Insee Conjoncture MartiniqueAu 2e trimestre 2020, l’activité économique de la Martinique reste impactée par la crise sanitaire Note de conjoncture régionale – 2ᵉ trimestre 2020

Eric Mével, Marion Lauvaux (Insee)

Au deuxième trimestre, la crise sanitaire continue d’avoir des répercussions sur l’activité économique en Martinique. Les effectifs salariés reculent de 1,5 % et retombent au niveau de fin 2018, même si le léger rebond de l’intérim limite les destructions d’emplois. Les trois quarts de ces suppressions concernent le secteur tertiaire marchand (hors intérim).

Les constructions de logements restent en retrait. Les créations d’entreprises reculent également et l’hôtellerie peine à repartir.

Insee Conjoncture Martinique
No 11
Paru le :Paru le13/10/2020
Eric Mével, Marion Lauvaux (Insee)
Insee Conjoncture Martinique No 11- Octobre 2020

Au deuxième trimestre 2020, l’emploi salarié continue de reculer en Martinique (– 1,5 %), comme au premier trimestre (figure 1). En six mois, la hausse continue sur l’année 2019 a été effacée. Les effectifs (121 500 salariés) retombent à leur niveau de fin 2018.

Le secteur privé, en recul de 1,9 % sur le trimestre et de 2,2 % sur un an, est le principal contributeur à cette baisse globale de l’emploi salarié. Le secteur public résiste un peu mieux, avec une baisse de 0,8 % sur le trimestre et de 1,1 % par rapport au deuxième trimestre 2019.

Sur une période d’un an, les effectifs salariés sont en recul de 1,8 %, ce qui représente une perte de 2 230 emplois. En France (hors Mayotte), la baisse de l’emploi salarié par rapport au premier trimestre est moins marquée (– 0,9 %), mais elle est plus importante sur un an (– 2,3 %).

Figure 1Évolution de l'emploi salarié

indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2010
Évolution de l'emploi salarié (indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2010)
Emploi salarié total - Martinique Emploi salarié total - France hors Mayotte Emploi salarié privé - Martinique Emploi salarié privé - France hors Mayotte
T4 2010 100 100 100 100
T1 2011 99,12 100,2 98,87 100,27
T2 2011 99,84 100,31 99,88 100,4
T3 2011 99,23 100,25 99,55 100,4
T4 2011 97,91 100,3 97,06 100,42
T1 2012 97,05 100,32 97,02 100,4
T2 2012 97,37 100,29 97,63 100,33
T3 2012 97,07 100,14 97,28 100,07
T4 2012 96,93 100,03 97,16 99,95
T1 2013 97,3 100,04 98 99,91
T2 2013 96,06 99,92 96,07 99,66
T3 2013 95,06 100,09 94,52 99,81
T4 2013 95,12 100,37 94,4 99,95
T1 2014 95,49 100,41 94,48 99,9
T2 2014 95,2 100,44 94,32 99,93
T3 2014 96,15 100,33 95,34 99,77
T4 2014 95,55 100,43 94,43 99,83
T1 2015 95,55 100,38 94,51 99,78
T2 2015 96,01 100,61 95,04 99,99
T3 2015 96,07 100,7 95,46 100,12
T4 2015 96,83 100,88 96 100,34
T1 2016 96,95 101,06 96,92 100,54
T2 2016 96,45 101,32 96,27 100,84
T3 2016 95,28 101,6 94,17 101,15
T4 2016 95,8 101,7 95,37 101,29
T1 2017 94,48 102,09 93,31 101,79
T2 2017 94,89 102,43 93,8 102,21
T3 2017 94,4 102,7 93,52 102,63
T4 2017 94,76 103,08 93,85 103,18
T1 2018 95,51 103,25 94,76 103,39
T2 2018 94,99 103,31 94,55 103,54
T3 2018 94,98 103,44 94,86 103,7
T4 2018 96,38 103,73 96,53 104,05
T1 2019 97,65 104,1 97,92 104,51
T2 2019 98,52 104,35 99,63 104,76
T3 2019 99,15 104,55 100,37 104,99
T4 2019 99,72 104,93 101,4 105,49
T1 2020 98,25 102,88 99,32 102,86
T2 2020 96,75 101,99 97,47 102,01
  • Notes : données CVS, en fin de trimestre. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • Champ : emploi salarié total.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Acoss-Urssaf, Dares, Insee.

