Insee Analyses BretagneDes salaires relativement peu élevés en Bretagne

Auteur : Valérie Molina (Insee)

Avec un salaire horaire net moyen de 12 euros, la Bretagne se situe à un niveau inférieur à la moyenne des régions de province. La moitié des salariés bretons gagne moins de 10 euros nets de l’heure en 2011. La catégorie socioprofessionnelle, l’âge, le type d’entreprise et le sexe du salarié sont les principaux déterminants des disparités salariales.

Insee Analyses Bretagne
No 8
Paru le :Paru le04/11/2014
Auteur : Valérie Molina (Insee)
Insee Analyses Bretagne No 8- Novembre 2014

En 2011, le salaire horaire net moyen des salariés des secteurs privé et semi-public s’élève à 12 euros en Bretagne (1,8 fois le Smic) contre 12,6 euros en France de province et 13,9 euros en France métropolitaine. La région se situe ainsi parmi les six régions ayant le salaire moyen le plus faible devant la Corse, Poitou-Charentes, le Limousin, la Basse-Normandie et Languedoc-Roussillon. L’Île-de-France est logiquement en tête, avec un salaire horaire net moyen de 17,7 euros, suivie de la région Rhône-Alpes.

Depuis 2009, le salaire moyen breton a augmenté de 4,5 % en euros courants, soit une évolution comparable à celle de la France métropolitaine (+ 4,6 %). Si on tient compte de l’inflation (+ 3,7 %), le salaire net moyen a augmenté en deux ans de 0,8 % en euros constants (France : + 0,9 %).

La moitié des salariés bretons gagne moins de 10 euros de l’heure

En Bretagne comme au niveau national, la moitié des salariés perçoit un salaire inférieur au salaire moyen. Le salaire horaire médian se situe ainsi à 10,7 euros en France métropolitaine, à 10,2 euros pour la France de province et à 9,9 euros en Bretagne.

Entre 2009 et 2011, il a progressé de 4,4 % en Bretagne, soit légèrement plus qu’au niveau national (+ 4 %). Toutefois, comme pour le salaire moyen, la Bretagne reste parmi les régions ayant le plus faible salaire médian (figure 1).

Figure_1Un salarié sur deux gagne moins de 10 euros en Bretagne

  • Source : Insee, DADS - Fichier postes au lieu de travail

Ces disparités salariales résultent pour partie (57 %) de différences dans la nature des emplois, des activités économiques et la structure socioprofessionnelle des salariés. Cependant, à condition d’emploi, sexe, âge et type d’entreprise équivalents, le salaire reste, en Bretagne, inférieur de plus de 10 % à celui de l’Île-de-France et de 4 % à celui de Rhône-Alpes. La prise en compte de ces effets de structure positionne la Bretagne parmi les trois régions ayant l’écart de salaire le plus important avec la région parisienne, en compagnie de Poitou-Charentes et du Limousin.

En Bretagne un salarié sur dix gagne moins de 7,6 euros nets de l’heure. À l’opposé, un sur dix gagne plus de 17,5 euros soit 2,3 fois plus. Cette dispersion des salaires bretons est nettement inférieure à celle observée en moyenne nationale (2,8), toutefois fortement tirée vers le haut par l’Île-de-France (3,4).

La catégorie socioprofessionnelle est le premier élément de disparité de salaire

Parmi les facteurs structurels qui contribuent à des niveaux de salaires relativement bas en Bretagne, la moindre qualification des emplois exercés apparaît le plus (figure 2).

Figure_2Des salaires médians inférieurs en Bretagne quelle que soit la qualification

  • Source : Insee - DADS 2011 – Fichier postes au lieu de travail

En Bretagne, 39 % des postes sont occupés par des ouvriers (33 % en France métropolitaine) et 11 % par des cadres (16 % en France métropolitaine).

