En 2016, 127 500 personnes travaillent dans le secteur de la construction dans la région Hauts‑de‑France Les grands secteurs économiques des Hauts-de-France
En 2016, le secteur de la construction représente 127 500 emplois dans la région répartis dans 37 000 établissements. Les établissements employeurs sont en général de petite taille et comptent en moyenne 7 salariés. La majorité des salariés sont des hommes peu diplômés. Les non-salariés, sous statut d’indépendant, représentent un cinquième des effectifs du secteur, soit moins qu’au niveau national. Les emplois sont principalement situés autour des grands centres urbains.
Cette étude fait partie d'une série de publications sur les grands secteurs économiques des Hauts-de-France des Hauts-de-France.
6 % des personnes en emploi travaillent dans la construction
Dans les Hauts de France, en 2016, le secteur de la construction emploie près de 127 500 personnes, soit 6 % des actifs occupés de la région. Cette part est légèrement plus faible que la moyenne nationale (6,5 %).
Entre 2006 et 2016, le nombre d’emplois dans ce secteur d’activité a reculé dans la région (– 5,7 %) alors qu’il est resté stable au niveau national. Cette baisse est par ailleurs plus forte en comparaison de l’ensemble des secteurs économiques régionaux qui n’ont perdu que 2 % de leurs effectifs.
De nombreuses entreprises de petite taille
Le 1er janvier 2018, près de 37 000 établissements relèvent de la construction dans la région. Ce nombre a augmenté de 60 % depuis 2006. De nombreux établissements sans salarié ont en effet vu le jour, notamment depuis la création du statut d’auto-entrepreneur en 2009. Seuls deux établissements du secteur sur cinq (15 200) sont employeurs et comptent en moyenne un peu plus de salariés qu’en France de province (7 salariés contre 6). Au total, parmi les 127 500 personnes travaillant dans le secteur, 99 000 sont salariées.
L’emploi salarié dans le secteur de la construction n’est pas particulièrement concentré. Les 10 plus grands établissements regroupent environ 3 130 salariés, soit à peine 2,5 % de l’emploi total, et aucun d’entre eux ne compte plus de 500 salariés. Les établissements sont souvent implantés à proximité des centres urbains de la région, par exemple Bouygues bâtiment Nord-Est à Villeneuve-d’Ascq, Brézillon à Margny‑lès‑Compiègne ou Sogea Caroni à Roubaix.
Un secteur d’activité essentiellement masculin
Près de 9 actifs du secteur sur 10 sont des hommes. Ils sont plutôt jeunes, la moitié d’entre eux ayant moins de 40 ans. Le secteur de la construction se caractérise également par des niveaux de diplômes globalement moins élevés.18 % des actifs sont diplômés du supérieur, une proportion deux fois moins importante que parmi les actifs de la région mais identique à celle du secteur en France de province (figure 1).
Par ailleurs, la moitié des actifs dans la construction sont des ouvriers, contre 27 % en moyenne tous secteurs confondus. Cette proportion d’ouvriers dans la construction est aussi plus forte qu’en France de province (6 points de plus).
En revanche, les artisans, commerçants et chefs d’entreprise sont moins présents qu’en France de province (7 points de moins). La moindre présence de l’artisanat dans la construction se vérifie également dans les autres secteurs économiques de la région (pour en savoir plus).
Un actif sur cinq a le statut de travailleur indépendant
Les travailleurs ayant le statut d’indépendant sont plus présents dans le secteur de la construction que dans les autres secteurs. Cela représente un peu plus de 18 % des actifs contre 5 % dans les autres secteurs. La plupart d’entre eux travaillent à plein temps. Le salaire horaire moyen est de 13,34 €, un niveau de rémunération comparable à la moyenne de France de province (13,16 €).
tableauFigure 1 – Un secteur d’activité essentiellement masculin, moins diplômé et composé majoritairement d’ouvriersCaractéristiques des actifs du domaine de la construction
Indicateur | Hauts-de-France | Moyenne régions de Province | |
---|---|---|---|
Construction | Ensemble des secteurs | Construction | |
Taux de féminisation des emplois (%) | 10,1 | 48,0 | 10,7 |
Part des actifs de moins de 40 ans (%) | 48,0 | 44,7 | 47,4 |
Part des actifs de plus de 55 ans (%) | 12,5 | 14,9 | 13,3 |
Part des agriculteurs-exploitants (%) | 0,1 | 0,9 | 0,2 |
Artisans, commerçants, chefs entreprise (%) | 18,1 | 4,6 | 25,0 |
Part des cadres et professions supérieures (%) | 6,6 | 12,0 | 5,8 |
Profession intermédiaires (%) | 15,2 | 23,9 | 14,7 |
Part des ouvriers (%) | 54,1 | 26,6 | 48,5 |
Part des employés (%) | 5,9 | 29,5 | 5,8 |
Part des actifs sans diplôme (%) | 20,4 | 16,6 | 19,2 |
Part des actifs diplômés du supérieur (%) | 17,8 | 36,4 | 17,7 |
Part des salariés (%) | 81,5 | 90,7 | 75,4 |
Part des actifs en CDI (%) | 72,3 | 75,9 | 65,6 |
Part des indépendants (%) | 18,5 | 5,2 | 25,6 |
Part des actifs à temps complet (%) | 94,0 | 81,5 | 93,1 |
- Source : Insee, recensement de la population 2016.
