Plus d’une commune métropolitaine sur deux compte moins de 500 habitants
Sur les 36 529 communes de France métropolitaine, plus d’une sur deux compte moins de 500 habitants au 1er janvier 2013. Dans sept départements, ce sont même huit ou neuf communes sur dix. Le nombre de ces petites communes a diminué depuis cinquante ans, essentiellement parce que certaines d’entre elles ont franchi le seuil des 500 habitants. Elles rassemblent aujourd’hui 7 % de la population métropolitaine, contre 11 % en 1968.
Petites communes : une importance très variable selon les territoires
Au 1er janvier 2015, la France métropolitaine compte 36 529 communes. Selon les derniers chiffres officiels du recensement de la population, 54 % de ces communes comptent moins de 500 habitants au 1er janvier 2013 (sources ; figure 1). Ces 19 800 petites communes accueillent 4,5 millions d’habitants, soit 7 % de la population résidant en France métropolitaine : c’est à peu près autant que le total des cinq plus grandes villes réunies : Paris, Marseille, Lyon, Toulouse et Nice.
tableauFigure 1 – Plus d'une commune sur deux a moins de 500 habitants
Répartition des 36 529 communes | Répartition des 63 697 865 habitants | |
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Seuil de nombre d'habitants | ||
Moins de 100 habitants | 3 485 | 226 572 |
Entre 100 et moins de 200 habitants | 5 860 | 864 798 |
Entre 200 et moins de 500 habitants | 10 408 | 3 392 206 |
500 habitants ou plus | 16 776 | 59 214 289 |
Total | 36 529 | 63 697 865 |
- Champ : France métropolitaine, limites territoriales communales en vigueur au 1er janvier 2015 - Date de référence statistique : 01/2013.
- Lecture : sur les 36 529 communes que compte la France métropolitaine début 2015, 3 485, soit près de 10 %, ont moins de 100 habitants et totalisent 226 572 habitants.
- Source : Insee, recensement de la population 2013.
graphiqueFigure 1 – Plus d'une commune sur deux a moins de 500 habitants
Les petites communes sont localisées essentiellement dans une bande traversant la France du Nord-Est au Sud-Ouest, en zone rurale ou montagneuse. Sept départements comptent au moins 80 % de communes de moins de 500 habitants : la Meuse, la Haute-Marne, la Haute-Saône et le Jura au Nord-Est, le Gers, les Hautes-Pyrénées et la Lozère au Sud-Ouest. À l’inverse, l’Ouest, les façades atlantique et méditerranéenne, ainsi que les zones frontalières non montagneuses, qui sont aussi les plus peuplées, comptent relativement peu de petites communes (figure 2).
Quant aux départements d’outre-mer, ils comptent très peu de petites communes. Sur les 129 communes de ces cinq départements, seules trois, toutes situées en Guyane, sont en deçà de ce seuil : Ouanary, Saint-Elie et Saül. Pour cette raison, la suite de l’étude porte uniquement sur la France métropolitaine.
