Insee Flash Provence-Alpes-Côte d'Azur48 « aires d’attraction des villes » en Provence-Alpes-Côte d'Azur

Nicolas Chauvot, Carole Zampini (Insee)

En Provence-Alpes-Côte d'Azur, 48 aires d'attraction des villes regroupent 96 % des habitants. Les cinq plus grandes concentrent à elles seules près des trois quarts de la population. Au sein des aires de la région, même si les couronnes peuvent être très étendues, leurs poids démographique est bien moindre que celui de leur pôle ou de leur commune-centre. Les emplois sont encore plus concentrés que la population dans les communes-centres, cet écart se traduisant par de nombreux déplacements domicile-travail.

Depuis 2007, le dynamisme démographique des couronnes ne semble pas ralentir, au contraire de la tendance nationale.

Insee Flash Provence-Alpes-Côte d'Azur
No 66
Paru le :Paru le21/10/2020
Nicolas Chauvot, Carole Zampini (Insee)
Insee Flash Provence-Alpes-Côte d'Azur No 66- Octobre 2020

Les aires d'attraction des villes regroupent 96 % de la population en Provence-Alpes-Côte d'Azur

La région Provence-Alpes-Côte d'Azur comprend 48 « aires d'attraction des villes » (figure 1). Dans la lignée des anciennes aires urbaines, ce nouveau zonage associe des pôles, espaces denses en population et en emplois, et leur couronne, zone d'influence déterminée par les déplacements domicile-travail (pour comprendre). La couronne est ainsi composée des communes dont plus de 15 % des actifs travaillent dans un pôle. Le pôle et sa couronne forment l'aire d’attraction de la ville.

Couvrant 678 communes, les aires d'attraction des villes regroupent 96 % de la population en Provence-Alpes-Côte d'Azur, davantage que dans toute autre région de province.

Dans la région, cinq aires d'attraction concentrent près des trois quarts des habitants : Marseille - Aix-en-Provence, 3e aire française la plus peuplée (après celles de Paris et Lyon), Nice, Toulon, Cannes - Antibes et Avignon. L'aire d'Avignon, principalement implantée dans la région, s'étend à l'Occitanie voisine. Neuf aires comptent entre 50 000 et 200 000 habitants, parmi lesquelles figure l'aire transfrontalière de Monaco - Menton. Tous les départements de la région comptent au moins une de ces aires de taille intermédiaire, qui totalisent 663 000 habitants. Enfin, la région compte 34 aires de moins de 50 000 habitants abritant 502 000 habitants.

En Provence-Alpes-Côte d'Azur, 60 % de la population vit dans des pôles, davantage qu'au niveau national (51 %). Réciproquement, les couronnes des pôles pèsent moins qu'au niveau national (figure 2). Provence-Alpes-Côte d'Azur se distingue également par la prépondérance des communes-centres au sein même des pôles. Celle-ci s'explique par le poids démographique de Marseille et Nice, qui concentrent à elles seules près d'un quart de la population régionale.

Par ailleurs, 268 communes sont situées hors de l'attraction des villes. Elles regroupent 4 % des habitants de la région, soit presque deux fois moins qu'au niveau national. Ce sont des communes peu peuplées, composées en moyenne de 680 habitants, mais qui occupent un tiers de la superficie régionale.

Figure 1Cinq aires de plus de 200 000 habitantsAires d'attraction des villes (AAV) en Provence-Alpes-Côte d'Azur

  • Source : Insee, recensement de la population 2017

La moitié des emplois dans les communes-centres

Les emplois sont encore plus concentrés que la population dans les communes-centres. Celles-ci abritent la moitié des emplois de la région, offrant 119 emplois pour 100 actifs occupés résidents. À l'inverse, les couronnes des aires, à vocation davantage résidentielle, offrent moins d'emplois qu'elles n'abritent d'actifs occupés : 77 pour 100. Toutefois, Provence-Alpes-Côte d'Azur se distingue des autres régions par une moindre concentration de l'emploi dans les communes-centres : 157 pour 100 au niveau national.

Par ailleurs, la situation est très différente selon les configurations locales. Tandis que Marseille et Nice proposent respectivement 113 et 114 emplois pour 100 actifs occupés résidents, ce ratio s'élève à 194 pour Avignon, 149 pour Cannes, 123 pour Toulon, et seulement 105 pour Fréjus.

