2013 : une nouvelle bonne année pour la filière aérospatiale dans le grand Sud-Ouest

Guilhem Cambon (Insee Midi-Pyrénées) avec la collaboration de l’Insee Aquitaine

La filière aéronautique et spatiale reste favorisée en 2013 au sein d’une économie française atone. Dans la chaîne d’approvisionnement du grand Sud-Ouest, le chiffre d’affaires lié aux commandes des constructeurs progresse de 7 % en un an pour atteindre 10,7 milliards d’euros. Dans le même temps, 4 200 emplois salariés supplémentaires sont créés en 2013 dans la filière interrégionale, dont près de 3 000 dans la « supply chain ». Ce dynamisme de l’activité et de l’emploi se modère toutefois après deux années de forte accélération.

Une entreprise de la « supply chain » sur deux a innové en 2012 ou 2013, avec un bénéfice sur l’activité et l’emploi plus rapide dans les services que dans l’industrie. Près d’une entreprise sur deux a aussi recherché un financement en 2013, le plus souvent pour investir. Les intentions d’embauche sont encore nombreuses début 2014 bien qu’inférieures à celles de l’année précédente. Les difficultés de recrutement demeurent, elles, bien présentes.

Insee Analyses Aquitaine
No 7
Paru le :Paru le20/01/2015
Guilhem Cambon (Insee Midi-Pyrénées) avec la collaboration de l’Insee Aquitaine
Insee Analyses Aquitaine No 7- Janvier 2015

Dans le grand Sud-Ouest (GSO), la chaîne d’approvisionnement (« supply chain ») aérospatiale (AS) conserve un rythme de croissance solide en 2013, avec une hausse de 7 % du chiffre d’affaires lié aux commandes des constructeurs. Ce dynamisme se modère toutefois après deux années de forte accélération (+ 12 % en 2012 et + 13 % en 2011). Le ralentissement de la croissance en 2013 s’observe sur l’ensemble du territoire interrégional et dans tous les secteurs qui composent la « supply chain ». L’année 2013 pourrait ainsi amorcer une phase de consolidation de l’activité, notamment dans la partie industrielle de la filière, après une période de développement et d’investissement intensifs liée à la conception de nouveaux avions. L’activité des entreprises de la chaîne d’approvisionnement reste très liée aux commandes AS en 2013 ; celles-ci représentent: 81 % du chiffre d’affaires de la « supply chain ». Les grands établissements de 250 salariés ou plus et les industriels demeurent les plus dépendants de la filière.

Des commandes aéronautiques encore en progression en 2013

La croissance du trafic mondial de passagers aériens, en particulier dans la zone Asie-Pacifique, et le renouvellement de la flotte par des avions plus performants et plus économes en carburant dopent les commandes des compagnies aériennes. Ainsi, 2013 est une très bonne année commerciale pour Airbus et les constructeurs d’avions régionaux et d’affaires (Dassault, ATR, Daher-Socata) implantés dans le GSO. Leurs carnets de commandes représentent plusieurs années de production.

L’ensemble de la chaîne d’approvisionnement tire profit de cette croissance. En 2013, le chiffre d’affaires lié aux commandes des constructeurs aéronautiques croît encore de 7,5 % dans le grand Sud-Ouest et atteint 10,2 milliards d’euros. Les trois quarts de cette activité sont réalisés par des entreprises de Midi-Pyrénées.