Figure 1Évolution de l'emploi salarié

  • Notes : données CVS, en fin de trimestre. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • Champ : emploi salarié total.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Acoss-Urssaf, Dares, Insee.

L’emploi salarié continue de se dégrader

L’emploi salarié dans le secteur tertiaire marchand (hors intérim), qui représente 40 % des effectifs en Martinique, se contracte de 3,6 % au deuxième trimestre (soit 1 920 emplois perdus), après – 1,4 % au premier trimestre (figure 2). Sur un an, la baisse s’établit à 3,2 % : trois destructions d’emploi sur quatre concernent ce secteur.

Pour le secteur tertiaire non marchand, la baisse trimestrielle est limitée à 0,6 %, dans la continuité du premier trimestre (– 0,5 %). Par rapport au deuxième trimestre 2019, l’évolution des effectifs est orientée légèrement à la baisse (– 0,2 %).

Le nombre d’emplois dans le secteur du commerce baisse de 3,7 % par rapport au premier trimestre. La baisse sur un an est encore plus forte, puisqu’elle s’établit à 4,4 %, soit 600 emplois détruits.

Dans le secteur de la construction, après un début d’année délicat (– 3,2 % au premier trimestre), les effectifs salariés repartent à la hausse à la fin du deuxième trimestre (+ 2,1 %) mais restent légèrement inférieurs à leur niveau observé un an auparavant (– 0,2 %).

Figure 2Évolution de l'emploi salarié par secteur en Martinique

indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2010
Évolution de l'emploi salarié par secteur en Martinique (indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2010)
Construction Industrie Tertiaire marchand hors intérim Tertiaire non marchand
T4 2010 100 100 100 100
T1 2011 101,24 100,66 99,28 99,44
T2 2011 98,37 100,36 99,32 100
T3 2011 100,29 99,6 100,2 99
T4 2011 95,15 96,94 98,61 98,82
T1 2012 94,79 97,33 98,49 96,27
T2 2012 95,4 97,44 98,7 96,17
T3 2012 94,98 96,4 98,49 95,78
T4 2012 94,79 95,73 98,18 95,33
T1 2013 96,34 98,23 99,27 94,61
T2 2013 93,25 96,94 97,83 94,4
T3 2013 89,38 95,84 96,81 94,52
T4 2013 88,43 94,97 96,71 94,83
T1 2014 88,7 96,83 96,36 95,5
T2 2014 89,35 95,7 96,46 95,04
T3 2014 87,61 94,67 96,74 96,03
T4 2014 85,99 93,99 96,91 96,09
T1 2015 87,69 94,54 96,49 96
T2 2015 88,84 94,87 97 96,07
T3 2015 87,96 95,04 96,63 95,69
T4 2015 86,85 95,78 97,32 96,94
T1 2016 86,74 96,92 98,17 95,8
T2 2016 87,03 95,82 97,7 95,56
T3 2016 84,22 94,27 95,27 96
T4 2016 83,17 94,07 97,15 95,46
T1 2017 82,66 92,98 95,07 95,15
T2 2017 81,54 93,04 95,32 95,63
T3 2017 81,84 93,03 94,91 95,13
T4 2017 82,81 93,59 95,29 95,6
T1 2018 83,41 94,16 95,61 96,06
T2 2018 83,49 95,31 95,02 95,01
T3 2018 83,25 95,28 95,54 94,58
T4 2018 84,78 96,67 97,17 95,6
T1 2019 86,62 97,62 98,61 96,86
T2 2019 87,78 97,92 100,59 96,54
T3 2019 89,32 98,31 101,16 97,3
T4 2019 88,56 98,56 102,48 97,36
T1 2020 85,78 98,73 101,09 96,91
T2 2020 87,58 97,87 97,42 96,29
  • Notes : données CVS, en fin de trimestre. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • Champ : emploi salarié total.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Acoss-Urssaf, Dares, Insee.

