Insee Analyses BretagneBilan démographique 2015 : le solde naturel breton est négatif

Michel Rouxel, Insee

Au 1er janvier 2015, la population de la Bretagne est estimée à 3 294 300 habitants, en progression annuelle moyenne de 0,6 % depuis 2008 (soit 20 700 habitants supplémentaires chaque année). En 2015, pour la première fois depuis deux siècles en période de paix, le solde naturel est négatif en Bretagne. Le nombre de naissances, en baisse en 2015, n'a pas compensé la hausse exceptionnelle du nombre de décès. L'excédent migratoire est ainsi l'unique moteur de la croissance démographique bretonne.

En 2015, 33 700 bébés sont nés dans la région. Avec 1,93 enfant par femme, la Bretagne est moins féconde que la plupart des régions françaises. Le nombre de décès s'établit à 34 100 en 2015, niveau record depuis l'après-guerre. Outre le vieillissement de la population et l'arrivée des baby-boomers dans le 3e âge, la forte hausse des décès s'explique par un épisode grippal de forte intensité qui a touché la France en début d'année.

Insee Analyses Bretagne
No 43
Paru le :Paru le30/06/2016
Michel Rouxel, Insee
Insee Analyses Bretagne No 43- Juin 2016

La population augmente de 0,6 % par an depuis 2008

Au 1er janvier 2015, la population de la Bretagne est estimée à 3 294 300 habitants, soit une augmentation de 144 600 personnes depuis 2008. Sur cette période, le nombre d'habitants croît au rythme de 0,64 % par an correspondant à 20 700 habitants supplémentaires chaque année. Ce rythme est légèrement supérieur à celui de la France métropolitaine (+ 0,53 %). L'excédent migratoire est désormais l'unique moteur de la croissance démographique bretonne.

Le solde naturel est négatif en 2015. En effet, le nombre de décès dépasse celui des naissances (figure 1). Mis à part les années de Première et Seconde Guerres mondiales, la Bretagne a toujours connu au cours des deux derniers siècles un solde naturel positif. Au 19e siècle, ce solde naturel oscillait entre 5 000 et 20 000 par an. Depuis le début du 20e siècle, du fait d'un abaissement tendanciel de la natalité, ce solde naturel s'est réduit continuellement, malgré un rebond durant les années du baby-boom (1945-1975). Le solde naturel négatif constaté en 2015 n'est pas qu'un simple événement conjoncturel car il s'inscrit dans des tendances structurelles, avec des baisses régulières du nombre de naissances et une hausse des décès, liée à l’arrivée des baby-boomers aux grands âges.

