Des décès liés à la consommation d’alcool et de tabac plus fréquents chez les hommes que chez les femmes
Dans les Pays de la Loire, entre 2012 et 2014, un décès sur quatre survient avant 65 ans chez les hommes, contre un sur neuf chez les femmes. Les cancers constituent la première cause de mortalité pour les deux sexes. Chez les hommes, ils sont plus souvent imputables à la consommation d’alcool et de tabac. Un décès féminin sur cinq se produit après 85 ans et est lié à une maladie de l’appareil circulatoire : vivant plus longtemps que les hommes, les femmes sont davantage touchées par cette pathologie dont la fréquence croît avec l’âge. Depuis le début des années 1980, le taux de mortalité s’est réduit de moitié. Pour les hommes comme pour les femmes, la baisse est marquée pour les maladies de l’appareil circulatoire et les cancers. Cependant, les femmes décèdent plus fréquemment de cancers liés au tabagisme qu’il y a quarante ans. Globalement, dans les Pays de la Loire, la mortalité est plus faible que la moyenne nationale, sauf pour les jeunes hommes. Chez les hommes plus âgés, la mortalité causée par des pathologies liées à la consommation d’alcool est plus élevée qu’en France métropolitaine.
- La mortalité prématurée est plus élevée chez les hommes que chez les femmes
- Avant 65 ans, la surmortalité masculine est particulièrement liée à la consommation d’alcool et de tabac
- Les décès par cancer plus nombreux chez les hommes, surtout entre 65 et 84 ans
- Baisse globale de la mortalité en trente ans
- Une mortalité globalement plus faible dans la région…
- … mais une surmortalité chez les jeunes hommes
- Les causes de mortalité évoluent avec l’âge
- Collaboration
Entre 2012 et 2014, 15 000 femmes et 16 000 hommes décèdent en moyenne chaque année dans les Pays de la Loire. Les causes de décès varient selon le sexe, en lien avec des différences physiologiques, mais également des modes de vie contrastés. Mieux connaître ces spécificités permet de mettre en place des actions ciblées de prévention et de prise en charge des maladies pour réduire la mortalité des hommes et des femmes.
La mortalité prématurée est plus élevée chez les hommes que chez les femmes
Entre 2012 et 2014, un décès masculin sur quatre se produit avant 65 ans (soit 4 000 décès en moyenne par an) contre un décès féminin sur neuf (soit 1 800 décès) (figure 1). Plusieurs facteurs expliquent ces écarts. En premier lieu, les hommes ont des modes de vie plus défavorables (alcool, tabac, prise de risque). Par ailleurs, au cours de leur vie professionnelle, les femmes sont moins exposées à des conditions de travail pénibles que les hommes (contraintes physiques et accidents du travail). Elles ont plus fréquemment recours à un professionnel de santé et participent davantage aux campagnes de dépistage et de prévention. Plus généralement, à tous les âges, la mortalité est plus élevée chez les hommes que chez les femmes, et ce, pour la majorité des causes de décès. Dans les Pays de la Loire, chez les hommes, le taux de mortalité standardisé est 2 fois supérieur pour les cancers et 1,7 fois plus élevé pour les maladies de l’appareil circulatoire.
tableauFigure 1 – Davantage de décès par cancer chez les hommesNombre de décès selon la cause, l'âge et le sexe dans les Pays de la Loire (moyenne 2012-2014)
Moins de 65 ans | De 65 à 84 ans | 85 ou plus | ||||
---|---|---|---|---|---|---|
Femmes | Hommes | Femmes | Hommes | Femmes | Hommes | |
Autres maladies | 340 | 768 | 1 123 | 1 352 | 2 315 | 1 174 |
Causes externes | 316 | 1 080 | 524 | 757 | 1 391 | 641 |
Maladie de l'appareil circulatoire | 159 | 491 | 1 133 | 1 613 | 3 146 | 1 730 |
Maladie de l'appareil respiratoire | 42 | 101 | 268 | 425 | 688 | 471 |
Cancers | 906 | 1 552 | 1 841 | 2 964 | 1 176 | 1 044 |
Ensemble | 1 763 | 3 992 | 4 889 | 7 111 | 8 716 | 5 060 |
- Source : Inserm, CépiDc.
graphiqueFigure 1 – Davantage de décès par cancer chez les hommesNombre de décès selon la cause, l'âge et le sexe dans les Pays de la Loire (moyenne 2012-2014)
Avant 65 ans, la surmortalité masculine est particulièrement liée à la consommation d’alcool et de tabac
S’ils sont moins nombreux, les décès avant 65 ans présentent le plus de disparités entre les hommes et les femmes. La surmortalité des hommes par rapport aux femmes est plus marquée qu’aux autres âges.