Figure1L’activité aéronautique et spatiale dynamise les entreprises

Chiffres d'affaires en 2013 et évolution 2013/2012 selon le secteur
L’activité aéronautique et spatiale dynamise les entreprises (Chiffres d'affaires en 2013 et évolution 2013/2012 selon le secteur)
Nombre d'entreprises CA lié à l'activité (millions d' euros) Évolution* 2013/2012 du CA (%) Poids du CA AS dans le CA total (%)
A S AS Total A S AS
Industrie 609 7 272 138 7 410 7,7 5,0 7,7 82
Fabrication d'équipements, électriques et électroniques et de machines 84 2 180 56 2 236 6,1 9,7 -0,7 9,4 74
Construction aéronautique et spatiale 58 2 314 2 2 316 3,7 3,9 -17,6 3,8 98
Métallurgie 357 1 948 23 1 971 8,7 13,9 3,3 13,8 83
Maintenance (installation-réparation) 70 664 45 709 0,0 -0,4 17,0 0,6 91
Fabrication d'autres produits industriels 40 166 12 178 1,9 4,8 2,4 4,6 37
Commerce, logistique et soutien 82 721 20 741 14,9 17,3 1,7 16,8 85
Services spécialisés 314 2 221 375 2 596 2,7 4,0 0,4 3,4 78
Activités informatiques 69 306 146 452 0,1 0,5 2,9 3,0 58
Ingénierie et autres activités spécialisées 245 1 915 229 2 144 3,6 4,5 -1,2 3,3 61
Grand Sud-Ouest 1 005 10 214 533 10 747 5,2 7,5 1,6 7,2 81
Midi-Pyrénées 644 7 688 450 8 138 5,1 7,6 1,3 7,2 84
Aquitaine 361 2 526 83 2 609 5,6 7,2 3,1 7,1 74
  • CA : Chiffre d'affaires, A : Aéronautique, S : Spatial
  • * Evolution calculée sur les entreprises présentes en 2013 et 2012
  • Champ : Chaîne d'approvisionnement de la construction aéronautique et spatiale dans le grand Sud-Ouest
  • Source : Insee - Enquête filière aéronautique et spatiale 2014 dans le grand Sud-Ouest

L’industrie en est le principal bénéficiaire avec 71 % des commandes aéronautiques adressées à la chaîne d’approvisionnement du grand Sud-Ouest. La hausse des cadences de production chez les constructeurs maintient la chaîne des fournisseurs industriels sous pression, quel que soit le secteur à l’exception de la maintenance en Aquitaine. La métallurgie reste très sollicitée. L’activité liée aux commandes aéronautiques y progresse fortement. Les fabricants de machines, d’équipements électriques, électroniques, informatiques et les fabricants d’aérostructures classés dans la construction aéronautique tirent également parti du dynamisme des avionneurs et motoristes.

Dans les services spécialisés, le chiffre d’affaires lié aux commandes aéronautiques augmente de 4 % en 2013, soit près de deux fois moins que celui de l’industrie. C’est l’ingénierie qui participe le plus à la hausse du chiffre d’affaires, en particulier en Aquitaine où, à l’inverse, le repli des services informatiques se poursuit (- 16 %).

Les grandes entreprises de 250 salariés ou plus réalisent 68 % du chiffre d’affaires aéronautique de la chaîne d’approvisionnement. Leur activité progresse de 5 % en 2013, moins fortement que celles employant 10 à 249 salariés (+ 13 %). Et, contrairement à 2012, les entreprises de moins de 10 salariés bénéficient aussi du dynamisme de la construction aéronautique en 2013, avec une croissance de 18 % de leur chiffre d’affaires lié à ce marché.

Figure2Évolution* 2013/2012 du chiffre d'affaires lié aux commandes aéronautiques et spatiales selon la taille des entreprises (en nombre de salariés)

%
Évolution* 2013/2012 du chiffre d'affaires lié aux commandes aéronautiques et spatiales selon la taille des entreprises (en nombre de salariés) (%)
Aéronautique Spatial
Ensemble 7,5 1,6
Moins de 10 18,0 14,5
10 à 19 11,5 -9,7
20 à 49 19,0 7,7
50 à 249 10,8 -1,3
250 ou plus 4,8 2,9
  • * Évolution calculée sur les entreprises présentes en 2013 et 2012
  • Champ : Chaîne d'approvisionnement de la construction aéronautique et spatiale dans le grand Sud-Ouest
  • Source: Insee - Enquête filière aéronautique et spatiale 2014 dans le grand Sud-Ouest

Figure2Évolution* 2013/2012 du chiffre d'affaires lié aux commandes aéronautiques et spatiales selon la taille des entreprises (en nombre de salariés)

  • * Évolution calculée sur les entreprises présentes en 2013 et 2012
  • Champ : Chaîne d'approvisionnement de la construction aéronautique et spatiale dans le grand Sud-Ouest
  • Source: Insee - Enquête filière aéronautique et spatiale 2014 dans le grand Sud-Ouest

L’activité liée au spatial progresse un peu

Dans l’industrie spatiale du grand Sud-Ouest, la région Midi-Pyrénées est plutôt tournée vers la conception de systèmes orbitaux et la construction de satellites tandis que l’Aquitaine est davantage orientée vers les systèmes de lancement civils et militaires. En 2013, la concurrence avec les États-Unis se renforce fortement sur ces deux segments du marché spatial, dans un contexte budgétaire institutionnel plus difficile en Europe.

