Insee
Insee Flash Auvergne-Rhône-Alpes · Mars 2021 · n° 87
Insee Flash Auvergne-Rhône-AlpesDes jeunes de plus en plus diplômés, qui acceptent des emplois intermédiaires ou d'employés

Bruno Balouzat, Emma Bianco (Insee)

En Auvergne-Rhône-Alpes, en 2017, les jeunes sont plus souvent diplômés du supérieur que dans les autres régions françaises et sont également moins nombreux à n’avoir aucun diplôme. En 10 ans, la part des diplômés a fortement augmenté, en particulier pour les diplômes Bac+3 et plus. Au sein de la région, c’est dans le Rhône que les jeunes sont les plus diplômés. Les moins diplômés peinent à s’insérer sur le marché du travail. Les jeunes, de plus en plus diplômés, acceptent des emplois intermédiaires ou d'employés. En général, les postes sont maintenant occupés par des personnes plus diplômées qu’il y a 10 ans. L’embauche des non-diplômés sur les métiers les moins qualifiés s’en trouve freinée.

Insee Flash Auvergne-Rhône-Alpes
No 87
Paru le :Paru le18/03/2021

En 2017, en Auvergne-Rhône-Alpes, 731 100 jeunes âgés de 15 à 29 ans sont en emploi, au chômage ou inactifs (hors élèves, étudiants et apprentis). Ils représentent 53 % des jeunes de cette tranche d’âge et 9 % de la population régionale. Ces parts sont proches du niveau national.

Les jeunes d’Auvergne-Rhône-Alpes sont plus diplômés que les autres

En Auvergne-Rhône-Alpes, 64 % des jeunes de 15 à 29 ans ont au moins le baccalauréat, soit 2 points de plus qu’en France. Seules l’Île-de-France (72 %) et la Bretagne (66 %) font mieux. La région se caractérise également par un faible taux de jeunes sans diplômes (11 %), contre 12 % en France. Ce taux n’est plus faible qu’en Bretagne (8 %) et dans les Pays de la Loire (9 %).

De plus en plus de diplômés entre 2007 et 2017

Entre 2007 et 2017, la part de jeunes qui ont obtenu au moins le baccalauréat augmente de 6 points (contre + 7 points en France). Cette hausse s’explique en partie par la réduction de quatre à trois ans du cursus conduisant au baccalauréat professionnel à l’issue du collège, depuis la rentrée 2009. Parallèlement, la part des détenteurs d’un CAP ou d’un BEP est en baisse.

En 2004, la réforme LMD (licence-master-doctorat) a également participé à l’élévation générale du niveau de diplôme avec le remplacement du Deug en deux ans par la licence en trois ans. C’est ainsi aux niveaux Bac+3 et plus que l'augmentation est la plus forte, avec en 2017, 24 % des jeunes de la région qui ont atteint au moins ce niveau, contre seulement 14 % en 2007. Sur ce dernier point, la région est aussi au-dessus du niveau national, en deuxième position derrière l’Île-de-France.

Dans le même temps, la part de jeunes non diplômés baisse de 3 points en Auvergne-Rhône-Alpes (– 4 points au niveau national).

