Étudiants, retraités ou personnes au foyer, ils sont 25 000 à travailler occasionnellement en Normandie.

En Normandie comme en France métropolitaine, 2 % des emplois sont occupés par des personnes qui, lors du Recensement de la population, se déclarent en inactivité. Pour la moitié, 12 500, il s'agit de retraités. Les élèves, les stagiaires et les étudiants sont 11 100, soit 44%. Enfin, 1 800 personnes au foyer travaillent occasionnellement. Ces personnes principalement inactives occupent 2,5 % des emplois dans le Calvados et 2,1 % en Seine-Maritime, départements qui accueillent les universités normandes de Caen, Le Havre et Rouen. Dans les trois autres départements normands, où la part d'étudiants est beaucoup plus faible, la proportion d'emplois occupés par des inactifs se situe autour de 1,5 %.

Les inactifs qui travaillent occasionnellement sont en augmentation. Leur nombre s'est accru de 13 % entre 2007 et 2012 car 4500 retraités supplémentaires (+ 56 %) ont rejoint cette catégorie. En revanche, personnes au foyer (- 27 %) et étudiants (- 8 %) sont moins nombreux à exercer un emploi intermittent. On observe des évolutions similaires au niveau national.

Ces emplois occasionnels ou de très courte durée sont le plus souvent des emplois salariés (85 %). Toutefois, les non-salariés, en particulier les travailleurs indépendants (12 %), y occupent une plus grande place que dans l'ensemble de l'emploi en Normandie. Il s'agit notamment de retraités qui continuent à cultiver une petite exploitation agricole en polyculture ou qui poursuivent une activité de prestataire de services. Les emplois occasionnels sont majoritairement exercés par des femmes (52 % contre 47 % dans l'ensemble des emplois normands) et les deux tiers sont des temps partiels (15 % seulement dans l'ensemble des emplois).

Les emplois occasionnels peu qualifiés du commerce et des services à la personne offrent des revenus d'appoint à ceux qui les occupent, en majorité des femmes. C'est le cas des emplois de serveurs et de caissiers, dont respectivement 8 % et 6 % sont occupés par des inactifs, presque exclusivement des étudiants. La part d'emplois occupés par des inactifs est de 6 % chez les employés de maison et de 3 % chez les aides à domicile et assistants maternels. Dans ces trois activités, très féminisées, l'emploi intermittent est majoritairement exercé par des retraités. Elles attirent aussi un quart des personnes au foyer cherchant un revenu d'appoint.

Un tiers des emplois d'interne en médecine et plus d'un emploi sur dix de surveillant ou d'aide éducateur scolaire sont occupés par des personnes se considérant étudiants. Ces activités représentent souvent une première étape dans un cursus professionnel visant l'exercice d'une profession médicale ou l'enseignement.

Inversement, 62 % des inactifs qui occupent un poste de formateur ou d'animateur de formation continue sont des retraités.

L'artisanat et les professions libérales offrent aussi des emplois occasionnels ou de courtes durées à des personnes qui se considèrent principalement comme inactives (respectivement 3 % et 4 % des emplois). Neuf fois sur dix, ces dernières sont en retraite ou préretraite. Cette pratique intermittente de leur profession peut correspondre, pour les intéressés, à un choix de vie ou à la nécessité de se procurer un revenu complémentaire à celui de leur pension de retraite.

Plus faible est la part des emplois ouvriers, qualifiés ou non, occupés à titre occasionnel par des inactifs. En effet, même dans les métiers où l'emploi occasionnel atteint les proportions les plus importantes, comme ceux de cariste ou de manutentionnaire, il n'est presque jamais fait appel à des retraités ou des étudiants, mais principalement à des personnes alternant périodes de chômage et d'emploi.

Enfin, les fonctions d'encadrement se révèlent parmi les moins compatibles avec l'emploi de courte durée. Aussi, moins de 1 % des emplois de cadres d'entreprise ou de contremaîtres sont exercés par des personnes principalement inactives.