Comptabilité économique de la soutenabilité climatique
Respecter les engagements climatiques qui découlent des accords de Paris sur le climat nécessite des moyens financiers importants que l’on évalue ici à l’aide d’un modèle macroéconomique combinant un critère de répartition intergénérationnelle de l’effort climatique et des hypothèses sur l’efficacité des technologies de décarbonation. Les résultats montrent que pour la France, la trajectoire actuelle d’émissions de gaz à effet de serre n’est pas soutenable, au sens où pour atteindre l’engagement de neutralité carbone en 2050, le niveau annuel de dépenses pour le climat devrait augmenter de manière très substantielle, à 4.5 % du PIB contre 1.9 % actuellement. Ces évaluations permettent d’en déduire un prix social du carbone ou valeur de l’action climat, significativement réévaluée à la hausse par rapport aux évaluations précédentes, dans le sillage des résultats de la commission Quinet en 2019. De telles évaluations de trajectoire d’émissions et de prix social du carbone pourraient constituer le point d’entrée d’une comptabilité économique environnementale qui intègre la dégradation du patrimoine naturel induite par les activités économiques.