Insee FocusSaison touristique d’été 2016 Fort repli en Île-de France et sur le littoral

Florent Favre, division Services, Insee

En France métropolitaine, la fréquentation estivale des hébergements collectifs touristiques recule de 2,5 % en 2016, après + 3,0 % en 2015. La baisse concerne davantage la clientèle étrangère. Les attentats ont pesé sur ce bilan, en particulier dans les zones directement touchées, notamment les zones urbaines franciliennes. Le littoral a pâti d’une météo maussade en début de saison. En revanche, les clientèles, française comme étrangère, ont davantage fréquenté la campagne et les massifs qu’en 2015.

Insee Focus
No 68
Paru le :Paru le22/11/2016
Florent Favre, division Services, Insee
Insee Focus No 68- Novembre 2016

La fréquentation estivale baisse de 2,5 % en 2016

Durant la 2016, les hébergements collectifs touristiques de France métropolitaine ont enregistré une fréquentation de 262 millions de nuitées, soit une baisse de 2,5 % par rapport à la saison 2015 (après une hausse de 3,0 %).

Les types d’hébergements les plus urbains, autres hébergements collectifs touristiques (AHCT) et hôtels, reculent plus que les campings (respectivement – 4,2 %, – 3,7 % et – 0,7 % ; figure 1). Globalement, la clientèle a mieux résisté que la clientèle étrangère (– 1,0 % contre – 5,5 %). Dans les hôtels, l’écart est très marqué (respectivement – 0,4 % et – 8,5 %), alors que dans les campings, les évolutions sont proches (respectivement – 0,7 % et – 0,5 %).

Figure 1 - Nuitées d'été et évolution 2016 / 2015 par grande zone géographique et type d’hébergement

Figure 1 - Nuitées d'été et évolution 2016 / 2015 par grande zone géographique et type d’hébergement ( ) - Lecture : entre la saison d’été 2015 et la saison d'été 2016, les nuitées ont baissé de 0,7 % dans les campings.
Nuitées d'été 2016 (en millions) Évolution des nuitées d'été 2016 / 2015 (en %)
Total Campings Hôtels AHCT1 Résidents Étrangers
Littoral 103,0 - 3,6 - 2,6 - 1,7 - 8,3 - 3,6 - 3,5
  Littoral méditerranéen 48,6 - 3,5 - 1,6 - 2,9 - 8,7 - 4,0 - 2,5
  Littoral atlantique 33,8 - 2,9 - 2,3 1,0 - 7,5 - 3,2 - 1,5
  Littoral breton 13,5 - 5,9 - 6,0 - 1,1 - 11,7 - 4,5 - 11,2
  Littoral nord et normand 7,1 - 2,3 - 3,8 - 0,7 - 1,5 - 0,6 - 5,8
Massifs 45,2 0,6 2,9 0,3 - 3,2 0,7 0,2
  Massif alpin 12,6 0,9 5,1 1,9 - 3,1 0,3 2,6
  Massif pyrénéen 15,8 0,2 3,9 - 2,5 - 5,1 0,6 - 0,9
  Autres massifs 16,8 0,6 0,9 0,8 - 0,7 1,0 - 0,4
Urbain2 78,7 - 5,0 - 1,0 - 5,5 - 4,9 - 0,2 - 10,8
  Agglomération parisienne 31,6 - 12,7 - 25,5 - 12,2 - 14,0 - 6,6 - 16,5
  Urbain de province 47,0 1,0 1,6 1,0 0,4 2,5 - 2,2
Rural2 35,0 2,7 1,8 - 0,6 10,6 3,8 0,6
Ensemble 261,9 - 2,5 - 0,7 - 3,7 - 4,2 - 1,0 - 5,5
  • 1. Autres hébergements collectifs touristiques.
  • 2. Hors les zones qui sont sur le littoral ou dans les massifs montagneux (une zone urbaine sur le littoral est classée en littoral et non en urbain).
  • Lecture : entre la saison d’été 2015 et la saison d'été 2016, les nuitées ont baissé de 0,7 % dans les campings.
  • Champ : France métropolitaine.
  • Sources : Insee, en partenariat avec les comités régionaux du tourisme et la Direction générale des entreprises, enquêtes sur la fréquentation des hébergements collectifs touristiques.