Toutefois, à qualification égale, le salaire net horaire médian breton reste parmi les moins élevés des régions françaises. Cela se vérifie quelle que soit la catégorie socioprofessionnelle considérée : 3e salaire médian le plus faible pour les cadres, 2e pour les professions intermédiaires et les employés, 4e pour les ouvriers qualifiés et 7e pour les ouvriers non-qualifiés.

Le salaire médian d’un cadre est deux fois plus important que celui d’un ouvrier qualifié et parmi les ouvriers non qualifiés, les 10 % les plus rémunérés touchent moins que les 10 % des cadres les moins payés.

Plus la qualification augmente, plus la dispersion des salaires est importante. Ainsi le rapport interdécile (1) est égal à 1,6 pour les ouvriers non qualifiés, à 1,7 pour les ouvriers qualifiés et les employés, à 2,0 pour les professions intermédiaires et à 2,3 pour les cadres.

(1) Cf. Définitions

Ces comparaisons entre catégories socioprofessionnelles ne tiennent pas compte d’autres effets de structure. Par exemple, les cadres n’ont pas la même structure par sexe, âge, condition d’emploi, secteur d’activité, taille d’entreprise et localisation géographique que les ouvriers.

À caractéristiques équivalentes, par rapport à un ouvrier qualifié, la rémunération d’un cadre est supérieure de 95 %, celle d’une profession intermédiaire de 29 %, celle d’un employé de 5 %, mais celle d’un ouvrier non qualifié est inférieure de 8 %.

L’expérience influe sur le niveau salarial

L’expérience professionnelle, mesurée à travers l’âge du salarié, est le second critère de disparité des salaires. Logiquement, le salaire augmente avec l’âge (figure 3). En Bretagne, les jeunes salariés ont un salaire comparable à la moyenne nationale mais plus l’âge augmente et plus l’écart se creuse en défaveur des salariés de la région.

Par rapport à la Bretagne, les salaires horaires médians par âge sont tout à fait comparables en Basse-Normandie et légèrement supérieurs en Pays de la Loire. Toutefois, parmi la population des 55 ans ou plus travaillant dans ces trois régions du grand ouest, ce sont les Bretons qui gagnent le moins.

Figure 3Les salariés bretons moins bien rémunérés que ceux de province quel que soit l'âge

Les salariés bretons moins bien rémunérés que ceux de province quel que soit l'âge
Bretagne France métropolitaine Basse-Normandie Pays de la Loire France de province
moins de 18 7,9 7,9 8,1 7,9 7,9
18 à 25 8,4 8,6 8,5 8,5 8,5
26 à 35 9,7 10,5 9,7 10,0 10,0
36 à 45 10,6 11,6 10,5 10,9 10,9
46 à 55 11,0 12,0 11,0 11,1 11,4
55 ou plus 11,5 12,6 11,8 11,7 12,0
  • Source : Insee - DADS 2011 – Fichier postes au lieu de travail

Figure 3Les salariés bretons moins bien rémunérés que ceux de province quel que soit l'âgeSalaire horaire net médian selon l’âge du salarié (en €)

  • Source : Insee - DADS 2011 – Fichier postes au lieu de travail

Le 9e décile (2) est deux fois plus bas pour les jeunes Bretons de 18 à 25 ans que pour leurs ainés de 46 à 55 ans. La dispersion de salaire est également plus faible pour les jeunes avec un rapport interdécile égal à 1,5 contre 2,5 pour les 36 à 55 ans.

(2) : Cf. définitions

L’écart de salaires entre les jeunes et leurs aînés est donc significatif. À condition d’emploi, sexe, qualification, type d’entreprise et localisation géographique identiques, et par rapport à une personne âgée de 36 à 45 ans, la rémunération d’un jeune de moins de 25 ans est inférieure de 14 % alors qu’un aîné d’au moins 56 ans perçoit 9 % de plus.