Figure 1La chute du solde naturel s'inscrit dans une tendance lourde

La chute du solde naturel s'inscrit dans une tendance lourde
Naissances Décès Solde naturel
1900 68 332 59 689 8 643
1901 70 873 53 862 17 011
1902 69 596 50 823 18 773
1903 70 721 49 629 21 092
1904 69 572 52 186 17 386
1905 69 382 53 821 15 561
1906 67 848 52 905 14 943
1907 64 843 53 713 11 130
1908 66 516 49 915 16 601
1909 66 666 51 104 15 562
1910 66 096 47 150 18 946
1911 64 127 52 730 11 397
1912 64 069 48 146 15 923
1913 62 048 48 581 13 467
1914 62 516 54 092 8 424
1915 41 334 53 394 -12 060
1916 31 385 45 752 -14 367
1917 33 723 43 707 -9 984
1918 41 283 55 034 -13 751
1919 41 268 44 135 -2 867
1920 66 107 39 126 26 981
1921 61 827 45 571 16 256
1922 57 423 47 441 9 982
1923 57 272 41 939 15 333
1924 55 550 41 080 14 470
1925 54 977 43 841 11 136
1926 53 815 43 172 10 643
1927 52 682 40 944 11 738
1928 52 944 42 029 10 915
1929 50 460 44 531 5 929
1930 50 515 39 154 11 361
1931 49 504 40 088 9 416
1932 50 260 40 545 9 715
1933 47 301 40 461 6 840
1934 47 515 41 053 6 462
1935 44 634 40 811 3 823
1936 44 734 38 393 6 341
1937 44 147 39 559 4 588
1938 41 659 39 940 1 719
1939 42 748 41 130 1 618
1940 39 931 46 356 -6 425
1941 30 892 38 920 -8 028
1942 34 930 34 223 707
1943 39 054 32 991 6 063
1944 39 251 38 047 1 204
1945 39 442 36 773 2 669
1946 50 795 31 175 19 620
1947 52 867 30 291 22 576
1948 52 284 28 642 23 642
1949 50 687 33 156 17 531
1950 49 143 31 645 17 498
1951 46 414 33 671 12 743
1952 45 595 29 982 15 613
1953 44 646 31 969 12 677
1954 44 620 29 576 15 044
1955 44 093 30 446 13 647
1956 44 550 31 013 13 537
1957 44 608 29 521 15 087
1958 44 360 27 248 17 112
1959 44 071 27 702 16 369
1960 43 329 28 000 15 329
1961 43 624 27 451 16 173
1962 43 024 29 385 13 639
1963 43 904 30 989 12 915
1964 44 088 28 183 15 905
1965 43 338 29 832 13 506
1966 42 906 29 006 13 900
1967 42 028 29 445 12 583
1968 42 312 30 907 11 405
1969 42 983 31 133 11 850
1970 43 410 30 436 12 974
1971 44 506 29 912 14 594
1972 44 230 29 970 14 260
1973 43 520 30 321 13 199
1974 40 572 29 947 10 625
1975 37 478 30 872 6 606
1976 35 617 30 612 5 005
1977 36 829 29 827 7 002
1978 36 648 29 596 7 052
1979 37 835 30 042 7 793
1980 39 889 30 634 9 255
1981 39 690 30 780 8 910
1982 38 568 29 984 8 584
1983 35 676 31 819 3 857
1984 35 923 30 464 5 459
1985 36 249 30 630 5 619
1986 36 756 30 785 5 971
1987 35 878 29 228 6 650
1988 35 409 28 401 7 008
1989 34 797 28 402 6 395
1990 34 504 29 158 5 346
1991 33 647 28 657 4 990
1992 33 257 28 407 4 850
1993 31 891 29 598 2 293
1994 31 882 28 365 3 517
1995 33 277 29 635 3 642
1996 33 924 29 915 4 009
1997 33 413 30 278 3 135
1998 34 601 29 347 5 254
1999 34 861 30 423 4 438
2000 36 692 29 815 6 877
2001 36 397 29 912 6 485
2002 35 837 30 036 5 801
2003 36 264 30 487 5 777
2004 36 388 29 305 7 083
2005 36 345 30 088 6 257
2006 37 835 29 740 8 095
2007 37 009 30 258 6 751
2008 37 659 30 547 7 112
2009 37 034 30 961 6 073
2010 37 166 31 262 5 904
2011 36 764 31 089 5 675
2012 36 582 32 790 3 792
2013 35 578 32 687 2 891
2014 34 987 31 889 3 098
2015 33 744 34 151 -407
  • Source : Insee, état civil

Figure 1La chute du solde naturel s'inscrit dans une tendance lourdeÉvolution du nombre de naissances et de décès en Bretagne

  • Source : Insee, état civil

L’Ille-et-Vilaine conserve un excédent naturel de près de 3 700 personnes en 2015 (il était à + 4 700 en 2014). Mais le solde naturel est fortement négatif dans les trois autres départements, en particulier dans les Côtes-d’Armor et le Finistère qui se placent aux 3e et 5e rangs des départements français ayant les soldes naturels les plus déficitaires. Sur les 1 270 communes bretonnes, 506 (soit 40 %) enregistrent plus de décès que de naissances en 2014 (figure 2). Elles étaient 435 (soit 34 %) en 2010. Cet essoufflement du moteur interne de la croissance démographique est général sur l'ensemble du territoire national.

Figure_2Un solde naturel négatif le long du littoral

  • Source : Insee, état civil

Baisse de la natalité

Au cours de l’année 2015, 33 700 bébés sont nés en Bretagne, soit 1 200 de moins qu’en 2014 (– 3,6 %). La baisse de la natalité s’inscrit dans un mouvement de repli observé depuis 2010 dans toute la France et plus particulièrement dans les régions de la moitié nord. Ainsi, entre 2010 et 2015, le nombre de naissances a baissé de 4 % en France et de 9 % en Bretagne.

L’évolution de la natalité dépend de deux composantes : le nombre de femmes en âge d’avoir des enfants (entre 15 et 49 ans) et leur fécondité à chaque âge. En Bretagne, la diminution du nombre de femmes en âge de procréer explique un quart de la baisse des naissances bretonnes sur la période 2010-2015. En particulier, le nombre de Bretonnes âgées de 25 à 39 ans – tranche d’âge de plus forte fécondité – a diminué de 11 000 (– 4 %) entre 2009 et 2014.

