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26 février 2021· n° 051
Le pouvoir d’achat du RDB des ménages progresse au quatrième trimestre 2020 (+1,5 %)
malgré le recul du PIB (−1,4 %) Comptes nationaux trimestriels - résultats détaillés - quatrième trimestre 2020
Le revenu disponible brut (RDB) des ménages en euros courants augmente au quatrième trimestre 2020 : +1,5 %, après +2,8 %. Sur l’année, il est en hausse de +1,1 %, après +3,1 % en 2019. Le RDB progresse ce trimestre malgré la baisse de la masse salariale brute reçue par les ménages (−0,5 % après +12,2 %) en lien avec la contraction de l’activité et la baisse des heures travaillées. Le RDB bénéficie en effet de la baisse mécanique des cotisations sociales salariales (–0,7 % après +7,6 %), et de celle des impôts sur le revenu et le patrimoine (–3,4 % après +12,3 %), qui enregistrent en outre la poursuite de l’allègement de la taxe d’habitation. De plus, les prestations sociales en espèces progressent nettement (+2,3 % après −7,1 %) : d’une part, la baisse de l’activité entraîne une hausse des prestations liées au chômage et des prestations sociales sous conditions de ressources ; d’autre part, les versements des indemnités d’activité partielle et des différentes aides exceptionnelles de solidarité liées à l’urgence sanitaire pour les ménages les plus précaires viennent soutenir le pouvoir d’achat. Enfin, malgré la baisse de la valeur ajoutée des entrepreneurs individuels (EI), leur excédent brut d’exploitation bénéficie du recours accru au Fonds de solidarité.
Le déflateur de la consommation des ménages est stable au quatrième trimestre (+0,0 % après +0,2 %). Ainsi, le pouvoir d’achat du RDB progresse de nouveau ce trimestre (+1,5 % après +2,7 %). Sur l’ensemble de l’année, il est en légère hausse (+0,6 % en 2020 après +2,1 % en 2019), malgré la baisse historique du PIB (−8,2 %). Mesuré par unité de consommation pour être ramené à un niveau individuel, il continue de progresser au quatrième trimestre (+1,3 % après +2,5 %) et il est stable sur l’ensemble de l’année : +0,0 % en 2020 après +1,5 % en 2019.
Les Résultats détaillés du quatrième trimestre 2020 prennent en compte les mesures de politique économique mises en place pour contenir les effets de la pandémie de Covid-19 à partir des informations disponibles, et poursuivent les modifications méthodologiques mises en œuvre précédemment et détaillées dans la note jointe à cette publication. Étant donné les fortes évolutions des derniers trimestres, les glissements annuels rendent mieux compte de l’activité que les évolutions trimestrielles, et sont mis en avant dans le commentaire qui suit. Les tableaux ont été dédoublés pour présenter à la fois les évolutions trimestrielles (T/T-1) et les glissements annuels (T/T-4).
Depuis la mi-2019, le calendrier de publication des Résultats Détaillés des comptes nationaux trimestriels a été avancé de 25 jours. Néanmoins, la méthodologie des comptes trimestriels ne permet pas d’estimer avec une précision satisfaisante le déficit des administrations publiques pour l’ensemble de l’année passée. C’est pourquoi le compte des administrations publiques pour le quatrième trimestre 2020 et l’ensemble de l’année 2020 n’est pas diffusé avec ces Résultats Détaillés. L’estimation du déficit public pour l’année 2020, utilisant la méthodologie des comptes nationaux annuels, sera diffusée le 26 mars.
- Au quatrième trimestre comme sur l’ensemble de l’année 2020, le revenu disponible brut des ménages progresse malgré la contraction de l’activité économique
- Le taux d’épargne des ménages rebondit ce trimestre et est en forte hausse sur l’ensemble de l’année
- Les heures travaillées reculent à nouveau ce trimestre
- Le taux de marge des sociétés non financières augmente légèrement au quatrième trimestre, mais chute sur l’année
- Au quatrième trimestre, le PIB recule de 1,4 %
- Révisions
- Pour en savoir plus
Au quatrième trimestre comme sur l’ensemble de l’année 2020, le revenu disponible brut des ménages progresse malgré la contraction de l’activité économique
Le revenu disponible brut (RDB) des ménages en euros courants augmente au quatrième trimestre 2020 : +1,5 %, après +2,8 %. Sur l’année, il est en hausse de +1,1 %, après +3,1 % en 2019. Le RDB progresse ce trimestre malgré la baisse de la masse salariale brute reçue par les ménages (−0,5 % après +12,2 %) en lien avec la contraction de l’activité et la baisse des heures travaillées. Le RDB bénéficie en effet de la baisse mécanique des cotisations sociales salariales (–0,7 % après +7,6 %), et de celle des impôts sur le revenu et le patrimoine (–3,4 % après +12,3 %), qui enregistrent en outre la poursuite de l’allègement de la taxe d’habitation. De plus, les prestations sociales en espèces progressent nettement (+2,3 % après −7,1 %) : d’une part, la baisse de l’activité entraîne une hausse des prestations liées au chômage et des prestations sociales sous conditions de ressources ; d’autre part, les versements des indemnités d’activité partielle et des différentes aides exceptionnelles de solidarité liées à l’urgence sanitaire pour les ménages les plus précaires viennent soutenir le pouvoir d’achat. Enfin, malgré la baisse de la valeur ajoutée des entrepreneurs individuels (EI), leur excédent brut d’exploitation bénéficie du recours accru au Fonds de solidarité.