Les secteurs à plus forte rémunération sont moins présents en Bretagne

La structure économique constitue le troisième facteur de disparité salariale. Celle de la Bretagne influe également sur le niveau relativement bas de ses salaires. En effet, des secteurs plus rémunérateurs tels que les activités financières et d’assurance ou l’information et communication sont moins présents dans la région. À l’opposé, les activités moins rémunératrices comme l’agriculture ou les IAA sont proportionnellement plus nombreuses.

En Bretagne comme ailleurs, le salaire horaire net médian varie d’un secteur économique à l’autre : il est égal à 15,4 euros pour le secteur de l’information et de la communication employant une main-d’œuvre plus qualifiée avec notamment plus de cadres, à 8,1 euros pour le secteur de l’agriculture, sylviculture et pêche (figure 4). La moitié des salariés des IAA est rémunérée moins de 9,8 euros de l’heure.

Figure_4Une dispersion des salaires plus importante dans le secteur des activités financières et d’assurance

Répartition par secteurs d’activité et principaux quantiles de salaire
Une dispersion des salaires plus importante dans le secteur des activités financières et d’assurance (Répartition par secteurs d’activité et principaux quantiles de salaire)
Secteur d'activité Postes Salaire horaire net (en €) Rapport inter décile
Nombre postes % Médian 1er décile 9e décile
Agriculture, sylviculture et pêche 25 912 3,1 8,1 6,8 12,7 1,9
Industries extractives, énergie, eau, gestion des déchets et dépollution 12 979 1,6 12,4 8,7 20,3 2,3
Fabrication de denrées alimentaires, de boissons et de produits à base de tabac 76 336 9,2 9,8 7,7 15,2 2,0
Fabrication d'équipements électriques, électroniques, informatiques ; fabrication de machines 19 932 2,4 11,6 8,4 22,0 2,6
Fabrication de matériels de transport 10 272 1,2 12,2 8,9 17,8 2,0
Fabrication d'autres produits industriels 66 484 8,0 10,6 8,0 18,3 2,3
Construction 85 867 10,3 10,7 8,0 16,0 2,0
Commerce ; réparation d'automobiles et de motocycles 178 024 21,4 9,2 7,5 15,0 2,0
Transports et entreposage 67 262 8,1 10,1 8,1 16,2 2,0
Hébergement et restauration 60 830 7,3 8,5 7,5 11,1 1,5
Information et communication 29 057 3,5 15,4 9,2 24,1 2,6
Activités financières et d'assurance 34 499 4,2 13,3 8,5 24,2 2,9
Activités scientifiques et techniques ; services administratifs et de soutien 87 715 10,5 9,8 7,5 18,8 2,5
Administration publique, enseignement, santé humaine et action sociale 45 973 5,5 10,7 7,9 17,0 2,2
Autres activités de services 21 501 2,6 8,7 7,2 15,5 2,2
Autres secteurs 8 975 1,1
Toutes NAF confondues 831 618 100,1 9,9 7,6 17,5 2,3
  • Source : Insee - DADS 2011 – Fichier postes au lieu de travail

Dans le secteur des activités financières et d’assurance, un poste sur dix est rémunéré plus de 24 euros de l’heure. C’est l’activité avec le rapport interdécile le plus important (2,9). À l’opposé, dans l’hébergement-restauration qui emploie une main-d’œuvre moins qualifiée, les 10 % les plus rémunérés gagnent plus de 11 euros et l’écart interdécile n’est que de 1,5.

Outre le secteur d’activité, la taille de l’entreprise employeuse est également source de disparité salariale. Les salaires sont plus importants dans les grandes entreprises. En effet, à condition d’emploi, qualification, âge, sexe, secteur d’activité et localisation équivalents, les salariés des grandes entreprises (250 salariés ou plus) sont rémunérés 13 % de plus que les salariés des entreprises de moins de 10 salariés.