La diminution des taux de fécondité par âge, en particulier durant les années 2013-2015 (figure 3), explique les trois autres quarts de la baisse des naissances bretonnes sur la période 2010-2015.

Figure 3Un brusque repli des taux de fécondité depuis 2013

Un brusque repli des taux de fécondité depuis 2013
Effet démographique Effet taux de fécondité
2005 -183 134
2006 -151 1 635
2007 -260 -569
2008 -56 714
2009 -58 -467
2010 -223 245
2011 -190 -210
2012 -119 -63
2013 -22 -982
2014 -135 -466
2015 -89 -1 154
  • Lecture : la variation annuelle du nombre de naissances résulte de l'évolution du nombre de femmes de 15 à 49 ans à taux de fécondité inchangé (effet démographique) ainsi que de l'évolution des taux de fécondité par âge (effet taux de fécondité).
  • Source : Insee, recensements de la population et état civil

Figure 3Un brusque repli des taux de fécondité depuis 2013Évolution annuelle des naissances bretonnes, décomposée en effets démographique et taux de fécondité

  • Lecture : la variation annuelle du nombre de naissances résulte de l'évolution du nombre de femmes de 15 à 49 ans à taux de fécondité inchangé (effet démographique) ainsi que de l'évolution des taux de fécondité par âge (effet taux de fécondité).
  • Source : Insee, recensements de la population et état civil

De 1975 à 1995, la baisse des taux de fécondité s'est accompagnée d'un décalage du calendrier des naissances (figure 4). L'âge moyen à l'accouchement a alors fortement augmenté, passant de 26,2 ans en 1975 à 29,2 ans en 1995. Entre 1995 et 2005, un rebond de la fécondité s'opère avec une faible diminution des taux de fécondité des jeunes femmes compensée par une nette augmentation de ceux des femmes de 30 ans ou plus. Les taux de fécondité marquent ensuite le pas avant de chuter depuis 2010. La fécondité autour de 30 ans se réduit sans qu'il y ait de report notable vers les âges plus élevés. L’âge moyen à l’accouchement atteint ainsi 30,6 ans en 2014.

Figure 4Un calendrier des naissances qui tend à se stabiliser

Un calendrier des naissances qui tend à se stabiliser
1975 1985 1995 2005 2014
15 ans 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00
16 ans 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00
17 ans 0,01 0,00 0,00 0,00 0,00
18 ans 0,02 0,01 0,01 0,01 0,01
19 ans 0,05 0,02 0,01 0,01 0,01
20 ans 0,09 0,04 0,02 0,02 0,02
21 ans 0,13 0,07 0,03 0,03 0,03
22 ans 0,15 0,10 0,04 0,05 0,04
23 ans 0,17 0,13 0,06 0,05 0,05
24 ans 0,18 0,16 0,09 0,07 0,07
25 ans 0,18 0,18 0,11 0,10 0,09
26 ans 0,17 0,17 0,13 0,12 0,11
27 ans 0,15 0,16 0,15 0,14 0,13
28 ans 0,13 0,15 0,16 0,16 0,15
29 ans 0,12 0,13 0,16 0,16 0,16
30 ans 0,10 0,11 0,15 0,17 0,15
31 ans 0,08 0,09 0,12 0,15 0,15
32 ans 0,07 0,08 0,11 0,14 0,14
33 ans 0,06 0,06 0,09 0,12 0,12
34 ans 0,05 0,05 0,07 0,11 0,11
35 ans 0,05 0,04 0,06 0,08 0,09
36 ans 0,04 0,03 0,05 0,07 0,07
37 ans 0,03 0,02 0,03 0,05 0,06
38 ans 0,02 0,02 0,03 0,04 0,05
39 ans 0,02 0,01 0,02 0,03 0,04
40 ans 0,01 0,01 0,01 0,02 0,03
41 ans 0,01 0,01 0,01 0,01 0,02
42 ans 0,01 0,00 0,00 0,01 0,01
43 ans 0,00 0,00 0,00 0,00 0,01
44 ans 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00
45 ans 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00
46 ans 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00
47 ans 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00
48 ans 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00
  • Source : Insee, état civil

Figure 4Un calendrier des naissances qui tend à se stabiliserTaux de fécondité par âge

  • Source : Insee, état civil

L’indicateur conjoncturel de fécondité (ICF) exprime le nombre moyen d'enfants mis au monde par les femmes au cours d'une année donnée. Il est égal à 1,93 enfant par femme en Bretagne en 2014 contre 2,03 en 2010. Il se situe maintenant en dessous de la moyenne métropolitaine (1,98 en 2014 et 2,02 en 2010). L'ICF, également orienté à la baisse au niveau national, a ainsi plus fortement diminué en Bretagne.