Le déflateur de la consommation des ménages est stable au quatrième trimestre (+0,0 % après +0,2 %). Ainsi, le pouvoir d’achat du RDB progresse de nouveau ce trimestre (+1,5 % après +2,7 %). Sur l’ensemble de l’année, il est en légère hausse (+0,6 % en 2020 après +2,1 % en 2019), malgré la baisse historique du PIB (−8,2 %). Mesuré par unité de consommation pour être ramené à un niveau individuel, il continue de progresser au quatrième trimestre (+1,3 % après +2,5 %) et il est stable sur l’ensemble de l’année : +0,0 % en 2020 après +1,5 % en 2019.
Le taux d’épargne des ménages rebondit ce trimestre et est en forte hausse sur l’ensemble de l’année
L’effet conjoint de la hausse du pouvoir d’achat et de la baisse des dépenses de consommation (−5,4 % au quatrième trimestre 2020, après +18,3 %) induit une forte hausse du taux d’épargne des ménages, lequel s’établit à 22,2 % après 16,5 % au troisième trimestre. En moyenne sur l’année, le taux d’épargne des ménages augmente de 6,4 points (21,3 % en 2020 après 14,9 % en 2019).
tableauRevenu disponible brut et ratios des comptes des ménages
2020 T1 | 2020 T2 | 2020 T3 | 2020 T4 | 2019 | 2020 | |
---|---|---|---|---|---|---|
RDB | -0,5 | -1,7 | 2,8 | 1,5 | 3,1 | 1,1 |
RDB (pouvoir d'achat) | -0,7 | -1,6 | 2,7 | 1,5 | 2,1 | 0,6 |
RDB par uc* (pouvoir d'achat) | -0,8 | -1,7 | 2,5 | 1,3 | 1,5 | 0,0 |
RDB ajusté (pouvoir d'achat) | -1,5 | -4,4 | 6,2 | 0,5 | 2,0 | -0,9 |
Taux d'épargne (niveau) | 19,3 | 27,5 | 16,5 | 22,2 | 14,9 | 21,3 |
Taux d'épargne financière (niveau) | 10,2 | 19,8 | 6,7 | 11,9 | 4,6 | 12,1 |
- * uc : unité de consommation
- Source : Insee
Les heures travaillées reculent à nouveau ce trimestre
Le nombre total d’heures travaillées baisse de 2,8 % au quatrième trimestre (après +22,9 %). Cette baisse est principalement liée à la hausse du recours au dispositif d’activité partielle, mais aussi au léger recul des heures supplémentaires. Le nombre total d’heures travaillées reste ainsi largement en deçà de son niveau d’avant crise (−7,0 % en glissement annuel). Sur l’ensemble de l’année, les heures travaillées reculent de près de 9 %.
Le taux de marge des sociétés non financières augmente légèrement au quatrième trimestre, mais chute sur l’année
Au quatrième trimestre 2020, le taux de marge des sociétés non financières (SNF) augmente légèrement (30,4 % après 29,7 %). La valeur ajoutée recule à nouveau après le rebond du troisième trimestre ; toutefois, la baisse de la masse salariale et, dans son sillage, des cotisations sociales et impôts afférents, compensent en partie cet effet. Le taux de marge bénéficie également de l’élargissement des conditions de recours au Fonds de solidarité : le total versé au quatrième trimestre représente la moitié des versements annuels. Au quatrième trimestre, ces versements ont d’abord bénéficié aux SNF puis aux EI.
