Insee Conjoncture Grand EstL’économie tente de résister à la crise sanitaire Note de conjoncture régionale - 3ᵉ trimestre 2020

Liliane Clément, Florent Isel, Marie-Laure Kayali, Brigitte Martin, Thibaut Martini, Béatrice Neiter, Olivasoa Razafindramanana, Loic Rousseau (Insee)

La crise sanitaire liée au Covid-19 a gravement affecté l’économie nationale, comme celle du Grand Est en 2020. Pourtant, entre le 2e et le 3e trimestre, l’emploi salarié se redresse nettement entre les confinements, porté par l’hébergement-restauration et les services aux ménages, sans toutefois effacer la baisse des deux premiers trimestres. Le recul du chômage, en trompe-l’œil au printemps, reflète désormais la réelle perte d'emploi, le chômage augmentant dans toutes les zones d’emploi. En progression sur un an, le nombre de demandeurs d’emploi diminue ce trimestre. L’importance de l’agriculture, de l’industrie et des services non marchands dans la région, permet d’atténuer les effets du ralentissement économique du deuxième confinement. Les créations d’entreprises progressent nettement au 3e trimestre ; les défaillances reculent encore. La consommation électrique des entreprises retrouve son niveau habituel. Bien qu’en retrait par rapport à 2019, la fréquentation hôtelière rebondit à l’été. Les indicateurs de la construction sont en baisse. Hors confinements, les transactions par carte bancaire sont supérieures aux montants échangés un an plus tôt. Après un net recul, les PIB des pays frontaliers augmentent fortement.

Insee Conjoncture Grand Est
No 25
Paru le :Paru le14/01/2021
Liliane Clément, Florent Isel, Marie-Laure Kayali, Brigitte Martin, Thibaut Martini, Béatrice Neiter, Olivasoa Razafindramanana, Loic Rousseau (Insee)
Insee Conjoncture Grand Est No 25- Janvier 2021
Sommaire
  1. L’emploi salarié redémarre mais reste nettement en dessous de son niveau d’avant-crise
  2. La Haute-Marne et le Haut-Rhin particulièrement affectés
  3. Près de 30 % des pertes d’emploi régionales dans l’intérim
  4. Reprise de l’emploi dans la construction et les services
  5. L’emploi industriel toujours en baisse au 3ᵉ trimestre
  6. Net rebond du chômage après une baisse en trompe-l’œil liée au confinement
  7. Le nombre de demandeurs d’emploi de catégorie A repart à la baisse
  8. Un ralentissement économique moins sévère lors du deuxième confinement
  9. L’activité baisse un peu moins dans la région qu’au niveau national
  10. L’industrie, la construction et le commerce moins affectés que lors du premier confinement
  11. Les mesures de restriction frappent de plein fouet l’hébergement-restauration et les services aux ménages
  12. De très nombreuses créations d’entreprises
  13. Un nombre d’entreprises défaillantes encore au plus bas malgré la crise
  14. La consommation électrique des entreprises proche des niveaux moyens estimés en octobre
  15. Entre deux plongées, une petite bouffée d’air pour le tourisme
  16. La baisse se poursuit dans le résidentiel comme dans le non-résidentiel
  17. Baisse moins marquée des volumes de transactions par cartes bancaires qu’au premier confinement
  18. Encadré 1 - Rebond de la croissance dans les pays voisins : de + 11,4 % en Belgique à + 7,2 % en Suisse
  19. Encadré 2 - Contexte international – La fin d’année 2020 reste sous le signe de la crise sanitaire
  20. Encadré 3 - Contexte national – Un deuxième confinement moins pesant que le premier sur l’activité

L’emploi salarié redémarre mais reste nettement en dessous de son niveau d’avant-crise

Au 3e trimestre, l’emploi salarié se redresse nettement, en lien avec la reprise de l’activité économique entre les deux confinements. La hausse de ce trimestre (+ 1,3 %) n’efface cependant pas la baisse du 1er semestre (- 2,6 %). La région a ainsi perdu 26 700 emplois salariés depuis fin 2019. La chute de l’emploi dans le Grand Est depuis le début de l’année est plus importante qu’au niveau national (respectivement - 1,4 % et - 1,2 %).

Depuis le début de la crise sanitaire, l’emploi diminue dans tous les grands secteurs d’activité à l’exception de la construction, où il augmente nettement (+ 0,8 % depuis le début de la crise). L’emploi intérimaire chute de 12,0 % depuis fin 2019, malgré la poursuite de la reprise entamée au 2e trimestre. Hors intérim, le tertiaire marchand et l’industrie sont les secteurs les plus affectés (baisses respectives de 1,8 % et 1,7 % depuis fin 2019). L’emploi dans les services principalement non marchands est en légère diminution (- 0,1 %).

Figure 1Évolution de l'emploi salarié

indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2010
Évolution de l'emploi salarié (indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2010)
Emploi salarié total - Grand Est Emploi salarié total - France hors Mayotte Emploi salarié privé - Grand Est Emploi salarié privé - France hors Mayotte
T4 2010 100 100 100 100
T1 2011 100,07 100,2 100,21 100,27
T2 2011 99,93 100,31 100,13 100,41
T3 2011 99,71 100,25 100 100,41
T4 2011 99,7 100,3 99,96 100,42
T1 2012 99,43 100,32 99,66 100,4
T2 2012 99,12 100,29 99,28 100,33
T3 2012 98,93 100,14 98,94 100,06
T4 2012 98,53 100,03 98,49 99,94
T1 2013 98,33 100,04 98,25 99,91
T2 2013 98,19 99,93 97,95 99,66
T3 2013 98,1 100,09 97,76 99,81
T4 2013 98,13 100,37 97,59 99,95
T1 2014 98,09 100,41 97,48 99,9
T2 2014 98,02 100,44 97,33 99,94
T3 2014 97,8 100,33 96,99 99,76
T4 2014 97,61 100,43 96,65 99,82
T1 2015 97,35 100,38 96,4 99,78
T2 2015 97,38 100,61 96,29 99,99
T3 2015 97,36 100,69 96,36 100,11
T4 2015 97,31 100,88 96,31 100,34
T1 2016 97,39 101,06 96,34 100,55
T2 2016 97,61 101,32 96,62 100,84
T3 2016 97,63 101,59 96,7 101,15
T4 2016 97,71 101,7 96,81 101,29
T1 2017 97,98 102,09 97,13 101,78
T2 2017 98,25 102,4 97,46 102,17
T3 2017 98,43 102,69 97,84 102,62
T4 2017 98,86 103,09 98,37 103,2
T1 2018 98,73 103,23 98,23 103,36
T2 2018 98,61 103,3 98,13 103,51
T3 2018 98,56 103,45 98,06 103,72
T4 2018 98,63 103,76 98,14 104,09
T1 2019 98,73 104,16 98,25 104,57
T2 2019 98,73 104,41 98,21 104,82
T3 2019 98,59 104,58 98,03 105,04
T4 2019 98,75 104,94 98,26 105,51
T1 2020 96,78 102,92 95,78 102,91
T2 2020 96,14 102,08 95,1 102,12
T3 2020 97,4 103,72 96,49 103,79
  • Notes : données CVS, en fin de trimestre. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • Champ : emploi salarié total.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Acoss-Urssaf, Dares, Insee.

Figure 1Évolution de l'emploi salarié

  • Notes : données CVS, en fin de trimestre. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • Champ : emploi salarié total.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Acoss-Urssaf, Dares, Insee.

La Haute-Marne et le Haut-Rhin particulièrement affectés

Depuis le début de la crise, l’emploi a nettement diminué dans tous les départements de la région, mais à des degrés très variables. La Haute-Marne et le Haut-Rhin sont sévèrement touchés (respectivement - 2,3 % et - 2,1 % depuis décembre 2019). Dans ces départements, l’emploi repart pourtant à la hausse au 3e trimestre (respectivement + 1,5 % et + 1,2 %), mais il avait nettement plus diminué que dans la région au 1er semestre (- 3,8 % et - 3,3 %, pour - 2,6 % dans le Grand Est). Les plus faibles baisses s’observent en Meurthe-et-Moselle et dans l’Aube (- 0,7 % et - 0,8 % depuis le début de la crise). Dans l’Aube, la reprise de l’emploi est particulièrement marquée au 3e trimestre (+ 2,1 %, soit 0,8 point de plus que dans la région). Dans les six autres départements du Grand Est, le recul de l’emploi depuis début 2020 se situe entre - 1,2 % et - 1,7 %.

Près de 30 % des pertes d’emploi régionales dans l’intérim

L’intérim, flexible par nature, poursuit sa reprise entamée au 2e trimestre (+ 24,2 % après + 25,0 %). Ce redémarrage ne suffit pas à effacer les pertes d’emplois intérimaires du 1er trimestre. La région a perdu 7 700 emplois, soit près de 30 % des emplois salariés supprimés dans la région. L’ajustement de l’emploi dans l’industrie et la construction passe d’abord par l’intérim, avant de concerner les salariés des secteurs proprement dits.