La crise économique de 2008, concomitante à la baisse de la fécondité, a-t-elle été un élément déclencheur de celle-ci ? Les facteurs qui influencent la fécondité de manière générale sont nombreux : facteurs économiques mais aussi culturels, politique familiale, confiance dans l'avenir, désir d’avoir ou non des enfants, etc. Il est difficile de les isoler les uns des autres et d’établir l’ensemble des causalités.

Cependant, les constatations empiriques montrent que les crises économiques ont tendance à retarder les naissances, en particulier les premières, mais ne réduisent pas la descendance finale des populations. Ce phénomène s'observe en France depuis 60 ans : la diminution de la fécondité dans les années suivant la crise est ensuite compensée par une reprise de la fécondité une fois la crise terminée(1). Cependant, chaque crise économique apparaît dans un contexte particulier et produit des effets différents.

(1) : Luc Masson France, portrait social - Insee Références - Édition 2015

Les variations de la fécondité par département suivent les mêmes tendances que celles observées au niveau régional. La baisse de la natalité affecte ainsi les quatre départements bretons, et plus fortement en 2015 le Morbihan (– 5 %) et l’Ille-et-Vilaine (– 4 %).

De même, toutes les régions de France métropolitaine enregistrent entre 2010 et 2015 une baisse de la natalité et de ses deux composantes : diminution du nombre de femmes de 25 à 39 ans (sauf la Corse) et recul de la fécondité (à l'exception de Paca).

En 2014, les naissances de mères de nationalité française représentent 94 % des naissances domiciliées en Bretagne, soit 10 points de plus que la moyenne française. De faibles différences apparaissent entre départements bretons : 95 % pour les Côtes-d’Armor et le Finistère, 94 % pour le Morbihan et 92 % en Ille-et-Vilaine.

Record des décès

Le nombre de décès domiciliés en Bretagne atteint 34 100 personnes en 2015, soit 2 300 de plus qu’en 2014. Il n’avait jamais été aussi élevé depuis l’après-guerre. L’augmentation de 7 % en un an est équivalente au niveau national et fait suite à deux années de baisse.

Le fort accroissement des décès s’explique principalement par un épisode grippal de forte intensité qui a touché la France en début d’année. On compte ainsi en Bretagne une surmortalité de 1 200 personnes durant les quatre premiers mois de l’année par rapport à la moyenne des décès enregistrés sur cette même période de 2010 à 2014.

Cependant, au-delà de cette augmentation conjoncturelle, le nombre de décès est tendanciellement orienté à la hausse depuis 2005.

L’évolution des décès dépend principalement de l’augmentation du nombre de personnes âgées et de la baisse des taux de mortalité. Durant plus de soixante ans, ces deux effets se sont globalement neutralisés, maintenant le nombre de décès en Bretagne autour de 30 000 par an. Sur la période récente (depuis 2007), la mortalité bretonne tend à augmenter de plus de 1 % par an.

Le nombre de plus en plus élevé de décès en Bretagne s'explique par la structure de la population. Les générations aux âges de forte mortalité sont en effet un peu plus nombreuses que par le passé. La population bretonne de 65 ans ou plus a progressé de 17 000 personnes par an entre 2010 et 2015, contre 4 000 entre 2005 et 2010, principalement du fait de l’arrivée à cette tranche d'âge des enfants du baby-boom.

A contrario, les baisses des taux de mortalité par âge grâce aux progrès médicaux et l’amélioration des conditions de vie ont marqué le pas en Bretagne, comme en France (figure 5). Ainsi, alors que l’espérance de vie à la naissance a augmenté en 2014 de 0,6 an pour les hommes et de 0,3 an pour les femmes, elle a diminué en 2015, reculant en France de 0,3 an pour les hommes comme pour les femmes. Cette évolution n'est cependant pas représentative de la tendance générale et les taux de mortalité par âge diminuent légèrement, ce qui se traduit par un allongement de l’espérance de vie.

