Insee Analyses CorseLa population active compterait 162 000 personnes à l’horizon 2050

Stéphanie Balzer, Insee

En Corse, si les tendances récentes se poursuivent, la population active s’établirait à 162 000 personnes d’ici 2050, soit 16 500 actifs de plus qu’en 2013. Le nombre d’actifs augmenterait nettement moins vite que sur la période récente, il progresserait jusqu’à 2045 puis diminuerait légèrement. L’apport migratoire important contribuerait à la croissance de la population active. En revanche, le facteur démographique aurait un impact négatif. En effet, les générations du baby boom arrivant aux âges de départ en retraite sont plus nombreuses que les nouvelles générations entrant sur le marché du travail. La hausse des taux d’activité résultant notamment des dernières réformes de retraite pourrait, quant à elle, jouer positivement sur la croissance du nombre d’actifs, en particulier les plus âgés. La présence croissante des seniors en activité entraînerait un vieillissement prononcé de la population active régionale. À l’horizon 2050, le marché du travail insulaire compterait un jeune actif pour trois seniors. Se posera alors la question de la transmission des savoirs dans la région.

Stéphanie Balzer, Insee
Insee Analyses Corse No 21- Septembre 2018

16 500 actifs supplémentaires

La population active est un élément important du fonctionnement du marché du travail régional. En effet, dans une île plus qu’ailleurs, la force de travail disponible se résume largement à la population active résidente. Les personnes habitant dans la région peuvent difficilement occuper un emploi à l’extérieur du territoire compte tenu des temps et coûts de transport sauf à y déménager. Inversement, occuper un emploi sur l’île impose le plus souvent d’y résider. A court terme, l’équilibrage du marché du travail ne peut donc se faire via les migrations domicile-travail avec la population de zones voisines et leurs opportunités d’emploi.

Dès lors, la connaissance des évolutions de la population active dans les années à venir est stratégique pour les acteurs publics régionaux. Elle doit leur permettre d’anticiper la force de travail disponible pour les entreprises régionales, notamment au moment où les générations du baby boom commencent à quitter la vie active. Elle peut les aider à identifier les leviers sur lesquels agir pour anticiper les besoins en main-d’œuvre et en compétences, les tensions sur le marché du travail et accompagner le développement économique régional : gestion prévisionnelle des emplois, politiques de formation et de qualification, conditions de maintien dans l’emploi des seniors et de transfert de compétences entre générations.

En 2013, la Corse compte 145 700 personnes actives. À l’horizon 2050, si les tendances récentes se poursuivent (méthodologie), elle en dénombrerait 162 200, soit 16 500 actifs supplémentaires. Avec une croissance annuelle moyenne de 0,3 % entre 2013 et 2050, la population active gagnerait 450 personnes par an en moyenne. Cette hausse resterait supérieure à la moyenne française. Toutefois, l’île ne figurerait pas parmi les régions les plus dynamiques (figure 1) : Auvergne-Rhône Alpes, Occitanie et Pays de Loire enregistreraient la progression la plus forte du nombre d’actifs. À l’opposé, les régions du Nord et de l’Est pourraient voir leur population active baisser.

Figure 1La Corse parmi les régions où la population active continuerait à augmenterÉvolution de la population active des régions entre 2013 et 2050

%
La Corse parmi les régions où la population active continuerait à augmenter (%)
Régions Taux d’évolution annuel moyen
11 Île-de-France +0,15
24 Centre-Val de Loire +0,01
27 Bourgogne-Franche-Comté -0,02
28 Normandie -0,10
32 Hauts-de-France -0,01
44 Grand Est -0,10
52 Pays de la Loire +0,39
53 Bretagne +0,32
75 Nouvelle-Aquitaine +0,30
76 Occitanie +0,42
84 Auvergne-Rhône-Alpes +0,43
93 Provence-Alpes-Côte d'Azur +0,07
94 Corse +0,29
  • Champ : actifs de 14 ans ou plus.
  • Source : Insee, Omphale 2017, projections de population active 2013-2050 (hypothèse tendancielle)

