Une croissance démographique au ralenti en Normandie entre 2012 et 2017
Au 1er janvier 2017, la population normande atteint 3 330 478 habitants. Entre 2012 et 2017, elle n’a augmenté que de 0,05 % par an (+ 1 500 habitants/an) alors que la croissance nationale atteint + 0,4 % par an. La croissance démographique ralentit plus nettement en Normandie qu’en France. L’excédent naturel régional porte cette timide croissance, même s’il recule nettement, tandis que le déficit migratoire s’accentue. Le ralentissement touche tous les départements normands. La population croît moins vite qu’auparavant dans l’Eure et le Calvados, elle se stabilise en Seine-Maritime et décroît dans la Manche et l’Orne. Globalement, la croissance normande n’est portée que par les communes oscillant entre 250 et 3 500 habitants, tandis que les communes de plus grande taille perdent, le plus souvent, des habitants.
- En Seine-Maritime, la population n’augmente quasiment plus
- Le Calvados conserve une faible croissance
- L’Eure, modeste leader de la croissance démographique en Normandie
- La population de la Manche n’augmente plus
- Dans l’Orne, la déprise démographique s’accélère
- Encadré : Les communes entre 250 et 3 500 habitants se développent
Au 1er janvier 2017, la population normande atteint 3 330 478 habitants. La Normandie se classe au 9ᵉ rang des 13 régions métropolitaines. Globalement, la croissance démographique ralentit en France et plus particulièrement en Normandie. En effet, la population régionale ne progresse que de 0,05 % par an entre 2012 et 2017 (+ 1 500 habitants/an) contre + 0,27 % entre 2007 et 2012 (+ 8 900 habitants/an). La Normandie, au même titre que le Grand Est et la Bourgogne-Franche-Comté, fait partie des régions les moins dynamiques de France métropolitaine en termes de croissance démographique (figure 1).
La relative stabilité de la démographie normande résulte de deux facteurs opposés. D’un côté, le solde naturel (écart entre les naissances et les décès) reste positif et de l’autre, le solde migratoire apparent (écart entre les entrées et les sorties du territoire) de la région s’aggrave. Le solde naturel est donc le seul moteur de la croissance régionale. Il permet à la population normande de croître d’environ 5 500 habitants par an entre 2012 et 2017. Cependant, l’effet de cet excédent naturel est en recul : + 0,16 % par an entre 2012 et 2017, contre + 0,31 % par an entre 2007 et 2012. À l’opposé, le déficit migratoire a triplé au cours de la dernière période, passant de 1 300 habitants par an entre 2007 et 2012 à 3 900 habitants entre 2012 et 2017. Il reste cependant modeste : - 0,12 % par an entre 2012 et 2017.
tableauFigure 1 – Faible dynamisme en Normandie comme dans l’est de la FranceÉvolution annuelle moyenne de la population par région entre 2012 et 2017 (en %)
Population 2007 | Population 2012 | Population 2017 | Évolution annuelle moyenne (en %) | Évolution annuelle moyenne (en nombre) | |||
---|---|---|---|---|---|---|---|
2012-2017 | 2007-2012 | 2012-2017 | 2007-2012 | ||||
Île-de-France | 11 598 866 | 11 898 502 | 12 174 880 | 0,5 | 0,5 | 55 276 | 59 927 |
Centre-Val de Loire | 2 526 919 | 2 563 586 | 2 576 252 | 0,1 | 0,3 | 2 533 | 7 333 |
Bourgogne-Franche-Comté | 2 792 562 | 2 816 814 | 2 811 423 | 0,0 | 0,2 | -1 078 | 4 850 |
