI ruraux sont globalement protégés par l’importance de leur population retraitée aux revenus épargnés, les espaces urbains et péri-urbains peuvent également connaître des effets moindres en raison de leur forte proportion d’emplois publics. Toutefois, la baisse des heures rémunérées par les entreprises est particulièrement marquée sur l’île : elle est deux fois supérieure à la moyenne nationale et atteint le quart de l’activité dans les EPCI les plus touristiques : Calvi-Balagne et Sud-Corse. En effet, hébergement et restauration et leurs principaux métiers, par nature « non télétravaillables », ont été à l’arrêt une grande partie de l’année. Or, dans ces secteurs, près de la moitié des entrepreneurs et de leurs salariés, largement locaux, font partie des actifs à bas revenus. De plus, la dégradation du marché du travail à l’été 2020 a été forte dans ces espaces où l’activité saisonnière est particulièrement importante.

Insee Dossier Corse

No 16

Paru le :18/05/2021