Figure 1La Corse parmi les régions où la population active continuerait à augmenterÉvolution de la population active des régions entre 2013 et 2050

  • Champ : actifs de 14 ans ou plus.
  • Source : Insee, Omphale 2017, projections de population active 2013-2050 (hypothèse tendancielle)

Croissance de la population active jusqu’en 2045

La croissance de la population active insulaire s’essoufflerait d’ici 2050. Après la forte hausse enregistrée sur la période 2006-2013 (+ 2,1 % par an, soit 2 600 actifs supplémentaires chaque année), le taux de croissance annuel moyen serait divisé par 7. Il reculerait progressivement au fil des années (figure 2). Assez élevé entre 2013 et 2022 (+ 0,6 % en moyenne annuelle soit 1 000 actifs supplémentaires par an), il marquerait le pas à partir de cette date. Ainsi, il ne serait que de 0,3 % par an entre 2022 et 2034 (soit + 530 actifs annuels), pour chuter à 0,1 % entre 2034 et 2045 (+ 150 actifs par an).

Le niveau de population active atteindrait un pic de 162 460 personnes en 2045. La force de travail régionale devrait ensuite diminuer légèrement (- 0,04 % par an, soit une perte de 70 actifs par an en moyenne entre 2045 et 2050).

Figure 2La croissance du nombre d’actifs insulaires ralentirait de plus en plusProjections de la population active sur la période 2013-2050

Indice base 100 en 2013
La croissance du nombre d’actifs insulaires ralentirait de plus en plus (Indice base 100 en 2013)
Corse France
2013 100,0 100,0
2014 100,9 100,4
2015 101,8 100,8
2016 102,5 101,1
2017 103,2 101,4
2018 103,9 101,6
2019 104,5 101,9
2020 105,0 102,1
2021 105,5 102,3
2022 105,9 102,4
2023 106,2 102,6
2024 106,5 102,7
2025 106,9 102,8
2026 107,2 103,0
2027 107,6 103,3
2028 107,9 103,5
2029 108,2 103,7
2030 108,7 104,0
2031 109,1 104,3
2032 109,5 104,5
2033 109,9 104,8
2034 110,2 105,0
2035 110,5 105,3
2036 110,7 105,4
2037 110,7 105,6
2038 110,8 105,7
2039 110,8 105,8
2040 110,9 105,9
2041 111,1 106,1
2042 111,3 106,3
2043 111,4 106,4
2044 111,4 106,5
2045 111,5 106,5
2046 111,5 106,5
2047 111,4 106,6
2048 111,3 106,6
2049 111,3 106,7
2050 111,3 106,8
  • Champ : actifs de 14 ans ou plus.
  • Source : Insee, Omphale 2017, projections de population active 2013-2050 (hypothèse tendancielle)

Figure 2La croissance du nombre d’actifs insulaires ralentirait de plus en plusProjections de la population active sur la période 2013-2050

  • Champ : actifs de 14 ans ou plus.
  • Source : Insee, Omphale 2017, projections de population active 2013-2050 (hypothèse tendancielle)

Ce ralentissement s’expliquerait par la modification du rôle des différents facteurs concourant à l’augmentation de la main-d’œuvre potentielle : migrations résidentielles, vieillissement de la population présente sur le territoire et variation des taux d’activité. En effet, si entre 2006 et 2013 ces trois éléments jouaient tous positivement dans la région, dans le futur, seul les effets migratoires et d’évolution des taux d’activité devraient rester positifs (figure 3).