Dans le grand Sud-Ouest, le chiffre d’affaires lié aux commandes des maîtres d’œuvre du spatial atteint 533 millions d’euros en 2013. Il augmente de 2 % soit nettement moins qu’en 2012 (+ 10 %). La région Midi-Pyrénées concentre 84 % de l’activité liée au secteur spatial dans le GSO.

Les services spécialisés, avec 70 % des commandes, captent l’essentiel de l’activité dédiée au spatial. Ces prestations stagnent en 2013 malgré la hausse pour les entreprises de services informatiques en Midi-Pyrénées (+ 3 %). Elles sont en effet freinées par la baisse des commandes à l’ingénierie dans les deux régions : - 1 % en Midi-Pyrénées et - 6 % en Aquitaine.

À l’inverse, les commandes spatiales adressées à l’industrie restent dynamiques en 2013 (+ 5 %) essentiellement au bénéfice du secteur de l’installation d’équipements techniques dans le grand Sud-Ouest (+ 17 %) et de la fabrication d’équipements électriques, électroniques et informatiques en Aquitaine (+ 11 %).

La moitié du chiffre d’affaires lié au spatial est réalisée par des grandes entreprises employant 250 salariés ou plus et 85 % par des entreprises de 50 salariés ou plus. En 2013, ces commandes progressent dans la plupart des tailles d’entreprise à l’exception des 10 à 19 salariés (- 10 %) et des 50 à 249 salariés (- 1 %). L’augmentation des travaux confiés aux grandes entreprises explique l’essentiel de la progression globale de l’activité liée au spatial en 2013.

L’activité aéronautique et spatiale soutient l’emploi régional

En 2013, l’emploi salarié progresse de 3,5 % dans l’ensemble de la filière aéronautique et spatiale du grand Sud-Ouest (y compris constructeurs, maîtres d’œuvre et motoristes AS), soit 4 200 emplois salariés supplémentaires. Près de 3 000 emplois sont créés dans la chaîne d’approvisionnement. Ce dynamisme de la filière AS permet au grand Sud-Ouest de faire partie des quelques régions qui créent de l’emploi en 2013. Midi-Pyrénées est, avec la Corse, la seule région où l’emploi industriel progresse au cours de la période.

Figure3La filière aéronautique et spatiale soutient l'emploi régional

Évolution de l'emploi salarié en 2013 dans le grand Sud-Ouest
La filière aéronautique et spatiale soutient l'emploi régional (Évolution de l'emploi salarié en 2013 dans le grand Sud-Ouest)
Évolution 2013/2012 (%)
Aquitaine Midi-Pyrénées Grand Sud-Ouest
Ensemble filière aéronautique et spatiale 2,9 3,8 3,5
dont constructeurs, maîtres d'œuvre et motoristes* 1,2 3,9 3,1
dont chaîne d'approvisionnement 3,8 3,7 3,7
Ensemble secteurs marchands non agricoles 0,2 0,1 0,2
dont industrie -1,0 0,1 -0,5
  • *Airbus, Dassault, ATR, Turbomeca, Centre national d'études spatiales (Cnes), Astrium (Airbus Defence & Space depuis 2014), Thales Alenia Space, Herakles, Microturbo, Commissariat à l'énergie atomique et aux énergies alternatives
  • Champ : Filière aéronautique et spatiale dans le grand Sud-Ouest.
  • Source : Insee, enquête FAS-GSO 2014, estimations d'emplois localisés

En 2013, dans le GSO, les entreprises de la chaîne d’approvisionnement AS continuent d’embaucher, à un rythme toutefois moins soutenu que l‘année précédente. Ainsi, l’emploi salarié des entreprises de la « supply chain » progresse de 4 % en 2013, après + 6 % en 2012, et quasiment au même rythme en Aquitaine et en Midi-Pyrénées. L’effectif de la « supply chain » s’établit à 82 100 salariés fin 2013, dont 74 % localisés en Midi-Pyrénées.