tableauFigure 2 – Part des petites communes parmi l'ensemble des communes par département en 2013
Département | Proportion de communes de moins de 500 habitants en 2013 |
---|---|
Ain | 33,4 |
Aisne | 73,7 |
Allier | 58,1 |
Alpes-de-Haute-Provence | 69,0 |
Hautes-Alpes | 71,5 |
Alpes-Maritimes | 38,0 |
Ardèche | 54,0 |
Ardennes | 77,8 |
Ariège | 79,8 |
Aube | 76,2 |
Aude | 67,6 |
Aveyron | 56,6 |
Bouches-du-Rhône | 3,4 |
Calvados | 63,3 |
Cantal | 73,5 |
Charente | 58,9 |
Charente-Maritime | 44,1 |
Cher | 58,3 |
Corrèze | 66,8 |
Côte-d'Or | 78,9 |
Côtes-d'Armor | 27,9 |
Creuse | 75,0 |
Dordogne | 63,9 |
Doubs | 69,3 |
Drôme | 55,8 |
Eure | 56,6 |
Eure-et-Loir | 55,4 |
Finistère | 11,3 |
Corse-du-Sud | 68,5 |
Haute-Corse | 78,4 |
Gard | 38,5 |
Haute-Garonne | 59,3 |
Gers | 85,1 |
Gironde | 38,2 |
Ille-et-Vilaine | 13,6 |
Indre | 59,9 |
Indre-et-Loire | 31,0 |
Isère | 29,1 |
Jura | 80,1 |
Landes | 47,4 |
Loir-et-Cher | 45,7 |
Loire | 34,3 |
haute-Loire | 62,7 |
Loire-Atlantique | 1,8 |
Loiret | 40,7 |
Lot | 76,8 |
Lot-et-Garonne | 55,2 |
Lozère | 82,2 |
Maine-et-Loire | 23,0 |
Manche | 59,7 |
Marne | 74,5 |
Haute-Marne | 85,6 |
Hérault | 38,2 |
Mayenne | 44,1 |
Meurthe-et-Moselle | 65,8 |
Meuse | 86,8 |
Morbihan | 10,7 |
Moselle | 51,5 |
Nièvre | 72,4 |
Nord | 19,4 |
Oise | 52,0 |
Orne | 72,7 |
Pas-de-Calais | 51,2 |
Puy-de-Dôme | 55,1 |
Pyrénées-Atlantiques | 63,3 |
Hautes-Pyrénées | 84,8 |
Pyrénées-Orientales | 51,8 |
Bas-Rhin | 33,0 |
Haut-Rhin | 28,9 |
Rhône | 13,2 |
Haute-Saône | 82,0 |
Saône-et-Loire | 58,6 |
Sarthe | 37,6 |
Savoie | 44,4 |
Haute-Savoie | 15,6 |
Paris | 0 |
Seine-Maritime | 48,7 |
Seine-et-Marne | 30,6 |
Yvelines | 19,1 |
Deux-Sèvres | 42,9 |
Somme | 71,6 |
Tarn | 61,3 |
Tarn-et-Garonne | 49,2 |
Var | 15,0 |
Vaucluse | 25,8 |
Vendée | 10,3 |
Vienne | 35,9 |
Haute-Vienne | 36,3 |
Vosges | 72,2 |
Yonne | 64,8 |
Territoire de Belfort | 52,9 |
Essonne | 19,4 |
Hauts-de-Seine | 0 |
Seine-Saint-Denis | 0 |
Val-de-Marne | 0 |
Val-d'Oise | 29,7 |
- Champ : France métropolitaine, limites territoriales communales en vigueur au 1er janvier 2015 - Date de référence statistique : 01/2013.
- Lecture : 33 % des communes du département de l'Ain comptent moins de 500 habitants.
- Source : Insee, recensement de la population 2013.
graphiqueFigure 2 – Part des petites communes parmi l'ensemble des communes par département en 2013
Des petites communes moins nombreuses qu’il y a cinquante ans ...
Au cours des cinquante dernières années, le nombre total des communes de France métropolitaine a légèrement diminué, passant de 37 700 en 1968 à un peu plus de 36 500 en 2015. En revanche, le nombre de communes de moins de 500 habitants a baissé fortement, passant de 24 200 en 1968 à 19 800 en 2015. Parallèlement, le nombre de communes de 500 habitants ou plus a, lui nettement augmenté, passant de 13 500 à 16 800 (figure 3).
En 1968, 11 % de la population (5,5 millions d’habitants) résidait dans une commune de moins de 500 habitants, soit 4 points (1 million d’habitants) de plus qu’aujourd’hui. À cette époque, 17 départements comptaient plus de 80 % de petites communes, soit plus de deux fois plus qu’en 2015.