Figure 2Évolution de l'emploi salarié par secteur en Martinique

  • Notes : données CVS, en fin de trimestre. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • Champ : emploi salarié total.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Acoss-Urssaf, Dares, Insee.
Avertissement sur le marché du travail

Le taux de chômage au sens du BIT a diminué sur les deux premiers trimestres de 2020, mais il s’agit d’une baisse « en trompe-l’œil ». En effet, pour être considéré comme chômeur, il faut être sans emploi, disponible pour travailler et avoir fait des démarches actives de recherche d’emploi. Au cours des deux premiers trimestres de l’année 2020, la période de confinement a fortement affecté les comportements de recherche active d’emploi (en particulier pour les personnes sans emploi dont le secteur d’activité était à l’arrêt), ainsi que la disponibilité des personnes (contrainte de garde d’enfant par exemple). Au total, la nette baisse du chômage au sens du BIT début 2020 ne traduit pas une amélioration du marché du travail mais un effet de confinement des personnes sans emploi.

Le champ des taux de chômage localisés couvre à présent les DOM (hors Mayotte) sur une période débutant au premier trimestre 2014.

Enfin, l'introduction de la déclaration sociale nominative (DSN) en remplacement du bordereau récapitulatif de cotisations (BRC) peut entraîner des révisions accrues sur les données, durant la phase de montée en charge de la DSN.

Rebond de l’intérim

Si le mécanisme de chômage partiel a préservé une grande partie des emplois durant la crise sanitaire, les entreprises qui ont vu leur activité baisser ont limité le recours au travail intérimaire. Avec la reprise d’activité, l’intérim rebondit de 30,9 % au deuxième trimestre, après une chute vertigineuse de 34,3 % au premier trimestre (figure 3). Le niveau de l’emploi intérimaire reste cependant inférieur de 18,1 % à celui observé au deuxième trimestre de l’année passée et représentes 1 734 emplois.

Le même phénomène est observé sur l’ensemble du pays (hors Mayotte), avec une baisse de 40,4 % au premier trimestre et un rebond de 23,0 % au deuxième trimestre pour une évolution annuelle de – 27,1 %.

Figure 3Évolution de l'emploi intérimaire

indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2010
Évolution de l'emploi intérimaire (indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2010)
Martinique France hors Mayotte
T4 2010 100 100
T1 2011 66,38 101,1
T2 2011 114,65 101,55
T3 2011 64,57 100,12
T4 2011 49,76 99,38
T1 2012 71,02 94,99
T2 2012 89,53 91,98
T3 2012 104,17 88,02
T4 2012 118,19 85,4
T1 2013 113,78 88,18
T2 2013 83,54 87,16
T3 2013 72,6 89,79
T4 2013 64,88 90,3
T1 2014 59,84 89,35
T2 2014 60,08 91,19
T3 2014 120,63 88,9
T4 2014 58,82 90,14
T1 2015 66,54 89,76
T2 2015 84,65 93,42
T3 2015 121,34 96,99
T4 2015 111,73 99,63
T1 2016 130,47 99,28
T2 2016 120,94 102,21
T3 2016 116,77 105,52
T4 2016 126,06 110,85
T1 2017 113,94 115,42
T2 2017 120,39 120,29
T3 2017 114,96 124,32
T4 2017 123,07 130,87
T1 2018 143,94 129,57
T2 2018 144,41 127,85
T3 2018 151,1 127,77
T4 2018 155,51 126,6
T1 2019 153,46 127,36
T2 2019 166,69 126,93
T3 2019 160,39 126,5
T4 2019 158,82 126,17
T1 2020 104,33 75,18
T2 2020 136,54 92,48
  • Notes : données CVS, en fin de trimestre. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Acoss-Urssaf, Dares, Insee.

Figure 3Évolution de l'emploi intérimaire

  • Notes : données CVS, en fin de trimestre. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Acoss-Urssaf, Dares, Insee.