Figure 2Évolution de l'emploi intérimaire

indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2010
Évolution de l'emploi intérimaire (indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2010)
Grand Est France hors Mayotte
T4 2010 100 100
T1 2011 103,84 101,11
T2 2011 103,95 101,55
T3 2011 100,89 100,12
T4 2011 99,77 99,38
T1 2012 94,97 94,99
T2 2012 90,1 91,98
T3 2012 84,47 88,02
T4 2012 80,93 85,4
T1 2013 83,55 88,18
T2 2013 84,76 87,16
T3 2013 88,84 89,79
T4 2013 87,19 90,3
T1 2014 89,07 89,35
T2 2014 91,05 91,19
T3 2014 88,39 88,9
T4 2014 89,36 90,14
T1 2015 89,61 89,77
T2 2015 91,43 93,42
T3 2015 94,88 96,99
T4 2015 99,51 99,63
T1 2016 97,54 99,29
T2 2016 98,93 102,21
T3 2016 99,32 105,52
T4 2016 105,33 110,83
T1 2017 109,13 115,43
T2 2017 115,01 120,29
T3 2017 119,61 124,32
T4 2017 128,11 130,84
T1 2018 124,38 129,6
T2 2018 123,05 127,86
T3 2018 120,91 127,77
T4 2018 117,93 126,56
T1 2019 119,96 127,41
T2 2019 116,56 126,93
T3 2019 114,36 126,51
T4 2019 111,94 126,11
T1 2020 63,49 75,21
T2 2020 79,34 92,47
T3 2020 98,52 113,53
  • Notes : données CVS, en fin de trimestre. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Acoss-Urssaf, Dares, Insee.

Figure 2Évolution de l'emploi intérimaire

  • Notes : données CVS, en fin de trimestre. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Acoss-Urssaf, Dares, Insee.

Reprise de l’emploi dans la construction et les services

Dans la construction et les services hors intérim, l’emploi redémarre nettement au 3e trimestre. Il progresse de 1,2 % dans la construction, de 1,0 % dans les services principalement marchands, et de 0,9 % dans les services principalement non marchands. La reprise est particulièrement importante dans l’hébergement-restauration et les services aux ménages (dont activités culturelles, sportives et récréatives), avec des hausses de 5,4 % et 2,9 % au 3e trimestre. Ces secteurs avaient été particulièrement touchés par les fermetures administratives lors du premier confinement. Cette reprise ne suffit pas à effacer les pertes d’emplois du premier semestre dans les services principalement marchands. Ce secteur d’activité perd 13 400 postes depuis le début de la crise, dont 4 600 dans l’hébergement et la restauration. Au 4e trimestre, l’emploi devrait repartir à la baisse, en raison des nouvelles fermetures imposées des bars, restaurants, établissements culturels et de certains commerces.

L’emploi industriel toujours en baisse au 3ᵉ trimestre

Au 3e trimestre, l’emploi industriel continue de diminuer, bien que moins rapidement qu’au 2e trimestre (- 0,3 % après - 1,0 %). La fabrication de matériel de transport (dont industrie automobile) et la fabrication de biens d’équipement enregistrent les plus fortes baisses (- 1 ,1 % et - 0,8 % sur le 3e trimestre). Depuis le début de la crise, l’emploi dans l’industrie chute de 1,7 %. L’industrie automobile est particulièrement affectée, la fabrication de matériel de transport perdant 2,6 % de ses emplois sur les trois premiers trimestres de 2020.

Figure 3Évolution de l'emploi salarié par secteur - Grand Est

indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2010
Évolution de l'emploi salarié par secteur - Grand Est (indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2010)
Construction Industrie Tertiaire marchand hors intérim Tertiaire non marchand
T4 2010 100 100 100 100
T1 2011 99,97 99,72 100,18 99,78
T2 2011 99,44 99,7 100,32 99,5
T3 2011 98,79 99,31 100,2 99,48
T4 2011 98,46 99,01 100,29 99,46
T1 2012 98,9 98,47 100,25 99,31
T2 2012 98,53 98,26 99,97 99,29
T3 2012 98,03 98,09 99,96 99,6
T4 2012 97,12 97,66 99,67 99,19
T1 2013 96,12 96,87 99,58 99,1
T2 2013 95,61 96,21 99,25 99,29
T3 2013 95,63 95,62 99,14 99,52
T4 2013 94,94 95,28 98,95 100,03
T1 2014 94,12 94,94 98,79 99,96
T2 2014 93,15 94,55 98,68 100,17
T3 2014 91,6 93,93 98,63 100,25
T4 2014 90,67 93,59 98,44 100,36
T1 2015 89,68 93,04 98,36 100,1
T2 2015 88,68 92,5 98,43 100,29
T3 2015 88,08 92,04 98,59 100,05
T4 2015 87,71 91,56 98,54 100,08
T1 2016 87,47 91,09 99,08 100,19
T2 2016 87,1 90,75 99,4 100,21
T3 2016 86,79 90,55 99,66 100,2
T4 2016 86,33 90 100,07 100,15
T1 2017 86,69 89,68 100,09 100,3
T2 2017 86,96 89,58 100,46 100,42
T3 2017 87,08 89,36 101,05 100,11
T4 2017 87,45 89,36 101,43 100,12
T1 2018 87,56 89,27 101,47 100,07
T2 2018 87,83 89,03 101,59 99,94
T3 2018 87,97 88,92 101,69 99,83
T4 2018 88,51 89,03 101,9 99,85
T1 2019 89,3 88,89 101,95 99,86
T2 2019 89,59 88,75 101,96 99,98
T3 2019 89,97 88,45 102,16 99,89
T4 2019 90,68 88,4 102,49 99,98
T1 2020 90,9 88,04 101,61 99,55
T2 2020 90,37 87,2 99,7 99,03
T3 2020 91,43 86,9 100,7 99,88
  • Notes : données CVS, en fin de trimestre. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • Champ : emploi salarié total.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Acoss-Urssaf, Dares, Insee.

Figure 3Évolution de l'emploi salarié par secteur - Grand Est

  • Notes : données CVS, en fin de trimestre. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • Champ : emploi salarié total.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Acoss-Urssaf, Dares, Insee.

Figure 4Évolution de l'emploi salarié total par département

en % par rapport au trimestre précédent
Évolution de l'emploi salarié total par département (en % par rapport au trimestre précédent)
2020T2 2020T3
Ardennes -0,57 1,13
Aube -0,45 2,05
Marne -0,97 1,04
Haute-Marne -0,96 1,53
Meurthe-et-Moselle -0,56 1,6
Meuse -0,67 0,75
Moselle -0,36 1,37
Bas-Rhin -0,6 1,16
Haut-Rhin -1,13 1,21
Vosges -0,39 1,4
  • Notes : données CVS, en fin de trimestre. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • Champ : emploi salarié total.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Acoss-Urssaf, Dares, Insee.

Figure 4Évolution de l'emploi salarié total par département

  • Notes : données CVS, en fin de trimestre. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • Champ : emploi salarié total.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Acoss-Urssaf, Dares, Insee.

Net rebond du chômage après une baisse en trompe-l’œil liée au confinement

La baisse notable du chômage au 2e trimestre s’expliquait par le fait qu’un grand nombre de personnes sans emploi avaient interrompu leurs recherches pendant le premier confinement, sortant ainsi du marché du travail au sens du BIT (personnes sans emploi qui souhaitent travailler mais ne sont pas en recherche active et/ou ne sont pas disponibles). Avec la fin du confinement et la reprise d’un comportement habituel de recherche d’emploi, le taux de chômage dans le Grand Est augmente fortement au 3e trimestre 2020 (+ 1,8 point) pour s’établir à 8,7 % de la population active (+ 0,6 point sur un an). Le rebond est le même qu’au niveau national, où le taux de chômage atteint 9,0 % ce trimestre. Le taux du 3e trimestre se situe par ailleurs 0,9 point au-dessus de son niveau d’avant-crise sanitaire, dans la région comme en France (resp. 7,8 % et 8,1 % au 4e trimestre 2019), ce qui reflète la baisse de l’emploi sur cette période.

Tous les départements sont touchés par cette hausse, de + 1,5 point dans la Haute-Marne à + 2,3 points dans l’Aube et les Ardennes, les deux départements dans lesquels les taux sont les plus élevés (resp. 11 % et 10,7 %).

Le chômage augmente dans les vingt-sept zones d’emploi de la région, de + 1,0 point pour Sarrebourg à + 2,9 points pour Forbach où le taux s’élève à 13,8 % ce trimestre.

Avertissement sur le marché du travail

Au troisième trimestre 2020, le taux de chômage au sens du BIT rebondit fortement après une baisse " en trompe-l'oeil " sur les deux premiers trimestres de l'année. En effet, pour être considéré comme chômeur, il faut être sans emploi, disponible pour travailler et avoir fait des démarches actives de recherche d'emploi. Au cours des deux premiers trimestres de l'année 2020, la période de confinement a fortement affecté les comportements de recherche active d'emploi (en particulier pour les personnes sans emploi dont le secteur d'activité était à l'arrêt), ainsi que la disponibilité des personnes (contrainte de garde d'enfant par exemple). Au total, la nette baisse du chômage au sens du BIT début 2020 ne traduisait pas une amélioration du marché du travail mais un effet de confinement des personnes sans emploi.