Figure 3Un effet démographique négatif sur la période 2013-2050Évolution annuelle moyenne de la population active selon ses différentes composantes en Corse

en nombre d’actifs
Un effet démographique négatif sur la période 2013-2050 (en nombre d’actifs)
Variation totale Effet des migrations résidentielles Effet démographique Effet taux d'activité
2006/2013 (observé) 2 621 1 541 95 985
2013/2050 (projeté) 444 1 087 -1 056 413
  • Champ : actifs de 14 ans ou plus.
  • Source : Insee, Recensements de la population 2006 et 2013, Omphale 2017, projections de population active 2013-2050 (hypothèse tendancielle)

Figure 3Un effet démographique négatif sur la période 2013-2050Évolution annuelle moyenne de la population active selon ses différentes composantes en Corse

  • Champ : actifs de 14 ans ou plus.
  • Source : Insee, Recensements de la population 2006 et 2013, Omphale 2017, projections de population active 2013-2050 (hypothèse tendancielle)

L’apport migratoire compenserait tout juste l’effet démographique négatif

En Corse, le nombre d’habitants croît désormais uniquement grâce à l’apport migratoire. En effet, le solde naturel, longtemps très faible, est devenu négatif en 2013. Si ces tendances se poursuivent, la population insulaire continuerait à augmenter à un rythme élevé (+ 0,5 % par an d’ici 2050) sous l’effet des migrations (+ 0,8 % par an) contrebalançant le solde naturel déficitaire (- 0,3 % par an).

Ces mouvements migratoires sont essentiellement composés de personnes en âge de travailler. Ainsi, sur la période récente (2006-2013), l’arrivée de nouveaux habitants constituait le facteur le plus important pour expliquer la croissance de la population active régionale (1 500 actifs supplémentaires par an). Entre 2013 et 2050, sous l’effet des migrations, le nombre d’actifs devrait croître de 0,9 % en moyenne annuelle, soit 1 100 personnes de plus par an. La Corse demeurerait la région où l’effet migratoire jouerait le plus sur la hausse de la population active, suivie de l’Occitanie et de la Nouvelle-Aquitaine (figure 4). Il resterait quasi stable sur l’ensemble de la période.

Toutefois, cet effet migratoire compenserait tout juste la perte de population active liée au vieillissement démographique. En effet, en lien avec les générations nombreuses du baby boom arrivant progressivement aux âges de départ en retraite, plus importantes que les nouvelles générations entrant sur le marché du travail, le facteur démographique deviendrait défavorable sur l’île. Du fait de ce seul facteur, le nombre d’actifs diminuerait de 0,8 % en moyenne par an entre 2013 et 2050, soit une perte annuelle de 1 060 personnes, alors que sur la période récente, l’effet démographique restait légèrement positif.

Cette contribution négative se retrouve dans toutes les régions, mais est particulièrement prononcée sur l’île (- 0,5 % en Nouvelle-Aquitaine, seconde région la plus touchée) à l’inverse des régions avec une pyramide des âges plus jeunes où elle jouerait très peu (Hauts-de-France : - 0,01 % ; Île-de-France : - 0,06 %).

Figure 4En Corse, l’effet de l’apport migratoire plus important qu’ailleursDécomposition de la variation de la population active des régions entre 2013 et 2050 selon les différents effets

en % par an
En Corse, l’effet de l’apport migratoire plus important qu’ailleurs (en % par an)
Effet Taux d'activité Effet démographique Effet des migrations résidentielles Evolution annuelle globale
Corse +0,27 -0,84 +0,86 +0,29
Nouvelle-Aquitaine +0,22 -0,51 +0,58 +0,30
Occitanie +0,23 -0,39 +0,58 +0,42
Auvergne-Rhône-Alpes +0,20 -0,18 +0,41 +0,43
Bretagne +0,20 -0,25 +0,37 +0,32
Pays de la Loire +0,18 -0,07 +0,27 +0,39
Provence-Alpes-Côte d'Azur +0,23 -0,37 +0,21 +0,07
Bourgogne-Franche-Comté +0,20 -0,31 +0,08 -0,02
Grand Est +0,20 -0,37 +0,07 -0,10
Centre-Val de Loire +0,20 -0,24 +0,05 +0,01
Île-de-France +0,18 -0,06 +0,04 +0,15
Normandie +0,20 -0,18 -0,11 -0,10
Hauts-de-France +0,18 -0,01 -0,19 -0,01
  • Champ : actifs de 14 ans ou plus.
  • Source : Insee, Omphale 2017, projections de population active 2013-2050 (hypothèse tendancielle)