L’emploi recule aussi en Guadeloupe

En Guadeloupe, l’emploi salarié chute à nouveau de 1,7 % au deuxième trimestre (figure 4) et retrouve un niveau comparable à celui de fin septembre 2018. Hormis l’intérim qui rebondit, la baisse concerne l’ensemble des secteurs d’activité. Les emplois dans le secteur marchand (hors intérim) reculent de 3,1 %, ceux du secteur non marchand se contractent de 1,2 % tandis que les effectifs dans la construction baissent de 2,5 %. Dans le même temps, les créations d’entreprises continuent de ralentir.

Figure 4Évolution de l'emploi salarié total par département

en % par rapport au trimestre précédent
Évolution de l'emploi salarié total par département (en % par rapport au trimestre précédent)
2020T1 2020T2
Guadeloupe -2,07 -1,69
Martinique -1,47 -1,53
  • Notes : données CVS, en fin de trimestre. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • Champ : emploi salarié total.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Acoss-Urssaf, Dares, Insee.

Figure 4Évolution de l'emploi salarié total par département

  • Notes : données CVS, en fin de trimestre. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • Champ : emploi salarié total.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Acoss-Urssaf, Dares, Insee.

Baisse en trompe-l’œil du chômage

Le taux de chômage, au sens du bureau international du travail (BIT) baisse de 0,9 points au deuxième trimestre, après – 2,3 points au premier trimestre et s’établit à 10,3 % (figure 5). En France (hors Mayotte), il est de 7,1 % (– 0,7 point).

Cette baisse ne reflète pas la tendance d’une réelle amélioration du marché du travail, puisque les estimations d’emplois salariés continuent de baisser, mais plutôt de l’impossibilité pour certaines personnes de chercher du travail (voir avertissement).

Ce paradoxe apparent s’explique par le fait que, pendant le confinement de la population, les personnes sans emploi étaient moins disponibles pour travailler (en raison de garde d’enfants par exemple) et n’ont pas pu rechercher activement de travail suite à l’arrêt de l’économie. Ces deux critères, retenus dans la définition du chômage au sens du BIT, expliquent que des personnes sans emploi ne soient plus considérées comme chômeuses, mais comme « inactives ».

Figure 5Taux de chômage

en %
Taux de chômage (en %)
Martinique France hors Mayotte
T1 2014 19,2 10,2
T2 2014 20,1 10,2
T3 2014 19,8 10,3
T4 2014 18,3 10,4
T1 2015 18,5 10,3
T2 2015 17,8 10,5
T3 2015 17,7 10,4
T4 2015 18,1 10,2
T1 2016 17,9 10,2
T2 2016 18,1 10
T3 2016 18,2 9,9
T4 2016 17,4 10
T1 2017 17,8 9,6
T2 2017 18,3 9,5
T3 2017 17,7 9,5
T4 2017 17 9
T1 2018 15,4 9,2
T2 2018 18,4 9,1
T3 2018 16,6 9
T4 2018 17,8 8,7
T1 2019 16,2 8,7
T2 2019 15,6 8,4
T3 2019 13,5 8,4
T4 2019 13,5 8,1
T1 2020 11,2 7,8
T2 2020 10,3 7,1
  • Notes : données trimestrielles CVS. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • Source : Insee, taux de chômage au sens du BIT et taux de chômage localisé.

Figure 5Taux de chômage

  • Notes : données trimestrielles CVS. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • Source : Insee, taux de chômage au sens du BIT et taux de chômage localisé.

Le nombre de demandeurs d’emploi inscrits à Pôle emploi, toutes catégories confondues, augmente de 3,2 % par rapport au premier trimestre 2020. Il reste légèrement inférieur (– 1,8 %) au nombre de demandeurs d’emploi du deuxième trimestre 2019.

Baisse de la construction de logements

En Martinique, 2 500 logements ont été autorisés à la construction de juillet 2019 à juin 2020. Ce résultat est en baisse de 5,1 % par rapport au cumul annuel observé au premier trimestre et de 17,7 % par rapport à celui observé un an plus tôt (figure 6). Le nombre d’autorisations, à son plus haut niveau début 2014, est descendu au plus bas en mai 2020, avant de rebondir légèrement en juin.