Le cancer est la première cause de mortalité prématurée chez les hommes comme chez les femmes, soit respectivement 1 600 et 900 décès en moyenne par an. Les hommes sont plus touchés par des cancers imputables en partie à la consommation de tabac ou d’alcool (voies aérodigestives supérieures, œsophage et poumon). Ceux-ci représentent 44 % des décès par cancer contre 22 % chez les femmes. Dans une moindre mesure, les hommes meurent plus fréquemment du cancer du foie ou d’autres maladies liées à la consommation d’alcool, comme les maladies chroniques du foie ou certains troubles mentaux.
Dans les Pays de la Loire, en 2014, 29 % des hommes âgés entre 15 et 75 ans déclarent fumer quotidiennement au moins une cigarette par jour contre 20 % des femmes (pour en savoir plus, Baromètre Santé). Par ailleurs, 16 % des hommes déclarent consommer de l’alcool tous les jours contre 3 % des femmes. Le comportement et le mode de vie jouent donc un rôle important dans la survenue des pathologies. Plus généralement, le tabagisme et la consommation d’alcool sont les deux premières causes de mortalité évitable dans les Pays de la Loire comme en France métropolitaine.
Chez les femmes, les décès par cancer sont plus souvent causés par des tumeurs sur des organes féminins (seins, utérus, ovaires) : ce type de pathologies entraîne 36 % des décès par cancer chez les femmes de moins de 65 ans.
Avant 65 ans, les décès non liés à une pathologie sont plus fréquents chez les hommes que chez les femmes. Dans la région, en moyenne par an, 390 hommes se suicident et 260 succombent à un accident (circulation ou autre) contre 105 et 60 femmes.
Les décès par cancer plus nombreux chez les hommes, surtout entre 65 et 84 ans
À partir de 65 ans, la mortalité par cancer reste élevée et plus fréquente chez les hommes, avec 4 000 décès en moyenne par an, contre 3 000 chez les femmes. Les hommes décèdent plus souvent de cancers imputables à la consommation de tabac ou d’alcool (23 % des décès par cancer, contre 10 % chez les femmes). Par ailleurs, 13 % des décès par cancer chez les hommes concernent la prostate. Chez les femmes, un quart des décès par cancer sont liés au cancer du sein, des ovaires ou de l’utérus.
À partir de 85 ans, les causes de décès sont moins différenciées entre les deux sexes. Toutefois, les femmes sont plus nombreuses à décéder aux âges les plus avancés. La mortalité féminine est donc davantage liée à des pathologies qui sont plus fréquentes aux grands âges : 3 100 femmes de 85 ans ou plus meurent d’une maladie de l’appareil circulatoire, pour seulement 1 700 hommes ; les maladies de l’appareil respiratoire entraînent 700 décès chez les femmes et 500 chez les hommes. Les autres maladies sont notamment associées à l’âge, comme les troubles mentaux et du comportement et les maladies du système nerveux et des organes des sens (maladie d’Alzheimer et autres démences, maladie de Parkinson, etc.). Elles provoquent 2 300 décès chez les femmes de 85 ans ou plus, soit deux fois plus que chez les hommes.
Baisse globale de la mortalité en trente ans
Depuis le début des années 1980, la mortalité baisse dans la région pour la plupart des causes et des tranches d’âge. Elle se réduit de moitié entre 1980 et 2013 (figure 2). L’espérance de vie augmente pour les deux sexes entre 1990 et 2015, de façon plus marquée chez les hommes (+ 3 ans et 7 mois) que chez les femmes (+ 2 ans et 2 mois). En 2015, les Ligériennes peuvent espérer vivre 85 ans et demi, soit 6 ans et demi de plus que les hommes.
