Insee Analyses Provence-Alpes-Côte d'AzurCroissance de la population active portée par les seniors et les femmes

Sylvain Adaoust, Insee

Entre 2006 et 2013, la croissance de la population active a été portée par la forte hausse du nombre d’actifs âgés de 55 ans ou plus en Provence-Alpes-Côte d’Azur : + 90 000, soit près de 13 000 de plus chaque année. Cette évolution témoigne de l’allongement de la vie active, en lien avec les réformes visant à maintenir les seniors sur le marché du travail. Le développement de l’activité féminine entre 25 et 54 ans y a également contribué, de même que l’arrivée de nouveaux habitants de cette tranche d’âge. Chez les jeunes (15-24 ans) en revanche, le déficit migratoire a entraîné une légère baisse du nombre d’actifs.

Dans chacune des 18 zones d’emploi de Provence-Alpes-Côte d’Azur, la population active a progressé. Elle a été très dynamique au sein des territoires de l’arrière-pays (Draguignan, Salon-de-Provence, Manosque, Gap, Aix-en-Provence).

Insee Analyses Provence-Alpes-Côte d'Azur
No 62
Paru le :Paru le06/09/2018
Sylvain Adaoust, Insee
Insee Analyses Provence-Alpes-Côte d'Azur No 62- Septembre 2018

106 800 actifs de plus entre 2006 et 2013

Entre 2006 et 2013, la population active de Provence-Alpes-Côte d’Azur a progressé au rythme de 7,0 ‰ en moyenne chaque année. Cela représente 106 800 actifs de plus en sept ans (figure 1). Proche de la tendance nationale (+ 6,4 ‰ par an en France métropolitaine), cette dynamique situe la région au 7e rang métropolitain. Après une nette accélération au cours de la période 1999-2006, la croissance de la population active est revenue à un rythme proche de celui des années 1990.

Figure 1Croissance de la population active : Provence-Alpes-Côte d’Azur proche de la moyenne françaiseÉvolution de la population active entre 2006 et 2013, taux annuel en ‰

Croissance de la population active : Provence-Alpes-Côte d’Azur proche de la moyenne française
Région Évolution de la population active entre 2006 et 2013, Taux annuel en ‰
Corse 19,5
Occitanie 12,1
Auvergne-Rhône-Alpes 9,1
Pays de la Loire 8,5
Bretagne 8,1
Nouvelle-Aquitaine 7,9
Provence-Alpes-Côte d’Azur 7,0
Île-de-France 5,7
Hauts-de-France 4,4
Normandie 3,0
Centre-Val de Loire 2,4
Grand Est 2,1
Bourgogne-Franche-Comté 2,0
France métropolitaine 6,4
  • Source : Insee, recensements de la population 2006 et 2013

Figure 1Croissance de la population active : Provence-Alpes-Côte d’Azur proche de la moyenne françaiseÉvolution de la population active entre 2006 et 2013, taux annuel en ‰

  • Source : Insee, recensements de la population 2006 et 2013

Entre 2006 et 2013, la population active s’est accrue plus vite que la population totale (+ 4,5 ‰ par an), et cette évolution s’est traduite par une hausse conjointe de l’emploi et du chômage. Durant cette période marquée par la crise, le au sens du recensement de la population a toutefois progressé quatre fois plus rapidement que la population en emploi (+ 20,3 ‰ par an contre + 4,9 ‰). En 2013, la région compte ainsi 42 500 chômeurs de plus qu’en 2006.

Forte progression du taux d’activité

L’évolution de la population active résulte de trois facteurs : le renouvellement démographique de la population en âge de travailler, la plus ou moins grande propension à se porter sur le marché du travail, mesurée par la variation des taux d’activité, et les migrations résidentielles.