Figure4L'emploi un peu plus dynamique dans l'industrie que dans les services spécialisés

Effectif salarié et évolution 2013/2012 selon le secteur d'activité
L'emploi un peu plus dynamique dans l'industrie que dans les services spécialisés (Effectif salarié et évolution 2013/2012 selon le secteur d'activité)
Nombre d'entreprises Effectif salarié au 31/12/13 Évolution* 2013/2012 (%)
Total Dédié à l'activité AS Effectif salarié total Effectif dédié à l'activité AS
Industrie 609 44 989 35 420 4,0 6,1
Fabrication d'équipements, électriques et électroniques et de machines 84 12 457 7 904 1,7 3,5
Construction aéronautique et spatiale 58 10 911 10 624 6,3 6,4
Métallurgie 357 15 303 12 531 5,2 8,5
Maintenance (installation-réparation) 70 3 950 3 497 2,4 3,3
Fabrication d'autres produits industriels 40 2 368 864 1,5 3,6
Commerce, logistique et soutien 82 3 908 2 868 4,7 6,2
Services spécialisés 314 33 230 25 871 3,3 3,9
Activités informatiques 69 7 986 4 698 0,2 0,7
Ingénierie et autres activités spécialisées 245 25 244 21 173 4,3 4,6
Grand Sud-Ouest 1 005 82 127 64 159 3,7 5,2
Midi-Pyrénées 644 60 705 49 390 3,7 5,2
Aquitaine 361 21 422 14 769 3,8 5,2
  • AS : Aéronautique et Spatiale
  • * Évolution calculée sur les entreprises présentes en 2013 et 2012
  • Champ : Chaîne d'approvisionnement de la construction aéronautique et spatiale dans le grand Sud-Ouest
  • Source: Insee - Enquête filière aéronautique et spatiale 2014 dans le grand Sud-Ouest

L’emploi augmente en 2013 dans tous les secteurs qui approvisionnent la construction AS, mais moins fortement qu’en 2012. L’industrie, avec 45 000 salariés (55 % des effectifs de la filière dans le GSO), contribue davantage que les services spécialisés aux créations nettes d’emplois. La métallurgie et la construction aéronautique et spatiale y sont les secteurs les plus dynamiques.

Dans les services spécialisés, l’ingénierie et les activités scientifiques et techniques rassemblent, avec 25 200 salariés, 30 % des effectifs de la chaîne d’approvisionnement AS. En 2013, l’emploi y progresse encore sensiblement (+ 4 %). L’inquiétude sur l’emploi dans l’ingénierie au sein du GSO suscitée par la fin annoncée des grands programmes de développement chez Airbus (A380, A400M, A350, A320neo) ne se concrétise donc pas en 2013. Toutefois, le nombre de salariés stagne dans les services informatiques.

Dans le grand Sud-Ouest, 8 % des entreprises de la « supply chain » emploient 250 salariés ou plus. Ces entreprises concentrent 61 % des salariés. Même si l’emploi progresse quelle que soit la taille des sociétés, les unités les plus grandes (250 salariés ou plus) et celles de taille moyenne (de 10 à 249 salariés) contribuent davantage au dynamisme de l’emploi (respectivement + 4,3 % et + 3,5 %) que les nombreuses très petites entreprises de moins de 10 salariés (+ 1,8 %).

En 2013, les entreprises de la « supply chain » du GSO font appel à 4 900 intérimaires en moyenne chaque mois, soit un peu plus qu’en 2012 (+ 2 %). L’emploi intérimaire est principalement utilisé par les entreprises industrielles de 50 salariés ou plus, où il progresse de 3 %. À l’inverse, il est peu présent dans les services spécialisés où il se replie (- 13 %).

Près d’une entreprise sur deux innove

Après la recherche de nouveaux clients et le développement des compétences, les entreprises de la chaîne d’approvisionnement AS du GSO attachent une importance forte au développement de nouveaux produits ou procédés et à l’intégration de nouvelles technologies comme facteur de dynamisme. Début 2014, elles sont 46 % à avoir innover depuis deux ans, un peu plus souvent dans les services spécialisés (56 %) que dans l’industrie (42 %).

En 2013, l’emploi progresse un peu plus dans les entreprises innovantes (+ 4,0 %) que dans les autres (+ 3,7 %). L’effet sur les commandes AS est plus contrasté. Les entreprises industrielles innovantes ne bénéficient pas d’une progression plus forte des commandes AS que les non innovantes. À l’inverse, dans les services spécialisés, l’innovation porte ses fruits tant en emploi qu’en chiffre d’affaires. En particulier, dans l’ingénierie, les entreprises innovantes sont nettement plus dynamiques que les autres : leur activité AS et leur effectif salarié augmentent chacun de près de 6 % contre respectivement 1 % et 2 % pour les non innovantes.

