8 décembre 2020

2020- n° 313

Au troisième trimestre 2020 l’emploi salarié privé et public rebondit, sans retrouver son niveau d’avant-crise Emploi salarié - troisième trimestre 2020

Entre fin juin et fin septembre 2020, l'emploi salarié rebondit de 1,6 %, soit 401 100 créations nettes d'emplois après −2,7 % (−697 100 emplois) au premier semestre. Il reste ainsi fin septembre 2020 au-dessous de son niveau d'avant-crise, fin 2019 (−295 900, soit –1,2 %), mais il retrouve un niveau comparable à celui de fin 2018. Le rebond sur le trimestre concerne à la fois le secteur privé (+312 400 créations nettes soit +1,6 %) et la fonction publique (+88 700 emplois soit +1,5 %). Sur un an, l'emploi recule dans le secteur privé (−234 300 soit −1,2 %) mais progresse dans la fonction publique (+27 000 soit +0,5 %).

Sur le champ des « secteurs marchands non agricoles » (industrie, construction et tertiaire marchand), l'emploi salarié est mesuré en série longue trimestrielle depuis fin 1970. Au troisième trimestre 2020, il augmente de 1,7 % après −3,5 % au premier semestre. Il s'agit de la plus forte hausse trimestrielle enregistrée sur cette série.

L'emploi intérimaire avait chuté de manière inédite au premier trimestre (−40,4 % soit −318 000 emplois). Dans cette publication, les intérimaires sont comptabilisés au sein des services marchands, quel que soit le secteur de l'entreprise où ils effectuent leur mission (industrie, construction, services marchands ou non marchands). Or dans chacun de ces secteurs, une large part de l'ajustement de court terme à la crise est d'abord passée au premier trimestre par la chute du recours à l'intérim. Aux deuxième et troisième trimestres 2020, l'emploi intérimaire se redresse vigoureusement : +22,9 % puis +22,8 % (soit +107 800 puis +131 600 emplois). Il demeure néanmoins au-dessous de son niveau de l'année précédente : −10,3 %, soit 81 100 destructions d'emplois sur un an.

Au troisième trimestre 2020, l'emploi salarié hors intérim rebondit (+1,1 % soit +269 600) après deux trimestres de forte baisse. Il demeure néanmoins inférieur à son niveau de fin 2019 (-217 300).

L’emploi industriel hors intérim baisse de 0,2 % (−7 500 emplois) après −1,2 % au premier semestre (soit −36 600 emplois). Sur un an, l'emploi baisse de 1,4 % dans ce secteur, soit 43 700 destructions nettes d'emplois.

Dans la construction, l'emploi salarié hors intérim accélère nettement : +1,3 % après une quasi-stabilité au premier semestre. Sur un an, l'emploi est en nette hausse : +2,1 % soit +30 200 emplois.

Dans les services marchands hors intérim, l'emploi salarié rebondit vigoureusement : +1,3 % soit +146 100 emplois, après une chute de 3,0 % au premier semestre (−356 000 emplois). La hausse de ce trimestre compense donc moins de la moitié des pertes d'emplois depuis le début de la crise sanitaire et l'emploi dans les services marchands hors intérim atteint un niveau comparable à celui de fin 2018. Sur un an, l'emploi demeure en baisse de 1,2 % soit −138 600 emplois. Le rebond au troisième trimestre concerne surtout l'hébergement-restauration (+5,2 % soit +53 100 emplois) et les services aux ménages (+3,4 % soit +42 100 emplois), secteurs où l'emploi avait particulièrement chuté au premier semestre et demeure nettement au-dessous de son niveau d'avant-crise.

L'emploi salarié dans les services principalement non marchands rebondit de 1,4 % au troisième trimestre 2020, soit 112 800 créations nettes d'emplois, après une chute de 1,1 % au premier semestre (−85 000 emplois). Ce rebond provient principalement de l'emploi public, qui augmente de 1,5 % (+88 700), faisant plus que compenser sa chute du premier semestre (−1,1 % soit −63 400).

Par rapport à l’estimation publiée le 8 septembre 2020, la chute de l'emploi salarié (privé et public) au deuxième trimestre 2020 est légèrement atténuée (revue de +11 000, à –204 200). Comparativement à l’estimation flash parue le 6 novembre 2020, la hausse de l’emploi salarié sur le seul champ privé au troisième trimestre 2020 est réduite de 32 000 (soit −0,2 point), à +312 400. Cette révision provient principalement des services marchands hors intérim.