Comme pour l’ensemble de la France métropolitaine, la forte hausse des taux d’activité a été le principal moteur du dynamisme de la population active entre 2006 et 2013 (figure 2). Dans la région, le taux d’activité moyen a en effet progressé d’un point pour atteindre 54,2 % de la population âgée de 15 ans ou plus en 2013. Cette plus forte propension de la population à entrer (ou rester) sur le marché du travail régional a généré 116 600 nouveaux actifs, soit une croissance de 7,7 ‰ chaque année. Bien que le développement de l’activité ait été plus marqué dans la région que sur l’ensemble de la France métropolitaine, Provence-Alpes-Côte d’Azur reste toutefois parmi les deux régions (avec la Corse) où les taux d’activité sont les plus faibles, très en deçà de la moyenne nationale (57,8 %).

Figure 2L’accroissement des taux d’activité, principal moteur du dynamisme de la population activeÉvolution de la population active entre 2006 et 2013, taux annuel en ‰

L’accroissement des taux d’activité, principal moteur du dynamisme de la population active
Évolution de population active Effet du renouvellement des générations Effet de l’évolution des taux d'activité Effet des migrations résidentielles
Provence-Alpes-Côte d'Azur 7,0 -2,8 7,7 2,1
France métropolitaine 6,4 -1,6 6,8 1,2
  • Lecture : entre 2006 et 2013, la population active régionale a progressé au rythme annuel de 7,0 ‰. Deux facteurs ont contribué à cette hausse :
  • 1) l’évolution des taux d’activité (plus grande propension de la population à se porter sur le marché du travail) a fait augmenter la population active au rythme de 7,7 ‰ ;
  • 2) l’excédent migratoire a contribué à hauteur de 2,1 ‰ par an.
  • En revanche, l’effet démographique, à savoir le renouvellement des générations en âge de travailler (différentiel entre les arrivées aux âges de la vie active et les sorties vers la retraite), a fait diminuer la population active de 2,8 ‰ par an.
  • Source : Insee, recensements de la population 2006 et 2013

Figure 2L’accroissement des taux d’activité, principal moteur du dynamisme de la population activeÉvolution de la population active entre 2006 et 2013, taux annuel en ‰

  • Lecture : entre 2006 et 2013, la population active régionale a progressé au rythme annuel de 7,0 ‰. Deux facteurs ont contribué à cette hausse :
  • 1) l’évolution des taux d’activité (plus grande propension de la population à se porter sur le marché du travail) a fait augmenter la population active au rythme de 7,7 ‰ ;
  • 2) l’excédent migratoire a contribué à hauteur de 2,1 ‰ par an.
  • En revanche, l’effet démographique, à savoir le renouvellement des générations en âge de travailler (différentiel entre les arrivées aux âges de la vie active et les sorties vers la retraite), a fait diminuer la population active de 2,8 ‰ par an.
  • Source : Insee, recensements de la population 2006 et 2013

L’installation de nouveaux habitants a été l’autre facteur de croissance de la population active. Entre 2006 et 2013, le solde migratoire des actifs a en effet été excédentaire dans la région, atteignant + 31 500 personnes (encadré). Pour 1 000 actifs en 2006, les migrations résidentielles ont ainsi fait progresser la population active de 2,1 personnes chaque année (+ 1,2 en moyenne nationale).

En revanche, le vieillissement de la population présente en 2006 a eu pour effet de réduire le nombre de personnes en âge de travailler en 2013, et donc la population active. Au cours de cette période en effet, le nombre de résidents arrivés aux âges de la retraite a été nettement supérieur au nombre de jeunes entrants dans la tranche d’âge active. Ce renouvellement partiel des générations a fait diminuer le nombre d’actifs de 41 300 personnes. Cela représente une baisse annuelle de - 2,8 ‰ (- 1,6 ‰ en France métropolitaine).

90 000 seniors de plus sur le marché du travail...

Entre 2006 et 2013, près de 85 % de la croissance de la population active est due à la présence accrue de personnes âgées de 55 ans ou plus sur le marché du travail (figure 3 et figure 4). Cela représente 90 000 personnes supplémentaires, soit 12 900 seniors actifs de plus chaque année. Leur nombre est ainsi passé de 254 800 à 344 800, soit une hausse de 35 %. En progression de 3,5 points, la proportion de seniors atteint 15,5 % de la population active régionale en 2013.