Figure 4En Corse, l’effet de l’apport migratoire plus important qu’ailleursDécomposition de la variation de la population active des régions entre 2013 et 2050 selon les différents effets

  • Champ : actifs de 14 ans ou plus.
  • Source : Insee, Omphale 2017, projections de population active 2013-2050 (hypothèse tendancielle)

Ainsi, sous l’effet des seuls facteurs liés aux migrations et au vieillissement de la population, le nombre d’actifs de la région pourrait quasiment ne plus croître dans le futur.

La croissance des taux d’activité déterminante

Les modifications des comportements d’activité seraient alors déterminantes sur l’évolution de la population active.

D’une part, le scénario national intègre les effets des différentes réformes des retraites visant à maintenir les seniors sur le marché du travail : recul de l’âge légal de la retraite, augmentation progressive du nombre de trimestre pour obtenir une retraite à taux plein, fin des dispositifs de départ anticipé. La projection suppose par ailleurs que les individus ajustent leur âge de liquidation, de manière à atteindre une cible de départ à la retraite à taux plein. Ainsi dans la région, le taux d’activité des 55-59 ans augmenterait, passant de 65 % en 2013 à 71 % en 2050 tout en restant inférieur de 7 points au taux national. Le taux d’activité des 60-64 ans, tranche d’âge la plus impactée par les différentes réformes, doublerait comme au niveau national, s’établissant dans la région à 69 % en 2050. Et le taux d’activité des 65-69 ans, déjà supérieur à la moyenne métropolitaine en raison de la part élevée des non salariés sur l’île, pourrait atteindre 22,2 % en 2050 (contre 8,5 % en 2013).

D’autre part, la promotion des formations en alternance, le cumul emploi-études et la stabilisation de l’âge de fin d’études avaient permis l’augmentation du taux d’activité des jeunes sur la période récente. Ces facteurs n’auraient quasiment plus d’effet dans le futur. Le taux d’activité des moins de 25 ans pourrait alors stagner voire diminuer. Dans la région, il reculerait de 2 point pour atteindre 39 % en 2050 et resterait supérieur au taux national. En effet, sur l’île, les jeunes entrent plus tôt sur le marché du travail, les filières courtes et les sorties précoces du système scolaires étant plus fréquentes qu’au niveau national.

Ainsi, sous l’effet des modifications des taux d’activité, le nombre d’actifs augmenterait de 410 personnes par an (+ 0,3 %/an) entre 2013 et 2050 dans la région. Cependant cet effet s’essouffle dans le temps : il est plus fort en début de période (+ 570 personnes par an entre 2013 et 2034) qu’à son terme (+ 200 personnes entre 2034 et 2050).

Au-delà, la poursuite du rattrapage du taux d’activité féminin qui a eu lieu sur l’île sur les dernières années pourrait être de nature également à augmenter le nombre d’actifs (encadré).

Un vieillissement prononcé de la population active

Compte tenu de la hausse simultanée du nombre de seniors et de leur taux d’activité, un des principaux changements de la population active serait son vieillissement (figure 5).

Ainsi, à l’horizon 2050, la population des actifs de 55 ans ou plus devrait être beaucoup plus importante : 67 000 seniors seraient sur le marché du travail soit 27 % de la population active insulaire contre 16 % en 2013. Ce vieillissement serait bien plus marqué qu’au niveau national.

Malgré l’amélioration continue de la santé et de la condition physique à ces âges, compte tenu de la nature des secteurs dominants de l’économie insulaire (BTP, commerce, transport, restauration), ce vieillissement de la population active est un enjeu de politique publique. Il pourrait nécessiter de profonds changements dans l’organisation des entreprises en termes de conditions de travail, d’adaptation des postes, de reconnaissance des handicaps et de la pénibilité ou de reconversion/qualification des actifs en fin de carrière ; d’autant que les plus de 60 ans seraient particulièrement concernés, avec un volume multiplié par 3 en 2050, soit 31 700 actifs dans cette classe d’âge.

