En Normandie, plus d’un décès sur deux dû à des maladies tumorales ou circulatoires
L’année 2013 confirme la tendance observée depuis plusieurs années : les pathologies tumorales et circulatoires sont les principales causes directes de décès en Normandie. Un décès sur cinq est prématuré et, parmi ces cas, la part des hommes s’élève à 70 %. La Normandie affiche une surmortalité générale de 6,1 % par rapport à la France métropolitaine. Cette surmortalité est entraînée par celles des départements de l’Eure (+ 12,8 %) et de la Seine-Maritime (+ 8,3 %).
En 2013, la mortalité en Normandie s'élève à 31 870 décès (soit 1 040 décès pour 100 000 habitants), à parité quasi égale (51 % d'hommes contre 49 % de femmes). Ce chiffre marque une légère progression (+ 0,3 %) par rapport à l'année 2012.
Toutes classes d'âges confondues, les tumeurs malignes constituent la première cause de mortalité masculine (34 %) (figure 1). Les femmes sont davantage touchées par les maladies de l'appareil circulatoire (28 %) bien que le taux de mortalité de cette pathologie évolue à la baisse depuis 2009.
tableauFigure 1 – Plus de la moitié des Normands décèdent de tumeurs ou de maladies circulatoires
Hommes | Femmes | |
---|---|---|
Tumeurs | 33,6% | 24,5% |
Maladie de l’appareil| circulatoire | 23,8% | 28,1% |
Symptômes et états morbides| mal définis | 8,6% | 9,7% |
Causes externes| de blessure et d’empoisonnement | 7,9% | 4,9% |
Maladies de l’appareil| respiratoire | 6,1% | 6,6% |
Maladies du système nerveux| et des organes des sens | 4,6% | 8,0% |
Maladies de l’appareil| digestif | 4,6% | 3,9% |
Troubles mentaux |et du comportement | 3,4% | 4,9% |
Maladies endocriniennes,| nutritionnelles et métaboliques | 2,9% | 3,9% |
- Source : Inserm, CépiDC.
graphiqueFigure 1 – Plus de la moitié des Normands décèdent de tumeurs ou de maladies circulatoiresLes principales causes de décès en Normandie selon le sexe en 2013
Les hommes succombent de façon prématurée
Les cancers ont entraîné le décès de 9 283 personnes, soit une centaine de plus qu'en 2012. La forte disparité entre les deux sexes est cristallisée dans les chiffres de mortalité relatifs aux tumeurs malignes du foie. Ainsi, au sein de la population masculine, cette pathologie enregistre la plus forte progression (+ 8 % en une année). En revanche, chez les femmes, elle affiche le recul le plus net, avec une baisse de plus de 9 %.
Plus spécifiquement, le cancer du sein continue de progresser (+ 6 %) chez la population féminine normande. Les femmes sont également les principales victimes de pathologies du système nerveux avec 62 % des décès enregistrés.
Les tumeurs du larynx, de la trachée, des bronches et des poumons frappent trois hommes pour une femme.
Le taux de mortalité infantile est de 3,3 décès pour 1 000 nouveaux-nés, soit 0,2 point en-deçà de la moyenne nationale.
En Normandie, un cinquième des décès intervient avant l'âge de 65 ans. Parmi ces morts prématurées, les hommes sont surreprésentés à hauteur de 70 % (4 292 décès). Avant cet âge, les Normands, hommes et femmes, décèdent principalement de cancers. À partir de 75 ans, un renversement s'opère chez les deux sexes avec une prépondérance de décès résultants de pathologies circulatoires.
Fort repli de la mortalité routière depuis l’année 2000
La recrudescence des suicides en 2013, en hausse d'environ 2 %, met un coup d'arrêt à la forte baisse observée en 2012 (figure 2). Depuis l'année 2000, les maladies du système nerveux augmentent fortement avec une progression de plus de 70 % des décès constatés.
Une tendance positive vient toutefois contrebalancer ces chiffres : la baisse manifeste de 13 % des décès par accidents de transport. Ce solide recul confirme l'important fléchissement de la mortalité routière en Normandie depuis une décennie (- 62 %).