tableauFigure 2 – Forte baisse de la mortalité pour les hommes comme pour les femmesTaux de mortalité standardisés selon la cause de décès en 2013 et 1980*
Hommes | Femmes | |||||
---|---|---|---|---|---|---|
Taux (pour 100 000 habitants) | Évolution(en points) | Taux (pour 100 000 habitants) | Évolution(en points) | |||
2013 | 1980 | 2013 | 1980 | |||
Cancers | 322 | 432 | -110 | 161 | 200 | -39 |
dont : cancers du larynx, de la trachée, des bronches et du poumon | 67 | 75 | -8 | 18 | 7 | 11 |
cancers de l’oesophage | 12 | 31 | -19 | 2 | 3 | -1 |
cancers de la lèvre, de la cavité buccale et du pharynx | 10 | 25 | -15 | 2 | 2 | 0 |
cancers du foie et des voies biliaires intrahépatiques | 26 | 20 | 6 | 5 | 5 | 0 |
cancers du sein, de l’utérus et de l’ovaire | 1 | 1 | 0 | 46 | 56 | -10 |
cancers de la prostate | 34 | 54 | -20 | /// | /// | /// |
cancers de l’estomac | 12 | 38 | -26 | 4 | 17 | -13 |
autres cancers | 160 | 188 | -28 | 84 | 110 | -26 |
Causes externes de blessure et d’empoisonnement | 82 | 169 | -87 | 32 | 82 | -50 |
dont : accidents de transports | 9 | 38 | -29 | 3 | 12 | -9 |
suicides | 31 | 42 | -11 | 8 | 13 | -5 |
Maladies de l’appareil circulatoire | 238 | 674 | -436 | 143 | 443 | -300 |
Maladies de l’appareil respiratoire | 63 | 156 | -93 | 33 | 73 | -40 |
Autres maladies | 269 | 461 | -192 | 177 | 286 | -109 |
dont maladies chroniques du foie et abus d’alcool | 28 | 82 | -54 | 7 | 24 | -17 |
Ensemble des causes | 974 | 1 892 | -918 | 546 | 1 084 | -538 |
- * Les taux de mortalité sont calculés en moyenne sur 3 ans (période 2012-2014 pour les taux de 2013 et 1979-1981 pour 1980).
- /// : absence de résultat due à la nature des choses.
- Source : Inserm, CépiDc.
La mortalité ne diminue pas de la même façon pour toutes les causes de décès. La réduction la plus forte concerne les décès dus à des maladies de l’appareil circulatoire : le taux de mortalité est divisé par 3 pour les hommes comme pour les femmes entre 1980 et 2013 où il s’élève respectivement à 240 et 140 décès pour 100 000 habitants. Plusieurs facteurs y contribuent notamment : les efforts de prévention, une meilleure prise en charge et des progrès thérapeutiques.
La mortalité par cancer baisse également : sur la période, le taux diminue de 110 points chez les hommes et de 39 points chez les femmes. Toutefois, chez les femmes, le taux de mortalité augmente pour les cancers du larynx, de la trachée, des bronches et du poumon (+ 11 points entre 1980 et 2013), contrairement aux hommes (– 8 points). Cela s’explique notamment par le fait que la consommation de tabac a doublé chez les femmes entre 1960 et 2000 alors qu’elle diminuait chez les hommes. Sur une période plus récente (2005-2014), dans les Pays de la Loire, les hommes et les femmes fument de plus en plus souvent quotidiennement, ce qui pourrait entraîner une hausse de la mortalité liée au tabac à l’avenir.
Concernant les décès en partie imputables à l’alcool ou au tabac, la mortalité par cancers de l’œsophage, de la lèvre, de la cavité buccale et du pharynx diminue de 34 points chez les hommes entre 1980 et 2013, tandis qu’elle reste très faible chez les femmes. Le taux de mortalité liée à une maladie chronique du foie et à l’abus d’alcool chute également fortement : – 54 points pour les hommes et – 17 points pour les femmes. Ceci peut être rapproché de la baisse de la consommation régulière d’alcool.
Les épisodes d’alcoolisation ponctuelle importante progressent cependant chez les hommes comme chez les femmes : en 2014, 12 % de femmes déclarent avoir bu six verres d’alcool ou plus en une même occasion, au moins une fois par mois (contre 34 % des hommes), soit 7 points de plus qu’en 2005. Ces comportements ont des effets néfastes sur la santé. À court terme, l’alcool favorise et aggrave la prise de risque, les comportements violents, les accidents ou le passage à l’acte suicidaire. À moyen et long termes, les alcoolisations ponctuelles importantes seraient susceptibles d’avoir des conséquences similaires à une consommation régulière d’alcool en matière de pathologies.