Une concentration des entreprises et des emplois autour des centres urbains
Les zones d’emploi (ZE) de Lille, Roubaix-Tourcoing et Sud-Picardie concentrent près de 13 000 établissements, soit près d’un tiers du volume régional. Ces établissements offrent 28 500 emplois en équivalent temps plein, soit près de 5 % des emplois occupés dans ces ZE.
Le secteur de la construction occupe une place importante dans l’économie d’autres zones d’emploi.
Ainsi ce secteur concentre 9 % des emplois dans celles de Lens-Hénin, 8 % pour Flandre-Lys et Compiègne (figure 2) alors que la moyenne régionale est de 6 %.
La baisse des effectifs du secteur au cours de la décennie 2006-2016 a affecté différemment les territoires. Les zones d'emplois de la Thiérache, de la Vallée de la Bresle-Vimeu et de Berck-Montreuil sont les plus touchées avec une diminution comprise entre – 24 % et – 22,7 % (figure 2). En revanche, dans les zones d’emploi de St Omer, Flandre‑Lys et Lille le nombre d’emplois dans le secteur de la construction a augmenté de 7 à 8 %.
tableauFigure 2 – Forte diminution de l’emploi dans la construction à l’ouest et à l’est de la région.Volume et évolution du nombre d’emplois dans la construction par zone d’emploi entre 2006 et 2016
identifiant | Zone d’emploi | Nombre d’emplois (temps plein) | Évolution de l’emploi (2006-2016) en % |
---|---|---|---|
0055 | Vallée de la Bresle - Vimeu | 538 | -23,5 |
0056 | Roissy - Sud Picardie | 4 537 | -3,8 |
2201 | Château-Thierry | 933 | -0,1 |
2202 | Tergnier | 689 | 4,8 |
2203 | La Thiérache | 620 | -24 |
2204 | Laon | 1 964 | -18,3 |
2205 | Saint-Quentin | 1 904 | -18,6 |
2206 | Soissons | 1 516 | -15 |
2207 | Beauvais | 4 235 | 0,7 |
2208 | Compiègne | 4 496 | -3,9 |
2209 | Abbeville | 1 093 | -3,8 |
2210 | Amiens | 6 214 | -3,9 |
2211 | Péronne | 650 | -16,9 |
3110 | Roubaix - Tourcoing | 6 933 | -16,1 |
3111 | Lille | 16 981 | 7,2 |
3112 | Dunkerque | 4 967 | -5,2 |
3113 | La Flandre - Lys | 2 516 | 7,7 |
3114 | Douai | 3 435 | -9,3 |
3115 | Valenciennes | 4 894 | -2,3 |
3116 | Cambrai | 2 689 | -13,3 |
3117 | Maubeuge | 2 509 | -9,9 |
3121 | Arras | 5 249 | -3,9 |
3122 | Lens - Hénin | 6 928 | -4,3 |
3123 | Béthune - Bruay | 4 260 | -14,8 |
3124 | Saint-Omer | 1 839 | 8,1 |
3125 | Calais | 1 969 | -6,3 |
3126 | Boulogne-sur-mer | 2 764 | -5,8 |
3127 | Berck - Montreuil | 1 537 | -22,7 |
- Source : Insee, recensement de la population 2016.
graphiqueFigure 2 – Forte diminution de l’emploi dans la construction à l’ouest et à l’est de la région.Volume et évolution du nombre d’emplois dans la construction par zone d’emploi entre 2006 et 2016
Sources
Le recensement de la population a permis d’estimer les caractéristiques démographiques et sociales des actifs du secteur de la construction.
La source Clap (Connaissance localisée de l’appareil productif) fournit des statistiques localisées au lieu de travail et a permis ici de dénombrer les effectifs salariés des établissements du secteur
La source DADS (Déclaration annuelle de données sociale) a permis d’estimer les salaires par secteur d’activité.
Définitions
Le taux d’emploi rapporte le nombre d’actifs ayant un emploi au nombre total de personnes en âge de travailler (15-64 ans).
Pour en savoir plus
« L’artisanat marque le pas dans les Hauts-de-France Insee Analyses Hauts-de-France n° 86, octobre 2018.