tableauFigure 2 – Hausse importante des maladies neurologiques depuis l’année 2000
Tumeurs malignes | Maladies du système nerveux et des organes du sens | Accidents de transport | Suicides | |
---|---|---|---|---|
2000 | 100 | 100 | 100 | 100 |
2001 | 100,8 | 101,9 | 107,1 | 99 |
2002 | 100,5 | 115 | 107,6 | 99,7 |
2003 | 103,2 | 128,3 | 84,1 | 103,6 |
2004 | 100,7 | 117,3 | 78,7 | 96,6 |
2005 | 103,1 | 129,1 | 77,5 | 97,7 |
2006 | 103,4 | 134,5 | 58,3 | 92,3 |
2007 | 104,4 | 137,9 | 62,5 | 94,9 |
2008 | 104,9 | 150,1 | 58,3 | 89,9 |
2009 | 107,5 | 157,1 | 55,1 | 96,4 |
2010 | 107 | 159,9 | 51,7 | 99,3 |
2011 | 107,1 | 156 | 46,1 | 100,5 |
2012 | 107 | 162,8 | 43,6 | 88,3 |
2013 | 108,1 | 172,9 | 38 | 89,8 |
- Source : Inserm, CépiDC, calculs Insee.
graphiqueFigure 2 – Hausse importante des maladies neurologiques depuis l’année 2000Évolution du nombre de décès dus à certaines pathologies ou à des causes exogènes
La surmortalité masculine normande supérieure de 8,5 % au niveau national
La Normandie confirme ses tendances antérieures en affichant une surmortalité générale de 6,1 % par rapport à la mortalité métropolitaine à structure d’âge équivalente (méthodologie). La surmortalité masculine est également supérieure de 8,5 % aux chiffres nationaux. La surmortalité féminine est moindre, mais pregnante (+ 4 %). Cette surmortalité normande par rapport à la métropole se retrouve de manière plus prononcée dans les chiffres des départements de l'Eure et de la Seine-Maritime (figure 3).
graphiqueFigure 3 – Un foyer de surmortalité localisé à l’est de la région normande - Surmortalité des départements normands par rapport à la mortalité métropolitaine
De façon spécifique, les décès normands prématurés dus à l'abus d'alcool sont marqués d'une surmortalité de 36 % par rapport à la moyenne métropolitaine. Sans que le lien de causalité ne soit pour autant établi avec ce résultat, la mortalité des hommes due aux tumeurs malignes du foie est supérieure de 5 points à celle de la France métropolitaine (19 % contre 14 %, figure 4).
La région de Normandie conforte ainsi sa mauvaise place en termes de surmortalité, notamment masculine.
tableauFigure 4 – Forte surmortalité normande liée aux suicides
Surmortalité | |
---|---|
Suicides | 30% |
Tumeur du foie et des voies| biliaires intrahépatiques | 19% |
Cancer du sein | 11% |
Maladies de l'appareil| digestif | 11% |
Troubles mentaux |et du comportement | 10% |
Maladies de l'appareil| circulatoire | 10% |
Tumeur de la prostate | 9% |
Maladies du système nerveux| et des organes des sens | 6% |
Tumeur maligne| du côlon | 6% |
Symptômes et états morbides| mal définis | 3% |
Maladies endocriniennes,| nutritionnelles et métaboliques | 2% |
Maladies de l'appareil| respiratoire | 2% |
Tumeur du larynx,| de la trachée, des bronches| et du poumon | 1% |
Tumeur maligne| des tissus lymphatiques | -1% |
Accidents | -2% |
Maladies infectieuses| et parasitaires | -2% |
Tumeur du pancréas | -11% |
- Source : Inserm, CépiDC, calculs Insee.
graphiqueFigure 4 – Forte surmortalité normande liée aux suicidesPrincipaux facteurs de surmortalités et de sous-mortalités en Normandie en 2013 par rapport à la France métropolitaine (sur la base des taux standardisés)
Sources
Le recours à des taux de mortalité standardisés permet de comparer la mortalité entre deux populations aux structures démographiques différentes. Ces taux éliminent les effets liés à l'âge. Le taux standardisé est alors la somme des taux de mortalité par classe d'âge (série des m) pondérés par la part de la classe d'âge correspondante dans la population de référence (série des p).
L'indice i correspond à l'indice de la classe d'âge et varie de 1 à n.
n est le nombre de classes d'âge.
La population de référence est la France métropolitaine.
Les surmortalités mises en évidence sur la figure 3 résultent de comparaisons entre les taux de mortalité standardisés de chaque département et celui de la France métropolitaine, pour toutes causes de décès confondues.
La figure 4 met en avant une ventilation par pathologie des principales surmortalités et sous-mortalités de la région Normandie par rapport à la France métropolitaine.
Pour en savoir plus
« Les cancers : toujours la principale cause de décès en Haute-Normandie en 2012 » / Insee Haute-Normandie ; Jean-Philippe Caritg In : Insee Flash Haute–Normandie N° 28 (2015, novembre) 2p.
« 559 300 personnes décédées en France en 2014 : moins de décès qu’en 2012 et 2013 » / Insee ; Vanessa Bellamy et Isabelle Robert-Bobée, division Enquêtes et études démographiques, Insee In : Insee Focus N ° 36 (2015, octobre).