Insee Flash Bourgogne-Franche-ComtéAu 1ᵉʳ trimestre 2020, les premiers effets de la crise sanitaire provoquent un fort repli de l’emploi privé dont l’intérim Conjoncture Emploi Insee - Urssaf – Direccte

Insee Flash Bourgogne-Franche-Comté
No 106
Paru le :Paru le08/07/2020
Insee Flash Bourgogne-Franche-Comté No 106- Juillet 2020
Avertissement

Ce flash présente l’évolution de l’emploi en Bourgogne-Franche-Comté au cours du premier trimestre 2020. Suite à la crise sanitaire liée à l’épidémie de Covid19, la situation économique a commencé à se détériorer dès le mois de mars, et plus fortement à partir du confinement qui a démarré le 17 mars. Ainsi, l’impact de la crise sanitaire sur l’emploi est celui mesuré au 31 mars.

Fort repli de l’emploi dans le privé

Après l’embellie du quatrième trimestre 2019, l’impact de la crise sanitaire commence à se faire sentir dès le premier trimestre 2020. Ainsi, l’emploi salarié en Bourgogne-Franche-Comté perd près de 22 600 emplois entre le début et la fin dudit trimestre, soit un repli de 2,3 %. Le secteur privé est particulièrement touché avec un recul de 3 % ce trimestre, ce qui représente plus de 95 % des pertes d’emploi de la région. Le secteur public résiste mieux, en repli de seulement 0,3 % (figure 1 et figure 2).

Avec une suppression de 2 % des emplois au niveau national la baisse est légèrement moins marquée. Là aussi, le secteur privé enregistre une forte baisse de 2,5 % quand le secteur public est quasiment stable, - 0,1 %.

Figure 1Évolution de l’emploi salarié en Bourgogne-Franche-Comté

Données CVS en nombre en fin de trimestre
Évolution de l’emploi salarié en Bourgogne-Franche-Comté (Données CVS en nombre en fin de trimestre) - Lecture : au 1er trimestre 2020, les créations nettes d’emploi salarié dans la construction sont de 220 par rapport au trimestre précédent.
Emploi salarié Évolution sur 3 mois Évolution sur un an
1er trimestre 2020 4e trimestre 2019 1er trimestre 2020 entre les 1er trimestres 2019 et 2020
Agriculture 16 500 + 840 - 380 + 460
Industrie 167 900 - 630 - 960 - 2 780
dont Industrie agroalimentaire 26 200 + 80 + 40 + 180
dont Fab.matériels transport 22 300 - 190 - 190 - 870
Construction 50 400 + 240 - 290 - 20
Commerce 121 200 + 790 - 630 - 10
Services marchands hors intérim 231 700 + 900 - 3 550 - 3 130
Intérim 23 000 - 130 - 15 740 - 16 930
Services non marchands 336 300 + 660 - 1 000 - 150
Ensemble 947 100 + 2 680 - 22 550 - 22 570
dont Privé 708 500 + 2 380 - 21 720 - 22 590
dont Public 238 600 + 300 - 820 + 20
  • Note : les données du dernier trimestre affiché sont provisoires. Le nombre d'emplois étant arrondi, le total des emplois n’est pas forcément égal à la somme des emplois des différents secteurs. Pour l’agriculture, les données de la MSA sont disponibles avec retard : l’Insee réalise une estimation sur les trimestres manquants récentes.
  • Lecture : au 1er trimestre 2020, les créations nettes d’emploi salarié dans la construction sont de 220 par rapport au trimestre précédent.
  • Source : Insee, estimations d’emploi ; estimations trimestrielles Acoss-Urssaf, Dares, Insee