Normandie | 3 278 145 | 3 322 756 | 3 330 478 | 0,0 | 0,3 | 1 544 | 8 922 |
Hauts-de-France | 5 921 960 | 5 973 053 | 6 003 815 | 0,1 | 0,2 | 6 152 | 10 219 |
Grand Est | 5 506 686 | 5 549 000 | 5 549 586 | 0,0 | 0,2 | 117 | 8 463 |
Pays de la Loire | 3 482 594 | 3 632 614 | 3 757 600 | 0,7 | 0,8 | 24 997 | 30 004 |
Bretagne | 3 120 288 | 3 237 097 | 3 318 904 | 0,5 | 0,7 | 16 361 | 23 362 |
Nouvelle-Aquitaine | 5 627 671 | 5 808 594 | 5 956 978 | 0,5 | 0,6 | 29 677 | 36 185 |
Occitanie | 5 371 117 | 5 626 858 | 5 845 102 | 0,8 | 0,9 | 43 649 | 51 148 |
Auvergne-Rhône-Alpes | 7 405 206 | 7 695 264 | 7 948 287 | 0,6 | 0,8 | 50 605 | 58 012 |
Provence-Alpes-Côte d'Azur | 4 864 015 | 4 935 576 | 5 030 890 | 0,4 | 0,3 | 19 063 | 14 312 |
Corse | 299 209 | 316 257 | 334 938 | 1,2 | 1,1 | 3 736 | 3 410 |
France métropolitaine | 61 795 238 | 63 375 971 | 64 639 133 | 0,4 | 0,5 | 252 632 | 316 147 |
- Champ : France métropolitaine, limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2019
- Sources : Insee, Recensements de la population 2012 et 2017, État civil
graphiqueFigure 1 – Faible dynamisme en Normandie comme dans l’est de la FranceÉvolution annuelle moyenne de la population par région entre 2012 et 2017 (en %)

- Champ : France métropolitaine, limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2019
- Sources : Insee, Recensements de la population 2012 et 2017, État civil
À l’image de la région, tous les départements normands subissent un ralentissement de leur croissance, voire une accélération de leur recul démographique (figure 2). Cependant, l’intensité de ce phénomène diffère d’un département à l’autre.
tableauFigure 2 – Une croissance démographique atone en NormandieÉvolution annuelle moyenne de la population par département entre 2007 et 2012 et entre 2012 et 2017
Nombre de communes | Population 2017 | Évolution annuelle moyenne (en %) | Évolution annuelle moyenne (en nombre) | |||
---|---|---|---|---|---|---|
2012-2017 | 2007-2012 | 2012-2017 | 2007-2012 | |||
Calvados | 527 | 694 002 | +0,2 | +0,4 | 1 340 | 2 832 |
Eure | 585 | 601 843 | +0,3 | +0,7 | 2 045 | 3 902 |
Manche | 446 | 496 883 | -0,1 | +0,2 | -601 | 843 |
Orne | 385 | 283 372 | -0,5 | -0,2 | -1 329 | -519 |
Seine-Maritime | 708 | 1 254 378 | 0,0 | +0,1 | 89 | 1 864 |
Normandie | 2 651 | 3 330 478 | 0,0 | +0,3 | 1 544 | 8 922 |
France métropolitaine | 34 841 | 64 639 133 | +0,4 | +0,5 | 252 632 | 316 147 |
- Sources : Insee, Recensements de la population 2007, 2012 et 2017, État civil
En Seine-Maritime, la population n’augmente quasiment plus
La population seinomarine s’établit à 1 254 378 habitants en 2017 soit à peine plus qu’en 2012 (+ 90 habitants par an ; figure 2). La Seine-Maritime se situe au 16e rang des 96 départements de France métropolitaine. Département le plus peuplé de la région, il concentre près de 38 % des résidents normands. Après une faible croissance entre 2007 et 2012 (+ 0,1 % par an), la population n’a quasiment pas augmenté entre 2012 et 2017. Cette stagnation résulte de l’équilibre entre l’excédent naturel (+ 0,3 %) et le déficit migratoire (- 0,3 % ; figure 3). Le ralentissement de la croissance provient uniquement d’une diminution de l’excédent naturel (+ 0,4 % entre 2007 et 2012), le solde migratoire étant stable.