Le recul de la mortalité due au cancer de l’estomac pour les deux sexes et de la prostate pour les hommes contribue à la baisse globale de la mortalité liée aux cancers.
Les cancers restent cependant une cause majeure de décès et leur contribution à la mortalité prématurée augmente : 51 % des décès pour les femmes de moins de 65 ans en 2013 contre 34 % en 1980. Pour les hommes de moins de 65 ans, ils représentent 39 % des décès en 2013, contre 27 % en 1980.
Une mortalité globalement plus faible dans la région…
Globalement, la mortalité est plus faible dans les Pays de la Loire qu’en France métropolitaine pour les deux sexes. Tous âges confondus, l’indice comparatif de mortalité (ICM) est de 95 pour les femmes et 97 pour les hommes. Cela signifie que la mortalité est inférieure de 5 % à la moyenne nationale chez les femmes et de 3 % chez les hommes. Entre 50 et 75 ans, les décès liés aux maladies de l’appareil circulatoire sont moins fréquents dans la région qu’au niveau national. La mortalité liée aux cancers du poumon, de la trachée et des bronches y est également plus faible pour les femmes à partir de 50 ans et les hommes à partir de 65 ans.
Cette sous-mortalité peut être rapprochée de la moindre consommation de tabac et des habitudes nutritionnelles plus favorables dans la région. Cet avantage par rapport à la France métropolitaine tend cependant à se réduire, notamment concernant la mortalité liée aux maladies de l’appareil circulatoire qui diminue moins vite dans la région qu’en France. Par ailleurs, un tiers des jeunes de 15 à 34 ans fument, ce qui est proche de la moyenne nationale.
… mais une surmortalité chez les jeunes hommes
Dans les Pays de la Loire, la mortalité est plus élevée chez les jeunes hommes de 18 à 24 ans qu’en France métropolitaine (figure 3) : leur ICM est supérieur de 20 % à la moyenne nationale. Pour les femmes du même âge, l’écart entre la région et la France métropolitaine n’est pas significatif. Même si leur nombre est relativement faible (150 décès en 2013), ces décès prématurés pourraient en grande majorité être évités, étant liés à des facteurs de risques qu’il est possible de prévenir. En effet, la surmortalité est due aux décès par suicide, plus fréquents chez les jeunes ligériens, mais également à davantage de décès suite à des accidents de la circulation.
tableauFigure 3 – Surmortalité chez les jeunes des Pays de la Loire par rapport à la moyenne nationaleIndice comparatif de mortalité (ICM) selon l'âge et le sexe dans les Pays de la Loire par rapport à la moyenne de France métropolitaine (moyenne 2011-2013)
Classe d'âge | Hommes | Femmes | Moyenne France métropolitaine |
---|---|---|---|
De 1 à 17 ans | 102 | 97 | 100 |
De 18 à 24 ans | 120 | 105 | 100 |
De 25 à 49 ans | 103 | 94 | 100 |
De 50 à 64 ans | 98 | 91 | 100 |
De 65 à 74 ans | 95 | 92 | 100 |
De 75 à 89 ans | 97 | 94 | 100 |
90 ans ou plus | 99 | 98 | 100 |
- Source : Inserm, CépiDc (exploitation ORS).
graphiqueFigure 3 – Surmortalité chez les jeunes des Pays de la Loire par rapport à la moyenne nationaleIndice comparatif de mortalité (ICM) selon l'âge et le sexe dans les Pays de la Loire par rapport à la moyenne de France métropolitaine (moyenne 2011-2013)
Après 24 ans, pour les femmes, la mortalité est plus faible dans la région qu’en moyenne nationale pour quasiment toutes les causes. Chez les hommes, le niveau global de mortalité se rapproche de la moyenne nationale ; il devient inférieur à partir de 65 ans. Cependant, les décès liés aux accidents de la route restent plus fréquents qu’en France métropolitaine jusqu’à 49 ans. Les suicides le sont également, et ce, jusqu’aux âges les plus élevés. C’est également le cas, mais dans une moindre mesure, pour les femmes.
