Résidents, mais aussi touristes stimulent l’offre de services

Commerces, artisanat, services culturels, de santé ou de transport, entre autres : la diversité et l’implantation de ces services évoluent constamment, en lien avec les modifications de la consommation, les besoins des résidents et des visiteurs ou les aménagements commerciaux.

En 2017, la population de la Nouvelle-Aquitaine dispose de 187 400 points d’accès aux services (source). La région est dotée de 17 300 implantations supplémentaires par rapport à 2012, soit une hausse de 10 %. Les points d’accès se développent ainsi 3,5 fois plus rapidement que la population sur la même période ; la progression est encore plus marquée en France métropolitaine (5,4 fois). La hausse des implantations est en revanche comparable en Occitanie et dans les Pays de la Loire, alors que ces régions voisines gagnent davantage d’habitants.

Les établissements publics de coopération intercommunale (EPCI) situés à l’ouest de la région bénéficient d’un développement important des points d’accès (+ 25 % dans la Communauté de communes -CC- du secteur de Saint-Loubès), tandis que les baisses se localisent plutôt à l’est (– 9,6 % dans celle des Portes de la Creuse en Marche) (figure 1).

Néanmoins, le nombre total de points d’accès augmente dans la majorité des territoires néo-aquitains : sur 153 EPCI, 134 élargissent leur offre.

Commerces de détail alimentaires, restaurants, artisanats du bâtiment ou salons de coiffure, près de huit points d’accès sur dix qualifiés « de proximité » maillent le territoire en services les plus courants. Ils s’étoffent de 11,5 % entre 2012 et 2017 en Nouvelle-Aquitaine, voire de 20 % à 30 % dans une dizaine d’EPCI, tous situés en Gironde. Magasins de vêtements ou de meubles, supermarchés, cabinets vétérinaires par exemple (gamme intermédiaire) rassemblent 17 % des implantations et ont progressé de 5,3 %, seule évolution supérieure à celle de la France métropolitaine. Moins répandus, les hypermarchés, les hôpitaux, certaines spécialités médicales notamment, regroupent seulement 5 % des implantations (gamme supérieure) mais leur nombre progresse de 7,2 %.

Le para-médical comme les audioprothésistes, les psychomotriciens ou les sage-femmes (+ 40 %), les infirmiers (+ 26 %), affichent les hausses les plus significatives, de même que certains services de proximité : restaurant, soins de beauté, agence immobilière, entreprise générale du bâtiment. Au contraire, la densité des magasins d’électroménager et de matériel vidéo, des boucheries-charcuteries et des librairies-papeteries-journaux diminue, en lien notamment avec le développement des grandes surfaces et l’essor de la vente en ligne. Dans une moindre mesure, la baisse concerne aussi les spécialistes (gynécologie, psychiatrie, pneumologie).

Dans la plupart des zones, l’évolution des implantations accompagne celle de la population : ces deux composantes progressent conjointement dans six EPCI sur dix, reculent dans un sur dix. Alors que les implantations se densifient avec la croissance de la population, leur croissance bénéficie également à 39 intercommunalités dont la population résidente diminue (figure 2).

Ces EPCI, aux écarts les plus grands entre baisse de population résidente et croissance des services, se situent dans les zones touristiques comme les CC de l’Île de Ré, Sarlat-Périgord Noir, du Grand Saint-Émilionnais, ou encore la Communauté d’agglomération (CA) Pau Béarn Pyrénées.

En 2017, la Nouvelle-Aquitaine compte 32 services pour mille habitants (+ 2 points par rapport à 2012) contre 30 en France métropolitaine et se place ainsi au 4^e rang après la Corse, Provence-Alpes-Côte d’Azur et l’Occitanie. Sur le littoral et à l’est de la Dordogne, les taux d’implantation les plus élevés, supérieurs à 44 ‰, se concentrent dans des EPCI à forte touristicité. Ces derniers, déjà les plus densément équipés, présentent aussi les plus fortes progressions. Les territoires touristiques apparaissent bien dotés, mais tous les équipements présents ne sont pas forcément ouverts toute l'année ; c’est le cas des restaurants notamment qui contribuent le plus à la hausse des services de proximité (encadré). La présence de visiteurs stimule néanmoins l'installation de services qui bénéficient également aux résidents permanents.

La CC de l’Île de Ré offre le plus grand nombre de points d’accès par rapport à sa population : 68 pour 1 000 habitants en 2017, soit + 7 points par rapport à 2012. Dans les CC de Mimizan et Sarlat-Périgord Noir, les taux d’implantation gagnent 6 points. Toutefois, ces plus fortes hausses sont mécaniquement renforcées par une baisse ou une stabilité de la population (Île de Ré – 1,8 %, Sarlat – 3,7 % et Mimizan + 0,7 %). Dans une moindre mesure, la densité des services s’est accrue dans les CC Médoc Atlantique et Côte Landes Nature ainsi que dans les CA du Bassin Nord et Bassin d’Arcachon Sud-Pôle Atlantique, des EPCI où la population progresse.