Les femmes toujours moins rémunérées

À l’instar des autres régions françaises, les femmes ont, en Bretagne, un salaire médian inférieur à celui des hommes. Tous secteurs et qualifications confondus, il est de 10,5 euros pour un homme et de 9,2 euros pour une femme.

La disparité des salaires est plus importante chez les hommes. Si les salaires inférieurs sont comparables (le 1er décile est de 7,4 euros nets de l’heure pour un femme et 7,8 euros pour un homme), les écarts pour les plus hauts salaires y sont beaucoup plus forts (4 euros de plus pour le 9e décile des hommes).

Ces différences s’expliquent notamment par le type de poste occupé par les femmes. Elles sont plus souvent employées (58 % contre 16 % pour les hommes) et moins souvent cadres (8 % contre 13 %).

Pour une femme cadre, le salaire médian est de 17,8 euros contre 20,6 pour un homologue masculin. De même, le salaire médian d’une employée est de 8,8 euros contre 9,1 pour un employé.

Au sein de la seule sphère des postes à temps complets, le salaire horaire net médian reste supérieur pour les hommes (10,6 euros contre 9,5 euros pour les femmes). En Bretagne, 21,8 % des postes sont à temps partiel. Le salaire horaire net médian y est moins élevé (9 euros) que pour les temps pleins (10,2 euros). Ces postes sont majoritairement occupés par des femmes.

À condition d’emploi, âge, qualification, type d’entreprise et localisation géographique identiques, l’écart de salaire entre un homme et une femme reste de 9 %, en défaveur des femmes. Cet écart est légèrement supérieur mais comparable à celui de la France métropolitaine (8 %) et de la France de province (8,5 %).

Des rémunérations plus élevées dans la zone d’emploi de Rennes

Parmi les départements bretons, seuls les salariés d’Ille-et-Vilaine ont un salaire horaire médian au dessus de 10 euros nets (10,3 euros). Ce département se situe en 32e position de l’ensemble des départements de France métropolitaine par ordre de salaire médian décroissant. Les autres départements bretons se situent dans la seconde moitié du classement : à la 61e place pour le Finistère (9,8 euros), la 74e place pour les Côtes-d’Armor (9,7 euros) et la 76e pour le Morbihan (9,7 euros).

Au niveau infra régional, seules les zones d’emploi de Rennes et de Redon sont proches de la moyenne nationale (figure 5). Les salariés de la côte nord ont un salaire médian légèrement supérieur à ceux de la côte sud. Ceux du centre de la Bretagne et du nord de l’Ille-et-Vilaine sont les moins bien rémunérés. Les emplois de ces zones sont également moins qualifiés.

Figure_5Des salaires médians plus faibles dans le centre de la Bretagne et le nord de l'Ille-et-Vilaine

  • Source : Insee, DADS 2011- Fichier postes au lieu de travail

Ces différences s’expliquent par les catégories socioprofessionnelles des postes occupés dans ces zones. Il y a proportionnellement plus de cadres à Rennes, plus de professions intermédiaires à Redon, plus d’employés à Dinan et Saint-Malo et plus d’ouvriers à Carhaix, Loudéac et Ploërmel.

Pour autant, à condition d’emploi, sexe, âge, qualification et type d’entreprises comparables, des disparités subsistent puisqu’un salarié de la zone d’emploi de Loudéac gagne 3,9 % de moins qu’un salarié de celle de Rennes.

Modèle économétrique employé

Un modèle économétrique permet d’expliquer une partie des disparités salariales et de prendre en compte les interactions entre les différents facteurs pouvant influencer le salaire : il permet d’isoler l’effet propre de chacun d’entre eux sur les salaires, indépendamment de tous les autres. L’analyse ainsi effectuée est une analyse nommée « toutes choses égales par ailleurs ».

