Davantage de personnes vivent dans un ménage médian dans les régions de l’Ouest

En 2015, en France métropolitaine, en Martinique et à La Réunion, 5 millions de ménages ont un niveau de vie proche de plus ou moins 10 % de la valeur médiane de la population (soit entre 18 400 euros et 22 500 euros par unité de consommation et par an). Ces ménages, appelés « ménages médians », représentent 11,6 millions d’habitants, soit 18,1 % de la population, ce qui témoigne d’une forte concentration des revenus au voisinage de la valeur médiane de 20 500 euros par unité de consommation et par an.

La part de personnes vivant dans un ménage médian est la plus élevée dans les régions de l’Ouest, en Centre-Val de Loire et, dans une moindre mesure, en Normandie et en Bourgogne-Franche-Comté. En particulier, cette proportion est de l’ordre de 22 % dans les Pays de La Loire et en Bretagne, soit 1,2 fois la moyenne nationale (figure 1).

Ces différences restent vraies au niveau départemental. Ainsi, les quatre départements où les personnes vivant dans un ménage médian sont les plus présentes se situent dans les Pays de la Loire (Vendée, Mayenne, Maine-et-Loire et Sarthe).

La part de la population appartenant à un ménage médian est la plus faible dans les deux départements d’outre-mer (DOM) et en Île-de-France, pour des raisons différentes. Si l’on considère l’ensemble de l’échelle des revenus, les ménages pauvres ou modestes sont surreprésentés dans les DOM, alors que ce sont les ménages plutôt aisés et aisés qui sont relativement plus nombreux en Île-de-France (figure 2).

Ainsi, trois habitants sur dix en Martinique et quatre sur dix à La Réunion appartiennent à un ménage pauvre. En revanche, alors que la proportion de franciliens pauvres est proche du niveau national, une part importante de la population d’Île-de-France fait partie des ménages aisés (18,5 % contre 10,6 % en France). Au sein de la région, les situations départementales sont contrastées. À Paris et dans les Hauts-de-Seine, les individus médians sont peu représentés alors que ceux de niveau de vie aisé y sont deux fois plus nombreux que sur l’ensemble de la région. À l’inverse, la Seine-et-Marne concentre la plus forte part de ménages médians de la région : la population est moins présente dans les catégories extrêmes de niveau de vie. En Seine-Saint-Denis, la proportion de personnes ayant un niveau de vie médian est proche de la moyenne régionale : ce département concentre une proportion deux fois plus élevée de personnes pauvres et trois fois moins élevée de personnes aisées.

Aux frontières belge, luxembourgeoise et suisse et dans certaines agglomérations du Sud de la France (Lyon, Toulouse, Nîmes, Montpellier, Aix-en-Provence, Marseille et Nice), la part de la population vivant dans un ménage médian est faible (figure 3). Près des frontières luxembourgeoise et suisse, les personnes aux niveaux de vie supérieurs sont très présentes, en lien avec le travail frontalier. À proximité de la frontière belge, la population résidente est plutôt modeste ou pauvre. Certaines agglomérations regroupent plus de personnes aisées (Aix-en-Provence et Lyon), d’autres, plus de personnes pauvres (Nîmes, Montpellier, Marseille, Nice) ou les deux (Toulouse).

Dans l’espace urbain, la proportion d’individus médians est la plus faible dans les grands pôles (figure 4), et plus particulièrement dans les villes-centres (15,0 %), où se côtoient plus qu’en moyenne nationale ménages pauvres et ménages aisés. Les grands pôles urbains sont en effet caractérisés à la fois par des niveaux de vie en moyenne plus élevés et par plus d’inégalités entre les ménages. À l’inverse, dans les couronnes des grands pôles, la proportion d’individus médians (21,2 %) dépasse le niveau national.

Dans les couples avec deux enfants, la part de personnes au revenu médian (20,8 %) est la plus importante. Cette part dépasse 26 % en Bretagne et dans les Pays de la Loire et 24 % en Centre-Val de Loire et en Normandie. En Île-de-France, les femmes seules vivent plus souvent dans des ménages médians : 16,7 % de femmes seules forment un ménage médian, contre 13,6 % des ménages franciliens.

La structure des revenus disponibles des ménages médians est proche de la structure de l’ensemble des ménages. Les ménages médians perçoivent 71,5 % de leur revenu disponible sous forme de revenus d’activité (salaires, indemnités de chômage et revenus d’activités non salariées) (figure 5). La situation est cependant contrastée selon les régions. À La Réunion et en Île-de-France, plus de 80 % des revenus disponibles des ménages médians proviennent de revenus d’activité, essentiellement en raison d’un poids plus important des salaires.

Le poids des retraites dans les revenus des ménages médians est plus élevé que pour l’ensemble des ménages (respectivement 31,2 % et 28,1 %). Les ménages médians de Bourgogne-Franche-Comté, Grand Est et Centre-Val de Loire se démarquent avec 34 % ou plus de leurs revenus issus de retraites.