En moyenne sur l’année, le taux de marge des SNF chute de 4 points et s’établit à 29,3 % en 2020 après 33,2 % en 2019, soit le niveau le plus bas depuis 1985. Environ un quart de cette chute est lié à la suppression du CICE début 2020 alors qu’en 2019, les SNF bénéficiait à la fois du CICE et des allègements des cotisations sociales qui l’ont remplacé.
tableauRatios des comptes des sociétés non financières
2020 T1 | 2020 T2 | 2020 T3 | 2020 T4 | 2019 | 2020 | |
---|---|---|---|---|---|---|
Taux de marge | 29,4 | 27,3 | 29,7 | 30,4 | 33,2 | 29,3 |
Taux d'investissement | 24,3 | 25,3 | 24,6 | 25,3 | 24,5 | 24,9 |
Taux d'épargne | 19,8 | 16,2 | 20,6 | 23,2 | 23,2 | 20,1 |
Taux d'autofinancement | 81,4 | 64,2 | 83,4 | 91,6 | 94,7 | 80,9 |
- Source : Insee
Au quatrième trimestre, le PIB recule de 1,4 %
Au quatrième trimestre 2020, le produit intérieur brut (PIB) en volume recule de 1,4 %, après le rebond du trimestre précédent (+18,5 %). Durant ce trimestre, marqué par le deuxième confinement et la mise en place de couvre-feux, le PIB est inférieur de 4,9 % à son niveau un an auparavant. Cette baisse est toutefois plus modérée que celle constatée au deuxième trimestre, à la suite du premier confinement (−18,6 % en glissement annuel). En moyenne sur l’année, l’activité chute de manière historique : −8,2 % en 2020, après +1,5 % en 2019. Cette estimation de la baisse annuelle d’activité et des autres agrégats annuels par somme des quatre trimestres sera consolidée fin mai 2021, à l’occasion de la publication du compte annuel provisoire 2020.
L’effet des mesures sanitaires se traduit par une forte baisse des dépenses de consommation des ménages (−5,4 % ce trimestre, après +18,1 %). En revanche, la formation brute de capital fixe (FBCF) poursuit sa reprise entamée au trimestre précédent (+1,1 % après +24,1 %). Au total, la demande intérieure finale hors stocks se contracte à nouveau : elle contribue à l’évolution du PIB à hauteur de −2,9 points, après +19,3 points le trimestre précédent.
Le commerce extérieur poursuit son rebond, et les exportations augmentent davantage que les importations (+5,8 % après +22,1 % pour les exportations, et +1,8 % après +16,4 % pour les importations). Au total, le solde extérieur contribue positivement à la croissance du PIB : +1,0 point après +0,8 au troisième trimestre. Les variations de stocks y contribuent elles aussi positivement, contrairement au trimestre précédent (+0,4 point après −1,7 point).
tableauLe PIB et ses composantes en volumes chaînés
2020 T1 | 2020 T2 | 2020 T3 | 2020 T4 | 2019 | 2020 | |
---|---|---|---|---|---|---|
PIB | -5,9 | -13,5 | 18,5 | -1,4 | 1,5 | -8,2 |
Importations | -5,8 | -17,1 | 16,4 | 1,8 | 2,6 | -11,5 |
Dép. conso. ménages | -5,6 | -11,5 | 18,1 | -5,4 | 1,5 | -7,0 |
Dép. conso. APU* | -2,8 | -9,9 | 14,6 | -0,3 | 1,7 | -3,1 |
FBCF | -10,6 | -15,0 | 24,1 | 1,1 | 4,3 | -10,3 |
Exportations | -6,9 | -25,0 | 22,1 | 5,8 | 1,8 | -16,3 |
Contributions : | ||||||
Demande intérieure finale hors stocks | -6,3 | -12,3 | 19,3 | -2,9 | 2,2 | -7,1 |
Variations de stocks | 0,7 | 0,9 | -1,7 | 0,4 | -0,4 | 0,3 |
Commerce extérieur | -0,3 | -2,2 | 0,8 | 1,0 | -0,3 | -1,5 |
- * APU : administrations publiques
- ** ENF : entreprises non financières
- Les volumes sont mesurés aux prix de l'année précédente chaînés et corrigés des variations saisonnières et des effets des jours ouvrables (CVS-CJO).