tableauFigure 3 – Le déficit migratoire plombe la croissance démographique normandeContribution des soldes naturels et migratoires à l’évolution de la population entre 2012 et 2017
Taux d'évolution annuel moyen 2012-2017 (en %) | Contribution du solde naturel (en %) | Contribution du solde migratoire (en %) | Évolution annuelle moyenne 2012-2017 (en nombre) | Contribution du solde naturel (en nombre) | Contribution du solde migratoire (en nombre) | |
---|---|---|---|---|---|---|
Calvados | +0,2 | +0,1 | +0,1 | 1 340 | 930 | 410 |
Eure | +0,3 | +0,3 | +0,0 | 2 045 | 1 985 | 60 |
Manche | -0,1 | -0,1 | -0,0 | -601 | -586 | -15 |
Orne | -0,5 | -0,2 | -0,3 | -1 329 | -544 | -784 |
Seine-Maritime | +0,0 | +0,3 | -0,3 | 89 | 3 676 | -3 586 |
Normandie | +0,0 | +0,2 | -0,1 | 1 544 | 5 461 | -3 916 |
France métropolitaine | +0,4 | +0,3 | +0,1 | 252 632 | 206 341 | 46 291 |
- Note : les taux de variation sont arrondis au plus près de leurs valeurs réelles. La somme des taux dus aux soldes naturel et migratoire peut être de fait légèrement différente du taux de variation de la population.
- Champ : France métropolitaine, limites territoriales communales en vigueur au 1er janvier 2019
- Sources : Insee, Recensements de la population 2012 et 2017, État civil
graphiqueFigure 3 – Le déficit migratoire plombe la croissance démographique normandeContribution des soldes naturels et migratoires à l’évolution de la population entre 2012 et 2017

- Note : les taux de variation sont arrondis au plus près de leurs valeurs réelles. La somme des taux dus aux soldes naturel et migratoire peut être de fait légèrement différente du taux de variation de la population.
- Champ : France métropolitaine, limites territoriales communales en vigueur au 1er janvier 2019
- Sources : Insee, Recensements de la population 2012 et 2017, État civil
Avec Le Havre et Rouen, le département possède les deux communes les plus peuplées de la région. Si dans ces deux villes, la population recule à un rythme similaire entre 2012 et 2017 (- 0,3 % par an en moyenne ; figure 5), elles connaissent des inflexions démographiques opposées. En effet, à Rouen, la population baisse depuis peu en raison d’un déficit migratoire qui s’est sensiblement creusé. À l’inverse, au Havre, le déclin démographique constaté depuis plusieurs années ralentit nettement, grâce à un solde migratoire bien moins déficitaire. Plus généralement, la déprise démographique affecte particulièrement les territoires à l’est du département, certaines zones du littoral ainsi qu’un nombre important de communes de l’agglomération rouennaise, souvent au sud (figure 4). Dans ces territoires, les communes importantes les plus touchées sont Aumale (- 2,3 % par an), Petit-Couronne (- 1,5 %), Elbeuf (- 1,4 %), Cléon (- 1,2 %), Eu (- 1,1 %), Dieppe et Mont-Saint-Aignan (- 1,0 %), Canteleu (- 0,8 %). La population est en revanche très dynamique dans les communes des zones périurbaines au nord et à l’est de Rouen. C’est le cas dans les communes d’Isneauville (+ 4,2 % par an), de Boos (+ 2,7 %) et de Bois-Guillaume (+ 1,4 %). De nombreuses communes rurales sont également en croissance significative, notamment certaines de petite taille avec des taux de croissance qui peuvent dépasser 5 % par an (Croixdalle, Malleville-les-Grès, Brametot, Cideville, etc.).