Le cumul annuel pour la France hors Mayotte baisse plus fortement entre les premiers et deuxième trimestre (– 9,9 %). En glissement annuel (– 9,5 %), la baisse nationale est moins forte que celle observée en Martinique.

Les ouvertures de chantiers sur un an reculent avec seulement 2 000 déclarations. La baisse par rapport au cumul annuel à la fin du premier trimestre représente 3,1 %. En glissement annuel, la baisse atteint 13,3 %.Dans ce contexte de baisse générale la France hors Mayotte ne s’en sort guère mieux avec respectivement – 5,1 % et – 6,6 %.

Le cumul annuel des locaux autorisés s’inscrit également à la baisse entre les premiers et deuxième trimestre (– 10,0 %) et chute également en glissement annuel (– 11,3 %).

Figure 6Évolution du nombre de logements autorisés à la construction

indice base 100 en décembre 2010
Évolution du nombre de logements autorisés à la construction (indice base 100 en décembre 2010)
Martinique France hors Mayotte
déc. 2010 100 100
janv. 2011 100 101,57
févr. 2011 102,17 101,78
mars 2011 97,83 101,19
avril 2011 91,3 100,98
mai 2011 89,13 102,58
juin 2011 84,78 102,87
juil. 2011 82,61 103,08
août 2011 82,61 104,27
sept. 2011 82,61 105,82
oct. 2011 78,26 106,51
nov. 2011 76,09 107,5
déc. 2011 71,74 108,57
janv. 2012 71,74 108,36
févr. 2012 69,57 108,54
mars 2012 78,26 108,52
avril 2012 78,26 109,05
mai 2012 76,09 107,69
juin 2012 73,91 107,16
juil. 2012 73,91 106,39
août 2012 71,74 106,66
sept. 2012 67,39 104,44
oct. 2012 69,57 103,94
nov. 2012 65,22 102,87
déc. 2012 63,04 101,07
janv. 2013 63,04 101,24
févr. 2013 63,04 102,74
mars 2013 60,87 103,04
avril 2013 60,87 101,34
mai 2013 67,39 99,33
juin 2013 67,39 97,63
juil. 2013 69,57 95,64
août 2013 69,57 92,46
sept. 2013 71,74 90,99
oct. 2013 73,91 90,39
nov. 2013 73,91 89,59
déc. 2013 76,09 88,67
janv. 2014 80,43 86,58
févr. 2014 82,61 83,52
mars 2014 80,43 82,6
avril 2014 82,61 81,38
mai 2014 78,26 81,38
juin 2014 78,26 81,38
juil. 2014 76,09 81,76
août 2014 76,09 81,53
sept. 2014 78,26 81,68
oct. 2014 73,91 80,77
nov. 2014 73,91 79,85
déc. 2014 69,57 79,75
janv. 2015 67,39 79,5
févr. 2015 67,39 78,95
mars 2015 67,39 78,05
avril 2015 76,09 78,99
mai 2015 73,91 78,47
juin 2015 76,09 79,37
juil. 2015 73,91 79,2
août 2015 73,91 80,17
sept. 2015 71,74 81,03
oct. 2015 71,74 81,65
nov. 2015 78,26 83,6
déc. 2015 78,26 84,84
janv. 2016 76,09 85,17
févr. 2016 73,91 86,62
mars 2016 71,74 86,93
avril 2016 60,87 87,92
mai 2016 63,04 89,91
juin 2016 60,87 90,3
juil. 2016 60,87 91,29
août 2016 63,04 92,36
sept. 2016 63,04 94,49
oct. 2016 60,87 95,18
nov. 2016 54,35 96,06
déc. 2016 56,52 97,19
janv. 2017 52,17 97,93
févr. 2017 52,17 98,09
mars 2017 56,52 100,23
avril 2017 54,35 100,1
mai 2017 54,35 100,9
juin 2017 56,52 101,99
juil. 2017 54,35 103,33
août 2017 54,35 103,73
sept. 2017 54,35 103,98
oct. 2017 56,52 104,46
nov. 2017 58,7 103,54
déc. 2017 56,52 103,16
janv. 2018 56,52 103,33
févr. 2018 54,35 103,87
mars 2018 54,35 102,51
avril 2018 54,35 102,53
mai 2018 54,35 102,22
juin 2018 56,52 100,77
juil. 2018 58,7 99,48
août 2018 63,04 99,04
sept. 2018 69,57 98,07
oct. 2018 71,74 97,91
nov. 2018 69,57 97,68
déc. 2018 69,57 96,4
janv. 2019 71,74 96,1
févr. 2019 71,74 94,66
mars 2019 71,74 94,07
avril 2019 71,74 94,39
mai 2019 71,74 93,8
juin 2019 67,39 93,57
juil. 2019 67,39 93,82
août 2019 65,22 92,73
sept. 2019 58,7 91,43
oct. 2019 54,35 92,02
nov. 2019 56,52 91,81
déc. 2019 56,52 93,17
janv. 2020 60,87 93,74
févr. 2020 60,87 94,37
mars 2020 58,7 93,91
avril 2020 56,52 89,17
mai 2020 52,17 85,74
juin 2020 54,35 84,65
juil. 2020 56,52 82,51
août 2020 54,35 81,86
  • Notes : données mensuelles brutes, en date réelle. Chaque point représente l'évolution du cumul des 12 derniers mois.
  • La ligne verticale rouge représente la fin du trimestre d'intérêt.
  • Source : SDES, Sit@del2.

