Insee Flash Hauts-de-FranceDepuis 2007, moins d’électeurs votent à tous les tours des élections Évolution de la participation électorale

Yohan Baillieul, Marie-Michelle Legrand

Depuis 2002, les scrutins des élections présidentielle et législatives font partie de la même séquence électorale. La participation des électeurs des Hauts-de-France à ces rendez-vous électoraux évolue vers un vote moins systématique aux quatre tours, avec un choix plus fréquent pour le vote à la présidentielle.

Yohan Baillieul, Marie-Michelle Legrand
Insee Flash Hauts-de-France No 32- Octobre 2017

Comme au niveau de la France métropolitaine, un vote moins systématique en 2017

Les électeurs qui participent à tous les tours des scrutins des présidentielles et des législatives sont de moins en moins nombreux. En 2017, un votant sur deux a voté à seulement un, deux ou trois des quatre rendez-vous électoraux, alors que ce vote intermittent concernait 40 % des votants en 2002, 2007 et 2012 (figure 1). Cette hausse du vote intermittent se vérifie en France métropolitaine : + 10,7 points pour 8,8 points en Hauts de France. En conséquence, la part des votants aux quatre tours des élections (vote systématique) a baissé de 10,9 points (– 11,7 points au niveau France métropole) par rapport à 2002.

Figure 1Voter à tous les scrutins est moins fréquent en 2017Taux de participation aux présidentielles et législatives en Hauts-de-France

en %
Voter à tous les scrutins est moins fréquent en 2017 (en %)
Vote systématique Vote intermittent Abstention systématique
2002 46,4 40,0 13,6
2007 49,4 39,9 10,7
2012 45,4 42,5 12,1
2017 35,5 48,8 15,7
  • Champ : Français inscrits en France métropolitaine et résidant dans la région.
  • Source : Insee, enquêtes sur la participation électorale de 2002 à 2017.

Figure 1Voter à tous les scrutins est moins fréquent en 2017Taux de participation aux présidentielles et législatives en Hauts-de-France

  • Champ : Français inscrits en France métropolitaine et résidant dans la région.
  • Source : Insee, enquêtes sur la participation électorale de 2002 à 2017.

Voter uniquement aux présidentielles : de plus en plus fréquent

En 2002, 16,1 % des votants se sont déplacés uniquement pour les élections présidentielles, que ce soit aux deux tours ou à un seul. Ils sont 28 % en 2017. C’est l’augmentation de la part des votants se déplaçant pour les deux tours des élections présidentielles qui explique cette hausse : son évolution est constante, de 9,2 % en 2002 à 21,2 % en 2017 (figure 2). Le choix de ne voter qu’au premier tour des élections présidentielles a progressé également, mais plus légèrement : de 1,9 % en 2002 à 4,3 % en 2017.

Figure 2De plus en plus de votants uniquement aux présidentiellesType de votant intermittent en fonction du tour de scrutin

en %
De plus en plus de votants uniquement aux présidentielles (en %)
2002 2007 2012 2017
Uniquement les scrutins de la présidentielle 9,2 15,4 15,2 21,2
Seulement premier tour des présidentielles 1,9 2,8 3,6 4,3
Seulement second tour des présidentielles 4,9 2,5 2,8 2,5
Autres votes intermittents 24,0 19,2 20,9 20,8
  • Champ : Français inscrits en France métropolitaine et résidant dans la région.
  • Source : Insee, enquêtes sur la participation électorale de 2002 à 2017.

Figure 2De plus en plus de votants uniquement aux présidentiellesType de votant intermittent en fonction du tour de scrutin

  • Champ : Français inscrits en France métropolitaine et résidant dans la région.
  • Source : Insee, enquêtes sur la participation électorale de 2002 à 2017.

Le vote intermittent en plein essor chez les quinquagénaires

Plus le votant est jeune, plus il opte pour le vote intermittent. Pour autant, c’est dans la classe d’âge des 50-59 ans et dans celle des 40-49 ans que la progression de ce type de vote est la plus importante entre 2002 et 2017 (respectivement + 18,4 points et + 14,4 points) (figure 3). Les plus jeunes sont à l’inverse les moins concernés par la progression du vote intermittent (3,4 points pour les 18 à 24 ans et 3,3 points pour 25 à 29 ans). En revanche, le choix de l’abstention progresse dans ces classes d’âge : + 7,4 points pour les 18 à 24 ans entre 2002 et 2017.

Figure 3A partir de 30 ans, le vote intermittent est à la hausse en 2017Part du vote intermittent par âge

en %
A partir de 30 ans, le vote intermittent est à la hausse en 2017 (en %)
2002 2007 2012 2017
De 18 à 24 55,3 55,7 59,3 58,7
De 25 à 29 51,7 55,9 55,0 55,0
De 30 à 39 46,5 43,9 50,8 58,4
De 40 à 49 40,2 41,3 44,8 54,5
De 50 à 59 32,9 32,5 40,6 51,3
De 60 à 69 32,5 30,3 33,4 39,8
De 70 à 79 29,5 26,7 26,7 39,6
De 80 à plus 23,2 27,4 25,9 26,6
Ensemble 40,0 39,9 42,5 48,8
  • Champ : Français inscrits en France métropolitaine et résidant dans la région.
  • Source : Insee, enquêtes sur la participation électorale de 2002 à 2017.