L'introduction de la déclaration sociale nominative (DSN) en remplacement du bordereau récapitulatif de cotisations (BRC) peut entraîner des révisions accrues sur les données, durant la phase de montée en charge de la DSN.

Le nombre de demandeurs d’emploi de catégorie A repart à la baisse

Après une forte hausse au 2e trimestre, le nombre de demandeurs d’emploi de catégorie A dans le Grand Est (301 810) diminue de 10,6 % entre le 2e et le 3e trimestre, mais augmente de 8,6 % sur un an. En France métropolitaine, le recul atteint 11,5 % (+ 9,5 % sur un an).

La baisse est beaucoup plus faible pour les inscrits de l’ensemble des catégories A, B et C, de 0,3 %, soit 1 530 personnes. Sur un an, leur nombre progresse de 4,0 %. En France métropolitaine, elle est de 0,5 % ce trimestre (+ 4,7 % sur un an).

La diminution du nombre de demandeurs d’emploi de catégorie A est portée par celle des jeunes de moins de 25 ans (- 14,4 %), population la plus durement touchée au 2e trimestre. Sur un an, ils restent les plus affectés avec une hausse de 12,6 %.

Tous les départements du Grand Est bénéficient de cette baisse, de - 8,9 % (Aube) à - 13,0 % (Vosges).

Le nombre de demandeurs d’emploi de catégories A, B et C inscrits depuis un an ou plus augmente, de 3,5 % ce trimestre et de 4,6 % sur un an. Les demandeurs d’emploi de longue durée représentent désormais 48,9 % des inscrits (47,8 % en France métropolitaine).

Le nombre moyen d’entrées à Pôle Emploi en catégories A, B et C augmente de 10,2 % ce trimestre, de 56,6 % pour les retours d’inactivités et de 35,4 % pour les réinscriptions rapides. Au contraire, les entrées pour fin de contrat sont en baisse de 17,1 %. Le nombre moyen de sorties augmente fortement (+ 46,2 %) et la hausse concerne tous les motifs.

Figure 5Taux de chômage

en %
Taux de chômage (en %)
Grand Est France hors Mayotte
T4 2010 8,8 9,2
T1 2011 8,8 9,1
T2 2011 8,7 9,1
T3 2011 8,8 9,2
T4 2011 9 9,4
T1 2012 9,2 9,5
T2 2012 9,4 9,7
T3 2012 9,5 9,7
T4 2012 9,9 10,1
T1 2013 10,2 10,3
T2 2013 10,3 10,5
T3 2013 10,2 10,3
T4 2013 10 10,1
T1 2014 10 10,2
T2 2014 10 10,2
T3 2014 10,1 10,3
T4 2014 10,3 10,4
T1 2015 10,2 10,3
T2 2015 10,4 10,5
T3 2015 10,3 10,4
T4 2015 10,1 10,2
T1 2016 10,1 10,3
T2 2016 9,9 10
T3 2016 9,7 9,9
T4 2016 9,9 10
T1 2017 9,5 9,6
T2 2017 9,4 9,5
T3 2017 9,3 9,5
T4 2017 8,6 9
T1 2018 8,9 9,3
T2 2018 8,7 9,1
T3 2018 8,5 9
T4 2018 8,3 8,7
T1 2019 8,3 8,7
T2 2019 8,1 8,4
T3 2019 8,1 8,4
T4 2019 7,8 8,1
T1 2020 7,6 7,9
T2 2020 6,9 7,1
T3 2020 8,7 9
  • Notes : données trimestrielles CVS. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • Source : Insee, taux de chômage au sens du BIT et taux de chômage localisé.

Figure 5Taux de chômage

  • Notes : données trimestrielles CVS. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • Source : Insee, taux de chômage au sens du BIT et taux de chômage localisé.

Figure 6Taux de chômage localisé par zone d’emploi au 3e trimestre 2020

Taux de chômage localisé par zone d’emploi au 3e trimestre 2020
CNTR Code Géographique Libellé Taux de chômage (en %) Évolution par rapport au dernier trimestre (en points de %)
BE BE32 Prov. Hainaut 7,7 1,1
BE BE33 Prov. Liège 7,7 1,1
BE BE34 Prov. Luxembourg (BE) 7,7 1,1
BE BE35 Prov. Namur 7,7 1,1
CH CH Suisse du Nord Ouest 5,1 0,5
DE DE12 Karlsruhe 4,6 0,2
DE DE13 Freiburg 4,6 0,2
DE DEB1 Koblenz 5,4 -0,2
DE DEB2 Trier 5,4 -0,2
DE DEB3 Rheinhessen-Pfalz 5,4 -0,2
DE DEC0 Saarland 7,5 -0,1
LU LU00 Luxembourg 6,3 -1,4
FR 0054 Beauvais 9,4 1,9
FR 0056 Cosne-Cours-sur-Loire 7,4 1,4
FR 0060 Nevers 7,5 1,4
FR 1102 Coulommiers 6,8 1,6
FR 1104 Evry 8,4 1,9
FR 1105 Fontainebleau-Nemours 8,0 2,0
FR 1106 Marne-la-Vallée 7,4 1,8
FR 1107 Meaux 8,3 1,9
FR 1108 Melun 8,6 1,9
FR 1109 Paris 8,4 2,0
FR 1110 Provins 8,2 1,9
FR 1112 Roissy 11,1 2,6
FR 2402 Bourges 8,6 1,4
FR 2407 Gien 8,5 1,4
FR 2409 Montargis 11,3 2,1
FR 2411 Pithiviers 7,8 1,2
FR 2701 Autun 8,5 1,4
FR 2702 Auxerre 8,0 1,3
FR 2703 Avallon 7,3 1,7
FR 2704 Beaune 5,3 0,6
FR 2705 Belfort 10,0 2,2
FR 2706 Besançon 7,5 1,3
FR 2709 Châtillon-Montbard 6,5 1,2
FR 2711 Dijon 7,5 1,6
FR 2712 Dole 7,1 1,4
FR 2714 Montbéliard 11,5 2,4
FR 2715 Pontarlier 6,6 1,5
FR 2717 Sens 8,8 1,6
FR 2718 Vesoul 7,8 1,5
FR 3202 Amiens 10,7 2,5
FR 3203 Arras 7,7 1,7
FR 3204 Berck 7,8 1,3
FR 3205 Béthune 10,4 2,0
FR 3208 Cambrai 11,8 2,8
FR 3209 Château-Thierry 10,7 2,4
FR 3210 Compiègne 9,2 1,9
FR 3211 Creil 9,4 1,9
FR 3212 Douai 12,6 2,5
FR 3214 Laon 10,7 2,4
FR 3215 Lens 12,8 2,4
FR 3216 Lille 8,6 1,8
FR 3217 Maubeuge 14,0 3,2
FR 3220 Saint-Quentin 13,1 2,8
FR 3221 Soissons 9,9 1,9
FR 3222 Valenciennes 13,7 3,0
FR 4401 Bar-le-Duc 7,7 1,8
FR 4402 Châlons-en-Champagne 7,7 1,7
FR 4403 Charleville-Mézières 11,1 2,4
FR 4404 Chaumont 6,8 1,5
FR 4405 Colmar 7,0 1,3
FR 4406 Épernay 6,1 1,4
FR 4407 Épinal 9,1 1,7
FR 4408 Forbach 13,8 2,9
FR 4409 Haguenau 6,2 1,3
FR 4410 Metz 8,5 1,7
FR 4411 Mulhouse 10,5 2,2
FR 4412 Nancy 8,3 1,7
FR 4413 Reims 9,7 2,1
FR 4414 Remiremont 8,6 1,7
FR 4415 Romilly-sur-Seine 10,4 2,4
FR 4416 Saint-Avold 8,9 1,7
FR 4417 Saint-Dié-des-Vosges 11,7 2,4
FR 4418 Saint-Louis 7,6 1,8
FR 4419 Sarrebourg 6,5 1,0
FR 4420 Sarreguemines 8,4 1,6
FR 4421 Sedan 9,9 2,1
FR 4422 Sélestat 6,8 1,2
FR 4423 Strasbourg 8,4 1,7
FR 4424 Thionville 8,5 1,9
FR 4425 Troyes 10,9 2,1
FR 4426 Verdun 9,6 2,2
FR 4427 Vitry-le-François Saint-Dizier 9,6 2,0
  • Note : données provisoires pour le troisième trimestre 2020.
  • * Zone d’emploi (FR), Région (BE), Land (DE), Pays (LU), Suisse du Nord-Ouest (CH).
  • Sources : Insee, Statbel, Destatis, Statec, OFS.

Figure 6Taux de chômage localisé par zone d’emploi au 3ᵉ trimestre 2020

  • Note : données provisoires pour le troisième trimestre 2020.
  • * Zone d’emploi (FR), Région (BE), Land (DE), Pays (LU), Suisse du Nord-Ouest (CH).
  • Sources : Insee, Statbel, Destatis, Statec, OFS.