graphiqueFigure 4 – Les grandes villes normandes en déclin démographiqueÉvolution annuelle moyenne de la population communale entre 2012 et 2017

- Champ : limites territoriales communales en vigueur au 1er janvier 2019
- Sources : Insee, Recensements de la population 2012 et 2017, État civil
tableauFigure 5 – La population baisse dans presque toutes les communes de plus de 15 000 habitantsÉvolution de la population des communes de plus de 15 000 habitants entre 2007 et 2012 et entre 2012 et 2017
Commune (département) | Population 2017 | Évolution annuelle moyenne (en %) | Évolution annuelle moyenne (en nombre) | ||
---|---|---|---|---|---|
2012-2017 | 2007-2012 | 2012-2017 | 2007-2012 | ||
Le Havre (76) | 170 147 | -0,3 | -0,7 | -599 | -1 322 |
Rouen (76) | 110 145 | -0,3 | +0,5 | -282 | +598 |
Caen (14) | 105 354 | -0,6 | -0,2 | -602 | -253 |
Cherbourg-en-Cotentin (50) | 79 200 | -0,5 | -1,0 | -381 | -809 |
Évreux (27) | 47 733 | -0,8 | -0,7 | -380 | -370 |
Dieppe (76) | 29 080 | -1,0 | -1,7 | -310 | -549 |
Sotteville-lès-Rouen (76) | 28 965 | +0,2 | -1,2 | +69 | -354 |
Saint-Étienne-du-Rouvray (76) | 28 641 | 0,0 | +0,7 | +5 | +200 |
Alençon (61) | 25 848 | -0,3 | -1,2 | -91 | -327 |
Le Grand-Quevilly (76) | 25 698 | +0,9 | -1,3 | +227 | -320 |
Vernon (27) | 23 872 | -0,2 | -0,4 | -48 | -97 |
Hérouville-Saint-Clair (14) | 22 954 | +1,4 | -1,1 | +309 | -236 |
Le Petit-Quevilly (76) | 21 995 | -0,1 | +0,1 | -19 | +24 |
Lisieux (14) | 20 318 | -0,8 | -1,4 | -170 | -306 |
Saint-Lô (50) | 19 116 | +0,2 | -0,4 | +37 | -78 |
Mont-Saint-Aignan (76) | 18 850 | -1,0 | -0,4 | -190 | -82 |
Louviers (27) | 18 648 | +0,7 | -0,2 | +135 | -29 |
Fécamp (76) | 18 641 | -0,7 | +0,1 | -124 | +19 |
Vire Normandie (14) | 17 178 | -0,8 | -0,7 | -141 | -136 |
Elbeuf (76) | 16 166 | -1,4 | +0,4 | -230 | +68 |
Montivilliers (76) | 15 612 | -0,8 | 0,0 | -126 | 0 |
- Champ : limites territoriales communales en vigueur au 1er janvier 2019
- Sources : Insee, Recensements de la population 2007, 2012 et 2017, État civil
Le Calvados conserve une faible croissance
Avec 694 002 habitants, le Calvados demeure le second département le plus peuplé de Normandie et se place au 33e rang au plan national. Depuis 2012, il gagne 1 340 habitants par an soit une hausse moyenne annuelle de 0,2 %. Le Calvados se distingue par sa relative attractivité avec un solde migratoire positif de 400 habitants par an (+ 0,1 % par an). S’y ajoute un léger excédent naturel (+ 0,1 %). Le département n’échappe cependant pas au ralentissement démographique régional puisque son taux de croissance annuel moyen a été divisé par deux par rapport à la période précédente (+ 0,4 % entre 2007 et 2012). Ce fléchissement résulte exclusivement de l’appauvrissement de l’excédent naturel (+ 0,3 % par an entre 2007 et 2012).
À Caen, 3e ville de Normandie par la taille, le recul démographique s’accentue (- 0,6 % par an entre 2012 et 2017), en raison d’un déficit migratoire aggravé. En revanche, la plupart des communes en forte croissance se situe aux alentours du chef-lieu de département, voire plus à l’ouest autour de Bayeux. Les évolutions les plus notables concernent les communes de Biéville-Beuville (+ 5,9 % par an), Colombelles (+ 3,7 %), Saint-Vigor-le-Grand (+ 3,2 %) et Hérouville-Saint-Clair (+ 1,4 %). À l’inverse, la population baisse dans beaucoup de communes du sud et de l’est du département, ainsi que sur la Côte Fleurie et dans le Bessin. Dans ces territoires, les principales communes impactées sont Grandcamp-Maisy (- 2,4 % par an), Condé-en-Normandie (- 1,8 %), Honfleur (- 1,3 %) et Lisieux (- 0,8 %).