Figure 6Évolution du nombre de logements autorisés à la construction

  • Notes : données mensuelles brutes, en date réelle. Chaque point représente l'évolution du cumul des 12 derniers mois.
  • La ligne verticale rouge représente la fin du trimestre d'intérêt.
  • Source : SDES, Sit@del2.

La fréquentation hôtelière est en chute libre

Durant le confinement, la plupart des hôtels sont restés fermés : en avril 2020, seul un hôtel sur huit était ouvert en Martinique, un taux inférieur à celui de l’ensemble de la France (près d’un quart). Au mois de juin, avec 70 % des établissements ouverts, la reprise est similaire à celle observée au niveau national (78 % d’hôtels ouverts) et plus dynamique qu’en Guadeloupe (54 %).

Le nombre de nuitées au deuxième trimestre 2020 chute de 93 % par rapport à la même période de l’année précédente. La baisse d’activité est du même ordre de grandeur en Guadeloupe.

Le chiffre d’affaires est en chute libre aux mois d’avril et mai (– 90 % par rapport à l’année précédente). Malgré le déconfinement, la reprise n’est pas encore visible au mois de juin, avec une baisse du chiffre d’affaires de 75 % par rapport à juin 2019. La situation est similaire dans la restauration durant le confinement (– 90 % entre avril 2019 et avril 2020) mais la reprise est meilleure (– 24 % sur un an au mois de juin).

Le confinement accentue le repli de la création d’entreprises

Au deuxième trimestre 2020, 613 entreprises ont été créées en Martinique. La création d’entreprises était au plus haut au troisième trimestre 2019, depuis elle ne cesse de reculer (figure 7). Le recul est de 30 % par rapport au premier trimestre 2020. La fermeture des centres de formalités des entreprises durant le confinement a limité la création d’entreprises entre les mois de mars et mai 2020. Ainsi, 57 % des créations du trimestre se concentrent sur le mois de juin. Hors micro-entrepreneurs, la baisse est d’autant plus forte (– 58 %). Le micro-entrepreneuriat est à l’origine d’une création d’entreprise sur trois.

Ce trimestre, les immatriculations baissent fortement dans tous les secteurs d’activités. Dans le secteur tertiaire, qui rassemble à lui seul quatre créations sur cinq, les immatriculations du secteur des services décroissent de 23 %, celles du secteur du commerce, transports et restauration-hébergement chutent de 38 %. Le secteur secondaire n’est pas épargné : les créations diminuent de 46 % dans la construction et de 17 % dans l’industrie.

Sur un an, le nombre de créations d’entreprises chute de 37 %. Le secteur du commerce, transports et restauration-hébergement est celui qui est le plus impacté (– 48 %). Les créations du secteur des services se replient de 33 %. Les immatriculations de la construction se contractent de 35 %. Le secteur de l’industrie quant à lui est en baisse de 16 %. En Guadeloupe, la création sur un an est également très touchée (– 32 %). Au niveau national, la création annuelle diminue de 19 %.