Un ralentissement économique moins sévère lors du deuxième confinement

Lors du premier confinement, l’activité économique avait fortement chuté (- 30 % en avril par rapport à son niveau de fin 2019). Elle a redémarré progressivement pour être seulement 3 % inférieure à son niveau d’avant crise en octobre. Le deuxième confinement commencé le 30 octobre a fait à nouveau chuter fortement l’activité. La baisse est cependant nettement moins importante que lors du premier confinement (- 11 % en novembre par rapport à fin 2019, contre - 30 % en avril). En effet, certaines activités, à l’arrêt lors du premier confinement, se poursuivent, au moins partiellement. Ainsi le travail continue dans l’industrie et la construction, et la liste des commerces et établissements autorisés à rester ouverts au public est un peu plus large que lors du premier confinement (magasins de bricolage et bureaux de poste par exemple).

L’activité baisse un peu moins dans la région qu’au niveau national

Sur le mois de novembre, l’économie régionale serait un peu moins affectée qu’au niveau national (- 11,4 % par rapport à son niveau d’avant crise pour - 12,3 % au niveau national). L’agriculture, l’industrie et les services non marchands, relativement moins touchés, occupent une place plus importante dans la région que dans l’ensemble de la France, ce qui limite le ralentissement économique.

Figure 7Un ralentissement économique moins sévère lors du second confinement que durant le premier.Ralentissement de l’activité économique par rapport à la situation d’avant la crise sanitaire

en %
Un ralentissement économique moins sévère lors du second confinement que durant le premier. (en %)
Agriculture, sylviculture et pêche Industrie Construction Services principalement marchands Services principalement non marchands Évolution activité totale
mars France -0,1 -2,2 -2,8 -9,0 -2,6 -16,6
GE -0,1 -2,8 -2,7 -7,6 -3,0 -16,2
avril France 0,0 -5,0 -3,5 -15,6 -6,0 -30,3
GE -0,1 -6,5 -3,4 -13,0 -7,1 -30,1
mai France 0,0 -3,1 -1,3 -9,5 -3,3 -17,3
GE -0,1 -4,0 -1,2 -7,8 -3,9 -17,0
juin France 0,0 -1,7 -0,8 -4,8 -0,9 -8,2
GE 0,0 -2,0 -0,8 -3,9 -1,1 -7,9
juillet France 0,0 -0,9 -0,5 -3,5 -0,2 -5,1
GE 0,0 -1,0 -0,5 -2,8 -0,2 -4,5
août France 0,0 -1,1 0,0 -1,9 0,2 -2,8
GE -0,1 -1,2 0,0 -1,5 0,3 -2,6
septembre France 0,0 -0,8 -0,5 -2,4 0,3 -3,5
GE 0,0 -1,0 -0,5 -2,1 0,4 -3,2
octobre* France 0,0 -0,2 -0,3 -2,4 0,0 -2,9
GE 0,0 -0,3 -0,3 -2,3 0,0 -2,9
novembre* France 0,0 -1,6 -0,8 -8,4 -1,4 -12,3
GE 0,0 -2,1 -0,7 -6,9 -1,6 -11,4
décembre* France 0,0 -1,0 -0,5 -6,0 -0,7 -8,2
GE -0,1 -1,2 -0,5 -5,1 -0,8 -7,7
  • GE : Grand Est.
  • *prévisions.
  • Source : estimations Insee au 15 décembre.

Figure 7Un ralentissement économique moins sévère lors du second confinement que durant le premier.Ralentissement de l’activité économique par rapport à la situation d’avant la crise sanitaire

  • GE : Grand Est.
  • *prévisions.
  • Source : estimations Insee au 15 décembre.

L’industrie, la construction et le commerce moins affectés que lors du premier confinement

Dans la région, l’activité industrielle en novembre serait 11 % inférieure à son niveau de fin 2019, alors qu’elle avait chuté d’un tiers en avril. La fabrication de matériel de transport, secteur industriel le plus touché du fait des difficultés des industries automobiles et aéronautiques, serait encore en retrait de 20 %, mais loin des 70 % du premier confinement.

L’activité dans la construction aurait diminué de 13 % contre près de 60 % en avril.

Dans le commerce, l’élargissement des autorisations d’ouverture au public à un plus grand nombre d’établissements (magasins de bricolage, magasins de matériel informatique, par exemple), le développement de la vente à distance et les dispositifs de « click and collect » (cliqué-retiré) ont permis de limiter la baisse de l’activité (- 9 % par rapport à son niveau d’avant crise, contre - 38 % en avril).

Figure 8L’hébergement-restauration, les services aux particuliers et les transports sévèrement affectésEstimation du ralentissement économique du mois de novembre dans le Grand Est

L’hébergement-restauration, les services aux particuliers et les transports sévèrement affectés
Secteur d’activité Poids du secteur (%) Perte d’activité (%) Contribution du secteur (%)
Agriculture 3,3 -2,0 -0,1
Industrie 19,6 -10,7 -2,1
dont IAA 4,0 -4,6 -0,2
équipements électriques et machines 2,3 -9,5 -0,2
mat. Transports 1,2 -19,5 -0,2
Construction 5,8 -13,0 -0,7
Services marchands 45,7 -15,2 -6,9
dont commerce 9,9 -8,7 -0,9
transports 4,2 -25,3 -1,1
hébergement-restauration 2,5 -62,7 -1,6
finance 3,1 -8,0 -0,2
activités scient. et techn., services adm. 8,5 -16,9 -1,4
services aux particuliers 2,8 -45,3 -1,3
Services non marchands 25,7 -6,2 -1,6
Total 100 -11,4 -11,4

Les mesures de restriction frappent de plein fouet l’hébergement-restauration et les services aux ménages

En revanche, le secteur de l’hébergement et de la restauration est, comme lors du premier confinement, très fortement affecté. La fermeture obligatoire des bars et restaurants et l’arrêt de l’activité touristique frappent de plein fouet le secteur. L’activité en novembre serait 63 % plus basse que fin 2019, une chute seulement 7 points moins forte qu’au mois d’avril malgré le fort développement de la vente à emporter par les restaurants.

La situation ne devrait pas s’améliorer en décembre. En cette fin d’année, l’annulation des marchés de Noël accentue les difficultés du secteur dans les départements alsaciens. Dans le Grand Est comme au niveau national, le début de l’année 2021 s’annonce compliqué pour les bars et restaurants qui ne seront pas rouverts immédiatement.

Les services aux particuliers, notamment les activités culturelles, sportives et récréatives souffrent également fortement de ce deuxième confinement. L’activité dans les services aux particuliers aurait certes moins chuté que lors du premier confinement, mais resterait inférieure de 45 % par rapport à son niveau d’avant crise. Le report de la réouverture des lieux culturels (cinéma, théâtre, etc...) compliquera la reprise en décembre et l’activité demeurerait 32 % plus basse qu’avant la crise.

Le transport souffre de la limitation des déplacements de personnes et de l’activité touristique. En novembre, l’activité de ce secteur serait réduite d’un quart par rapport à son niveau d’avant la crise, malgré une activité industrielle plus soutenue qu’en avril.

De très nombreuses créations d’entreprises

Au 3e trimestre 2020, 13 910 entreprises sont créées dans le Grand Est, soit le plus haut niveau de nouvelles immatriculations d’entreprises sur un trimestre depuis le suivi de la série en 2000. Le dernier résultat le plus élevé (12 000 nouvelles entreprises en un trimestre) datait de fin 2019, juste avant le début de la crise sanitaire. Après la forte dégradation du début d’année, il s’agit d’une hausse de 50,3 % par rapport au trimestre précédent et de 23,3 % par rapport au 3e trimestre 2019. Au niveau national, la tendance est identique, avec une croissance de 48,9 % sur le trimestre précédent et 20,0 % sur celui un an auparavant. La reprise des immatriculations observée à partir de mai, à la suite du déconfinement, se poursuit, et le mois de septembre correspond aussi à un nombre d’immatriculations en très forte hausse sur un mois, avec 5 350 nouvelles entreprises. La dynamique se poursuit durant les mois d’octobre et de novembre, malgré le reconfinement (respectivement 4 980 et 4 430 créations). Ainsi, l’année 2020 s’oriente vers un nombre annuel de créations d’entreprises jamais atteint.