Par ailleurs, pour les hommes, d’autres causes de mortalité sont plus répandues dans la région. La mortalité pour certains cancers liés à la consommation d’alcool ou de tabac (voies aérodigestives supérieures et œsophage) est plus élevée qu’en moyenne nationale pour les hommes de 25 à 64 ans. D’autres maladies également imputables à la consommation d’alcool sont plus fréquentes dans les Pays de la Loire qu’en France métropolitaine, pour les hommes de 50 ans ou plus, notamment les troubles mentaux et les maladies alcooliques du foie. En 2014, 23 % des Ligériens déclarent avoir bu six verres d’alcool ou plus en une même occasion au moins une fois par mois, contre 17 % en France métropolitaine. Les politiques de prévention, de sensibilisation et de réduction des risques restent un enjeu majeur pour réduire cette mortalité évitable.
Les causes de mortalité évoluent avec l’âge
Dans les Pays de la Loire, les décès sont peu fréquents avant 25 ans : entre 2012 et 2014, 190 enfants de moins de 15 ans et 160 jeunes de 15 à 24 ans décèdent en moyenne chaque année. Entre 15 et 24 ans, la majorité des décès ont des causes externes : 44 % sont liés à un accident, essentiellement un accident de la circulation, et dans une moindre mesure une chute ou une intoxication ; 19 % des décès sont liés à des suicides. Les accidents de la vie courante et de la circulation, avec des risques élevés de décès mais également de handicap, sont un enjeu fort en matière de prévention, particulièrement pour les jeunes.
La mortalité reste faible parmi les personnes de 25 à 54 ans, avec 2 310 décès par an, soit moins de 200 pour 100 000 habitants dans cette tranche d’âge. Comme chez les plus jeunes, les décès liés aux causes externes restent fréquents, dont les suicides (15 % des décès) et les accidents (9 %). Un décès sur trois fait suite à un cancer.
Cette maladie est la cause de mortalité la plus fréquente pour les personnes de 55 à 74 ans, chez qui elle provoque la moitié des décès. En revanche, les décès sont moins souvent liés à des causes externes comparés aux populations plus jeunes ou plus âgées. La mortalité suite à une maladie de l’appareil circulatoire (accident vasculaire cérébral, etc.) commence à apparaître (15 % des décès).
Le taux de mortalité augmente nettement avec l’âge pour atteindre 3 400 décès pour 100 000 habitants chez les 75 à 84 ans et près de 30 000 chez les 95 ans ou plus. Le nombre de décès est le plus élevé entre 85 et 94 ans. Après 74 ans, les personnes meurent moins souvent suite à un cancer, tandis que les maladies de l’appareil circulatoire provoquent davantage de décès et deviennent la première cause de mortalité à partir de 85 ans. Les décès liés aux autres causes sont plus nombreux : causes externes, maladies de l’appareil respiratoire et autres maladies. Les personnes âgées sont plus souvent touchées par plusieurs maladies simultanément, avec des prises en charge qui deviennent plus complexes et nécessitent la coordination de nombreux professionnels de santé.
tableauFigure 4a – Un tiers des décès surviennent avant 75 ansNombre de décès selon l'âge dans les Pays de la Loire en 2013 (moyenne 2012-2014)
Causes | Moins de 15 ans | De 15 à 24 ans | De 25 à 54 ans | De 55 à 64 ans | De 65 à 74 ans | De 75 à 84 ans | De 85 à 94 ans | 95 ans ou plus |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Autres maladies | 132 | 13 | 415 | 548 | 662 | 1 813 | 2 970 | 519 |
Causes externes | 40 | 122 | 796 | 439 | 438 | 843 | 1 530 | 502 |
Maladie de l'appareil circulatoire | 2 | 4 | 246 | 398 | 646 | 2 101 | 4 043 | 833 |
Maladie de l'appareil respiratoire | 1 | 3 | 38 | 101 | 158 | 535 | 945 | 214 |
Cancers | 15 | 15 | 814 | 1 615 | 2 020 | 2 784 | 2 056 | 165 |
Ensemble | 190 | 157 | 2 309 | 3 101 | 3 924 | 8 076 | 11 544 | 2 233 |
- Source : Inserm, CépiDc.