L’Eure, modeste leader de la croissance démographique en Normandie
Entre 2012 et 2017, la population du département de l’Eure a progressé d’environ 2 000 habitants par an, soit une hausse annuelle de 0,3 %. Il s’agit de la plus forte croissance des cinq départements normands même si elle reste plus faible qu’en France métropolitaine. Comme dans les autres départements normands, cette croissance s’essouffle (+ 0,7 % par an entre 2007 et 2012). Elle permet cependant à l’Eure d’atteindre une population de 601 843 habitants en 2017. C’est le 3e département le plus peuplé sur le plan régional et le 41e sur le plan national. L’essor de la population ne tient qu’à l’excédent naturel (+ 0,3 %) alors que sur le plan migratoire la contribution devient quasi nulle.
Comme les autres grandes villes de la région, Évreux, 5e ville de la région, continue de perdre des habitants (- 0,8 % par an entre 2012 et 2017), à cause d’un déficit migratoire toujours élevé. La déprise démographique concerne le sud-ouest du département ainsi que quelques communes situées entre Gaillon et Vernon, y compris celles-ci (respectivement - 0,7 % et - 0,2 %). La population décline notamment dans les communes de Fontaine-l’Abbé (- 1,9 % par an), Saint-Marcel (- 0,9 %) et Bernay (- 0,6 %). C’est aussi le cas à Pont-Audemer (- 0,8 %), à contre-courant des communes alentour. La plupart des communes en croissance démographique se situe sur une large bande allant du nord-ouest jusqu’au sud-est du département. Parmi elles, Bourg-Achard se distingue (+ 5,2 %), ainsi qu’Angerville-la-Campagne (+ 4,8 %) et Épaignes (+ 2,4 %). La petite commune de Moisville au sud d’Évreux est celle dont la progression est la plus forte de la région (+ 7,6 %).
La population de la Manche n’augmente plus
Avec 496 883 habitants en 2017, la Manche, 4e département de la région, se positionne au 52e rang au niveau national. Alors que le département gagnait encore des habitants entre 2007 et 2012 (+ 0,2 % par an), cette croissance démographique s’est enrayée sur les dernières années (légère baisse de 0,1 % par an). Cet effritement provient d’un solde naturel déficitaire (- 0,1 % par an entre 2012 et 2017), la balance migratoire étant désormais tout juste équilibrée.
Pour la 4e ville régionale, Cherbourg-en-Cotentin, le recul démographique se poursuit à un rythme atténué (- 0,5 % par an entre 2012 et 2017 contre - 1,0 % entre 2007 et 2012) grâce à un déficit migratoire moins conséquent. À Saint-Lô, le chef-lieu du département, la tendance s’inverse et devient légèrement positive (+ 0,2 % entre 2012 et 2017 contre - 0,4 % entre 2007 et 2012), cela grâce à un solde migratoire devenu positif (+ 0,3 % par an entre 2012 et 2017 contre - 0,4 % entre 2007 et 2012). À l’échelle départementale, une grande partie des communes littorales, notamment dans la « pointe » est du Cotentin, sont en déprise démographique ainsi que des communes du sud-est de la Manche. Les baisses les plus marquantes concernent Réville (- 2,4 % par an), Mortain-Bocage (- 1,5 %), Coutances (- 1,4 %) ou encore Granville (- 0,7 %). A contrario, les croissances les plus significatives s’observent dans la périphérie de Cherbourg-en-Cotentin et de Saint-Lô, de même qu’entre Avranches et Coutances. Parmi elles, se détachent Tollevast (+ 4,2 % par an), Saint-Georges-Montcocq (+ 2,1 %) et Bréhal (+ 2,1 %).