Plus d’une entreprise industrielle sur deux en recherche de financement

Pour suivre la montée des cadences de production des constructeurs, les entreprises de la « supply chain » doivent investir. Le troisième fonds d’investissement dédié à l’industrie aéronautique « Aerofund III » est lancé début 2013. Dans le grand Sud-Ouest, 46 % des entreprises de la « supply chain » recherchent un financement en 2013, le plus souvent pour un investissement matériel (74 % des cas, soit 34 % des entreprises).

Figure5Part des entreprises ayant cherché en 2013 un financement pour un investissement matériel selon le secteur, la taille et la réussite de cette recherche

%
Part des entreprises ayant cherché en 2013 un financement pour un investissement matériel selon le secteur, la taille et la réussite de cette recherche (%)
Succès total Succès partiel Échec
Supply Chain 26,9 5,3 1,5
dont industrie 35,9 7,1 1,6
dont services spécialisés 11,3 2,3 1,7
0-9 salariés 20,7 4,0 2,0
10-249 salariés 31,0 5,7 1,5
250 salariés ou plus 16,7 6,1 0,0
  • Champ : Chaîne d'approvisionnement de la construction aéronautique et spatiale dans le grand Sud-Ouest
  • Source: Insee - Enquête filière aéronautique et spatiale 2014 dans le grand Sud-Ouest

Figure5Part des entreprises ayant cherché en 2013 un financement pour un investissement matériel selon le secteur, la taille et la réussite de cette recherche

  • Champ : Chaîne d'approvisionnement de la construction aéronautique et spatiale dans le grand Sud-Ouest
  • Source: Insee - Enquête filière aéronautique et spatiale 2014 dans le grand Sud-Ouest

Cette recherche est plus fréquente dans l’industrie (54 %) que dans les services spécialisés (32 %). Dans l’industrie, l’objectif est de financer un investissement matériel dans 80 % des cas, ce qui représente 45 % des entreprises, devant un investissement immatériel (40 %) ou un besoin de trésorerie (35 %). Dans les services spécialisés, la recherche d’un financement porte plus souvent sur un investissement immatériel (68 %) que matériel (47 %). Les besoins de trésorerie (47 %) y sont plus prégnants que dans l’industrie.

En 2013, les petites et moyennes entreprises de 10 à 249 salariés recherchent plus souvent un financement que les micro-entreprises de moins de 10 salariés ou les grandes unités d’au moins 250 salariés. Celles qui emploient de 20 à 249 salariés sont les plus enclines à investir mais aussi à souffrir d’un besoin de trésorerie.

Dans cette recherche de financement, les taux d’échec sont faibles pour l’investissement matériel (4 %) et immatériel (8 %) et plus forts pour les besoins de trésorerie (22 %). Le succès partiel, quand l’ensemble du financement n’a pu être obtenu dans les termes espérés, est même relativement fréquent pour l’investissement immatériel (40 %) ou le besoin de trésorerie (32 %), en particulier dans les services spécialisés. Le taux d’échec tend à diminuer lorsque la taille de l’entreprise augmente. Cependant, les grandes entreprises sont relativement nombreuses à ne pas obtenir un financement complet ou dans les termes espérés, notamment pour un investissement immatériel ou un besoin de trésorerie.

Des programmes militaires moins porteurs

En 2013, 40 % des entreprises de la chaîne d’approvisionnement AS du GSO travaillent sur un programme militaire (A400M, Rafale, NH90, Helios, M51, etc.). Si des entreprises sont majoritairement implantées en Midi-Pyrénées (68 %), celles d’Aquitaine sont plus fortement impliquées dans les programmes de défense. Le budget de la défense française s’inscrit toutefois dans un contexte de plus en plus contraint. Ainsi, en 2013, le chiffre d’affaires AS progresse de 6 % pour les unités travaillant sur des programmes militaires, moins fortement que pour celles qui n’ont qu’une activité civile (+ 9 %). Cet écart est d’autant plus important que la dépendance vis-à-vis des commandes militaires est importante. Pour les entreprises liées à plus de 25 % aux commandes militaires, l’activité AS ne progresse que de 4 % en 2013 et de seulement 1 % pour les services spécialisés. Ainsi, en 2013, travailler pour le marché militaire n’est plus autant facteur de dynamisme qu’auparavant, que ce soit en Aquitaine ou en Midi-Pyrénées et quels que soient la taille ou le secteur d’activité, à l’exception de la métallurgie.

