1 922 300 Picards au 1er janvier 2012

Virginie TAPIN, Patrick Le Scouëzec

La Picardie, 12e région de province par sa population, compte 1 922 300 habitants au 1er janvier 2012. Elle continue de gagner environ 4 400 personnes chaque année. Cette croissance, lente mais régulière, est portée par le fort excédent des naissances sur les décès qui compense le déficit des partants définitifs de la région par rapport aux arrivants. La démographie picarde reste ainsi, avec l'Alsace, l'une des plus dynamique du nord-est de la France. La poursuite de la périurbanisation a pour effet d'augmenter le poids de la population des communes de moins de 1 000 habitants.

Virginie TAPIN, Patrick Le Scouëzec
Insee Flash Picardie No 2- Janvier 2015

Au 1er janvier 2012, la Picardie compte 1 922 342 habitants (figure 1). Cela la situe au 12e rang des régions françaises. En cinq ans, elle a gagné 22 000 personnes, soit une augmentation annuelle moyenne de +0,23 %. Cette hausse est en deçà de celle observée au plan national (+0,51 %) mais dans la moyenne européenne (+0,25 %). La hausse de la population picarde entre 2007 et 2012 se rapproche de celle que connaissent les régions proches de l'ouest et du sud comme les deux Normandie et le Centre, mais elle est plus dynamique que celles des régions du nord et de l'est du pays, telles que le Nord-Pas-de-Calais, la Champagne-Ardenne et la Lorraine.

Figure 1La croissance de la population picarde est portée par l'excédent naturel

La croissance de la population picarde est portée par l'excédent naturel
Taux d'évolution annuel de la population entre 2007 et 2012
Zone Population 2012 Variation moyenne annuelle 2007-2012 (%)
Totale due au solde
naturel migratoire apparent
Aisne 540 888 0,11 0,29 -0,18
Oise 810 300 0,34 0,61 -0,28
Somme 571 154 0,18 0,27 -0,09
Picardie 1 922 342 0,23 0,42 -0,19
France 65241241 0,51 0,44 0,07
  • Source : Insee - Recensements de la population 2007 et 2012

Cet accroissement, lent mais régulier depuis plus de 10 ans, résulte de l’excédent des naissances sur les décès (solde naturel) de +0,42% par an, soit un taux similaire au taux national (+0,44%), qui permet à la population picarde de s’accroître environ de 8100 personnes chaque année. Mais ces gains sont réduits de 3 700 personnes par an (-0,19%), correspondant aux départs définitifs de la région par rapport aux arrivées (solde migratoire apparent).

62% des gains picards proviennent de l’Oise

Début 2012, l'Oise regroupe 810 300 habitants devant la Somme, 571 154, et l'Aisne, 540 888. C'est aussi le département pour lequel la population s'accroît le plus rapidement : +0,34 % par an depuis 2007 contre +0,18 % et +0,11 % par an pour les deux autres départements picards. Avec 13 700 habitants supplémentaires en cinq ans, l'Oise est à l'origine de près des deux tiers (62 %) des gains démographiques de la région sur la période.

La croissance isarienne est portée par un important excédent naturel (+0,61 % par an), permettant de compenser le déficit migratoire qui reste à un niveau élevé (-0,28 % par an).

En revanche, le rythme de croissance résultant de l'excédent naturel est deux fois moins élevé dans l'Aisne et la Somme (respectivement +0,29 % et +0,28 %). Mais ces départements sont parvenus à réduire leur déficit migratoire, notamment la Somme où les arrivées compensent une bonne partie des départs, avec un solde de -0,09 % par an. Ces tendances font que la situation démographique des départements picards est meilleure que celle de leurs voisins immédiats (figure 2).

figure2Les départements picards ont une croissance souvent plus rapide que leurs voisins

  • Source : Insee, recensements de la population 2007 et 2012

Au sein de la région, la croissance démographique essentiellement portée par les territoires ruraux ou périurbains. En effet, les communes de 10 000 habitants et plus, qui rassemblent près de 30% de la population picarde contre 50% au niveau national, ont perdu environ 7 000 personnes sur la période 2007-2012. Les rares villes ayant enregistré une croissance significative sont situées dans le sud : il s’agit de Clermont, Crépy-en-Valois, Montataire, Villers-Cotterêts et Méru. De même, les communes comptant entre 5 000 et 9 999 habitants ont vu, globalement, leur population stagner (figure 3). Toutefois, la situation est assez contrastée puisque cette catégorie de communes gagne des habitants dans l’Oise et la Somme mais en perd dans l’Aisne.