Figure 1Taux de jeunes ayant au moins le baccalauréat en 2017, par département

en %
Taux de jeunes ayant au moins le baccalauréat en 2017, par département (en %)
Code département Libellé département Taux de jeunes ayant au moins le Bac
01 Ain 60,5
03 Allier 54,9
07 Ardèche 59,1
15 Cantal 65,8
26 Drôme 58,1
38 Isère 62,7
42 Loire 59,8
43 Haute-Loire 64,7
63 Puy-de-Dôme 63,9
69 Rhône 70,5
73 Savoie 62,8
74 Haute-Savoie 66,7
02 Aisne 49,0
04 Alpes-de-Haute-Provence 55,5
05 Hautes-Alpes 61,3
06 Alpes-Maritimes 62,2
08 Ardennes 52,8
09 Ariège 54,8
10 Aube 53,8
11 Aude 54,6
12 Aveyron 65,9
13 Bouches-du-Rhône 60,9
14 Calvados 58,2
16 Charente 57,1
17 Charente-Maritime 55,7
18 Cher 55,5
19 Corrèze 60,9
21 Côte-d'Or 63,3
22 Côtes-d'Armor 61,1
23 Creuse 58,0
24 Dordogne 54,6
25 Doubs 63,2
27 Eure 54,2
28 Eure-et-Loir 56,5
29 Finistère 66,3
2A Corse-du-Sud 55,2
2B Haute-Corse 55,0
30 Gard 57,1
31 Haute-Garonne 71,1
32 Gers 58,4
33 Gironde 64,4
34 Hérault 61,5
35 Ille-et-Vilaine 70,2
36 Indre 54,6
37 Indre-et-Loire 63,7
39 Jura 59,4
40 Landes 59,0
41 Loir-et-Cher 53,6
44 Loire-Atlantique 69,2
45 Loiret 59,3
46 Lot 59,5
47 Lot-et-Garonne 55,0
48 Lozère 67,7
49 Maine-et-Loire 62,5
50 Manche 59,0
51 Marne 59,9
52 Haute-Marne 57,5
53 Mayenne 60,3
54 Meurthe-et-Moselle 62,9
55 Meuse 57,3
56 Morbihan 62,9
57 Moselle 61,3
58 Nièvre 53,5
59 Nord 60,3
60 Oise 57,0
61 Orne 53,0
62 Pas-de-Calais 54,4
64 Pyrénées-Atlantiques 66,8
65 Hautes-Pyrénées 60,3
66 Pyrénées-Orientales 50,6
67 Bas-Rhin 65,0
68 Haut-Rhin 59,9
70 Haute-Saône 55,6
71 Saône-et-Loire 56,6
72 Sarthe 56,6
75 Paris 87,9
76 Seine-Maritime 58,4
77 Seine-et-Marne 64,3
78 Yvelines 70,6
79 Deux-Sèvres 59,9
80 Somme 55,1
81 Tarn 59,5
82 Tarn-et-Garonne 54,0
83 Var 57,0
84 Vaucluse 54,9
85 Vendée 61,7
86 Vienne 62,0
87 Haute-Vienne 60,7
88 Vosges 57,5
89 Yonne 50,4
90 Territoire de Belfort 59,2
91 Essonne 65,5
92 Hauts-de-Seine 80,6
93 Seine-Saint-Denis 60,2
94 Val-de-Marne 71,2
95 Val-d'Oise 64,8
971 Guadeloupe 57,7
972 Martinique 59,2
973 Guyane 29,5
974 La Réunion 48,6
  • Lecture : dans le Rhône, 70 % des jeunes ont au moins le baccalauréat.
  • Champ : jeunes de 15 à 29 ans, hors élèves, étudiants et apprentis.
  • Source : Insee, Recensement de la population 2017

Figure 1Taux de jeunes ayant au moins le baccalauréat en 2017, par département

  • Lecture : dans le Rhône, 70 % des jeunes ont au moins le baccalauréat.
  • Champ : jeunes de 15 à 29 ans, hors élèves, étudiants et apprentis.
  • Source : Insee, Recensement de la population 2017

Dans le Rhône, 20 % des jeunes ont au moins Bac+5

En 2017, plus de 65 % des jeunes ont au moins le baccalauréat dans le Rhône, la Haute-Savoie et le Cantal, contre moins de 55 % dans l'Allier (figure 1). Avec plus de 20 % de jeunes qui ont au moins un diplôme de niveau Bac+5, le Rhône se distingue fortement des autres départements de la région où ce taux est inférieur à 12 %. Seuls quelques départements franciliens présentent une part plus élevée, qui culmine à 55 % à Paris. La part de cadres parmi les emplois offerts dans le Rhône est plus importante que dans les autres départements, ce qui peut expliquer le haut niveau de qualification des jeunes de ce département. Le Cantal se distingue par un taux de jeunes non diplômés très faible : 7 %, le second plus bas nationalement, juste après Paris (5 %).