Dans le même temps, la part des 25-54 ans baisserait légèrement (- 3 %) et celle des plus jeunes un peu plus nettement (- 8 %). Dans ce contexte, le ratio du nombre d’actifs de moins de 25 ans par rapport à celui des 55 ans ou plus diminuerait. Il s’établirait à un jeune actif pour trois seniors actifs à l’horizon 2050.

La question de la transmission des savoirs se posera donc de manière accrue dans la région. Les politiques publiques liées à l’apprentissage ou aux formations en alternance pourraient avoir un rôle essentiel, permettant à la fois une entrée précoce sur le marché du travail et une acquisition des savoirs-faire des entreprises régionales.

Figure 5Le nombre d’actifs seniors en forte hausse à l’horizon 2050Pyramide des âges des actifs en 2013 et 2050 par tranche de 10 ans en Corse

nombre
Le nombre d’actifs seniors en forte hausse à l’horizon 2050 (nombre)
Hommes 2013 Hommes 2050 Femmes 2013 Femmes 2050
moins de 25 ans 8 560 7 904 6 406 5 804
25-34 17 250 16 157 15 728 14 311
35-44 19 864 19 597 18 096 17 671
45-54 19 606 19 305 17 345 17 452
55-64 11 308 18 351 8 866 15 998
65 ans ou plus 1 549 5 529 1 127 4 070
  • Champ : actifs de 14 ans ou plus.
  • Source : Insee, Recensement de la population 2013, Omphale 2017, projections de population active 2013-2050 (hypothèse tendancielle)

Figure 5Le nombre d’actifs seniors en forte hausse à l’horizon 2050Pyramide des âges des actifs en 2013 et 2050 par tranche de 10 ans en Corse

  • Champ : actifs de 14 ans ou plus.
  • Source : Insee, Recensement de la population 2013, Omphale 2017, projections de population active 2013-2050 (hypothèse tendancielle)

Un facteur supplémentaire de croissance de la population active régionale : la poursuite du rattrapage du taux d’activité féminin

Le scénario national utilisé dans cette projection ne tient pas compte de la tendance régionale de rattrapage de l’activité féminine. Par conséquent, selon cette projection, la part des femmes dans la population active corse resterait stable (46 %) et en deçà de la moyenne métropolitaine.

Pourtant, sur ces dernières années (2006-2013), alors que le taux d’activité des hommes de 25 à 54 ans stagnait au niveau régional, celui des femmes augmentait de 5 points, plus rapidement qu’au niveau France (+ 3 points). En 2013, 78,9 % des femmes de 25-54 ans sont ainsi sur le marché du travail en Corse. Cela reste toutefois largement inférieur au taux national (8 points). Or, la baisse de la natalité, le développement des modes de garde pour les jeunes enfants, la tertiarisation de l’économie, l’augmentation continue du niveau d’éducation, l’urbanisation croissante et l’uniformisation des modes de vie sont autant de facteurs susceptibles de favoriser la poursuite de l’insertion professionnelle des femmes dans l’île.

Ainsi, si l’on projette dans la région une augmentation du taux d’activité des femmes de 25-54 ans de 5 points de plus que le scénario tendanciel, ce serait 3 060 femmes supplémentaires qui entreraient sur le marché du travail (figure 6). Leur part dans la population active monterait à 47,4 % rattrapant ainsi la moyenne nationale. La population active insulaire atteindrait alors 165 200 personnes à l’horizon 2050.