Cette réduction du nombre des petites communes s’explique par deux facteurs, pouvant agir conjointement. D’une part, à contour géographique identique, la population de certaines petites communes a augmenté jusqu’à dépasser le seuil de 500 habitants. D’autre part, des petites communes ont fusionné au sein de communes de taille plus importante. Dans la réduction du nombre de petites communes, le premier facteur a toutefois été prépondérant.
tableauFigure 3 – Évolution du nombre de communes entre 1968 et 2015
Nombre de communes en 1968 | Nombre de communes en 2015 | |
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Seuil de nombre d'habitants | ||
Moins de 100 habitants | 3 944 | 3 485 |
Entre 100 et moins de 200 habitants | 7 564 | 5 860 |
Entre 200 et moins de 500 habitants | 12 678 | 10 408 |
500 habitants ou plus | 13 522 | 16 776 |
Total | 37 708 | 36 529 |
- Champ : France métropolitaine, limites territoriales communales en vigueur aux 1er mars 1968 et 1er janvier 2015 - Dates de référence statistique : 03/1968 et 01/2013.
- Lecture : en 1968, 3 944 communes avaient moins de 100 habitants, contre 3 485 en 2015.
- Source : Insee, recensements de la population 1968 et 2013.
graphiqueFigure 3 – Évolution du nombre de communes entre 1968 et 2015
... en raison de la croissance de leur population ...
La France métropolitaine compte 4 400 petites communes de moins en 2015 qu’en 1968. Près de 3 400 ont franchi le seuil de 500 habitants sur cette période, sous l’effet de la croissance de leur population.
Dans le même temps, la population de la France métropolitaine a augmenté de 14 millions d’habitants, soit + 0,55 % par an en moyenne. Entre 2008 et 2013, elle a gagné 1,5 million d’habitants, passant de 62,1 millions d’habitants en 2008 à 63,7 millions en 2013, soit + 0,49 % par an.
En neutralisant les modifications des contours administratifs sur cette période d’une cinquantaine d’années, les évolutions démographiques sont différentes selon la taille des communes et les époques. Ainsi, dans les 19 800 communes de 2015 de moins de 500 habitants, qui comptent un total de 4,5 millions d’habitants, la population a baissé entre 1968 et 1982, reflet des derniers effets de l’exode rural. La population, de 4,3 millions d’habitants en 1968, y est ainsi tombée à 3,9 millions d’habitants en 1982. Au contraire, elle augmente depuis le début des années 1980. Le taux de croissance annuel est de 0,55 % entre 2008 et 2013, légèrement supérieur à celui observé dans les communes de 500 habitants ou plus et dans l’ensemble de la France métropolitaine (0,49 %) (figure 4).
tableauFigure 4 – Taux de variation annuels moyens de la population communale selon la taille en 2013
Taux de croissance annuels moyens en % | |||||||
---|---|---|---|---|---|---|---|
1968-1975 | 1975-1982 | 1982-1990 | 1990-1999 | 1999-2008 | 2008-2013 | 1968-2013 | |
Seuil de nombre d'habitants en 2013 | |||||||
Moins de 500 habitants en 2013 | -1,26 | -0,14 | 0,13 | 0,19 | 0,86 | 0,55 | 0,08 |
500 habitants ou plus en 2013 | 1,00 | 0,51 | 0,54 | 0,38 | 0,65 | 0,49 | 0,59 |
Total | 0,81 | 0,46 | 0,51 | 0,37 | 0,67 | 0,49 | 0,55 |
- Champ : France métropolitaine, limites territoriales communales en vigueur au 1er janvier 2015.
- Lecture : la population des communes comptant moins de 500 habitants au 1er janvier 2013, dans leurs limites territoriales au 1er janvier 2015, a connu un taux de croissance annuel moyen de 0,55 % entre 2008 et 2013.
- Source : Insee, recensements de la population 1968, 1975, 1982, 1990, 1999, 2008 et 2013.
graphiqueFigure 4 – Taux de variation annuels moyens de la population communale selon la taille en 2013
... mais aussi de fusions de communes
La loi Marcellin, promulguée le 16 juillet 1971, visait à encourager le rapprochement entre les communes, en permettant aux communes fusionnées de garder certaines prérogatives. Dans les années qui ont suivi l’instauration de cette loi, des fusions ont eu lieu, contribuant à diminuer le nombre de petites communes. Ainsi, 1 260 communes de moins de 500 habitants ont disparu durant la période 1971-2015, essentiellement entre 1971 et 1975, à la suite de fusions avec d’autres communes.