Systèmes embarqués : les entreprises spécialisées plus dynamiques

Fin 2013, 170 entreprises de la « supply chain » AS travaillent sur la réalisation de systèmes embarqués. Pour deux tiers d’entre elles, ces systèmes représentent plus de 25 % de leur activité AS. Elles se répartissent à peu près équitablement entre l’industrie et les services spécialisés mais le chiffre d’affaires AS des entreprises industrielles est trois fois plus important. En 2013, la croissance de l’activité AS est plus faible pour les entreprises qui réalisent des systèmes embarqués (+ 5 %) que pour celles qui n’en produisent pas (+ 9 %). Ce moindre dynamisme provient des entreprises les moins impliquées, c’est à dire ayant moins de 25 % de leur activité AS liée à ce domaine (- 2 %), et de celles des services spécialisés (+ 1 %). À l’inverse, les systèmes embarqués tirent l’activité dans les secteurs industriels de la métallurgie (+ 12 %), de la fabrication d’équipements électriques et électroniques (+ 9,5 %) et de leur installation (+ 8 %).

3 600 recrutements prévus en 2014, toujours avec difficultés

Début 2014, dans le GSO, un chef d’entreprise de la « supply chain » AS sur deux prévoit de recruter pour répondre aux commandes des constructeurs. Au total, près de 3 600 embauches auraient lieu en 2014, pour l’activité aéronautique et spatiale des entreprises, dans l’industrie et les services spécialisés pour moitié chacun. Début 2013, 6 000 embauches étaient prévues. Trois recrutements sur quatre auraient lieu en Midi-Pyrénées, majoritairement (58 %) dans les services spécialisés. En Aquitaine, l’industrie réaliserait 74 % des embauches. Les entreprises de 50 salariés ou plus concentrent 83 % des recrutements prévus sur l’ensemble du GSO.

Ces intentions d’embauche s’accompagnent toujours de difficultés de recrutement au sein de la « supply chain » du GSO. Ainsi, en 2013, parmi les entreprises qui recrutent des cadres, une sur deux est confrontée à ce problème et presque deux sur trois pour celles qui recherchent des non cadres.

Dans l’industrie, les problèmes de recrutement des non cadres sont les plus fréquents alors que dans les services spécialisés, ce sont ceux des cadres. Les secteurs les plus touchés sont la métallurgie et la construction aéronautique et spatiale pour les non cadres, l’ingénierie pour les cadres. Les entreprises de taille moyenne, de 20 à 249 salariés, sont celles qui rencontrent le plus souvent des difficultés de recrutement. C’est moins souvent le cas pour celles de 250 salariés ou plus.

Définitions

La filière aéronautique et spatiale regroupe les entreprises dont l'activité concourt in fine à la construction d'aéronefs, d'astronefs ou de leurs moteurs, quel que soit leur usage (civil ou militaire). Les aéronefs (avions, hélicoptères, planeurs, ULM, dirigeables, drones) et leurs moteurs sont les produits finaux de la filière aéronautique. Les astronefs (lanceurs et véhicules spatiaux, satellites, s ondes, missiles balistiques intercontinentaux) et leurs moteurs sont les produits finaux de la filière spatiale. La filière recouvre les activités d'études, de conception, de fabrication, de commercialisation ou de certification de pièces, de sous-ensembles, d'équipements, de systèmes embarqués, d'outils matériels et logiciels spécifiques à la construction aéronautique et spatiale. Elle comprend également les activités de maintenance "lourdes" en condition opérationnelle des aéronefs qui impliquent leur mise hors service sur longue période.

L'étude porte sur une partie importante de la filière aéronautique et spatiale : sa chaîne d'approvisionnement ou « supply chain ». Elle exploite les résultats issus de l'enquête sur la filière aéronautique et spatiale dans le Grand Sud-Ouest (FAS-GSO) réalisée par l'Insee en 2014.

Les unités comptabilisées ici sont des entreprises régionales. Il s'agit des "unités légales" lorsque tous les établissements de l'entreprise sont localisés dans le grand Sud-Ouest et des seuls établissements régionaux lorsque l'unité légale dispose d'implantations en dehors du grand Sud-Ouest.