L’entrée massive des générations du baby-boom dans la tranche d’âge des 55 ans ou plus explique une petite partie de cette forte croissance. Le vieillissement de la population a en effet entraîné une hausse de 7 000 du nombre de seniors actifs sur la période.

Mais davantage encore que cet effet générationnel, c’est la croissance des taux d’activité qui a fait exploser le nombre de seniors sur le marché du travail : plus de 85 % de la croissance de la population active de cette classe d’âge lui est imputable (+ 78 100 personnes). En lien avec les mesures visant à maintenir les seniors sur le marché du travail, le taux d’activité des plus âgés a ainsi fortement progressé (+ 3,7 points), conformément à la tendance nationale. Ces mesures (réformes successives des retraites introduisant le recul de l’âge légal de la retraite, augmentation du nombre de trimestres nécessaires pour pouvoir bénéficier d’une retraite à taux plein, restriction des dispositifs de cessation anticipée d’activité) incitent en effet les seniors à rester plus longtemps en activité. Chez les 55-64 ans en particulier, la proportion d’actifs s’est accrue de 8,8 points en sept ans (de 40,1 % à 48,9 %), évolution plus marquée qu’en moyenne nationale (+ 7,5 points). Ce mouvement a concerné les hommes comme les femmes.

…dont neuf sur dix en emploi

En Provence-Alpes-Côte d’Azur, la forte hausse du taux d’activité des seniors traduit essentiellement leur maintien dans l’emploi : 90 % des actifs supplémentaires âgés de 55 ans ou plus (+ 80 000 personnes) sont des actifs occupés en 2013. Ainsi, pour les catégories d’âge les plus élevées, les taux d’emploi se sont nettement élevés, passant notamment de 35,8 % à 43,5 % parmi les 55-64 ans. La hausse du nombre de seniors au chômage est donc restée modérée (+ 10 100), portant le taux de chômage de cette tranche d’âge à 10,6 %, soit une légère hausse de 0,2 point. Ce maintien relatif du marché du travail des seniors est une spécificité régionale : en France métropolitaine, le taux de chômage des plus âgés a fortement augmenté (+ 1,5 point). Pour cette tranche d’âge, l’écart de taux de chômage, toujours défavorable à Provence-Alpes-Côte d’Azur, s’est ainsi réduit à un point (9,6 % en France métropolitaine). De plus en plus nombreux sur le marché du travail, les seniors demeurent toutefois moins affectés par le chômage que les autres actifs.

Dans la région comme en moyenne nationale, les taux d’emploi des seniors demeurent très inférieurs à la moyenne européenne (50 % pour les 55-64 ans). Si le phénomène de rattrapage se poursuit à l’avenir, en ligne avec les recommandations européennes (objectif fixé à 50 % chez les 55-64 ans par le Conseil européen pour chaque État membre), cela pourrait exercer une pression accrue sur le marché du travail pour les actifs moins âgés.

Figure 390 000 seniors actifs de plus en sept ansÉvolution 2006-2013 de la population active en Provence-Alpes-Côte d’Azur, volumes

90 000 seniors actifs de plus en sept ans
Évolution de la population active Effet du renouvellement des générations Effet de l’évolution des taux d’activité Effet des migrations résidentielles
Ensemble 15 ans ou plus 106 771 -41 319 116 578 31 512
15-24 ans -4 473 8 698 3 119 -16 291
25-54 ans 21 244 -56 991 35 334 42 900
55 ans ou plus 90 001 6 974 78 125 4 902
  • Source : Insee, recensements de la population 2006 et 2013

Figure 390 000 seniors actifs de plus en sept ansÉvolution 2006-2013 de la population active en Provence-Alpes-Côte d’Azur, volumes

  • Source : Insee, recensements de la population 2006 et 2013

Figure 4Seniors : forte hausse de l’emploi et maintien du chômageÉvolution 2006-2013 de la population active en Provence-Alpes-Côte d’Azur, volumes

