Insee Flash Bourgogne-Franche-ComtéAu 2ᵉ trimestre 2020, le rebond de l'intérim ne compense pas la baisse de l'emploi dans les autres secteurs d'activité Conjoncture Emploi Insee - Urssaf – Direccte

Insee Flash Bourgogne-Franche-Comté
No 108
Paru le :Paru le09/10/2020
Insee Flash Bourgogne-Franche-Comté No 108- Octobre 2020
Avertissement

Ce flash présente l'évolution de l'emploi en Bourgogne-Franche-Comté au cours du deuxième trimestre 2020. Les conséquences de la crise sanitaire ne sont que partielles. Son impact sur l'emploi est mesuré au 30 juin.

L'emploi privé toujours plus touché que le public

Après l'effondrement provoqué par la crise sanitaire au 1er trimestre, l'emploi salarié continue son repli mais à un rythme moins soutenu. Ainsi, l'emploi salarié en Bourgogne-Franche-Comté perd 8 400 emplois au deuxième trimestre, soit un repli de 0,9 %. Cette baisse concerne à la fois l'emploi privé (- 1 %) et public (- 0,7 %). Si le secteur privé concentre toujours l'essentiel des pertes, elles se creusent dans le public pour représenter 16 % des pertes totales d'emplois contre 4 % au trimestre précédent (figure 1 et figure 2).

Au niveau national, la baisse suit le même rythme. Là aussi, on observe une baisse de l'emploi dans le secteur public de 1 % ce trimestre contre 0,1 % au précédent.

Figure 1Évolution de l'emploi salarié en Bourgogne-Franche-Comté Données CVS en nombre en fin de trimestre

Évolution de l'emploi salarié en Bourgogne-Franche-Comté - Lecture : au 2e trimestre 2020, les destructions nettes d'emplois salariés dans la construction sont de 210 par rapport au trimestre précédent.
Secteur Emploi salarié Évolution sur 3 mois Évolution sur un an
2020 2e trimestre 2020 1er trimestre 2020 2e trimestre entre les 2e trimestres 2019 et 2020
Agriculture 16 400 - 410 - 90 + 180
Industrie 166 300 - 990 - 1 640 - 3 830
dont Industrie agroalimentaire 26 000 + 30 - 260 - 80
dont Fab.matériels transport 22 000 - 190 - 330 - 950
Construction 50 300 - 290 - 210 - 190
Commerce 120 400 - 640 - 720 - 920
Services marchands hors intérim 225 500 - 3 410 - 5 970 - 8 590
Intérim 25 100 - 15 970 + 2 290 - 14 050
Services non marchands 334 100 - 1 130 - 2 050 - 3 050
Ensemble 938 000 - 22 830 - 8 390 - 30 460
dont privé 701 000 - 21 940 - 6 840 - 28 470
dont public 237 000 - 890 - 1 550 - 1 990
  • Note : les données du dernier trimestre affiché sont provisoires. Le nombre d'emplois étant arrondi, le total des emplois n'est pas forcément égal à la somme des emplois des différents secteurs. Pour l'agriculture, les données de la MSA sont disponibles avec retard : l'Insee réalise une estimation sur les trimestres manquants.
  • Lecture : au 2e trimestre 2020, les destructions nettes d'emplois salariés dans la construction sont de 210 par rapport au trimestre précédent.
  • Source : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Acoss-Urssaf, Dares, Insee

Figure 2Évolution de l'emploi salarié en Bourgogne-Franche-Comté (en %) Données CVS en % en fin de trimestre