Figure 2En Provence-Alpes-Côte d'Azur, 60 % de la population dans les pôlesNombre de communes et population selon la taille de l’aire et selon la catégorie de commune

En Provence-Alpes-Côte d'Azur, 60 % de la population dans les pôles
Provence-Alpes-Côte d'Azur (1) France entière
Nombre de communes Population 2017 Part de la population (en %) Part de la population cumulée (en %) Part de la population (en %) Part de la population cumulée (en %)
Aire de Paris - - - - 19,5 19,5
Aire de 700 000 hab.ou plus (hors Paris) 115 1 851 736 36,8 36,8 19,7 39,2
Aire de 200 000 à moins de 700 000 hab. 188 1 832 481 36,4 73,2 23,5 62,7
Aire de 50 000 à moins de 200 000 hab. 172 663 365 13,2 86,4 18,5 81,2
Aire de moins de 50 000 hab. 203 501 762 10,0 96,4 12,2 93,3
Pôle 77 3 022 979 60,1 50,8
Commune-centre 45 2 179 571 43,3 43,3 27,9 27,9
Autre commune en pôle 32 843 408 16,8 60,1 22,8 50,8
Commune de la couronne 601 1 826 365 36,3 96,4 42,5 93,3
Commune hors attraction des villes 268 181 546 3,6 100,0 6,7 100,0
Ensemble 946 5 030 890 100,0 100,0
  • (1) hors communes extra-régionales des aires s’étendant au-delà du périmètre de la région ou de la France.
  • Champ : France entière, limites territoriales communales en vigueur au 1ᵉʳ janvier 2020.
  • Source : Insee, recensement de la population 2017

Les petites aires plus dynamiques que les grandes

Dans la région, la croissance démographique est plus rapide au sein des aires de moins de 200 000 habitants que dans les aires de plus grande taille (+ 0,5 % en moyenne par an contre + 0,3 % entre 2007 et 2017). Elle est particulièrement vive dans les aires d'attraction du Var telles que Brignoles, Le Luc ou encore Vidauban. La tendance nationale est inverse : la population progresse plus rapidement dans les plus grandes aires françaises que dans les plus petites (figure 3).

De plus, les aires de plus de 200 000 habitants sont moins dynamiques en Provence-Alpes-Côte d'Azur qu'en France (+ 0,6 %). En particulier, depuis dix ans, la population des grandes aires du littoral azuréen – Nice et Cannes - Antibes n'augmente quasiment pas. L'aire de Toulon fait exception et évolue conformément au rythme national.

Dans les autres grandes aires, la croissance démographique est modérée, portée par l'excédent naturel à Marseille – Aix-en-Provence et Avignon, par l'excédent migratoire à Toulon.

Le dynamisme démographique se prolonge dans les couronnes

Au sein des aires d'attraction des villes de la région, les couronnes se peuplent plus vite que les pôles (+ 0,6 % contre + 0,1 % en moyenne par an entre 2007 et 2017). Ce mouvement s'observe également au niveau national. Cette croissance des couronnes s'appuie essentiellement sur un excédent migratoire. Mais, contrairement à la tendance nationale, le dynamisme démographique des couronnes n'a pas semblé ralentir au cours de la dernière décennie. L'excédent migratoire contribuait à accroître la population des couronnes de 0,5 % par an entre 2007 et 2012 tout comme entre 2012 et 2017. L'attractivité des couronnes de Marseille – Aix-en-Provence et de Toulon s'est même légèrement renforcée.

Dans les communes hors attraction des villes, la population croît au même rythme que dans les couronnes entre 2007 et 2017. L'essor démographique de ces communes a toutefois faibli au cours de la décennie, restant soutenu dans le Var.

Figure 3Les couronnes se peuplent plus vite que les pôlesÉvolution annuelle moyenne 2007-2017 de la population selon la taille de l'aire et la catégorie de commune

