L'économie française - Comptes et dossiers Édition 2010

Insee Références
Paru le :Paru le07/07/2010
F. Lenglart, C. Lesieur, J.-L. Pasquier
Comptes nationaux- Juillet 2010
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Les émissions de CO2 du circuit économique en France

F. Lenglart, C. Lesieur, J.-L. Pasquier

Au niveau micro-économique, le principe du double étiquetage conduit à indiquer au consommateur l'émission de CO2 associée à la production, au transport et à la distribution du produit qu'il achète. De manière analogue, il est possible d'associer un contenu en émissions de CO2 à chaque agrégat macro-économique, en prenant directement appui sur le cadre central de la comptabilité nationale. En 2005, les émissions de CO2 induites par l'activité économique sur le territoire français se montent à un peu plus de 400 millions de tonnes (6,7 tonnes par an et par habitant). Un tiers de ces émissions correspond à la combustion des hydrocarbures utilisés par les ménages pour se déplacer et pour chauffer leurs logements. Deux tiers sont émis par l'appareil de production national. Cependant, des émissions de CO2 sont également produites à l'étranger du fait de nos importations ; elles sont en fait supérieures de 20 % aux émissions de notre propre appareil de production. À l'inverse, la demande étrangère induit une partie du CO2 émis par notre appareil productif au travers des exportations, ainsi qu'une partie du CO2 lié à nos importations. Tous calculs faits, les émissions de CO2 induites par la demande finale intérieure française se montent à près de 550 millions de tonnes (9,0 tonnes par an et par habitant), dont 40 % émis chez nos partenaires étrangers. Trois quarts de ces émissions sont induites par les dépenses de consommation des ménages et la quantité de CO2 induite par la consommation est clairement croissante avec le niveau de vie : les 20 % des ménages les plus aisés induisent, via leurs achats, 29 % des émissions de CO2, alors que les 20 % les plus modestes n'en induisent que 11 %. Toutefois, du fait de différences de structure dans les paniers de consommation, le contenu en CO2 par euro dépensé est en moyenne plus faible pour un ménage aisé que pour un ménage modeste.

Insee Références

Paru le :07/07/2010