Les 111 quartiers de Marseille - Croissance démographique à l’est, déclin au centre-ville
Depuis 1982, la population de Marseille a légèrement diminué. Cette baisse globale masque de fortes variations entre les 111 quartiers historiques de la ville. Du nord au sud, les quartiers bordés par la Méditerranée ont perdu des habitants, notamment ceux du centre-ville ; à l’inverse, la périphérie s’est peuplée.
Particularité de la ville, Marseille s’est construite en intégrant progressivement des villages. Souvent structurés autour de l’ancien noyau villageois, 111 quartiers ont été officiellement fixés par décret en 1946. En 2012, leur population varie de 146 habitants aux Îles et 410 à Carpiagne, quartiers les moins peuplés, à 19 997 à Sainte-Marguerite et 18 655 à Saint-Barthélemy, quartiers les plus peuplés (figure 1).
tableauFigure 1 – Les 10 quartiers les plus et les moins peuplés de Marseille en 2012
Les plus peuplés | Les moins peuplés | ||
---|---|---|---|
Nombre d'habitants | Nombre d'habitants | ||
Sainte-Marguerite | 19 997 | Les Îles | 146 |
Saint-Barthélémy | 18 655 | Carpiagne | 410 |
La Pomme | 17 787 | Les Goudes | 495 |
Mazargues | 17 527 | Les Riaux | 614 |
Le Camas | 16 585 | Vaufrèges | 754 |
Saint-Loup | 16 084 | La Treille | 821 |
La Blancarde | 15 292 | Les Médecins | 1 107 |
Les Olives | 15 181 | Eoures | 1 453 |
Saint-Just | 14 417 | Mourets | 1 645 |
Saint-Tronc | 14 372 | Arenc | 1 645 |
- Source : Insee, Recensement de la population 2012
En trente ans, la commune a perdu 0,1 % de sa population en moyenne chaque année, ce qui correspond à environ 20 000 personnes au total entre 1982 et 2012. Amorcé au cours des années 1970, le déclin démographique de Marseille s’est accéléré jusqu’à la fin des années 1980. Les gains de population qu’enregistre la ville depuis ne lui permettent pas de rattraper aujourd’hui le niveau de 1982. Par ailleurs, ces mouvements démographiques n’ont pas été uniformes sur tout le territoire de la ville et masquent de fortes variations selon les quartiers (figure 2).
graphiqueFigure 2 – Croissance démographique dans les quartiers situés à l’est de la ville

- Source : Insee, Recensements de la population 1982 et 2012
La moitié des quartiers a perdu des habitants
Au nord de la ville, de nombreux quartiers comptent moins d’habitants qu’il y a 30 ans. Ainsi, dans le 16e arrondissement, le quartier des Riaux, limitrophe de la commune du Rove, a perdu la moitié de sa population depuis 1982. Il ne compte plus aujourd’hui que 610 personnes. La population a également diminué à l’Estaque, petit port du nord de la ville (– 1 180 habitants), et à Saint-André (– 310 habitants). À nombre de logements presque inchangé, ces quartiers ont connu une baisse rapide de la taille des ménages qui y résident.
Dans le 15e arrondissement, le nombre de logements a sensiblement diminué au cours des années 80 dans la plupart des quartiers. Sept quartiers sur onze ont perdu de la population entre 1982 et 2012. Le quartier de La Delorme est le plus concerné (– 1,3 % par an, soit 2 930 habitants de moins en 30 ans).
Une grande partie des nombreux quartiers situés au cœur de la ville sont également en déclin démographique. Jouxtant la Canebière, Belsunce a enregistré une forte baisse de population en 30 ans (– 1,4 % par an), passant de 13 800 à 9 100 habitants. Grands-Carmes, qui doit son nom à son couvent, et Hôtel-de-Ville ont également perdu de nombreux habitants depuis 1982 (respectivement – 3 280 et – 3 360). Le centre ville a ainsi été l’objet d’une profonde mutation urbaine ayant conduit à une réduction rapide du parc de logements jusqu’au tournant des années 1990. Depuis, la croissance de ce parc ne permet pas de retrouver les niveaux de population d’il y a 30 ans.
Situés en bordure de mer, tous les quartiers du 7e arrondissement ont perdu de la population également, à l’exception du quartier des Îles, autour du Frioul.
Plus au sud mais toujours bordé par la Méditerranée, le 8e arrondissement est aussi concerné : la population a diminué dans cinq quartiers sur dix, et ce malgré la progression continue du nombre de logements. Celle-ci ne suffit toutefois pas à compenser la diminution très rapide de la taille des ménages vivant dans ces quartiers.
Enfin, le quartier le plus peuplé de la ville, Sainte-Marguerite, situé dans le 9e arrondissement a perdu 2 580 habitants en 30 ans. Cette diminution, bien que sensible (– 0,4 % par an), est toutefois moindre qu’au nord et au centre de la ville, côté mer.
Croissance démographique à l’est en périphérie de la ville
Au cours des dernières décennies, le développement démographique de Marseille s’est opéré par l’est et le nord de son territoire. Ainsi, les quartiers périphériques situés dans les 9e, 11e, 12e et 13e arrondissements, ont gagné des habitants entre 1982 et 2012. Tous ont connu une nette croissance de leur parc de logements en résidences principales.
Certains ont été particulièrement dynamiques sur le plan démographique, leur population ayant augmenté entre 2 et 4 % en moyenne par an. Il s’agit notamment de Mourets, Château-Gombert (et son Technopôle) au nord ; La Valentine, Les Accates, La Treille et Les Camoins situés à l’est de la ville, au pied des collines.
Toujours à l’est du territoire communal, la population des quartiers des Médecins, Croix-Rouge, Les Trois-Lucs, Saint-Menet, Éoures, Vaufrèges et Sormiou ont également fortement progressé, à un taux compris entre 1 et 2 % en moyenne annuelle depuis 1982.
Quelques quartiers plus proches du centre se sont également développés. Les quartiers de Rouet et Capelette ont ainsi connu un essor démographique (respectivement + 3 360 et + 3 080 habitants en 30 ans), en lien avec un essor des constructions (respectivement + 2 400 et + 1 800 logements).