Figure 2Évolution de l’emploi salarié dans les principaux secteurs

Données CVS en fin de trimestre du niveau d’emploi (nombre) et des évolutions (%)
Évolution de l’emploi salarié dans les principaux secteurs (Données CVS en fin de trimestre du niveau d’emploi (nombre) et des évolutions (%))
Secteur Emploi salarié Évolution sur 3 mois Évolution sur un an
1er trimestre 2020 4e trimestre 2019 1er trimestre 2020 entre les 1er trimestres 2019 et 2020
Agriculture 16 500 + 5,2 - 2,2 + 2,9
Industrie 167 900 - 0,4 - 0,6 - 1,6
Industries extract, énergie, eau, Déchets, cokéfaction et raffinage 11 800 - 0,6 + 0,0 - 1,4
Industrie agro-alimentaire 26 200 + 0,3 + 0,2 + 0,7
Biens d’équipement 22 300 - 0,6 - 1,7 - 3,2
Matériels de transport 22 300 - 0,8 - 0,9 - 3,8
Autres secteurs industriels 85 200 - 0,4 - 0,5 - 1,4
Construction 50 400 + 0,5 - 0,6 - 0,0
Commerce 121 200 + 0,7 - 0,5 - 0,0
Services marchands hors intérim 231 700 + 0,4 - 1,5 - 1,3
Transport 52 200 + 0,0 - 0,7 - 0,8
Hébergement-restauration 31 700 + 1,7 - 3,7 - 1,3
Information-communication 8 600 + 0,2 - 0,9 - 0,9
Services financiers 21 700 - 0,5 - 0,6 - 2,0
Services immobiliers 7 000 + 0,0 - 1,1 - 1,4
Services aux entreprises 68 900 + 0,5 - 0,5 + 0,1
Services aux ménages 41 600 + 0,2 - 3,1 - 4,1
Intérim 23 000 - 0,3 - 40,6 - 42,4
Services non marchands 336 300 + 0,2 - 0,3 - 0,0
Ensemble 947 100 + 0,3 - 2,3 - 2,3
dont privé 708 500 + 0,3 - 3,0 - 3,1
dont public 238 600 + 0,1 - 0,3 + 0,0
  • Note : les données du dernier trimestre affiché sont provisoires. Pour l’agriculture, les données de la MSA sont disponibles avec au moins deux trimestres de retard : l’Insee réalise une estimation sur ces derniers trimestres, en prolongeant les tendances récentes.
  • Source : Insee, estimations d’emploi ; estimations trimestrielles Acoss-Urssaf, Dares, Insee

Effondrement de l’intérim

Première victime de la crise, l’intérim s’effondre et perd plus de 40 % de ses effectifs ce trimestre, soit plus de 15 700 emplois en moins. C’est l’effet de l’interruption des contrats par les entreprises clientes des sociétés d’intérim au lendemain des annonces de confinement. Dans les autres secteurs, la possibilité de mettre les salariés en chômage partiel a atténué les effets de la crise.

Cependant, l’industrie accentue sa baisse continue et perd 1 000 emplois soit - 0,6 %. Dans les autres secteurs, la tendance s’inverse par rapport au trimestre précédent. Le nombre d’emplois dans les services marchands hors intérim, secteur le plus employeur de la région, se replie de 1,5 % perdant ainsi 3 600 emplois. Dans la construction, la baisse est de 0,6 % et de 0,5 % dans le commerce. Les services non marchands sont moins touchés avec une perte de 0,3 %.

Au niveau national, la tendance est aussi à la baisse dans tous les secteurs ce trimestre.

Baisse dans pratiquement tous les secteurs, croissance dans l’industrie agro-alimentaire

Les pertes d’emplois concernent tous les secteurs à l’exception de l’industrie agroalimentaire où l’emploi reste en légère progression de 0,2 % ce trimestre.

Après une année 2019 favorable, l’hébergement-restauration subit, à l’instar de l’intérim, les premiers effets de la crise et le nombre d’emplois se contracte de 3,7 % ce trimestre. Le secteur des services aux ménages suit la même tendance, - 3,1 %, avec une contraction plus importante sur un an, - 4,1 %.

Sur un an, seuls l’agriculture, l’agroalimentaire et les services aux entreprises gagnent des emplois. La construction et le commerce, quant à eux, parviennent à stabiliser leurs effectifs.

Des pertes d’emplois dans toute la région

L’année 2020 commence, pour l’ensemble des départements, par des pertes d’emplois (figure 3).

Avec une baisse de 3,2 %, l’emploi accuse le plus fort repli dans le Territoire de Belfort, pénalisé par la perte de près de 60 % des emplois intérimaires alors que le commerce a bien résisté. Dans le département du Doubs, 5 200 emplois sont supprimés, ce qui en fait le département le plus touché de la région. La Côte-d'Or est le département qui résiste le mieux avec un décrochage de 1,6 % des effectifs salariés. Par ailleurs, seul le secteur de la construction en Côte-d’Or et dans la Nièvre affiche des gains d’emploi de respectivement + 0,1 % et + 0,2 %.