Les bourgs et villages croissent au détriment des grandes villes

En revanche, les communes de moins de 10 000 habitants et notamment celles de moins de 1 000 habitants, ont connu des progressions importantes. L'ampleur de cette hausse augmente à mesure que la taille diminue. Ce sont elles qui portent le dynamisme démographique de la région. Ainsi, entre 2007 et 2012, les villages de moins de 200 habitants ont enregistré une progression annuelle de leur population de +0,8 % , les bourgs de 200 à 499 habitants et de 500 à 999 habitants, de plus de +0,60 % . Dans ces deux derniers cas, la hausse sur cinq ans représente plus de 8 000 personnes nouvelles. C'est le résultat de la poursuite de la périurbanisation en Picardie, la population résidant de plus en plus souvent hors des grandes villes alors que les emplois s'y concentrent (Figure 3).

Figure 3L'essentiel des gains de population ont lieu dans les communes de moins de 1000 habitants

L'essentiel des gains de population ont lieu dans les communes de moins de 1000 habitants
Taux d'évolution annuel par taille de commune entre 2007 et 2012
Communes de Evolution annuelle de la population 2007-2012 (en %)
Aisne Oise Somme Picardie
100 000 à 199 999 habitants 0,00 0,00 -0,30 -0,30
50000 à 99999 habitants -0,09 -0,34 0,00 -0,21
20000 à 49999 habitants -0,48 -0,42 0,08 -0,36
10000 à 19999 habitants -0,46 0,05 0,00 -0,10
5000 à 9999 habitants -0,85 0,34 0,11 0,02
1000 à 4999 habitants 0,15 0,57 -0,03 0,30
500 à 999 habitants 0,62 0,56 0,64 0,60
200 à 499 habitants 0,50 0,75 0,72 0,65
100 à 199 habitants 0,67 1,09 0,81 0,81
50 à 99 habitants 0,40 0,94 0,81 0,60
moins de 50 habitants 0,30 -2,49 -1,09 -0,67
Total 0,11 0,34 0,18 0,23
  • Source : Insee - Recensements 2007 et 2012

Cette évolution explique aussi que la quasi-totalité des communautés d'agglomération de la région perdent de la population ou, au mieux, maintiennent leur niveau. Le rythme de baisse qu'elles enregistrent est toutefois souvent inférieur à celui de leur ville-centre. C'est le cas de l'agglomération d'Amiens qui compte 470 personnes de moins entre 2007 et 2012 alors qu'Amiens en a perdu 2 100 sur la période. La croissance des petites communes périurbaines parvient même à inverser la tendance dans le Soissonnais où la population de l'agglomération augmente de 260 unités alors que la ville-centre diminue de 160 habitants.

Cette attractivité des communes de moins de 1 000 personnes, qui rassemblent 33 % de la population picarde, fait que la presque totalité des communautés de communes de la région voient le nombre de leurs habitants augmenter (figure 4). Les rares exceptions sont celles de Thiérache, de la zone située entre Ham, Noyon et Chauny et d’une partie du sud du littoral picard.

figure430% des Picards vivent dans des communes de plus de 1 000 habitants

  • Source : Insee, recensement de la population

La Picardie regroupe plus de 6% des communes françaises

La population picarde se répartit en presque trois tiers: 29,6% des habitants vivent dans des communes de 10 000 habitants ou plus, 37,6% dans des villes de 1 000 à 9 999 habitants et 32,8% dans des bourgs ou villages de moins de 1 000 personnes. C'est une structure très différente de celle de la France puisque les proportions y sont, respectivement, de 49,1%, 36,3% et 14,4%.

Les Picards, qui ne représentent que 2,9% de la population française, vivent dans 2 291 communes, soit 6,2% du total national. Cette part atteint même 7,7% pour les communes de 200 à 499 habitants et 8,6% pour celles de 100 à 199 habitants.

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