Seniors : forte hausse de l’emploi et maintien du chômage
Évolution de la population active Évolution de la population en emploi Évolution du chômage
Ensemble 15 ans ou plus 106 771 64 307 42 464
15-24 ans -4 473 -23 189 18 716
25-54 ans 21 244 7 579 13 665
55 ans ou plus 90 001 79 918 10 083
  • Source : Insee, recensements de la population 2006 et 2013

Figure 4Seniors : forte hausse de l’emploi et maintien du chômageÉvolution 2006-2013 de la population active en Provence-Alpes-Côte d’Azur, volumes

  • Source : Insee, recensements de la population 2006 et 2013

Développement de l’activité féminine entre 25 et 54 ans

Après une hausse de 21 000 personnes en sept ans, le nombre d’actifs de 25 à 54 ans atteint 1 650 000 en 2013. Cette tranche d’âge représente les trois quarts de la population active régionale.

Le mouvement a été soutenu par les nombreuses arrivées dans la région : l’excédent migratoire a fait croître de 42 900 le nombre d’actifs de 25 à 54 ans. Il reflète également l’accroissement des taux d’activité féminins : entre 2006 et 2013, 35 300 femmes supplémentaires de cette tranche d’âge sont entrées sur le marché du travail, tandis que le taux d’activité des hommes restait stable. En hausse de 3,5 points pour atteindre 83,9 %, le taux d’activité des femmes de 25 à 54 ans, habituellement bas en Provence-Alpes-Côte d’Azur (87,1 % en moyenne nationale), reste cependant nettement inférieur à celui des hommes (92,4 %).

À ces âges intermédiaires en revanche, l’évolution de la pyramide des âges a limité la progression de la population active, via l’entrée progressive des enfants du baby-boom dans les tranches d’âges supérieures.

La progression du nombre d’actifs de 25 à 54 ans en Provence-Alpes-Côte d’Azur est essentiellement le fait d’une croissance du chômage : deux tiers des actifs supplémentaires entre 2006 et 2013 se retrouvent dans cette situation. Ainsi, dans cette tranche d’âge, la croissance de la population active s’est accompagnée d’une hausse sensible du taux de chômage : + 0,7 point.

Toutefois, la dégradation n’a concerné que les hommes : la population masculine en emploi a diminué de 15 000 tandis que celle au chômage progressait presque d’autant (+ 12 500). Durant la crise, les destructions d’emploi ont en effet davantage concerné l’industrie ou la construction (via l’intérim en particulier), secteurs majoritairement masculins. Au total, le taux de chômage des hommes de 25 à 54 ans s’est accru de 1,5 point, pour atteindre 11,6 %. Parallèlement, leur taux d’emploi a baissé : - 1,4 point (81,7 %).

Les femmes de cette tranche d’âge ont été préservées : la hausse de la population active féminine s’est traduite en quasi-totalité par une hausse de l’emploi (+ 22 700), en lien avec le développement de services où les métiers sont majoritairement féminins. Le taux de chômage féminin de cette tranche d’âge a donc baissé (- 0,3 point), pour s’établir à 14,3 %. Le taux d’emploi des femmes a lui nettement augmenté : + 3,2 points pour atteindre 71,9 %.

Jeunes actifs : plus de départs vers l’extérieur de la région que d’arrivées

Entre 2006 et 2013, la population active de 15 à 24 ans a très peu évolué : - 4 500, soit une légère baisse de 1,9 % en sept ans. Ce recul est imputable au solde migratoire, nettement négatif, en particulier pour les 20-24 ans (- 16 900).

A contrario, le renouvellement des jeunes générations a été excédentaire (+ 8 700 personnes), et leur taux d’activité a légèrement progressé (+ 0,9 point pour atteindre 41,5 %), ces deux facteurs contribuant à limiter la baisse de la population active de cette tranche d’âge.