graphiqueFigure 4a – Un tiers des décès surviennent avant 75 ansNombre de décès selon l'âge dans les Pays de la Loire en 2013 (moyenne 2012-2014)
tableauFigure 4b – Un tiers des décès surviennent avant 75 ansRépartition des décès selon la cause et l'âge dans les Pays de la Loire en 2013 (moyenne 2012-2014)
Causes | Moins de 15 ans | De 15 à 24 ans | De 25 à 54 ans | De 55 à 64 ans | De 65 à 74 ans | De 75 à 84 ans | De 85 à 94 ans | 95 ans ou plus |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Autres maladies | 69 | 8 | 18 | 18 | 17 | 22 | 26 | 23 |
Causes externes | 21 | 77 | 34 | 14 | 11 | 10 | 13 | 23 |
Maladie de l'appareil circulatoire | 1 | 3 | 11 | 13 | 16 | 26 | 35 | 37 |
Maladie de l'appareil respiratoire | 1 | 2 | 2 | 3 | 4 | 7 | 8 | 10 |
Cancers | 8 | 10 | 35 | 52 | 52 | 35 | 18 | 7 |
Ensemble | 100 | 100 | 100 | 100 | 100 | 100 | 100 | 100 |
- Source : Inserm, CépiDc.
graphiqueFigure 4b – Un tiers des décès surviennent avant 75 ansRépartition des décès selon la cause et l'âge dans les Pays de la Loire en 2013 (moyenne 2012-2014)
Collaboration
Cette étude a été réalisée avec la collaboration de l’Agence Régionale de Santé (ARS) (Michel Poupon et Charlotte Simonneau) et de l’Observatoire Régional de Santé (ORS) (Jean-François Buyck, Sandrine David et Anne Tallec). Elle s’inscrit dans le prolongement des travaux préparatoires au projet régional de santé 2018-2022.
Pour comprendre
Les statistiques sur les causes de mortalité sont élaborées annuellement par le Centre d’épidémiologie sur les causes médicales de décès (CépiDc) de l’Inserm en collaboration avec l’Insee. Elles sont établies à partir des informations recueillies sur le certificat médical et le bulletin d’état civil de décès. Seule la cause principale du décès est analysée dans cette étude. Cette information doit donc être considérée avec précaution lorsque le décès a plusieurs causes, ce qui est relativement fréquent, surtout chez les personnes âgées.
Définitions
Taux de mortalité standardisé : taux de mortalité d’une population présentant une distribution standard par âge (correspondant dans cette étude à la population française de 2006). Il permet de comparer les taux entre différentes périodes ou entre différentes populations, en neutralisant les effets dus aux différences entre les pyramides des âges des populations.
Les taux de mortalité (standardisés et non standardisés) sont estimés à partir d’une moyenne sur 3 ans (la date citée est la date moyenne).
Dans l’étude, la mortalité évitable correspond aux décès qui pourraient au moins en partie être évités par des changements de comportements et habitudes de vie. Sont retenues les causes imputables à la consommation de tabac et alcool (cancer du poumon, des voies aérodigestives supérieures, psychose alcoolique, cirrhose alcoolique), les accidents de la circulation, les chutes accidentelles, les suicides et le sida.
Indice comparatif de mortalité (ICM) : rapport entre le nombre de décès observés dans la région et le nombre de décès attendus. Ce dernier nombre est calculé en appliquant à la population de la région les taux de mortalité nationaux par âge et sexe. Lorsque l’indice est supérieur à 100, la mortalité de la région est supérieure à la moyenne française, indépendamment de la structure par âge et sexe de la zone.
Les voies aérodigestives supérieures regroupent la cavité buccale, les lèvres, le larynx, le pharynx et la trachée.
Taux de mortalité : rapport du nombre de décès de l’année à la population totale moyenne de l’année.
Pour en savoir plus
Gicquaud N., Espérance de vie : avantage aux femmes, Insee Flash Pays de la Loire, n° 23, mars 2015.
Ouvrir dans un nouvel ongletSanté des hommes et des femmes en Pays de la Loire - Quelles différences ?, ORS Pays de la Loire, octobre 2017.
Ouvrir dans un nouvel ongletL’état de santé de la population en France, édition 2017, Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (Drees), mai 2017.
Ouvrir dans un nouvel ongletLa santé des habitants des Pays de la Loire, ORS Pays de la Loire, mai 2017.
Ouvrir dans un nouvel ongletBaromètre santé 2014 - Résultats Pays de la Loire, ORS Pays de la Loire, septembre 2016.