Les moins diplômés peinent à entrer sur le marché du travail

En Auvergne-Rhône-Alpes comme dans le reste de la France, les moins diplômés peinent à s’insérer sur le marché du travail. Alors qu’en 2017 le taux d'emploi régional des jeunes est en moyenne de 72 %, il augmente significativement avec le diplôme (figure 2). Il n'est que de 39 % pour les non-diplômés, de 68 % pour ceux dont le diplôme maximum est le CAP ou le BEP et il dépasse 83 % pour les détenteurs d’un diplôme de niveau Bac+2 ou plus. De façon symétrique, 19 % des jeunes sont au chômage en 2017, mais c’est le cas de 32 % de ceux qui sont sans diplômes ou qui n'ont que le brevet, contre moins de 13 % pour ceux qui ont au minimum un diplôme de niveau Bac+2. Les peu diplômés sont en effet plus nombreux parmi les chômeurs. Ainsi, 36 % des jeunes n’ont pas le baccalauréat, mais ils représentent 51 % des chômeurs. Déjà, en 2007, le taux d'emploi était croissant suivant le niveau de diplôme. La situation, avant la crise de 2008, était plus favorable, avec des taux d’emploi supérieurs et un chômage inférieur.

Figure 2Part des jeunes en emploi ou au chômage suivant le diplôme, en Auvergne-Rhône-Alpes en 2017

en %
Part des jeunes en emploi ou au chômage suivant le diplôme, en Auvergne-Rhône-Alpes en 2017 (en %)
Emploi Chômage
Ensemble des jeunes 72,1 19,4
Sans diplômes 39,1 31,9
Brevet 51,1 32,5
CAP ou BEP 68,4 23,8
Bac 74,6 18,8
Bac+2 83,3 12,9
Bac+3 et plus 84,9 11,8
  • Lecture : parmi l’ensemble des jeunes du champ, 72 % sont en emploi et 19 % au chômage. Les jeunes sans diplômes sont moins souvent en emploi (39 %) et davantage touchés par le chômage (32 %).
  • Champ : jeunes de 15 à 29 ans, hors élèves, étudiants et apprentis.
  • Source : Insee, Recensement de la population 2017

Figure 2Part des jeunes en emploi ou au chômage suivant le diplôme, en Auvergne-Rhône-Alpes en 2017

  • Lecture : parmi l’ensemble des jeunes du champ, 72 % sont en emploi et 19 % au chômage. Les jeunes sans diplômes sont moins souvent en emploi (39 %) et davantage touchés par le chômage (32 %).
  • Champ : jeunes de 15 à 29 ans, hors élèves, étudiants et apprentis.
  • Source : Insee, Recensement de la population 2017

Les plus diplômés sont relativement épargnés par l’augmentation du chômage entre 2007 et 2017

Dans la région comme en France, quel que soit le niveau de diplôme, la part des jeunes au chômage augmente entre 2007 et 2017 et l’écart en matière d’insertion sur le marché du travail se creuse entre jeunes diplômés et non diplômés. Pour l’ensemble des jeunes, cette augmentation est de 3,5 points. Les plus diplômés, titulaires d'un diplôme Bac+3 ou plus, sont les plus préservés, avec une augmentation de seulement 0,7 point, contre plus de 4 points pour les autres. C'est pour ceux qui ne sont titulaires que d'un brevet que la situation se dégrade le plus (+ 6,8 points) (figure 3).