Figure 9Créations d'entreprises

indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2010
Créations d'entreprises (indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2010)
Grand Est y compris micro-entrepreneurs France entière y compris micro-entrepreneurs
T4 2010 100 100
T1 2011 90,49 91,9
T2 2011 92,54 92,54
T3 2011 92,71 92,91
T4 2011 89,88 92,89
T1 2012 90,74 95,04
T2 2012 90,45 92,63
T3 2012 90,68 92,83
T4 2012 85,3 90,51
T1 2013 92,15 90,78
T2 2013 88,55 91,2
T3 2013 89,33 90,61
T4 2013 91,34 92,05
T1 2014 88,16 92,54
T2 2014 91,13 92,83
T3 2014 87,98 93,84
T4 2014 89,71 93,84
T1 2015 77,31 88,01
T2 2015 75,88 88,08
T3 2015 76,72 88,63
T4 2015 77,4 90
T1 2016 79,37 91,39
T2 2016 82,08 96,24
T3 2016 82,34 92,94
T4 2016 75,81 92,53
T1 2017 81,41 95,45
T2 2017 80,7 96,06
T3 2017 83,43 100,13
T4 2017 89,79 107,54
T1 2018 93,18 111,76
T2 2018 98,76 117,62
T3 2018 94,68 116,31
T4 2018 98,36 121,95
T1 2019 107,86 132,45
T2 2019 108,08 136,55
T3 2019 116,31 138,07
T4 2019 123,99 145,1
T1 2020 111,22 128,91
T2 2020 95,46 111,27
T3 2020 143,43 165,69
  • Note : données trimestrielles corrigées des variations saisonnières (CVS).
  • Champ : ensemble des activités marchandes hors agriculture.
  • Source : Insee, REE (Répertoire des Entreprises et des Établissements - Sirene).

Figure 9Créations d'entreprises

  • Note : données trimestrielles corrigées des variations saisonnières (CVS).
  • Champ : ensemble des activités marchandes hors agriculture.
  • Source : Insee, REE (Répertoire des Entreprises et des Établissements - Sirene).

Le cumul des créations brutes annuelles progresse de 6,2 % sur un trimestre et de 9,9 % sur une année dans la région. Tous les départements suivent la même augmentation (de + 4,0 % dans la Meuse à + 7,5 % en Moselle sur un trimestre). Les grands secteurs d’activité bénéficient aussi de cette hausse des immatriculations, plus soutenue encore dans le commerce, le transport et la restauration (+ 10,6 %).

Un nombre d’entreprises défaillantes encore au plus bas malgré la crise

Entre octobre 2019 et septembre 2020, près de 2 500 entreprises ont été placées en redressement ou en liquidation. Le 2e trimestre 2020 relevait déjà un nombre de défaillances historiquement faible, ce 3e trimestre l’est encore davantage. Les cessations baissent de 13,7 % par rapport au trimestre précédent et de 40,1 % par rapport au même trimestre un an plus tôt. L’aide aux entreprises lors de la crise sanitaire et les reports de dépôt et de traitement des dossiers dans les tribunaux de commerce ont pu contribuer à limiter les défaillances sur cette période. Dans tous les départements, les défaillances reculent comparées à celles du trimestre précédent (de - 4,8 % dans les Vosges à - 19,6 % en Moselle). C’est aussi le cas dans tous les grands secteurs d’activité que sont l’industrie, le commerce, la construction et les services marchands (de - 8,2 %, à - 15,5 %).

Figure 10Défaillances d'entreprises

indice base 100 en décembre 2010
Défaillances d'entreprises (indice base 100 en décembre 2010)
Grand Est France entière
déc. 2010 100 100
janv. 2011 101,3 100,05
févr. 2011 101,47 100,01
mars 2011 98,81 99,36
avril 2011 97,73 98,97
mai 2011 100,11 100,3
juin 2011 97,41 99,27
juil. 2011 98,01 98,66
août 2011 97,6 98,73
sept. 2011 97,04 98,35
oct. 2011 96,98 98,49
nov. 2011 96,61 98,79
déc. 2011 96,07 98,61
janv. 2012 96,4 99,39
févr. 2012 96,74 99,42
mars 2012 96,96 98,69
avril 2012 98,79 98,95
mai 2012 94,95 97,57
juin 2012 95,68 97,65
juil. 2012 96,44 99
août 2012 95,42 98,83
sept. 2012 95,7 98,38
oct. 2012 96,83 99,98
nov. 2012 97,71 100,13
déc. 2012 99,68 101,27
janv. 2013 99,74 101,04
févr. 2013 99,48 100,84
mars 2013 100,02 100,65
avril 2013 99,63 101,76
mai 2013 100,39 102,02
juin 2013 100,13 102,37
juil. 2013 100,69 103,12
août 2013 100,63 103,02
sept. 2013 101,14 103,82
oct. 2013 100,56 103,76
nov. 2013 99,44 103,59
déc. 2013 99,53 103,65
janv. 2014 99,29 103,82
févr. 2014 101,49 104,8
mars 2014 100,93 104,77
avril 2014 101,55 104,96
mai 2014 101,62 104,53
juin 2014 102,05 104,7
juil. 2014 101,88 104,7
août 2014 101,64 104,71
sept. 2014 103,28 105
oct. 2014 103,84 104,8
nov. 2014 104,86 104,87
déc. 2014 104,77 103,43
janv. 2015 104,94 103,92
févr. 2015 104,94 103,76
mars 2015 105,81 105,63
avril 2015 105,83 105,72
mai 2015 103,26 103,53
juin 2015 105,18 104,99
juil. 2015 104,62 104,53
août 2015 104,79 104,12
sept. 2015 103,15 104,29
oct. 2015 101,25 102,87
nov. 2015 101,79 103,15
déc. 2015 101,77 104,44
janv. 2016 101,36 103,2
févr. 2016 100,45 102,56
mars 2016 99,96 101,22
avril 2016 100,28 100,17
mai 2016 103,93 102,61
juin 2016 101,92 101,2
juil. 2016 100,22 99,75
août 2016 100,13 99,61
sept. 2016 99,48 98,56
oct. 2016 99,89 98,25
nov. 2016 98,45 97,8
déc. 2016 95,94 96,21
janv. 2017 96,27 95,95
févr. 2017 94,45 95,01
mars 2017 94,86 94,82
avril 2017 93,24 93,56
mai 2017 93,2 93,54
juin 2017 91,39 92,43
juil. 2017 91,63 92,05
août 2017 91,75 92,12
sept. 2017 91,02 91,03
oct. 2017 91,43 90,71
nov. 2017 89,16 90,09
déc. 2017 89,64 90,29
janv. 2018 87,91 89,49
févr. 2018 86,83 89
mars 2018 85,17 87,94
avril 2018 84,07 88,15
mai 2018 83,19 87,27
juin 2018 84,09 87,32
juil. 2018 85,52 87,72
août 2018 84,5 88,19
sept. 2018 86,16 88,49
oct. 2018 86,7 89,38
nov. 2018 88,73 89,33
déc. 2018 88,52 89,47
janv. 2019 89,94 90,17
févr. 2019 91,63 90,11
mars 2019 91,91 89,78
avril 2019 92,06 90,02
mai 2019 91,02 89,81
juin 2019 90,68 89,03
juil. 2019 90,31 89,02
août 2019 90,37 87,94
sept. 2019 88,6 87,34
oct. 2019 86,79 86,36
nov. 2019 85,47 85,61
déc. 2019 84,89 85,17
janv. 2020 80,85 83,04
févr. 2020 78,01 81,74
mars 2020 73,67 78,4
avril 2020 68,75 73,26
mai 2020 64,6 68,96
juin 2020 62,44 66,75
juil. 2020 59,51 64,07
août 2020 58,84 63,23
sept. 2020 53,87 60,21
  • Notes : données mensuelles brutes au 02 novembre 2020, en date de jugement.
  • Chaque point représente l'évolution du cumul des 12 derniers mois.
  • La ligne verticale rouge représente la fin du trimestre d'intérêt.
  • Source : Fiben, Banque de France.

Figure 10Défaillances d'entreprises

  • Notes : données mensuelles brutes au 02 novembre 2020, en date de jugement.
  • Chaque point représente l'évolution du cumul des 12 derniers mois.
  • La ligne verticale rouge représente la fin du trimestre d'intérêt.
  • Source : Fiben, Banque de France.

La consommation électrique des entreprises proche des niveaux moyens estimés en octobre

La consommation électrique reflète l’activité des ménages et des entreprises. La consommation des ménages reste globalement au-dessus de son niveau moyen (estimé sur la période du 1er janvier 2019 au 24 février 2020) depuis le printemps : la hausse est contenue de 0 % à près de 10 %, avec des reculs ponctuels en avril (- 1,9 %), en mai (- 4,5 %) et en octobre (- 0,6 %). Durant le premier confinement, la consommation électrique des entreprises (profils non résidentiels) est nettement inférieure à son niveau moyen estimé (jusque 30 % en dessous). Cet écart se réduit progressivement jusqu’à s’inverser durant l’été : il se stabilise entre - 10 % et + 5 % depuis le mois d’août.