Le modèle ici utilisé lie le logarithme népérien du salaire horaire net aux caractéristiques du salarié et de son poste (sexe, âge, catégorie professionnelle, condition d’emploi, taille et secteur d’activité de l’établissement employeur, localisation). Ces caractéristiques observables et introduites dans le modèle expliquent 57 % des disparités salariales en Bretagne. La partie inexpliquée représente le résidu, ce qui est dû à des caractéristiques non observables : diplôme, ancienneté, mode de rémunération, etc.

Disparités des salaires en Bretagne : contribution de chacune des variables (en %)

Disparités des salaires en Bretagne : contribution de chacune des variables (en %)
2011
Condition d'emploi (0,1) 0,1
Âge 10,9
Secteur d'activité 4,4
Sexe 2,9
Taille d'entreprise 2,8
Zone d'emploi 0,2
Catégorie socioprofessionnelle 78,7
  • Source : Insee, DADS 2011 - Fichier postes au lieu de travail

Disparités des salaires en Bretagne : contribution de chacune des variables (en %)

  • Source : Insee, DADS 2011 - Fichier postes au lieu de travail

Définitions

La déclaration annuelle de données sociales (DADS) est une formalité déclarative que doit accomplir toute entreprise employant des salariés. Pour chaque salarié les informations suivantes sont déclarées : la nature de l'emploi et la qualification, les dates de début et de fin de période de paie, le nombre d'heures salariées, la condition d'emploi (temps complet, temps partiel), le montant des rémunérations versées, etc.

L’exploitation des DADS ayant permis de donner les informations présentées ici exclut les agents des trois fonctions publiques, ceux des associations, les emplois aidés, les apprentis, les stagiaires, les particuliers employeurs, les intérimaires et les chefs d’entreprises salariés. Elle ne prend en compte que les postes non-annexes.

Un poste correspond à l’emploi d’un même salarié dans un même établissement.

Un poste est non-annexe si le volume de travail et le niveau de rémunération associés sont « suffisants ». Dans le cas général, la rémunération annuelle doit être supérieure à 3 Smic mensuels ou la durée d’emploi doit dépasser 30 jours et 120 heures, et le rapport nombre d’heures/durée doit être supérieur à 1,5.

Le salaire horaire net de tout prélèvement s’entend net des cotisations sociales, y compris la contribution sociale généralisée (CSG) et la contribution au remboursement de la dette sociale (CRDS). Il ne comprend pas la participation et l’intéressement placés sur un plan d’épargne entreprise (qui ne sont pas imposables).

Le salaire net moyen est la moyenne de l'ensemble des salaires de la population considérée.

Le salaire horaire net médian est le salaire horaire net qui partage les postes des salariés en deux groupes : la moitié des salariés de la population considérée gagne moins et l'autre moitié gagne plus.

Le premier décile (D1) est le salaire au-dessous duquel se situent 10 % des salaires.

Le neuvième décile (D9) est le salaire au-dessus duquel se situent 10 % des salaires.

Le rapport interdécile D9/D1 met en évidence l'écart entre le haut et le bas de la distribution des salaires. Il est utilisé pour mettre en évidence les disparités (ou écarts) entre les plus riches et les plus pauvres.

Pour en savoir plus

Emploi et salaires - Insee Références - Édition 2014 / Insee. – Dans : Insee Références ; (2014, sept.). - 172 p.

Secteur privé et entreprises publiques - En 2011, les salaires ralentissent de nouveau en euros constants / Roselyne Kerjosse, Christine Pinel. - Dans : Insee première ; n°1471 (2013, oct.). - 4 p.

Égalité professionnelle hommes-femmes : où en est-on ? / Carole Rieu, Gwenaël Poirier ; Insee Bretagne ; Direccte. - Dans : Octant Analyse ; n°21 (2011, oct.). - 6 p.

Les salaires bretons entre 2002 et 2006 - Des salaires plus bas que ceux de France de province / Nadine Blot ; Insee Bretagne. - Dans : Flash d'Octant ; n°150 (2009, avr.). – 8 p.