Figure 3Évolution de l’emploi salarié par département et secteur

Données CVS en fin de trimestre du niveau d’emploi (nombre) et des évolutions (%)
Évolution de l’emploi salarié par département et secteur (Données CVS en fin de trimestre du niveau d’emploi (nombre) et des évolutions (%))
Emploi salarié Évolution sur 3 mois (1er trimestre 2020)
1er trimestre 2020 Agriculture Industrie Construction Commerce Interim Services marchands Hors intérim Services non marchands Ensemble
Côte-d’Or 211 800 - 0,7 - 0,1 + 0,1 - 0,7 - 37,9 - 1,1 - 0,2 - 1,6
Doubs 190 400 + 3,2 - 0,4 - 0,4 - 0,4 - 41,5 - 1,3 - 0,2 - 2,7
Jura 83 700 - 5,4 - 1,5 - 0,4 - 0,4 - 41,9 - 1,1 - 0,4 - 2,3
Nièvre 64 700 - 1,8 - 1,3 + 0,2 - 1,0 - 42,4 - 1,3 - 0,4 - 2,2
Haute-Saône 64 300 - 3,7 - 0,1 - 0,2 - 0,9 - 44,5 - 1,0 - 0,9 - 2,8
Saône-et-Loire 178 200 - 4,4 - 0,3 - 0,7 - 0,4 - 39,0 - 1,9 - 0,5 - 2,4
Yonne 105 500 - 2,2 - 0,4 - 2,8 - 0,4 - 32,7 - 2,8 + 0,0 - 2,3
Territoire de Belfort 48 600 - 0,9 - 2,0 - 0,9 + 0,4 - 59,1 - 1,9 - 0,2 - 3,2
Bourgogne-Franche-Comté 947 100 - 2,2 - 0,6 - 0,6 - 0,5 - 40,6 - 1,5 - 0,3 - 2,3
  • Note : les données du dernier trimestre affiché sont provisoires. Le nombre d'emplois étant arrondi, le total des emplois n’est pas forcément égal à la somme des emplois des différents secteurs. Pour l’agriculture, les données de la MSA sont disponibles avec retard : l’Insee réalise une estimation sur les trimestres manquants. récentes.
  • Source : Insee, estimations d’emploi ; estimations trimestrielles Acoss-Urssaf, Dares, Insee

Encadré - Baisse historique de l’emploi intérimaire

Au plus fort de la crise économique de 2008-2009, les effectifs intérimaires de la région s’étaient repliés de 24 % au 4e trimestre 2008. Au 1er trimestre 2020, l’emploi comptabilisé dans les entreprises de travail temporaire de la région enregistre une baisse historique de 40,6 %.

Dans la région, les effectifs intérimaires diminuent dans tous les secteurs d’activité. Le tiers de cette baisse se concentre dans la fabrication d’autres produits industriels, avec environ 5 450 intérimaires en moins, en particulier dans la métallurgie, la fabrication de produits métalliques et la fabrication de produits en caoutchouc et en plastique. Le repli des effectifs intérimaires dans la construction, environ 3 040 intérimaires en moins, pèse également fortement.

Pour comprendre

Cet Insee Flash Conjoncture emploi est publié en partenariat avec les Urssaf et la Direccte qui co-produisent avec l’Insee les estimations trimestrielles d’emploi salarié. Celles-ci sont établies par l’Insee, en appliquant au socle annuel d’emploi construit à partir du dispositif Estel les évolutions trimestrielles issues de plusieurs sources mobilisées par l'Acoss (qui pilote au niveau national les Urssaf), la Dares (service statistique du Ministère du Travail) et l'Insee.

Jusqu’au quatrième trimestre 2017, les estimations trimestrielles d’emploi par région et département portaient seulement sur les salariés du secteur marchand hors agriculture et activité des particuliers employeurs. Depuis le premier trimestre 2018, le champ est étendu à l’ensemble de l’emploi salarié : sont donc ajoutés les salariés de la fonction publique, de l’agriculture et de l’ensemble des particuliers employeurs.

Les données de cette publication prennent comme unité statistique le nombre d’emplois et le « privé » comprend l’agriculture et l’activité des particuliers employeurs. Les intérimaires sont comptabilisés au lieu et dans le secteur (services marchands) des agences d’intérim quels que soient le secteur et le lieu dans lequel ils effectuent leur mission. D’autres données sont disponibles en région en nombre de postes et sur un champ « privé » différent.