Ces fusions ont parfois été suivies de défusions, donnant lieu au rétablissement des communes initiales. Ainsi, entre 1971 et 2015, 220 petites communes ont été rétablies (figure 5).
Au final, ce sont donc un peu plus de 1 000 petites communes qui ont disparu définitivement lors de ces fusions.
tableauFigure 5 – Entre 1968 et 2015, environ 1 260 petites communes ont disparu dans des fusions et 220 ont été rétablies
Nombre de communes disparues de... | Nombre de communes rétablies de... | |||||||
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
1968 à 1975 | 1975 à 1982 | 1982 à 1990 | 1990 à 2015 | 1968 à 1975 | 1975 à 1982 | 1982 à 1990 | 1990 à 2015 | |
Seuil de nombre d'habitants | ||||||||
Communes de moins de 500 habitants | - 1 170 | - 30 | - 10 | - 50 | 10 | 60 | 110 | 40 |
Communes de 500 habitants ou plus | - 150 | 0 | 0 | - 30 | 0 | 10 | 20 | 10 |
Total | - 1 320 | - 30 | - 10 | - 80 | 10 | 70 | 130 | 50 |
- Champ : France métropolitaine, limites territoriales communales à la date des millésimes.
- Lecture : entre 1968 et 1975, environ 1 170 communes de moins de 500 habitants ont disparu, en raison de fusions et environ 10 communes de moins de 500 habitants ont été rétablies, en raison de défusions.
- Source : Insee, recensements de la population 1968, 1975, 1982, 1990 et 2013.
graphiqueFigure 5 – Entre 1968 et 2015, environ 1 260 petites communes ont disparu dans des fusions et 220 ont été rétablies
Sources
Cette étude porte sur les populations communales officielles, dites « populations municipales légales », issues des recensements de la population réalisés par l’Insee : celles issues des cinq derniers recensements exhaustifs réalisés en 1968, 1975, 1982, 1990 et 1999, ainsi que celles en dates de référence au 1er janvier 2008 et au 1er janvier 2013, issues des enquêtes annuelles de recensement réalisées entre 2006 et 2015.
Les dernières données concernent les populations au 1er janvier 2013 dans les limites territoriales des communes existant au 1er janvier 2015. Ces populations officielles entrent en vigueur au 1er janvier 2016. Comme chaque année depuis 2009, elles sont authentifiées par le décret n° 2015-1851 du 29 décembre 2015 et accessibles sur insee.fr.
L’étude est centrée sur les communes de France métropolitaine : seules trois communes des départements d’outre-mer comptent moins de 500 habitants et le recul historique jusqu’en 1968 n’est pas disponible pour ces départements. Pour Mayotte, les dernières populations officielles sont issues du recensement de la population réalisé en 2012.
Définitions
La population municipale comprend les personnes :
- ayant leur résidence habituelle sur le territoire de la commune, dans un logement ou une communauté;
- détenues dans les établissements pénitentiaires de la commune;
- les sans-abri recensées sur le territoire de la commune ;
- résidant habituellement dans une habitation mobile recensée sur le territoire de la commune.
La population municipale d'un ensemble de communes est égale à la somme des populations municipales des communes qui le composent.
Le concept de population municipale correspond désormais à la notion de population utilisée usuellement en statistique. En effet, elle ne comporte pas de doubles comptes : chaque personne vivant en France est comptée une fois et une seule. En 1999, c'était le concept de population sans doubles comptes qui correspondait à la notion de population statistique.
Le concept de population municipale est défini par le décret n°2003-485 publié au Journal officiel du 8 juin 2003, relatif au recensement de la population.
Pour en savoir plus
Clanché F., « Trente ans de démographie des territoires », Insee Première n° 1483, janvier 2014.
« Les populations légales des communes - 63 235 568 habitants au 1er janvier 2006 », Insee Première n° 1217, janvier 2009.
Des données complémentaires sont disponibles dans le fichier « données complémentaires » joint à cette publication.