Dans les zones urbaines, repli marqué de la clientèle étrangère

En zone urbaine, les nuitées reculent de 5,0 %, en raison d’une forte baisse dans l’agglomération parisienne (– 12,7 %) malgré une progression de 1,0 % dans les villes de province. Globalement, la clientèle étrangère a évité les zones urbaines (– 10,8 %), alors que la fréquentation française est restée stable (– 0,2 %). Ce bilan reflète largement celui de l’Île-de-France. La province bénéficie d’une nette progression des nuitées des résidents (+ 2,5 %) et le recul des nuitées étrangères y est modéré (– 2,2 %), en partie grâce à l’Euro de football.

Un littoral à la peine

Dans les zones littorales, la saison a été également mauvaise (– 3,6 %) pour les résidents comme pour les étrangers. Le début de saison a été pénalisé par la météo et des ponts moins nombreux qu’en 2015, mais le mois de septembre est, sauf en Provence-Alpes-Côte d’Azur (Paca), plus favorable. Le repli des nuitées sur le littoral est particulièrement fort en Paca (– 8,6 %), Pays de la Loire (– 6,7 %) et Normandie (– 4,2 %) (figure 2). En Paca, la baisse est très marquée en juillet, et plus encore en août et septembre, dans les hôtels du littoral, en partie en raison de l’impact de l’attentat de Nice le 14 juillet. En Bretagne (– 5,9 %), les campings et AHCT ont particulièrement souffert, surtout en début de saison. Les littoraux d’Occitanie (– 0,1 %) et dans une moindre mesure de Nouvelle-Aquitaine (– 1,1 %) apparaissent relativement épargnés. Les nuitées sur le littoral progressent uniquement en Corse (+ 2,4 %) et dans les Hauts-de-France (+ 1,9 %).

Figure 2 - Évolution 2016 / 2015 des nuitées d'été par région et grande zone géographique

en %
Figure 2 - Évolution 2016 / 2015 des nuitées d'été par région et grande zone géographique (en %) - Lecture : durant la saison d’été 2016, par rapport à la même saison 2015, les nuitées ont baissé de 0,5 % dans le Centre-Val de Loire.
Évolution des nuitées d'été 2016 / 2015
Total Urbain Littoral Massifs Rural Résidents Étrangers
Île-de-France - 12,4 - 12,7 /// /// - 3,6 - 6,5 - 16,1
Centre-Val de Loire - 0,5 1,8 /// /// - 3,0 4,9 - 11,4
Bourgogne-Franche-Comté - 1,4 - 1,2 /// - 0,4 - 2,5 0,6 - 4,3
Normandie - 3,8 - 1,6 - 4,2 /// - 4,9 - 1,3 - 8,9
Hauts-de-France 1,8 2,6 1,9 /// 0,0 0,4 4,5
Grand Est 0,1 1,4 /// - 4,4 2,2 - 0,4 0,9
Pays de la Loire - 2,4 5,9 - 6,7 /// 5,8 - 0,4 - 11,8
Bretagne - 5,2 - 2,5 - 5,9 /// - 1,3 - 3,7 - 10,5
Nouvelle-Aquitaine 1,5 3,1 - 1,1 1,9 8,2 0,9 3,3
Occitanie 0,9 - 0,4 - 0,1 2,2 5,5 0,3 2,4
Auvergne-Rhône-Alpes 2,5 5,7 /// 1,2 4,5 1,9 4,1
Provence-Alpes-Côte d'Azur - 6,0 - 3,9 - 8,6 - 1,3 - 0,3 - 5,0 - 7,6
Corse 2,4 /// 2,4 /// /// - 0,5 9,0
France métropolitaine - 2,5 - 5,0 - 3,6 0,6 2,7 - 1,0 - 5,5
  • /// : absence de résultats dû à la nature des choses.
  • Lecture : durant la saison d’été 2016, par rapport à la même saison 2015, les nuitées ont baissé de 0,5 % dans le Centre-Val de Loire.
  • Champ : France métropolitaine.
  • Sources : Insee, en partenariat avec les comités régionaux du tourisme et la Direction générale des entreprises, enquêtes sur la fréquentation des hébergements collectifs touristiques.