Figure 3Part des jeunes au chômage suivant le diplôme, en Auvergne-Rhône-Alpes en 2007 et 2017

en %
Part des jeunes au chômage suivant le diplôme, en Auvergne-Rhône-Alpes en 2007 et 2017 (en %)
2007 2017
Ensemble des jeunes 15,9 19,4
Sans diplômes 27,9 31,9
Brevet 25,7 32,5
CAP ou BEP 18,1 23,8
Bac 13,7 18,8
Bac+2 8,8 12,9
Bac+3 et plus 11,1 11,8
  • Lecture : en 2017, 19 % des jeunes du champ sont au chômage, contre 16 % en 2007.
  • Champ : jeunes de 15 à 29 ans, hors élèves, étudiants et apprentis.
  • Source : Insee, Recensement de la population 2017

Figure 3Part des jeunes au chômage suivant le diplôme, en Auvergne-Rhône-Alpes en 2007 et 2017

  • Lecture : en 2017, 19 % des jeunes du champ sont au chômage, contre 16 % en 2007.
  • Champ : jeunes de 15 à 29 ans, hors élèves, étudiants et apprentis.
  • Source : Insee, Recensement de la population 2017

En Auvergne-Rhône-Alpes, en 2017, 15 % des jeunes en emploi ont au moins un diplôme Bac+5. Cette part atteint 80 % pour les professions libérales et les cadres d’entreprise, 65 % parmi les cadres de la fonction publique et les professions intellectuelles, et 17 % parmi les chefs d’entreprises d’au moins dix salariés.

Les artisans et les ouvriers ont un profil de diplôme similaire, avec environ 60 % de titulaires d’un CAP, BEP ou du baccalauréat. Parmi ces catégories socioprofessionnelles (CS), on compte moins de 5 % de jeunes avec au moins un diplôme Bac+3, contre 28 % en moyenne parmi l’ensemble des jeunes.

De 2007 à 2017, la part de jeunes ayant au plus un CAP-BEP diminue, alors que celle des diplômés Bac+3 et plus augmente, et ce, pour toutes les CS. Cette hausse est la plus forte pour les professions intermédiaires, les techniciens, et les employés administratifs d’entreprise (environ + 21 points, contre + 9 points en moyenne chez les jeunes). Pour ces CS, les emplois qui étaient autrefois occupés par des titulaires d’un diplôme Bac+2 le sont maintenant principalement par des Bac+3. Ce glissement des postes occupés vers des plus diplômés s’opère pour presque toutes les CS. Au-delà de la situation économique, l’élévation générale du niveau de diplôme amène les jeunes à accepter plus souvent qu’avant un travail moins qualifié que celui auquel leur diplôme leur permettrait de prétendre. Ceci freine l’embauche des jeunes non diplômés sur les métiers les moins qualifiés. Ainsi, dans la région, la part des non-diplômés parmi les personnes en emploi baisse de plus de 3 points, au profit de celle des bacheliers. Ceux-ci obtiennent plus souvent un poste sur lequel on peut considérer qu’ils subissent un déclassement eu égard à leur niveau de qualification.

Publication rédigée par :Bruno Balouzat, Emma Bianco (Insee)

Sources

Les résultats sont issus des Recensements de la population de 2007 et 2017, et font référence au diplôme de niveau le plus élevé que les individus ont déclaré posséder. Les questions relatives à l’emploi et au chômage reposent sur la déclaration « spontanée » de la personne enquêtée, sans précision de critères. Contrairement à celles de l’enquête Emploi, elles ne permettent pas de mesurer les concepts d’emploi, ou de chômage au sens du Bureau international du travail (BIT).

Pour en savoir plus

« Le non‑emploi des peu ou pas diplômés en France et en Europe : un effet classement du diplôme », Insee Références « Emploi, chômage, revenus du travail », juillet 2020

« L’inactivité et le chômage des jeunes sont un peu moins fréquents dans la région », Insee Analyses Auvergne-Rhône-Alpes, n° 92, janvier 2020

« Les bacheliers poursuivent majoritairement leurs études dans la région », Insee Analyses Auvergne-Rhône-Alpes, n° 78, avril 2019