Figure 11Consommation d'électricité selon le type de consommateurÉcart par rapport au niveau moyen de chaque type de consommation dans le Grand Est

en %
Consommation d'électricité selon le type de consommateur (en %) - Lecture : la semaine du mercredi 1er avril 2020, la consommation d'électricité correspondant au profil des consommateurs hors résidentiel à forte puissance souscrite est inférieure de 28 % à son niveau moyen de consommation d'une semaine du mois d'avril qui connaîtrait des températures moyennes quotidiennes identiques à celles enregistrées la semaine du 1er avril 2020. Ce niveau moyen est estimé sur une période allant du 1er janvier 2019 au 24 février 2020.
Semaine Hors résidentiel (faible puissance) Résidentiels Hors résidentiel (forte puissance)
30/12/19 -5,4 1,1 -19,4
06/01/20 -2,5 -3,4 -0,4
13/01/20 -4,0 -4,3 0,3
20/01/20 1,7 0,5 1,6
27/01/20 2,7 1,5 0,4
03/02/20 0,8 -1,6 -0,4
10/02/20 2,9 2,0 0,0
17/02/20 -3,3 -2,6 -2,5
24/02/20 -0,6 1,2 -2,6
02/03/20 8,1 6,4 1,6
09/03/20 3,5 4,4 0,6
16/03/20 -22,0 0,0 -20,6
23/03/20 -25,0 0,9 -31,7
30/03/20 -20,1 7,1 -27,8
06/04/20 -20,1 6,2 -27,4
13/04/20 -22,7 -1,9 -22,4
20/04/20 -23,9 0,7 -20,8
27/04/20 -20,6 1,0 -20,5
04/05/20 -14,0 8,9 -17,9
11/05/20 -15,2 -4,5 -16,1
18/05/20 -9,6 3,9 -14,4
25/05/20 -12,0 1,2 -12,9
01/06/20 -9,5 0,1 -14,0
08/06/20 -8,1 4,6 -12,7
15/06/20 -6,1 5,3 -11,4
22/06/20 -2,3 5,0 -7,2
29/06/20 -3,8 4,7 -5,9
06/07/20 -5,3 2,8 -5,4
13/07/20 -4,6 2,2 -8,0
20/07/20 -3,7 2,8 -6,0
27/07/20 -0,3 4,9 -7,7
03/08/20 0,8 6,5 -9,0
10/08/20 4,8 9,1 -8,1
17/08/20 1,4 6,3 -4,6
24/08/20 0,4 4,5 3,5
31/08/20 -0,7 3,7 -3,6
07/09/20 0,5 4,2 -3,8
14/09/20 3,6 6,9 -2,7
21/09/20 -3,4 -0,6 -6,3
28/09/20 1,5 5,3 -4,3
05/10/20 2,2 6,5 -2,3
12/10/20 0,9 4,1 -1,8
  • Note : niveaux de consommation corrigés des températures, des jours ouvrés et des mois selon le type de consommateur.
  • Lecture : la semaine du mercredi 1er avril 2020, la consommation d'électricité correspondant au profil des consommateurs hors résidentiel à forte puissance souscrite est inférieure de 28 % à son niveau moyen de consommation d'une semaine du mois d'avril qui connaîtrait des températures moyennes quotidiennes identiques à celles enregistrées la semaine du 1er avril 2020. Ce niveau moyen est estimé sur une période allant du 1er janvier 2019 au 24 février 2020.
  • Source : Enedis, calculs Insee.

Figure 11Consommation d'électricité selon le type de consommateurÉcart par rapport au niveau moyen de chaque type de consommation dans le Grand Est

  • Note : niveaux de consommation corrigés des températures, des jours ouvrés et des mois selon le type de consommateur.
  • Lecture : la semaine du mercredi 1er avril 2020, la consommation d'électricité correspondant au profil des consommateurs hors résidentiel à forte puissance souscrite est inférieure de 28 % à son niveau moyen de consommation d'une semaine du mois d'avril qui connaîtrait des températures moyennes quotidiennes identiques à celles enregistrées la semaine du 1er avril 2020. Ce niveau moyen est estimé sur une période allant du 1er janvier 2019 au 24 février 2020.
  • Source : Enedis, calculs Insee.

Entre deux plongées, une petite bouffée d’air pour le tourisme

Avec 2,9 millions de nuitées au 3e trimestre, la fréquentation hôtelière dans le Grand Est a chuté d’un tiers par rapport à la même période de l’année précédente. Le 2e trimestre avait été particulièrement difficile pour les hôteliers. Le confinement lié à l’épidémie de la Covid-19 avait réduit la fréquentation de 90 % en avril et mai. Le déconfinement a ensuite permis d’amorcer une reprise en juin avec une baisse « limitée » à 69 %. Cette dynamique s’est accélérée aux mois de juillet et août, le repli s’établissant respectivement à - 34 % et - 27 %. La résurgence de la crise sanitaire a douché la perspective d’un retour rapide à une situation d’avant-crise, avec un retrait de 38 % de la fréquentation dans les hôtels régionaux en septembre. Le couvre-feu, puis le confinement mis en place en octobre, n’incitent guère à l’optimisme pour le dernier trimestre de l’année : la fréquentation touristique recule de 43 % en octobre.

La reprise de l’activité touristique au 3e trimestre s’avère cependant inégale. Du fait des incertitudes liées à la crise sanitaire, pouvant contraindre les déplacements internationaux, les touristes résidents ont privilégié la France comme destination de leurs vacances d’été, avec une préférence pour les zones littorales et de montagne, et en évitant les grandes métropoles. À l’inverse, les non-résidents ont été beaucoup moins nombreux à venir en France : la baisse de la clientèle résidente n’est que de 20 % sur le trimestre, quand elle dépasse la moitié pour la clientèle non résidente.

Les mois de juillet et août, les plus fréquentés pour les hôtels de la région, connaissent une baisse globale de 30 %. La clientèle non-résidente y chute cependant dans des proportions moindres qu’au niveau national (respectivement - 49 % contre - 67 %). Elle est à 97 % européenne, alors que les touristes non-européens (américains et asiatiques surtout) étaient 15 % un an auparavant.

Les départements alsaciens, qui concentrent plus de la moitié des nuitées régionales en 2019, sont particulièrement concernés, avec une diminution de 45 % dans le Bas-Rhin et de 36 % dans le Haut-Rhin. Ainsi, le Grand Est est, après l’Île-de-France, la région française la plus touchée par la baisse de la fréquentation durant cette période estivale. L’Aube et les Vosges sont les seuls départements qui réussissent à atteindre une fréquentation comparable à l’année dernière en juillet- août, grâce à une évolution positive des nuitées résidentes.

Les autres hébergements collectifs de tourisme (AHCT) suivent la même trajectoire que celle des hôtels. Avec près d’un million de nuitées, la fréquentation est en retrait d’un tiers au 3e trimestre par rapport à l’année précédente : le recul des nuitées résidentes (- 22 %) s’additionne à la désaffection des non-résidents (- 57 %).

Avertissement

L’enquête mensuelle de fréquentation touristique conduite par l’Insee auprès des hébergements collectifs de tourisme a été suspendue en mars 2020 compte tenu de la crise sanitaire liée à la Covid-19. Un dispositif d’enquête allégée a été mis en place d’avril à juin 2020 uniquement pour les hôtels, permettant de disposer d’un nombre restreint d’indicateurs.

La baisse se poursuit dans le résidentiel comme dans le non-résidentiel

La crise sanitaire continue à peser sur la construction de logements. Au troisième trimestre 2020, les autorisations de construction de logements sont en baisse de 4,7 % dans le Grand Est et de 10,1 % en France sur un an. Au niveau régional, elles sont en retrait de 4 % dans l’individuel et de 5 % dans le collectif. Dans la Marne et en Meurthe-et-Moselle, le nombre de logements autorisés chute de plus de 30 %. À l’inverse, il progresse de 25 % dans l’Aube et de 10 % dans le Bas-Rhin, département qui bénéficie à lui seul d’un tiers des autorisations délivrées dans la région.

Le nombre de logements commencés est également en baisse sur un an, dans la région comme en France, respectivement de 3,6 % et de 5,9 %. Dans le Grand Est, le recul s’explique exclusivement par les mises en chantier de logements individuels, et notamment de logements individuels groupés. La baisse la plus importante concerne la Meurthe-et-Moselle (- 21 %). Seuls trois départements enregistrent une hausse du nombre de logements commencés au cours des douze derniers mois : la Moselle (+ 5 %), la Marne (+ 4 %) et la Haute-Marne (+ 52 %).

Dans le non-résidentiel, les effets de la crise sanitaire sont encore plus marqués. Le nombre de surfaces autorisées diminue très nettement au troisième trimestre en comparaison au cumul annuel précédent : - 22,7 % dans le Grand Est et - 14,4 % en France. Les surfaces autorisées sont en hausse dans deux départements de la région seulement : la Haute-Marne et la Meurthe-et-Moselle (respectivement + 20 % + 17 %). La baisse est limitée à 5 % dans les Ardennes. Dans les autres départements, le recul varie de 18 % dans le Haut-Rhin à 57 % dans la Meuse.

Les surfaces de locaux mises en chantier chutent également, de 32,9 % dans le Grand Est et de 11,4 % en France sur un an. La Haute-Marne et la Meurthe-et-Moselle sont là aussi les seuls départements dans lesquels les mises en chantier de locaux ont progressé de 23 % et de 12 %. Dans le Bas-Rhin et le Haut-Rhin, qui pèsent un tiers des ouvertures de chantiers régionaux, la baisse est de 45 %. Elle est limitée à 27 % en Moselle où 16 % des locaux sont commencés.