Figure 7Créations d'entreprises

indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2010
Créations d'entreprises (indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2010)
Martinique y compris micro-entrepreneurs France entière y compris micro-entrepreneurs
T4 2010 100 100
T1 2011 74,42 91,74
T2 2011 85,18 92,46
T3 2011 81,29 92,78
T4 2011 81,29 92,88
T1 2012 76,57 94,94
T2 2012 83,36 92,64
T3 2012 76,66 92,7
T4 2012 80,22 90,43
T1 2013 77,48 90,79
T2 2013 72,27 91,03
T3 2013 72,93 90,42
T4 2013 66,89 91,92
T1 2014 63,16 92,46
T2 2014 64,49 92,52
T3 2014 67,88 93,76
T4 2014 62,5 93,78
T1 2015 65,65 87,81
T2 2015 66,31 87,93
T3 2015 63,08 88,71
T4 2015 62,33 89,91
T1 2016 67,3 91,2
T2 2016 65,31 96,11
T3 2016 67,3 93,04
T4 2016 64,57 92,44
T1 2017 62,75 95,2
T2 2017 66,64 95,9
T3 2017 60,68 100,49
T4 2017 69,04 107,45
T1 2018 72,52 111,28
T2 2018 65,65 117,15
T3 2018 61,18 117,24
T4 2018 74,75 122,05
T1 2019 72,6 131,47
T2 2019 80,38 135,46
T3 2019 86,34 139,9
T4 2019 79,39 145,3
T1 2020 72,43 127,42
T2 2020 50,75 110,25
  • Note : données trimestrielles corrigées des variations saisonnières (CVS).
  • Champ : ensemble des activités marchandes hors agriculture.
  • Source : Insee, REE (Répertoire des Entreprises et des Établissements - Sirene).

Figure 7Créations d'entreprises

  • Note : données trimestrielles corrigées des variations saisonnières (CVS).
  • Champ : ensemble des activités marchandes hors agriculture.
  • Source : Insee, REE (Répertoire des Entreprises et des Établissements - Sirene).

Contexte international – Une reprise progressive dans un contexte d’incertitudes

Dans les économies touchées au printemps par l’épidémie, l’activité se relève progressivement de sa chute du deuxième trimestre, liée à l’instauration des mesures de restrictions sanitaires. Ce rebond prend des configurations qui peuvent varier selon les pays. Dans les pays occidentaux, la demande intérieure s’est redressée avec l’allègement des restrictions et les mesures de soutien aux ménages. De son côté, l’activité chinoise est portée par le dynamisme de sa production et de ses exportations, mais la consommation intérieure reste en retrait. La reprise dans le monde pourrait toutefois ralentir à l’automne, dans un contexte d’incertitudes autour d’une résurgence de l’épidémie qui entraînerait de nouvelles mesures sanitaires, et de la tenue des élections américaines.

Contexte national – La reprise entamée à la levée du confinement pourrait marquer le pas d’ici la fin de l’année

Depuis la levée des mesures de restrictions, l’activité a entamé une reprise graduelle. Au troisième trimestre, la plupart des secteurs ont progressivement retrouvé un niveau d’activité proche de celui d’avant-crise, mais certains restent pénalisés par les effets de la crise sanitaire (transport aérien de voyageurs, hébergement et restauration, activités culturelles, …). La consommation des ménages, en net rebond dès la fin du confinement, se serait globalement maintenue durant l’été à un niveau proche de celui d’avant-crise.

Au quatrième trimestre, les incertitudes quant à la résurgence de l’épidémie conduiraient à un essoufflement de la reprise. Les secteurs les plus touchés par la crise pourraient voir leur activité se dégrader du fait des mesures de restrictions, et la consommation pourrait fléchir. En fin d’année, après un vif rebond au troisième trimestre (+16 % par rapport au deuxième), le PIB français resterait stable, 5 % environ en dessous de son niveau d’avant-crise. Sur l’année 2020, il se contracterait d’environ 9 %.