Figure 3A partir de 30 ans, le vote intermittent est à la hausse en 2017Part du vote intermittent par âge

  • Champ : Français inscrits en France métropolitaine et résidant dans la région.
  • Source : Insee, enquêtes sur la participation électorale de 2002 à 2017.

L’abstention systématique (abstention aux quatre rendez-vous électoraux de l’année) est au plus bas en 2007 pour toutes les classes d’âge exceptée pour les 60-69 ans. Elle augmente fortement entre 2012 et 2017 (+ 3,6 points) avec une augmentation de près de 6 points pour les moins de 40 ans. De manière générale, les 25 à 29 ans sont les plus abstentionnistes à chacune des années électorales.

En 2017, la proportion du vote systématique (aux quatre tours) est en net retrait pour toutes les classes d’âge (figure 4).

Figure 4Une baisse du vote systématique pour toutes les classes d’âge en 2017Part du vote systématique par âge

en %
Une baisse du vote systématique pour toutes les classes d’âge en 2017 (en %)
Age 2002 2007 2012 2017
De 18 à 24 31,3 34,5 26,5 20,5
De 25 à 29 26,0 29,4 27,7 21,4
De 30 à 39 36,8 43,4 37,4 23,9
De 40 à 49 45,9 49,3 47,7 35,4
De 50 à 59 57,6 61,3 52,4 40,5
De 60 à 69 62,3 63,6 60,0 49,3
De 70 à 79 60,0 63,2 61,9 46,6
De 80 à plus 48,6 46,3 40,0 38,4
TOTAL 46,4 49,4 45,4 35,5
  • Champ : Français inscrits en France métropolitaine et résidant dans la région.
  • Source : Insee, enquêtes sur la participation électorale de 2002 à 2017.

Figure 4Une baisse du vote systématique pour toutes les classes d’âge en 2017Part du vote systématique par âge

  • Champ : Français inscrits en France métropolitaine et résidant dans la région.
  • Source : Insee, enquêtes sur la participation électorale de 2002 à 2017.

Les cadres ont peu modifié leurs habitudes de vote entre 2012 et 2017

En 2017, le comportement électoral des cadres a peu évolué par rapport à 2012 : – 1,5 point pour le vote systématique contre + 3,5 points pour le vote intermittent. Pour les autres catégories sociales, le vote systématique a également laissé la place au vote intermittent, mais de façon plus marquée encore. Seule exception, les inactifs autres que les retraités, qui ont privilégié l’abstention systématique. Les retraités détiennent le taux le plus bas de vote intermittent en 2012 (28,1 %) comme en 2017 (35,3 %).

Le report des modalités de vote vers le vote intermittent provient pour 10 points des titulaires d’un diplôme inférieur ou équivalent au baccalauréat. Les diplômés du supérieur se sont davantage tournés vers l’abstention à tous les scrutins (+ 4,5 points) et dans une moindre mesure le vote intermittent (+ 2,9 points). Les personnes non diplômées se sont plus souvent systématiquement abstenues en 2017 qu’en 2012 (+ 7,7 points).

Sources

L’Insee réalise régulièrement des enquêtes sur la participation électorale. Depuis 2002, les élections présidentielle et législative ont lieu la même année, et l’on suit ainsi sur une année le comportement de vote à quatre tours successifs d’élections : les deux tours de la présidentielle et les deux tours des législatives. En suivant le comportement des inscrits sur les listes électorales entre deux tours d’un même scrutin et entre différents scrutins successifs, ces enquêtes permettent d’observer l’intermittence du vote, en distinguant les votants systématiques (ont voté aux quatre tours, ou aux trois tours lorsque l’élection législative n’a eu qu’un seul tour), les abstentionnistes systématiques (aucun vote aux quatre tours), et les électeurs plus ou moins intermittents (au moins un vote aux quatre tours). Le vote blanc ou nul est un vote, avec émargement sur la liste électorale. Il est donc comptabilisé comme une participation.

Pour en savoir plus

Buisson G., Penant S. « Élections présidentielles et législatives de 2002 à 2017 : une participation atypique en 2017 », Insee Première, n° 1671, octobre 2017.

Baillieul Y., Dufeutrelle J. « Les Hauts-de-France : deuxième taux d’abstention le plus élevé aux élections de 2017 », Insee Flash Hauts-de-France, n° 31, octobre 2017.

Van Assche A., « Échéances électorales 2017 : Près de 4,3 millions d’inscrits sur les listes électorales », Insee Flash Hauts-de-France, n° 25, mars 2017.