Les couronnes se peuplent plus vite que les pôles - Lecture : entre 2007 et 2017, la population des pôles de Provence-Alpes-Côte d'Azur a augmenté de 0,1 % en moyenne par an ; la contribution positive du solde naturel (+ 0,3 % par an) a compensé l'effet négatif du solde migratoire apparent (- 0,2 %).
Provence-Alpes-Côte d'Azur (1) France hors Mayotte
Taux de variation annuel 2007-2017 (en %) Taux de variation annuel 2007-2017 (en %)
Ensemble Dû au solde naturel Dû au solde migratoire apparent Ensemble Dû au solde naturel Dû au solde migratoire apparent
Aire de Paris - - - 0,5 0,9 -0,4
Aire de 700 000 hab. ou plus (Hors Paris) 0,3 0,5 -0,1 0,9 0,6 0,3
Aire de 200 000 à moins de 700 000 hab. 0,2 0,2 0,0 0,4 0,4 0,0
Aire de 50 000 à moins de 200 000 hab. 0,6 0,1 0,4 0,3 0,2 0,1
Aire de moins de 50 000 hab. 0,5 0,1 0,4 0,1 0,0 0,2
Pôle 0,1 0,3 -0,2 0,3 0,6 -0,3
Commune-centre 0,2 0,4 -0,2 0,0 0,4 -0,3
Autre commune en pôle 0,1 0,1 0,0 0,5 0,8 -0,3
Commune de la couronne 0,6 0,2 0,5 0,7 0,3 0,4
Commune hors attraction des villes 0,7 -0,2 0,9 0,2 -0,3 0,5
Ensemble 0,3 0,2 0,1 0,5 0,4 0,1
  • (1) hors communes extra-régionales des aires s’étendant au-delà du périmètre de la région ou de la France.
  • Note : les taux de variation sont arrondis au plus près de leurs valeurs réelles. La somme des taux dus aux soldes naturel et migratoire peut être de fait légèrement différente du taux de variation de la population.
  • Lecture : entre 2007 et 2017, la population des pôles de Provence-Alpes-Côte d'Azur a augmenté de 0,1 % en moyenne par an ; la contribution positive du solde naturel (+ 0,3 % par an) a compensé l'effet négatif du solde migratoire apparent (- 0,2 %).
  • Champ : limites territoriales communales en vigueur au 1ᵉʳ janvier 2020.
  • Source : Insee, recensements de la population de 2007, 2017, état civil

Pour comprendre

Le zonage en aires d’attraction des villes (ZAAV) 2020 se substitue au zonage en aires urbaines (ZAU) . L’aire d’attraction d’une ville définit l’étendue de son influence sur les communes environnantes, mesurée par les déplacements domicile-travail. Une aire est composée d’un pôle, défini à partir de critères de population et d’emploi, et d’une couronne constituée des communes dont au moins 15 % des actifs travaillent dans le pôle. Au sein du pôle, la commune la plus peuplée est appelée la commune-centre.

Cette approche fonctionnelle de la ville permet d’étudier les disparités territoriales selon deux dimensions : la taille de l’aire et la distinction entre centre et périphérie. Les aires d’attraction des villes sont des entités économiques cohérentes : une politique publique ciblée sur un pôle pourra avoir des conséquences sur l’ensemble de son aire d’attraction.

La définition des aires d’attraction des villes est cohérente avec les concepts européens et internationaux. Ainsi, la majorité des plus grandes aires coïncident avec les « cities » et « aires urbaines fonctionnelles » utilisées par Eurostat et l’OCDE pour analyser les structures urbaines. Le zonage en aires d’attraction des villes facilite ainsi les comparaisons internationales et permet de visualiser l’influence en France des villes étrangères.

Certaines aires d’attraction peuvent compter plusieurs pôles, à l’instar de Marseille – Aix-en-Provence ou de Toulon. En effet, si un pôle envoie au moins 15 % de ses actifs travailler dans un autre pôle de même niveau (au sens des seuils de densité de population, de population totale et de nombre d'emplois), ou s'il s'agit de plusieurs « cities » appartenant à la même intercommunalité, ces pôles sont associés et forment ensemble le cœur d’une aire d’attraction.

Définitions

Le solde naturel est la différence entre le nombre des naissances et celui des décès. On parle d’excédent lorsque ce solde est positif, de déficit dans le cas contraire.

Le solde migratoire est la différence entre le nombre de personnes entrées sur un territoire et le nombre qui en sont sorties au cours de la période considérée. Dans cette étude, il s’agit d’un solde apparent estimé par différence entre la variation totale de la population et le solde naturel.

Pour en savoir plus

Pégaz-Blanc O., De Bellefon M.-P., Forest J., Warnod R., Eusebio P., « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », Insee Focus n° 169, octobre 2020

Zampini C., « Faible croissance démographique dans les communes densément peuplées », Insee Flash Provence-Alpes-Côte d'Azur n° 60, décembre 2019

De Bellefon M-P., Eusebio P., Forest J., Warnod R., « 38 % de la population française vit dans une commune densément peuplée », Insee Focus n° 169, novembre 2019