Les zones rurales et les montagnes résistent

Les zones rurales connaissent la croissance la plus importante (+ 2,7 %), tirée par les deux clientèles (+ 3,8 % pour les résidents et + 0,6 % pour les étrangers). La fréquentation des AHCT y croît nettement (+ 10,6 %), alors que celle des hôtels se tasse (– 0,6 %). Les hausses les plus importantes concernent le Sud-Ouest, alors que les régions plus septentrionales sont en repli.

Dans les massifs montagneux, les nuitées progressent de 0,6 %, mais ce n’est pas encore suffisant pour retrouver les niveaux de 2013. Elles augmentent plus rapidement dans le massif alpin (+ 0,9 %), en particulier dans les campings (+ 5,1 %). Ce massif profite plus que les autres du retour de la clientèle étrangère. Dans les Pyrénées comme dans les autres massifs, la croissance est portée par la seule clientèle française.

L’Île-de-France est particulièrement touchée

Au total, les plus fortes baisses sont enregistrées en Île-de-France, Paca et dans des régions de la façade ouest (figure 2 et figure 3).

En Île-de-France (– 12,4 %), le mois d’août est très mauvais (– 19,6 % par rapport à août 2015, dont – 23,7 % pour les étrangers), davantage que les autres mois (situés entre – 8,5 % et – 13 %).

En Bretagne et Normandie, les baisses sont importantes (– 5,2 % et – 3,8 %), surtout sur le littoral, et concernent dans une moindre mesure également la clientèle française. Le repli est très marqué de mai à juillet, en raison d’une météo défavorable. L’activité s’améliore en août et le mois de septembre renoue avec la croissance.

La baisse des nuitées est très forte en Paca (– 6,0 %), y compris pour la clientèle française. Le début de saison a été mauvais, avec une chute de 12 % en mai. Le repli est plus limité en juin (– 3,5 %) grâce aux matchs de l’Euro à Marseille et Nice. Après avoir bien commencé, le mois de juillet est nettement reparti à la baisse après l’attentat de Nice. Le recul se poursuit les autres mois d’été, en particulier dans les zones urbaines et sur le littoral.

La baisse est moindre dans les Pays de la Loire (– 2,4 %), avec un profil mensuel proche de son voisin breton. Les nuitées diminuent de 1,4 % en Bourgogne-Franche-Comté, notamment en raison d’un mois de juin médiocre (– 10 %). Le Centre-Val de Loire est quasiment stable : la progression des nuitées des résidents compense la baisse de la fréquentation étrangère.

À l’inverse, les régions les plus dynamiques sont dans le Sud-Ouest (Nouvelle-Aquitaine, Occitanie), dans l’Est (Auvergne-Rhône-Alpes, Grand Est et Corse) et en Hauts-de-France. Dans ces régions, la fréquentation augmente davantage pour la clientèle étrangère que pour la clientèle française. Certaines d’entre elles bénéficient d’un très bon mois de juin en zone urbaine grâce aux matchs de l’Euro. Enfin, la Corse enregistre la plus forte progression des nuitées étrangères : + 9,0 %.