Davantage encore que les tranches d’âge supérieures, les jeunes actifs ont subi de plein fouet les effets de la crise entre 2006 et 2013 : - 23 200 emplois et + 18 700 chômeurs. Leur taux de chômage a donc fortement augmenté (+ 8,4 points), et concerne en 2013 près d’un jeune actif sur trois. Cette dégradation, qui traduit les grandes difficultés d’insertion sur le marché du travail en période de crise, a affecté les hommes comme les femmes.

Croissance de la population active dans toutes les zones d’emploi

Entre 2006 et 2013, le nombre d’actifs a progressé dans chacune des 18 zones d’emploi de la région (figure 5). Au sein de tous ces territoires, la hausse des taux d’activité a fortement contribué au dynamisme de la population active résidente : l’effet de cette hausse s’échelonne de + 5,7 ‰ par an (zone de Menton – Vallée de la Roya) à + 9,7 ‰ par an (zone de Fréjus – Saint-Raphaël). A contrario, dans la quasi-totalité des zones d’emploi, le renouvellement partiel des générations a concouru à freiner la croissance de la population active. Seules trois zones d’emploi des Bouches-du-Rhône (Salon-de-Provence, Marseille – Aubagne et Aix-en-Provence) font exception : l’évolution de la pyramide des âges y a eu un effet quasiment nul.

Figure 5Population active très dynamique dans les zones d’emploi de l’arrière-paysÉvolution de la population active entre 2006 et 2013, taux annuel en ‰

Population active très dynamique dans les zones d’emploi de l’arrière-pays
Zones d’emploi Évolution de la population active Effet du renouvellement des générations Effet de l’évolution des taux d'activité Effet des migrations résidentielles Taux d’activité 2013 en %
Draguignan 17,1 -5,1 8,2 14,0 53,4
Salon-de-Provence 14,0 -0,4 7,5 6,8 58,0
Manosque 12,9 -4,6 9,0 8,6 52,7
Gap 11,7 -4,2 8,9 7,0 55,6
Aix-en-Provence 11,0 0,7 9,5 0,8 56,6
Cannes – Antibes 9,7 -4,7 8,7 5,8 54,9
Briançon 8,2 -2,1 9,3 1,0 61,3
Avignon 7,4 -2,3 8,4 1,2 55,9
Orange 6,9 -1,3 9,0 -0,9 55,3
Cavaillon – Apt 6,2 -5,7 9,3 2,5 54,4
Toulon 6,2 -4,2 7,8 2,7 51,4
Arles 6,1 -6,4 8,1 4,5 52,2
Fréjus - Saint-Raphaël 6,1 -6,9 9,7 3,3 50,8
Marseille - Aubagne 5,9 -0,1 6,5 -0,5 54,0
Nice 3,9 -3,3 7,0 0,2 54,5
Menton - Vallée de la Roya 3,4 -4,8 5,7 2,4 55,3
Digne-les-Bains 2,9 -5,3 7,8 0,3 52,8
Istres - Martigues 2,1 -3,4 7,1 -1,6 56,2
Provence-Alpes-Côte d’Azur 7,0 -2,8 7,7 2,1 54,2
  • Source : Insee, recensements de la population 2006 et 2013

Une large bande composée de territoires très dynamiques se forme à l’arrière-pays, en lien notamment avec le phénomène de périurbanisation. Portée par un net excédent migratoire, la population active a ainsi fortement progressé au sein des zones d’emploi de Draguignan, Gap, Manosque, Salon-de-Provence et Cannes – Antibes. Aix-en-Provence fait également partie des territoires à forte croissance, la propension de ses résidents à se porter sur le marché du travail s’étant nettement développée (+ 1,5 point). En 2013, le taux d’activité moyen de cette zone d’emploi atteint ainsi 56,6 %, ce qui la situe au 3e rang derrière Briançon et Salon-de-Provence.

À l’inverse, dans les zones d’emploi de Nice, Menton – Vallée de la Roya, Digne-les-Bains et Istres – Martigues, la population active résidente n’a que faiblement progressé, ralentie par la croissance modérée des taux d’activité ou par un apport migratoire faible voire négatif.