Figure 12Évolution du nombre de logements autorisés à la construction

indice base 100 en décembre 2010
Évolution du nombre de logements autorisés à la construction (indice base 100 en décembre 2010)
Grand Est France hors Mayotte
déc. 2010 100 100
janv. 2011 100,33 101,57
févr. 2011 100,99 101,78
mars 2011 103,97 101,19
avril 2011 104,97 100,98
mai 2011 107,95 102,6
juin 2011 106,95 102,87
juil. 2011 108,28 103,08
août 2011 110,6 104,27
sept. 2011 112,25 105,82
oct. 2011 112,91 106,51
nov. 2011 115,56 107,5
déc. 2011 118,54 108,57
janv. 2012 120,53 108,36
févr. 2012 122,52 108,54
mars 2012 120,2 108,52
avril 2012 118,87 109,05
mai 2012 115,56 107,69
juin 2012 115,56 107,16
juil. 2012 115,56 106,41
août 2012 114,57 106,66
sept. 2012 116,23 104,46
oct. 2012 113,25 103,96
nov. 2012 109,93 102,89
déc. 2012 105,3 101,09
janv. 2013 105,63 101,26
févr. 2013 105,63 102,74
mars 2013 106,95 103,04
avril 2013 105,3 101,34
mai 2013 103,97 99,33
juin 2013 100,99 97,63
juil. 2013 96,69 95,64
août 2013 92,72 92,48
sept. 2013 88,08 90,99
oct. 2013 85,76 90,39
nov. 2013 86,42 89,61
déc. 2013 86,75 88,69
janv. 2014 82,12 86,6
févr. 2014 79,14 83,54
mars 2014 79,8 82,62
avril 2014 79,14 81,4
mai 2014 81,79 81,4
juin 2014 81,46 81,4
juil. 2014 85,76 81,8
août 2014 87,09 81,55
sept. 2014 89,07 81,7
oct. 2014 90,07 80,8
nov. 2014 87,75 79,87
déc. 2014 88,08 79,75
janv. 2015 87,42 79,52
févr. 2015 84,77 78,99
mars 2015 81,79 78,07
avril 2015 82,12 79,02
mai 2015 77,48 78,51
juin 2015 77,81 79,39
juil. 2015 75,5 79,23
août 2015 76,82 80,19
sept. 2015 74,83 81,05
oct. 2015 75,83 81,68
nov. 2015 77,15 83,64
déc. 2015 76,49 84,86
janv. 2016 77,48 85,17
févr. 2016 80,79 86,62
mars 2016 79,47 86,93
avril 2016 81,46 87,94
mai 2016 83,77 89,91
juin 2016 86,09 90,3
juil. 2016 85,43 91,29
août 2016 85,76 92,38
sept. 2016 89,07 94,49
oct. 2016 90,4 95,18
nov. 2016 91,06 96,06
déc. 2016 93,38 97,17
janv. 2017 96,03 97,88
févr. 2017 96,36 98,07
mars 2017 97,35 100,21
avril 2017 94,7 100,06
mai 2017 94,37 100,88
juin 2017 94,04 101,97
juil. 2017 97,35 103,31
août 2017 98,01 103,73
sept. 2017 99,67 104
oct. 2017 100,99 104,48
nov. 2017 100,66 103,56
déc. 2017 100,33 103,25
janv. 2018 100 103,41
févr. 2018 100 103,98
mars 2018 99,01 102,64
avril 2018 102,98 102,66
mai 2018 104,64 102,37
juin 2018 105,3 100,96
juil. 2018 103,97 99,62
août 2018 104,3 99,2
sept. 2018 100,66 98,26
oct. 2018 98,34 98,07
nov. 2018 97,68 97,84
déc. 2018 94,37 96,52
janv. 2019 93,71 96,21
févr. 2019 91,06 94,76
mars 2019 94,7 94,14
avril 2019 91,72 94,45
mai 2019 90,73 93,82
juin 2019 90,73 93,61
juil. 2019 90,4 94,05
août 2019 87,09 93,09
sept. 2019 87,75 91,75
oct. 2019 89,07 92,31
nov. 2019 91,72 92,25
déc. 2019 93,71 93,7
janv. 2020 93,71 94,32
févr. 2020 95,36 95,08
mars 2020 92,05 94,64
avril 2020 88,74 89,95
mai 2020 86,42 86,51
juin 2020 83,11 85,4
juil. 2020 83,11 83,14
août 2020 83,44 82,43
sept. 2020 83,77 82,24
oct. 2020 84,77 80,84
nov. 2020 80,46 81,47
  • Notes : données mensuelles brutes, en date réelle. Chaque point représente l'évolution du cumul des 12 derniers mois.
  • La ligne verticale rouge représente la fin du trimestre d'intérêt.
  • Source : SDES, Sit@del2.

Figure 12Évolution du nombre de logements autorisés à la construction

  • Notes : données mensuelles brutes, en date réelle. Chaque point représente l'évolution du cumul des 12 derniers mois.
  • La ligne verticale rouge représente la fin du trimestre d'intérêt.
  • Source : SDES, Sit@del2.

Baisse moins marquée des volumes de transactions par cartes bancaires qu’au premier confinement

L’arrivée des vacances scolaires d’été a relancé les dépenses par carte bancaire. Lors de la première semaine d’août, l’évolution par rapport à la même semaine de l’an passé, du montant des transactions en carte bancaire, culmine tant en France (+ 15,5 %) que dans le Grand Est (+ 18,1 %). Les niveaux hebdomadaires dépassent ceux de 2019 jusqu’à la semaine 43 (semaine du 19 octobre), avec un creux en semaine 39 (semaine du 21 septembre).

Dès l’annonce du reconfinement (semaine 44 - semaine du 26 octobre), les montants chutent jusqu’à - 33 % par rapport aux mêmes semaines de l’année précédente, restant, durant toute la durée de cette nouvelle période de restrictions, nettement inférieurs à leurs niveaux de 2019.

Le 28 novembre, avec la réouverture des établissements qui n’étaient plus autorisés à accueillir du public et l’assouplissement de la limitation des déplacements, les montants hebdomadaires des transactions dépassent à nouveau ceux mesurés un an plus tôt (+ 4,7 % en France et dans le Grand Est). L’allègement graduel des mesures de restrictions (notamment la suppression de l’attestation de déplacement) conduirait à une reprise progressive en décembre.

Avertissement

Les données utilisées dans cette partie proviennent de Cartes Bancaires CB et couvrent l’essentiel des transactions par carte bancaire. Elles sont tirées d’une extraction de transactions anonymisées et agrégées à l’échelle départementale afin de respecter les exigences de confidentialité. Ces informations sont sujettes à certaines limites. Les données utilisées concernent tout détenteur de carte bancaire CB sur le territoire français, ce qui, outre les ménages, peut recouvrir aussi des entreprises. Ces données ne recouvrent pas les transactions réalisées par d’autres moyens de paiement (espèces, chèques, tickets restaurant, etc.). De plus, à l’inverse des données utilisées à l’échelle nationale, notamment dans l’estimation de la perte de consommation des ménages, les données départementales intègrent certaines transactions non assimilables à de la consommation (dons à des associations, achat de timbres fiscaux, etc.). Enfin, les transactions à distance (notamment celles sur internet) ne sont pas prises en compte.

Figure 13Évolution des transactions par carte bancaire en glissement annuel* depuis la semaine 10 (du lundi 2 au dimanche 8 mars 2020)

en %
Évolution des transactions par carte bancaire en glissement annuel* depuis la semaine 10 (du lundi 2 au dimanche 8 mars 2020) (en %)
Semaine France entière Grand Est
02/03/20 4,1 3,6
09/03/20 8,3 6,9
16/03/20 -40,5 -40,4
23/03/20 -57,9 -57,4
30/03/20 -54,4 -52,8
06/04/20 -46,6 -43,5
13/04/20 -48,4 -46,8
20/04/20 -41,5 -36,4
27/04/20 -44,9 -41,7
04/05/20 -34,4 -31,1
11/05/20 3,9 8,0
18/05/20 -1,2 0,4
25/05/20 2,9 9,9
01/06/20 2,5 3,2
08/06/20 4,3 9,7
15/06/20 7,2 7,9
22/06/20 -4,2 -5,9
29/06/20 -1,5 -1,8
06/07/20 6,0 6,7
13/07/20 8,7 8,3
20/07/20 12,1 13,3
27/07/20 5,8 6,5
03/08/20 15,5 18,1
10/08/20 12,4 10,2
17/08/20 11,0 10,1
24/08/20 4,9 6,2
31/08/20 6,0 7,3
07/09/20 5,4 6,6
14/09/20 4,6 5,2
21/09/20 0,8 1,4
28/09/20 0,9 3,8
05/10/20 2,4 4,8
12/10/20 7,2 9,9
19/10/20 2,2 5,5
26/10/20 -2,4 0,0
02/11/20 -33,5 -33,3
09/11/20 -29,8 -29,1
16/11/20 -28,4 -28,9
23/11/20 -27,1 -23,5
30/11/20 4,7 4,7
  • * Glissement annuel : comparaison d’une semaine avec la même semaine de 2019.
  • Notes : la semaine 13 (du 23/03) est la première semaine de confinement complète.
  • Sources : Carte Bancaire CB. Calculs Insee.