Figure 6Un scénario alternatif : la hausse du taux d’activité féminin régional Taux d'activité des femmes de 14 ans ou plus par tranche d’âge sur la période 2013-2050

%
Un scénario alternatif : la hausse du taux d’activité féminin régional (%)
Corse 2013 observé Corse 2050 tendanciel France 2050 tendanciel Corse 2050 scénario alternatif
14 à 19 ans 12,5 12,5 12,3 12,5
20 à 24 ans 62,7 62,7 64,2 62,7
25 à 29 ans 80,6 80,8 86,5 85,8
30 à 34 ans 81,1 81,4 87,4 86,4
35 à 39 ans 81,8 82,5 88,4 87,5
40 à 44 ans 80,4 81,2 89,0 86,2
45 à 49 ans 78,9 82,6 89,7 87,6
50 à 54 ans 71,2 75,7 86,0 80,7
55 à 59 ans 58,0 66,6 76,7 66,6
60 à 64 ans 24,7 62,4 58,4 62,4
65 à 69 ans 6,4 17,0 12,9 17,0
70 ans ou plus 1,9 3,0 1,9 3,0
  • Scénario alternatif : hausse du taux d’activité des femmes de 25 à 54 ans de + 5 points.
  • Source : Insee, Recensement de la population 2013, Omphale 2017, projections de population active 2013-2050

Figure 6Un scénario alternatif : la hausse du taux d’activité féminin régional Taux d'activité des femmes de 14 ans ou plus par tranche d’âge sur la période 2013-2050

  • Scénario alternatif : hausse du taux d’activité des femmes de 25 à 54 ans de + 5 points.
  • Source : Insee, Recensement de la population 2013, Omphale 2017, projections de population active 2013-2050

Pour comprendre

Les projections d’actifs

Les projections de population utilisées sont les projections régionales réalisées à l’aide du modèle Omphale 2017 correspondant au scénario central. Ce modèle consiste à faire évoluer, année après année, à partir des données du recensement de la population de 2013, les effectifs de la population par sexe et âge à partir des trois composantes que sont la natalité, la mortalité et les migrations. Le concept d’âge est celui d’âge révolu au 1er janvier.

Les projections de population active s’appuient sur ces nouvelles projections démographiques et sur des estimations tendancielles de taux d’activité, qui prennent en compte l’impact des réformes des retraites votées jusqu’en 2014, sur l’activité des plus de 55 ans.

Le scénario national de référence est celui détaillé dans l’Insee Première n°1646.

La méthode retenue pour réaliser la projection de population active régionale consiste à affecter aux effectifs des projections de population, par sexe et tranche d'âge, les estimations tendancielles de taux d’activité. Les taux d’activité locaux 2014 à 2050 sont projetés à partir des taux d'activité locaux issus du recensement de la population 2013, par sexe et tranche d’âge quinquennale, selon une fonction logistique des taux d'activité nationaux projetés de référence.

Pour les personnes âgées de 15 à 54 ans il s’agit d’une modélisation économétrique qui isole une tendance, appréhendée par une fonction logistique du temps, à laquelle s’ajoutent des variables de contrôle. Les taux d’activité des séniors sont issus du modèle de micro-simlation Destinie 2 de l’Insee, qui simule différentes variantes de comportement de liquidation de la retraite. Le scénario retenu est celui qui reproduit le mieux les évolutions récente des taux d’activité des seniors.

Seul le scénario central d’évolution de la population active est présenté ici, avec en encadré une variante (hausse du taux d’activité des femmes de 25 à 54 ans de 5 points). Les données de départ des projections (population et taux d’activité) sont issues du recensement de la population au 1er janvier 2013.

L’évolution du nombre d’actifs peut être décomposée dans une approche socio-démographique selon 3 effets :

  • un effet démographique qui rend compte du vieillissement de la population présente sur le territoire en début de période (déformation de la pyramide des âges) ;
  • un effet des migrations résidentielles traduisant l’impact des mouvements de population entre les territoires ;
  • un effet taux d’activité qui reflète les changements de comportements de vis-à-vis de l’activité de la population.

Définitions

La population active regroupe les actifs occupés et les chômeurs.

Le taux d’activité est le rapport entre le nombre d’actifs (actifs ayant un emploi et chômeurs) et l’ensemble de la population correspondante.