Évolution de l'emploi salarié en Bourgogne-Franche-Comté (en %)
Secteur Emploi salarié Évolution sur 3 mois Évolution sur un an
2020 2e trimestre 2020 1er trimestre 2020 2e trimestre entre les 2e trimestres 2019 et 2020
Agriculture 16 400 - 2,4 - 0,6 + 1,1
Industrie 166 300 - 0,6 - 1,0 - 2,3
Industries extract, énergie, eau, Déchets, cokéfaction et raffinage 11 800 + 0,1 - 0,6 - 2,0
Industrie agro-alimentaire 26 000 + 0,1 - 1,0 - 0,3
Biens d'équipement 22 000 - 1,8 - 1,3 - 4,1
Matériels de transport 22 000 - 0,8 - 1,5 - 4,1
Autres secteurs industriels 84 500 - 0,5 - 0,8 - 1,9
Construction 50 300 - 0,6 - 0,4 - 0,4
Commerce 120 400 - 0,5 - 0,6 - 0,8
Services marchands hors intérim 225 500 - 1,5 - 2,6 - 3,7
Transport 51 400 - 0,5 - 1,4 - 2,2
Hébergement-restauration 28 800 - 3,6 - 9,3 - 11,2
Information-communication 8 500 - 0,9 - 1,4 - 1,3
Services financiers 21 600 - 0,5 - 0,5 - 1,7
Services immobiliers 6 800 - 0,6 - 1,6 - 4,1
Services aux entreprises 68 300 - 0,3 - 1,1 - 0,7
Services aux ménages 40 100 - 3,5 - 2,9 - 6,0
Intérim 25 100 - 41,2 + 10,0 - 35,9
Services non marchands 334 100 - 0,3 - 0,6 - 0,9
Ensemble 938 000 - 2,4 - 0,9 - 3,1
dont privé 701 000 - 3,0 - 1,0 - 3,9
dont public 237 000 - 0,4 - 0,7 - 0,8
  • Note : les données du dernier trimestre affiché sont provisoires. Pour l'agriculture, les données de la MSA sont disponibles avec au moins deux trimestres de retard : l'Insee réalise une estimation sur ces derniers trimestres, en prolongeant les tendances récentes.
  • Source : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Acoss-Urssaf, Dares, Insee

Rebond de l'intérim

Variable d'ajustement par excellence et première victime de la crise, l'intérim est également le seul secteur à regagner des effectifs, 2 300 ce trimestre. Ce rebond ne permet cependant pas de contrebalancer les destructions d'emplois dans les autres secteurs. En effet, si le dispositif de chômage partiel, dans un premier temps, a permis de limiter les effets de la crise sanitaire sur les contrats hors intérim, les pertes s'accentuent maintenant dans les autres secteurs d'activité, à l'exception de la construction.

Les services marchands hors intérim perdent près de 6 000 emplois, soit 2,6 % de ses effectifs contre 1,5 % au premier trimestre. Les suppressions d'emplois augmentent aussi dans l'industrie et dans une moindre mesure dans les services non marchands et le commerce. Dans la construction, la baisse ralentit légèrement ce trimestre pour s'établir à 0,4 %.

Au niveau national, la tendance est également à la baisse dans quasiment tous les secteurs ce trimestre. Seul l'intérim regagne des effectifs et la construction les stabilise.

Fort impact de la crise sur l'hébergement-restauration

La réduction des effectifs salariés concerne tous les secteurs hors intérim et plus particulièrement l'hébergement-restauration qui perd 9,3 % de ses emplois ce trimestre (11,2 % sur un an). Ce secteur subit de plein fouet les effets de la crise et des mesures sanitaires toujours en vigueur fin juin.

Le secteur des services aux ménages suit la même tendance, - 2,9 %, avec une contraction plus importante sur un an, - 6 %.

L'industrie agroalimentaire, qui avait bien résisté jusqu'à présent, perd 1 % de ses effectifs ce trimestre et 0,3 % sur un an.

La Haute-Saône, seul département à gagner des emplois

Tous les départements de la région subissent des pertes d'emplois à l'exception de la Haute-Saône (figure 3). Il est le seul à bénéficier d'une croissance de l'emploi grâce à des gains dans les services non marchands et le commerce, en plus de ceux de l'intérim.

Dans tous les départements, hormis le Doubs, l'emploi intérimaire se redresse avec des progressions variant de 11 à 35,9 %. Cependant, cette hausse ne compense pas les destructions d'emplois dans les services marchands hors intérim, plus important pourvoyeur d'emplois, qui touchent l'ensemble des départements.

Pénalisé par une contraction de 12 % des effectifs intérimaires, le Doubs affiche les pertes les plus importantes de la région (- 2 400 emplois). Le Territoire de Belfort, lui, accuse la plus forte baisse en proportion (- 1,5 %), malgré une vigoureuse reprise de l'intérim.