Figure 13Évolution des transactions par carte bancaire en glissement annuel* depuis la semaine 10 (du lundi 2 au dimanche 8 mars 2020)

  • * Glissement annuel : comparaison d’une semaine avec la même semaine de 2019.
  • Notes : la semaine 13 (du 23/03) est la première semaine de confinement complète.
  • Sources : Carte Bancaire CB. Calculs Insee.

Encadré 1 - Rebond de la croissance dans les pays voisins : de + 11,4 % en Belgique à + 7,2 % en Suisse

En Allemagne, au 3e trimestre 2020, le produit intérieur brut (PIB) bondit à + 8,5 %, compensant en grande partie le recul massif du 2e trimestre (- 9,8 %). Il est essentiellement soutenu, non seulement par le commerce extérieur (+ 10,8 %), mais aussi par la consommation intérieure (+ 0,8 %) et les investissements (+ 16,0 %). En effet, les exportations enregistrent un rebond de + 18,1 % et les importations de + 9,1 %, après une chute respectivement de - 20,5 % et - 15,9 % au trimestre précédent. Au total, le commerce extérieur contribue à la croissance à hauteur de 3,9 points. La valeur ajoutée augmente significativement dans presque tous les secteurs (+ 8,0 %) : dans l’industrie (+ 14,0 %), dans le commerce, les transports, l'hôtellerie (+ 13,8 %) et dans les prestataires de services publics, l'éducation, la santé (+ 9,5 %). En revanche, elle chute dans la construction (- 4,7 %). Le nombre de personnes en emploi fléchit de 0,1 % par rapport au 2e trimestre 2020 et de - 1,4 % comparé au 3e trimestre 2019, pour atteindre 44,7 millions. Dans ce contexte, avec 2 millions de chômeurs en septembre 2020 (+ 3,6 % en un trimestre et + 49 % en une année), le taux de chômage au sens du BIT est de 4,5 %, contre 3,1 % un an auparavant.

Au 3e trimestre, le nombre de personnes ayant un emploi recule dans les trois Länder limitrophes par rapport au 3e trimestre 2019 : - 1,5 % dans le Bade-Wurtemberg, - 1,8 % en Rhénanie-Palatinat et - 2,5 % en Sarre.

En septembre, le chômage progresse dans les trois Länder pour s’établir à 4,6 % de la population active dans le Bade-Wurtemberg, (+ 1,4 point sur un an), à 5,4 % (+ 1,2 point) en Rhénanie-Palatinat et à 7,5 % (+ 1,3 point) en Sarre.

À la différence de la définition du BIT, ces chômeurs doivent être inscrits à l’agence pour l’emploi, et peuvent avoir exercé une activité professionnelle d’au plus 15 heures hebdomadaires.

En Suisse, le PIB connaît une forte hausse de + 7,2 % au 3e trimestre, après une baisse de 8,6 % au trimestre précédent, marquant une reprise environ de trois quarts du recul enregistré au 1er semestre. La demande intérieure et une partie du secteur tertiaire profitent de cette nette reprise, tandis que les exportations souffrent de l’évolution sur le plan international. La pandémie de Covid-19 continue d’affecter le secteur secondaire sur l’ensemble du 3e trimestre 2020, et la production recule ce trimestre de 4,4 % par rapport à la même période de 2019, mais cette baisse est deux fois moindre qu’au précédent trimestre (- 8,6 %). Plus précisément, l’industrie recule de 5,1 % et la construction de 0,4 % par rapport à la même période de 2019.

Le nombre de personnes actives occupées baisse de 0,4 % en un an, atteignant 5,1 millions au 3e trimestre 2020 (- 21 000). À la fin de 3e trimestre, 341 000 frontaliers étrangers travaillent en Suisse, soit + 1,7 % par rapport au 3e trimestre 2019, dont plus de 55 % sont domiciliés en France. Sur la même période, le taux de chômage au sens du BIT augmente et passe de 4,6 % à 5,3 %. Au 3e trimestre 2020, l’effectif des chômeurs de longue durée au sens du BIT (un an ou plus) est de 85 000, soit une baisse de 1 000 personnes par rapport au 3e trimestre 2019.

Dans la Suisse du Nord-Ouest, 678 000 personnes occupent un emploi, une hausse de 0,7 % sur un trimestre. Entre le 3e trimestre 2019 et le 3e trimestre 2020, le nombre de chômeurs passe de 24 000 à 35 000 en un an, soit une hausse de 45,8 %, et une hausse de 9,4 % par rapport au trimestre précédent, tandis que le taux de chômage au sens du BIT augmente de 3,6 % à 5,1 % sur une année.

Près de 34 500 Alsaciens y travaillent tous les jours, soit une légère hausse de 0,4 % par rapport au trimestre précédent et + 1,9 % par rapport à la même période de l’année précédente.

Au Luxembourg, le PIB évolue de + 9,8 % comparé aux trimestres précédents de cette année 2020, après - 7,4 % et - 1,5 %.

La baisse des exportations et des importations ralentit nettement en passant respectivement de - 22,4 % et - 24,2 % au précédent trimestre, à - 6,0 % et - 3,4 % au 3e trimestre.

Comme au trimestre passé, les restrictions qui pèsent sur l’activité, comme les fermetures des commerces et des restaurants, n’affectent pas l’emploi qui ne cesse d’augmenter entre juin et septembre 2020 (+ 0,4 %) et entre septembre 2019 et septembre 2020 (+ 1,7 %). À la fin de 3e trimestre 2020, le Luxembourg compte au total 476 480 personnes en emploi dont 207 177 sont des salariés frontaliers.

Le taux de chômage au sens du BIT est de 6,3 % contre 5,3 % en 2019 à la même période.

En Belgique, la croissance se redresse pour atteindre + 11,4 %, après - 11,8 % et - 3,4 % aux trimestres précédents.

En effet, la valeur ajoutée augmente de 11,6 % dans l’industrie, de 18,9 % dans la construction et de 10,4 % dans les services. Face à la contraction du trimestre précédent, le commerce extérieur de la Belgique se redresse de manière significative. Les importations (+ 14,3 %) augmentent davantage que les exportations (+ 13,3 %).

Au 3e trimestre 2020, l’emploi intérieur croît de 0,3 % par rapport au trimestre précédent. Sur une base annuelle, il est toutefois en baisse (- 0,3 %) et demeure par conséquent inférieur au niveau enregistré avant la crise sanitaire.

Le taux de chômage belge au sens du BIT, s’élève à 6,5 % au 3e trimestre, soit + 1,1 point sur un an. En Wallonie, le chômage demeure plus élevé qu’au niveau national et repart en hausse en touchant 7,7 % de la population active, contre 7 % un an auparavant.

Encadré 2 - Contexte international – La fin d’année 2020 reste sous le signe de la crise sanitaire

Après le rebond du troisième trimestre 2020, la résurgence de l’épidémie a conduit à durcir les mesures de restrictions, pesant sur l'activité économique du quatrième trimestre en Europe et notamment sur la consommation des ménages. Les services sont a priori davantage affectés par ces mesures que l’industrie. La situation diffère cependant selon les pays, dépendant en Europe de la mise en place de confinements d’intensité variable, tandis qu’aux États-Unis la consommation des ménages aurait été moins affectée. De son côté, la Chine, épargnée par cette deuxième vague épidémique, poursuit sa reprise entamée au printemps 2020.

Encadré 3 - Contexte national – Un deuxième confinement moins pesant que le premier sur l’activité

Après le point bas atteint au deuxième trimestre, l’activité a rebondi de manière très vive au troisième trimestre (+ 18,7 % par rapport au trimestre précédent) et la consommation a quasiment retrouvé son niveau d’avant-crise. Par la suite, le renforcement des mesures de restrictions en octobre puis le confinement instauré en novembre auraient entraîné un nouveau recul de l’activité, de l’ordre de 4 % au quatrième trimestre par rapport au troisième. L’impact aurait cependant été moins fort qu’au printemps. Les secteurs les plus pénalisés auraient été ceux directement soumis aux mesures de restriction (services de transport, hébergement et restauration, activités de loisirs…) tandis que les autres secteurs, tirant parti de l’expérience acquise lors du premier confinement, auraient davantage maintenu leur activité (industrie et construction notamment).

Après une contraction du PIB d’environ 9 % en 2020, le début de l’année 2021 reste marqué par de forts aléas, liés à l’évolution à court terme de la situation sanitaire.

Pour en savoir plus

« La fin d’année 2020 reste sous le signe de la crise sanitaire », Note de conjoncture, Insee, décembre 2020.

Tableau de bord Conjoncture : Grand Est, Insee.fr, décembre 2020.

« La région n’a pas retrouvé son niveau d’avant-crise », Insee Conjoncture Grand Est, n° 24, octobre 2020.