- Source : Insee
tableauLe PIB et ses composantes en volumes chaînés – glissements annuels
2020 T1 | 2020 T2 | 2020 T3 | 2020 T4 | |
---|---|---|---|---|
PIB | -5,6 | -18,6 | -3,7 | -4,9 |
Importations | -6,1 | -22,3 | -10,0 | -7,5 |
Dép. conso. ménages | -4,5 | -15,8 | -1,0 | -6,6 |
Dép. conso. APU* | -1,4 | -11,6 | 0,7 | 0,0 |
FBCF | -8,1 | -23,0 | -5,6 | -4,7 |
Exportations | -8,6 | -31,3 | -15,9 | -11,0 |
Contributions : | ||||
Demande intérieure finale hors stocks | -4,7 | -16,9 | -1,8 | -4,9 |
Variations de stocks | -0,1 | 0,9 | -0,3 | 0,6 |
Commerce extérieur | -0,8 | -2,7 | -1,7 | -0,6 |
- * APU : administrations publiques
- ** ENF : entreprises non financières
- Les volumes sont mesurés aux prix de l'année précédente chaînés et corrigés des variations saisonnières et des effets des jours ouvrables (CVS-CJO).
- Source : Insee
tableauProduction, consommation et FBCF : principales composantes
2020 T1 | 2020 T2 | 2020 T3 | 2020 T4 | 2019 | 2020 | |
---|---|---|---|---|---|---|
Production branche | -5,5 | -13,9 | 17,9 | -0,7 | 1,5 | -8,4 |
Biens | -5,8 | -16,8 | 19,0 | 2,5 | -0,3 | -11,1 |
Ind. manufacturière | -6,8 | -20,3 | 23,9 | 2,6 | -0,2 | -13,0 |
Construction | -13,1 | -19,6 | 35,9 | -2,4 | 2,6 | -13,7 |
Services marchands | -5,1 | -12,7 | 15,6 | -1,9 | 2,2 | -7,9 |
Services non marchands | -3,2 | -10,8 | 17,3 | -0,5 | 1,2 | -3,1 |
Consommation des ménages | -5,6 | -11,5 | 18,1 | -5,4 | 1,5 | -7,0 |
Alimentaire | 2,9 | -0,4 | -3,3 | 1,1 | -1,3 | 1,1 |
Énergie | -4,2 | -11,5 | 15,9 | -4,0 | -0,1 | -7,5 |
Biens fabriqués | -15,3 | -11,0 | 38,7 | -8,4 | 1,7 | -8,4 |
Services | -5,6 | -16,5 | 21,0 | -7,3 | 2,0 | -10,2 |
FBCF | -10,6 | -15,0 | 24,1 | 1,1 | 4,3 | -10,3 |
Produits manufacturés | -13,5 | -19,3 | 35,2 | -2,4 | 4,0 | -14,1 |
Construction | -15,0 | -20,8 | 39,1 | -2,9 | 3,7 | -15,3 |
Services marchands | -3,7 | -6,7 | 5,6 | 8,0 | 5,3 | -2,1 |
- Source : Insee
tableauProduction, consommation et FBCF : principales composantes – glissements annuels
2020 T1 | 2020 T2 | 2020 T3 | 2020 T4 | |
---|---|---|---|---|
Production branche | -5,7 | -18,9 | -4,4 | -4,7 |
Biens | -8,2 | -23,4 | -8,1 | -4,4 |
Ind. manufacturière | -9,4 | -27,3 | -9,5 | -5,5 |
Construction | -12,2 | -30,0 | -5,3 | -7,3 |
Services marchands | -4,5 | -17,0 | -4,3 | -6,0 |
Services non marchands | -2,1 | -12,9 | 1,7 | 0,8 |
Consommation des ménages | -4,5 | -15,8 | -1,0 | -6,6 |
Alimentaire | 2,7 | 2,0 | -0,7 | 0,2 |
Énergie | -4,5 | -17,0 | -2,5 | -5,6 |
Biens fabriqués | -13,3 | -22,4 | 5,8 | -4,2 |
Services | -4,4 | -20,6 | -4,3 | -11,6 |
FBCF | -8,1 | -23,0 | -5,6 | -4,7 |
Produits manufacturés | -12,4 | -29,9 | -6,3 | -7,9 |
Construction | -13,3 | -32,2 | -6,6 | -9,1 |
Services marchands | 0,7 | -7,6 | -4,1 | 2,4 |
- Source : Insee
Révisions
L’estimation de la croissance du PIB au quatrième trimestre 2020 est révisée de −0,1 point, à −1,4 %. De légères révisions des différents agrégats se compensent ; elles tiennent principalement à la révision des indicateurs.
En moyenne annuelle, la croissance du PIB est révisée de 0,1 point à la hausse, à −8,2 % en 2020.
Pour en savoir plus
Prochaine publication : le 30 avril 2021 à 07:30
Documentation
Note sur les spécificités du quatrième trimestre 2020 (pdf, 79 Ko )
Note méthodologique (pdf, 47 Ko )
Pour en savoir plus
Prochaine publication : le 30 avril 2021 à 07:30