Dans l’Orne, la déprise démographique s’accélère
Département normand le moins peuplé avec 283 372 habitants en 2017, l’Orne se situe au 73e rang des départements métropolitains. L’affaissement de sa population s’accentue sur la période récente : de - 0,2 % par an entre 2007 et 2012, le rythme atteint - 0,5 % par an entre 2012 et 2017, soit un recul de 1 330 habitants par an. Le département pâtit d’un déficit migratoire important et qui s’intensifie (- 0,3 % par an sur 2012-2017 et - 0,2 % sur 2007-2012) et d’un solde naturel négatif (- 0,2 % par an entre 2012 et 2017, nul entre 2007 et 2012). Ce contexte défavorable touche la majeure partie du territoire : six communes sur dix comptent moins d’habitants en 2017 qu’en 2012. À l’opposé, dans les autres départements normands, plus de la moitié des communes sont en croissance démographique.
À Alençon, l’amoindrissement du déficit migratoire permet à la population de baisser moins fortement qu’avant : - 0,3 % par an entre 2012 et 2017 contre - 1,2 % sur 2007-2012. Flers suit la même tendance (- 0,3 % contre - 1,1 %). À Argentan, la baisse se poursuit au même rythme qu’au cours de la période précédente (- 0,6 % par an). Les territoires les plus durement touchés se trouvent au sud-ouest du département, à proximité du Calvados et de l’Eure et dans le pays du Perche. Les exemples les plus notables sont ceux de La Ferté-Macé (- 2,2 % par an), Vimoutiers (- 1,9 %), Domfront en Poiraie (- 1,5 %) et Mortagne-au-Perche (- 1,2 %). À l’inverse, certaines communes aux alentours d’Alençon ou dans l’est du département gagnent des habitants, à l’instar de Valframbert (+ 2,9 % par an), Condé-sur-Sarthe (+ 2,1 %) ou plus modestement L’Aigle (+ 0,4 %).
Graphique interactif : choisir la série et cliquer sur le département pour des résultats détaillés
tableauPopulation au 1ᵉʳ janvier 2017
Population en 2017 | Population en 2012 | Évolution annuelle moyenne (en %) | ||
---|---|---|---|---|
2012-2017 | 2007-2012 | |||
Normandie | 3 330 478 | 3 322 756 | +0.1 | +0.3 |
France Métropolitaine | 64 639 133 | 63 375 971 | +0.4 | +0.5 |
Départements | ||||
Calvados | 694 002 | 687 304 | +0.2 | +0.4 |
Eure | 601 843 | 591 616 | +0.3 | +0.7 |
Manche | 496 883 | 499 890 | -0.1 | +0.2 |
Orne | 283 372 | 290 015 | -0.5 | -0.2 |
Seine-Maritime | 1 254 378 | 1 253 931 | +0.0 | +0.1 |
Principales unités urbaines de la région | ||||
Rouen | 467 575 | 466 512 | +0.1 | +0.1 |
Le Havre | 235 218 | 238 421 | -0.3 | -0.5 |
Caen | 199 834 | 198 082 | +0.2 | -0.1 |
Cherbourg-en-Cotentin | 81 989 | 83 561 | -0.4 | -0.9 |
Évreux | 59 052 | 60 309 | -0.4 | -0.4 |
Louviers | 44 342 | 43 784 | +0.2 | -0.1 |
Alençon | 37 363 | 37 507 | -0.1 | -0.7 |
Dieppe | 36 182 | 37 863 | -0.9 | -1.3 |
Dives-sur-Mer | 34 105 | 35 450 | -0.8 | -0.0 |
Vernon | 31 736 | 32 249 | -0.3 | -0.5 |
Principales communes | ||||
Le Havre | 170 147 | 173 142 | -0.3 | -0.8 |
Rouen | 110 145 | 111 557 | -0.2 | +0.5 |
Caen | 105 354 | 108 365 | -0.6 | -0.2 |
Cherbourg-en-Cotentin | 79 200 | 81 103 | -0.5 | -1.0 |
Évreux | 47 733 | 49 634 | -0.8 | -0.7 |
Dieppe | 29 080 | 30 632 | -1.0 | -1.7 |
Sotteville-lès-Rouen | 28 965 | 28 622 | +0.2 | -1.2 |
Saint-Étienne-du-Rouvray | 28 641 | 28 616 | +0.0 | +0.7 |
Alençon | 25 848 | 26 305 | -0.3 | -1.2 |
Le Grand-Quevilly | 25 698 | 24 563 | +0.9 | -1.2 |
- Champ : limites territoriales communales en vigueur au 1ᵉʳ janvier 2019