Figure 5Une hausse de la mortalité en 2015

Une hausse de la mortalité en 2015
Effet démographique Effet taux de mortalité par âge
2005 937 -207
2006 1 011 -1 400
2007 1 047 -541
2008 828 -578
2009 943 -540
2010 1 190 -956
2011 843 -1 027
2012 1 379 122
2013 1 031 -1 168
2014 935 -1 611
2015 1 572 728
  • Lecture : chaque année, le nombre de décès augmente par le simple effet de l’augmentation et du vieillissement de la population à taux de mortalité par âge inchangé (effet démographique), et il varie aussi en fonction de l’évolution des taux de mortalité par âge (effet taux de mortalité)
  • Source : Insee, recensements de la population et état civil

Figure 5Une hausse de la mortalité en 2015Évolution annuelle des décès bretons, décomposée en effets démographique et taux de mortalité

  • Lecture : chaque année, le nombre de décès augmente par le simple effet de l’augmentation et du vieillissement de la population à taux de mortalité par âge inchangé (effet démographique), et il varie aussi en fonction de l’évolution des taux de mortalité par âge (effet taux de mortalité)
  • Source : Insee, recensements de la population et état civil

Le taux de mortalité pour l'ensemble de la population s’établit en 2015 à 10,3 décès pour 1 000 habitants en Bretagne contre 9,1 au niveau national. La moitié des Bretons décédés en 2014 sont des hommes, mais leur part atteint 71 % parmi les moins de 65 ans, soit 4 points au-dessus du taux national. La part globale des décès prématurés (avant l’âge de 65 ans) s’élève en Bretagne à 10 % parmi les femmes et 24 % parmi les hommes. D’une manière générale on observe à tout âge une surmortalité masculine. Ce taux plus élevé s'explique par une population bretonne un peu plus âgée que la moyenne nationale et par une espérance de vie inférieure dans la région.

Des espérances de vie plus faibles qu'au niveau national

En Bretagne, un enfant de sexe masculin né en 2014 peut espérer vivre jusqu'à l'âge de 78,3 ans (c'est quasiment 3 ans de plus qu'il y a 10 ans). Une petite fille née en 2014 peut espérer vivre 7 ans de plus qu'un garçon, soit 85 ans (figure 6). L’écart entre l'espérance de vie des hommes et des femmes se réduit d'année en année mais reste conséquent. En Bretagne, l'espérance de vie est inférieure à celle de France métropolitaine, aussi bien pour les femmes (85,4 ans) que pour les hommes (79,3). C'est seulement en Ille-et-Vilaine que l'espérance de vie est supérieure à la moyenne française.

Figure 6Bilan démographique de la Bretagne

Bilan démographique de la Bretagne
Côtes-d'Armor Finistère Ille-et-Vilaine Morbihan Bretagne France métropolitaine
Population au 1er janvier 2015 (p) 599 438 907 423 1 039 983 747 458 3 294 302 64 277 242
2014 598 191 905 617 1 030 064 742 523 3 276 395 63 982 078
2013 597 085 903 921 1 019 923 737 778 3 258 707 63 697 865
Naissances 2015 (p) 5 698 8 824 12 055 7 167 33 744 760 100
2014 5 790 9 088 12 555 7 554 34 987 779 279
Décès 2015 (p) 7 390 10 250 8 338 8 173 34 151 584 700
2014 6 860 9 545 7 847 7 637 31 889 545 029
Solde naturel 2015 (p) – 1 692 – 1 426 3 717 – 1 006 – 407 175 400
2014 – 1 070 – 457 4 708 – 83 3 098 234 250
Mariages enregistrés 2014 2 060 2 951 3 213 2 561 10 785 235 315
2013 2 063 2 870 3 165 2 657 10 755 233 108
dont mariages de personnes de même sexe 2014 73 117 148 108 446 10 437
2013 53 91 93 76 313 7 324
Divorces prononcés 2014 624 1 452 1 707 1 054 4 837 121 557
2013 705 1 350 1 740 1 118 4 913 123 086
Pacs 2014 1 362 2 563 3 530 2 048 9 503 172 024
2013 1 338 2 499 3 174 2 042 9 053 167 123
Dissolutions de Pacs 2014 574 1 055 1 326 718 3 673 75 562
2013 406 868 836 420 2 530 55 465
Taux de natalité (en ‰) 2015 (p) 9,5 9,7 11,5 9,6 10,2 11,8
Taux de mortalité (en ‰) 2015 (p) 12,3 11,3 8,0 10,9 10,3 9,1
Taux de solde naturel (en ‰) 2015 (p) – 2,8 – 1,6 3,6 – 1,3 – 0,1 2,7
Taux de variation de la population (en ‰) 2014 2,1 2,0 9,6 6,6 5,5 4,6
Indicateur conjoncturel de fécondité (en nombre d'enfants par femme) 2014 2,03 1,87 1,9 2,0 1,93 1,98
Espérance de vie des femmes (en années) 2014 84,5 84,7 85,9 85,0 85,0 85,4
Espérance de vie des hommes (en années) 2014 77,8 77,6 79,4 78,4 78,3 79,3
Espérance de vie à 60 ans des femmes (en années) 2014 27,2 26,8 27,8 27,2 27,2 27,7
Espérance de vie à 60 ans des hommes (en années) 2014 22,7 22,1 23,5 22,6 22,7 23,1
Taux de mortalité des femmes (en ‰) 2014 9,1 9,7 8,4 11,1 9,5 7,9
Taux de mortalité des hommes (en ‰) 2014 9,2 10,0 9,3 11,7 10,0 8,6
  • (p) : données provisoires
  • Source : Insee, état civil