Quels actifs s’installent en Provence-Alpes-Côte d’Azur ?

En 2014, d’après le recensement de la population, 55 500 actifs sont venus habiter en Provence-Alpes-Côte d’Azur, dont 20 % en provenance d’Île-de-France (10 800 personnes), 15 % d’Auvergne-Rhône-Alpes (8 600) et 15 % d’Occitanie (8 300). 18 % d’entre eux (9 800 personnes) résidaient auparavant à l’étranger. Dans près d’un cas sur cinq, la migration correspond à un retour dans la région de naissance.

Environ 70 % des actifs qui se sont installés dans la région en 2014 sont âgés de 20 à 39 ans, plus de la moitié sont diplômés du supérieur et 22 % sont cadres. Ces caractéristiques sont un fait répandu : les actifs les plus mobiles sont les plus jeunes, les plus diplômés et les plus qualifiés.

Parmi les nouveaux résidents actifs, 15 300 sont au chômage en 2014 (soit 4,6 % du nombre de chômeurs régional). Les situations de chômage sont ainsi nettement plus fréquentes pour les nouveaux habitants (27 %) que chez les actifs déjà présents dans la région (15 %). Dans de nombreux cas, le fait de changer de territoire de résidence (zone d’emploi, département, région) s’accompagne en effet d’une période de chômage : près de 80 % des actifs se déclarant au chômage après s’être installés en Provence-Alpes-Côte d’Azur (soit 12 100 personnes) n’étaient pas chômeurs avant leur migration. Il s’agit souvent de personnes qui vivent en couple et ont déménagé pour des raisons liées à l’emploi de leur conjoint : 60 % des actifs s’étant retrouvés au chômage suite à une arrivée dans la région ont un conjoint qui travaille en Provence-Alpes-Côte d’Azur en 2014.

Définitions

Le taux de chômage au sens du recensement de la population est calculé à partir des réponses à la question « quelle est votre situation principale ? » posée aux habitants lors du recensement de la population : les personnes répondant « chômage (inscrit ou non au pôle emploi) » à cette question sont considérées comme chômeurs au sens du recensement. Cette mesure diffère du taux de chômage au sens du Bureau international du travail (BIT), dont la source principale est l’enquête emploi et qui répond à des critères précis permettant les comparaisons entre pays.

La population active désigne l’ensemble des personnes âgées de 15 ans ou plus présentes sur le marché du travail, qu’elles aient un emploi ou qu’elles en recherchent un (chômeurs). Dans cette étude, ces personnes sont localisées à leur lieu de résidence.

Trois facteurs « sociodémographiques » contribuent à l’évolution de la population active :

  • l’effet démographique, qui correspond au renouvellement des générations en âge de travailler : il s’agit de la différence entre le nombre de jeunes qui arrivent à l’âge où ils deviennent potentiellement actifs et celui des personnes qui atteignent l’âge de partir à la retraite. Pour estimer cet effet, on « fait vieillir » la population initialement présente sur le territoire, tout en annulant l’effet des migrations et en stabilisant les taux d’activité ;
  • l’effet de l’évolution des taux d’activité, lié à la plus ou moins grande propension des personnes à se porter sur le marché du travail ;
  • l’effet des migrations résidentielles, obtenu par différence entre l’évolution de la population active et la somme des deux effets précédents (solde migratoire apparent).

Pour en savoir plus

« Emploi, chômage, revenus du travail – Édition 2018 », Insee Références , juillet 2018

Beck S., Vidalenc J., « L’emploi des seniors en hausse entre 2007 et 2017 : plus de temps partiel et d’emplois à durée limitée », Insee Focus n° 119, juillet 2018

Adaoust S., Domens J., Munoz D., « Départs à la retraite – Quatre secteurs à forts enjeux », Insee Analyses Provence-Alpes-Côte d'Azur n° 28, mars 2016