- Sources : Insee, recensements de la population de 2007, 2012 et 2017
graphiquePopulation au 1ᵉʳ janvier 2017

Encadré : Les communes entre 250 et 3 500 habitants se développent
Les communes ayant entre 250 et 3 500 habitants sont les plus dynamiques sur la période 2012-2017. Elles représentent près de 44 % de la population normande et se développent à un rythme de + 0,35 % en moyenne. À l’inverse, les communes de plus grande taille sont plutôt en repli démographique, en particulier les communes de plus de 10 000 habitants (- 0,3 %). Parmi ces dernières, deux sur trois ont perdu des habitants entre 2012 et 2017. À l’échelle métropolitaine, seules les communes de moins de 250 habitants sont en déclin (- 0,1 %), les villes de plus de 10 000 habitants restant assez dynamiques (+ 0,4 %).
tableauFigure 6 – Une croissance en berne dans les villes de plus de 10 000 habitantsÉvolution de la population par tranche de taille de communes entre 2007 et 2012 et entre 2012 et 2017
Taille des communes (en nombre d’habitants) | Nombre de communes | Population 2017 | Part dans la population régionale (en %) | Évolution annuelle moyenne 2012-2017 (en %) |
---|---|---|---|---|
Moins de 250 | 742 | 117 137 | 3,5 | -0,1 |
250 à 499 | 694 | 252 652 | 7,6 | +0,3 |
500 à 999 | 595 | 413 268 | 12,4 | +0,3 |
1 000 à 3 499 | 463 | 795 057 | 23,9 | +0,4 |
3 500 à 4 999 | 63 | 261 851 | 7,9 | -0,1 |
5 000 à 9 999 | 51 | 366 771 | 11,0 | -0,0 |
10 000 ou plus | 43 | 1 123 742 | 33,7 | -0,3 |
- Sources : Insee, Recensements de la population 2012 et 2017, État civil
Pour comprendre
Cette étude est fondée sur les populations communales, dites « populations municipales légales », issues des recensements de la population réalisés par l’Insee, en partenariat avec les communes, en date de référence au 1ᵉʳ janvier des années 2017, 2012 et 2007.
Afin d'améliorer la prise en compte de la multirésidence, notamment pour les enfants en résidence partagée, le questionnaire du recensement de la population a évolué en 2018. La croissance de population mesurée entre 2007 et 2017 est ainsi affectée d’un très léger effet questionnaire, qui est négligeable sur cette période [Insee, note technique 2019].
Les données de population au 1ᵉʳ janvier 2017 dans les limites territoriales des communes existant au 1ᵉʳ janvier 2019 seront officielles dès leur authentification par décret. Ces populations officielles entrent en vigueur au 1ᵉʳ janvier 2020.
Les statistiques de l’état civil sur les naissances et les décès sont issues d’une exploitation des informations transmises par les mairies à l’Insee.
Définitions
Solde migratoire apparent : différence entre le nombre de personnes entrées sur un territoire donné et le nombre de personnes qui en sont sorties, au cours de la période considérée. Il est obtenu par différence entre la variation totale de la population au cours de la période considérée et le solde naturel.
Solde naturel : différence entre le nombre de naissances et le nombre de décès enregistrés au cours d'une période.
Pour en savoir plus
Maillard M. et Roger P., « Bilan démographique 2018 : la population normande diminue », Insee Analyses Normandie n°64, septembre 2019
Granier C., Lacroix S., Leroux S., Ziembinski N., « Présentation de l’évolution de la population de chaque département normand », Insee Flash Normandie n° 77, 78, 79, 80 et 81, décembre 2018