Un habitant sur cinq a plus de 65 ans

Comme au niveau national, avec l’allongement de la durée de vie et l'avancée en âge des générations nombreuses du baby-boom, le vieillissement de la population de la Bretagne se poursuit. L'âge moyen est de 41,7 ans : 40 ans pour les hommes, 43,3 ans pour les femmes contre 38,9 et 41,8 ans au niveau national. En 2014, les plus de 65 ans représentent 21 % de la population bretonne contre 18 % au niveau national. Leur nombre a augmenté de 18 % en dix ans et leur part de 1,9 point (respectivement de 42 % et de 3,7 points en vingt ans). Parmi eux, les plus de 80 ans sont toujours plus nombreux (+ 43 % en dix ans). Ils représentent désormais 6,6 % de la population régionale, part légèrement supérieure au niveau national.

Stabilité des mariages

Le nombre de mariages célébrés en Bretagne est quasi stable : 10 800 en 2014, soit 0,3 % de plus qu’en 2013. Les mariages de personnes de même sexe sont en forte augmentation (+ 42 %) et représentent désormais 4 % de l'ensemble des mariages en Bretagne comme en France.

Le nombre de Pacs conclus en Bretagne s’élève à 9 500 en 2014, soit une augmentation annuelle de près de 5 %. Les Pacs représentent désormais 47 % des unions enregistrées dans la région. Cette proportion dépasse de 5 points la moyenne nationale. Il s’agit pour 97,5 % de couples hétérosexuels. La part des couples Pacsés de même sexe est en baisse et a reculé de moitié en 7 ans.

Au final, les unions homosexuelles (Pacs et mariages) représentent en Bretagne 3,4 % des unions conclues en 2014 contre 4,1 % au niveau national.

Le nombre de dissolutions de Pacs (3 673) augmente fortement (+ 42,2 %) et se rapproche, sans toutefois encore l'atteindre, de celui des divorces (4 837) qui est en légère diminution en Bretagne et en France. En cumulant les séries de 2007 à 2014, le taux de dissolution de Pacs entre personnes du même sexe atteint 39 % contre 22 % parmi les couples hétérosexuels.

Définitions

L' espérance de vie à la naissance est égale à la durée de vie moyenne d’une génération fictive qui connaîtrait tout au long de son existence les conditions de mortalité par âge de l’année considérée.

L' indicateur conjoncturel de fécondité mesure le nombre d'enfants qu'aurait une femme tout au long de sa vie si les taux de fécondité par âge observés l'année considérée demeuraient inchangés.

Taux de surmortalité masculine : part des décès masculins d’une tranche d’âge rapportée à la part de la population masculine du même âge.

L'évolution annuelle de la natalité se décompose en deux facteurs. L'évolution du nombre de femmes d'âge fécond (15 à 49 ans) pondérée par les taux de fécondité par âge maintenus constants mesure l'impact de la démographie. L'évolution des taux de fécondité par âge multipliée par le nombre de femmes du même âge maintenu constant indique le rôle du comportement de fécondité.

Un calcul similaire permet de décomposer l'évolution de la mortalité en deux facteurs : la variation de la population par âge et celle des taux de mortalité par âge.