Figure 3Évolution de l'emploi salarié par département et secteur Données CVS en fin de trimestre du niveau d'emploi (nombre) et des évolutions (%)

Évolution de l'emploi salarié par département et secteur
Emploi salarié 2020 2e trimestre Évolution sur 3 mois (2e trimestre 2020)
Ensemble % par secteur
Effectif % Agriculture Construction Industrie Commerce Interim Services marchands Hors intérim Services non marchands
Côte-d'Or 209 600 - 2 050 - 0,9 - 1,6 - 0,1 - 0,7 - 0,9 + 15,1 - 2,7 - 0,6
Doubs 187 800 - 2 410 - 1,2 - 1,9 - 0,5 - 1,0 - 0,3 - 12,0 - 2,3 - 0,2
Jura 83 300 - 270 - 0,3 + 1,5 - 0,4 - 0,5 - 0,7 + 25,6 - 2,6 - 0,4
Nièvre 63 900 - 670 - 1,0 - 1,6 - 0,7 - 1,8 - 0,4 + 21,1 - 2,8 - 0,9
Haute-Saône 64 300 + 120 + 0,2 + 4,1 - 1,3 - 0,8 + 0,2 + 20,2 - 2,5 + 0,7
Saône-et-Loire 177 000 - 1 300 - 0,7 - 5,3 - 0,2 - 0,9 - 0,7 + 15,8 - 2,1 - 0,7
Yonne 104 200 - 1 100 - 1,1 - 2,2 - 0,9 - 1,3 - 0,8 + 11,0 - 3,5 - 1,0
Territoire de Belfort 47 900 - 710 - 1,5 + 5,7 - 0,1 - 2,1 - 0,5 + 35,9 - 2,7 - 2,4
Bourgogne-Franche-Comté 938 000 - 8 400 - 0,9 - 0,6 - 0,4 - 1,0 - 0,6 + 10,0 - 2,6 - 0,6
  • Note : les données du dernier trimestre affiché sont provisoires. Le nombre d'emplois étant arrondi, le total des emplois n'est pas forcément égal à la somme des emplois des différents secteurs. Pour l'agriculture, les données de la MSA sont disponibles avec retard : l'Insee réalise une estimation sur les trimestres manquants.
  • Source : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Acoss-Urssaf, Dares, Insee

Encadré - Baisse historique de l'emploi intérimaire

Après une chute historique au 1er trimestre, l'emploi intérimaire reprend des couleurs et augmente de 10 %. Ce rebond, moins important qu'au niveau national (+ 23 %), ne permet pas encore de retrouver le niveau d'avant crise sanitaire.

Dans la région, la reprise de l'intérim est portée par la construction, + 1 600. La fabrication d'autres produits industriels, dont la métallurgie et la fabrication de produits en caoutchouc et en plastique, y contribue également avec 1 200 emplois créés. À l'inverse l'emploi intérimaire continue de baisser fortement dans la fabrication de matériel de transports qui perd 1 200 emplois supplémentaires principalement dans le Doubs.

Pour comprendre

Cet Insee Flash Conjoncture emploi est publié en partenariat avec les Urssaf et la Direccte qui co-produisent avec l'Insee les estimations trimestrielles d'emploi salarié. Celles-ci sont établies par l'Insee, en appliquant au socle annuel d'emploi construit à partir du dispositif Estel les évolutions trimestrielles issues de plusieurs sources mobilisées par l'Acoss (qui pilote au niveau national les Urssaf), la Dares (service statistique du Ministère du Travail) et l'Insee.

Jusqu'au quatrième trimestre 2017, les estimations trimestrielles d'emploi par région et département portaient seulement sur les salariés du secteur marchand hors agriculture et activité des particuliers employeurs. Depuis le premier trimestre 2018, le champ est étendu à l'ensemble de l'emploi salarié : sont donc ajoutés les salariés de la fonction publique, de l'agriculture et de l'ensemble des particuliers employeurs.

Les données de cette publication prennent comme unité statistique le nombre d'emplois et le « privé » comprend l'agriculture et l'activité des particuliers employeurs. Les intérimaires sont comptabilisés au lieu et dans le secteur (services marchands) des agences d'intérim quels que soient le secteur et le lieu dans lequel ils effectuent leur mission. D'autres données sont disponibles en région en nombre de postes et sur un champ « privé » différent.

Pour en savoir plus