Figure 3Évolution 2016 / 2015 des nuitées d'été par département

en %
Évolution 2016 / 2015 des nuitées d'été par département (en %)
Département Évolution 2016 / 2015 des nuitées d'été
Ain 3,3
Aisne 3,2
Allier 5,4
Alpes-de-Haute-Provence 0,2
Hautes-Alpes - 4,0
Alpes-Maritimes - 9,5
Ardèche 2,9
Ardennes - 3,3
Ariège 2,1
Aube 4,6
Aude - 2,9
Aveyron 1,4
Bouches-du-Rhône - 3,8
Calvados - 3,7
Cantal 2,6
Charente - 3,3
Charente-Maritime - 1,8
Cher 1,9
Corrèze 0,8
Côte-d'Or - 3,1
Côtes-d'Armor - 5,6
Creuse 4,3
Dordogne 1,5
Doubs - 3,3
Drôme 3,7
Eure - 6,2
Eure-et-Loir 1,4
Finistère - 6,3
Corse-du-Sud 4,0
Haute-Corse 0,7
Gard 0,8
Haute-Garonne 3,1
Gers 6,3
Gironde 1,0
Hérault - 0,7
Ille-et-Vilaine - 3,4
Indre - 3,7
Indre-et-Loire 2,1
Isère 3,6
Jura 1,5
Landes 1,2
Loir-et-Cher - 2,6
Loire - 4,5
Haute-Loire 0,9
Loire-Atlantique - 0,3
Loiret - 2,3
Lot 2,4
Lot-et-Garonne 2,6
Lozère 7,1
Maine-et-Loire 1,9
Manche - 6,1
Marne - 2,7
Haute-Marne 0,5
Mayenne 7,8
Meurthe-et-Moselle - 2,0
Meuse 13,7
Morbihan - 4,8
Moselle 8,0
Nièvre - 4,4
Nord 0,9
Oise 1,1
Orne 0,9
Pas-de-Calais 1,8
Puy-de-Dôme 1,9
Pyrénées-Atlantiques 0,4
Hautes-Pyrénées - 0,1
Pyrénées-Orientales 2,0
Bas-Rhin - 0,5
Haut-Rhin - 1,4
Rhône 8,5
Haute-Saône - 2,7
Saône-et-Loire - 1,2
Sarthe 1,1
Savoie - 0,6
Haute-Savoie 0,4
Paris - 14,8
Seine-Maritime - 0,9
Seine-et-Marne - 12,0
Yvelines - 7,7
Deux-Sèvres 2,2
Somme 2,4
Tarn 6,8
Tarn-et-Garonne 5,1
Var - 7,5
Vaucluse - 1,0
Vendée - 4,5
Vienne 33,3
Haute-Vienne 1,6
Vosges - 4,5
Yonne - 0,9
Territoire de Belfort 13,1
Essonne - 7,0
Hauts-de-Seine - 13,6
Seine-Saint-Denis - 4,5
Val-de-Marne - 14,2
Val-d'Oise - 5,2
  • Champ : France métropolitaine.
  • Sources : Insee, en partenariat avec les comités régionaux du tourisme et la Direction générale des entreprises, enquêtes sur la fréquentation des hébergements collectifs touristiques.

Figure 3Évolution 2016 / 2015 des nuitées d'été par département

  • Champ : France métropolitaine.
  • Sources : Insee, en partenariat avec les comités régionaux du tourisme et la Direction générale des entreprises, enquêtes sur la fréquentation des hébergements collectifs touristiques.

Sources

L’Insee réalise chaque mois des enquêtes sur la fréquentation des hébergements collectifs touristiques : hôtels, campings (hébergements de plein air) et autres hébergements collectifs touristiques (AHCT). Ces derniers comprennent notamment les résidences de tourisme (dont les «  »), villages de vacances, maisons familiales et auberges de jeunesse. Ils n’incluent pas les hébergements proposés par des particuliers. Ainsi, l’accroissement de l’offre des particuliers au travers de sites internet pourrait peser sur l’évolution des nuitées.

Définitions

La saison d’été couvre les mois de mai à septembre.

La clientèle peut être soit résidente en France (dont le lieu d’habitation habituel est localisé en France, désignée comme « clientèle française » par souci de simplification), soit non résidente (« clientèle étrangère »).

Les « appart’hôtels » désignent des hébergements permettant de réaliser un minimum de cuisine et pour lesquels les prestations sont légèrement différentes de celles des chambres classiques de l’hôtellerie.

Pour en savoir plus