Plus diplômées, les Bas-Normandes s’insèrent de mieux en mieux sur le marché du travail
En Basse-Normandie, les femmes sont de plus en plus diplômées. Depuis une vingtaine d’années, leur niveau de formation progresse plus rapidement que celui des hommes. Elles s’insèrent de ce fait plus facilement sur le marché du travail que par le passé et accèdent plus fréquemment aux fonctions qualifiées. Pour autant, les inégalités salariales peinent à se réduire.
Depuis la fin des années 80, en Basse-Normandie comme en France, les femmes possèdent un niveau de formation plus élevé que celui des hommes. Ainsi, en Basse-Normandie en 2011, 22 % des femmes âgées de 15 à 24 ans possèdent un diplôme supérieur au bac, contre 14 % des hommes. Cet écart s’est accentué au fil des années puisqu’en 1990 seules 8 % des femmes étaient diplômées du supérieur contre 6 % des hommes. Dans le même temps, la proportion des femmes sans diplôme régresse : elles sont 21 % dans ce cas en 2011 contre 42 % en 1990.
Femmes et hommes diplômés, égaux face aux chômage
Cette réussite croissante des femmes en matière de formation favorise leur insertion professionnelle. Ainsi, parmi les femmes de 25 à 54 ans, près de 80 % occupent un emploi en 2011, contre 67 % en 1990.
Même si, en 2011, elles sont plus fréquemment au chômage que les hommes, l’écart a fortement diminué au fil des ans. De six points en 1990, il est tombé à moins de deux points en 2011. Parmi les actifs, femmes ou hommes, un diplôme de l’enseignement supérieur protège du chômage. En 2011, seules 6 % des femmes âgées de 25 à 54 ans ayant obtenu au moins un diplôme de deuxième cycle sont au chômage, contre 17 % des femmes peu diplômées.
Autre indicateur reflétant une meilleure insertion, la proportion des contrats stables proposés aux femmes progresse. Ainsi, en 2011, les femmes sont aussi nombreuses que les hommes à être employées en CDI. De plus, parmi elles, la pratique du temps partiel, subi ou contraint, recule, passant de 32 % en 1999 à 28 % en 2011.
tableauFigure_1 – Évolution du niveau de diplôme des femmes et hommes de 15 à 24 ans hors élèves et étudiants en Basse-Normandie
Femmes diplômées du supérieur | Hommes diplômés du supérieur | Femmes peu diplômées | Hommes peu diplômés | |
---|---|---|---|---|
1990 | 8,333333 | 5,7082 | 42,417492 | 44,458644 |
1999 | 18,162919 | 10,49554 | 28,67182 | 31,65123 |
2006 | 21,777056 | 11,881298 | 24,186401 | 29,679237 |
2011 | 21,975915 | 14,180235 | 20,941476 | 27,623727 |
- Source : recensements de la population 1990 (exploitation au 1/4), 1999, 2006 et 2011 (exploitation complémentaire au lieu de travail)
graphiqueFigure_1 – Évolution du niveau de diplôme des femmes et hommes de 15 à 24 ans hors élèves et étudiants en Basse-Normandie
Des inégalités salariales qui tardent à se réduire
Grâce à leur niveau de formation de plus en plus élevé, les femmes accèdent plus souvent à des emplois qualifiés. En 2011, elles représentent 41 % des cadres âgés de 25 à 54 ans contre 35 % en 1999.
Pour autant, des inégalités salariales subsistent. Même si l’écart de salaire s’est un peu réduit sur la dernière décennie, le salaire net en équivalent temps plein (EQTP) des Bas-Normandes est nettement inférieur (- 18 %) à celui de leurs collègues masculins. Parmi les explications de ce phénomène on trouve le choix des filières. Ainsi en Basse-Normandie, parmi les diplômés du supérieur, les filles sont très majoritaires dans les spécialités paramédicales et sociales (84 %) ou de lettres et de sciences humaines (68 %) qui sont moins rémunératrices tandis que les formations d’ingénieurs accueillent 75 % de garçons. La différence de salaire net annuel moyen dépasse ainsi 4 000 euros dans la région. Les différences sont d’ailleurs plus prononcées pour les cadres (22 %) que pour les employés (10 %).
tableauFigure_2 – Évolution du taux de chômage des bas-normandes diplômés du supérieur âgées de 25 à 54 ans
Femme possédant un diplôme universitaire de 1er cycle, BTS, DUT | Femme possédant un diplôme universitaire de 2e cycle ou supérieur | Homme possédant un diplôme universitaire de 1er cycle, BTS, DUT | Homme possédant un diplôme universitaire de 2e cycle ou supérieur | |
---|---|---|---|---|
1990 | 3,744765 | 3,86068 | 2,39011 | 1,760746 |
1999 | 6,042285 | 7,003507 | 4,250407 | 4,494186 |
2006 | 5,351475 | 6,355017 | 4,938397 | 5,048315 |
2011 | 5,400726 | 6,203491 | 5,567532 | 5,330345 |
- Source : recensements de la population 1990 (exploitation au 1/4), 1999, 2006 et 2011 (exploitation complémentaire au lieu de travail)
graphiqueFigure_2 – Évolution du taux de chômage des bas-normandes diplômés du supérieur âgées de 25 à 54 ans
graphiqueFigure_3 – Le différentiel de salaire femme-homme en Basse-Normandie
tableauFigure_4 – Insertion professionnelle en fonction du diplôme : taux d'activité, taux d'emploi, taux de chômage en 2011
Diplôme | Taux d'activité des femmes | Taux d'activité des hommes | Taux d'emploi des femmes | Taux d'emploi des hommes | Taux de chômage des femmes | Taux de chômage des hommes |
---|---|---|---|---|---|---|
Sans diplôme, CEP, BEPC | 77 | 91 | 64 | 77 | 17 | 15 |
CAP, BEP | 89 | 96 | 78 | 88 | 12 | 9 |
Baccalauréat | 92 | 97 | 82 | 90 | 10 | 8 |
Diplôme universitaire de 1er cycle, BTS, DUT | 95 | 98 | 90 | 93 | 5 | 6 |
Diplôme universitaire de 2e cycle ou supérieur | 95 | 98 | 89 | 93 | 6 | 5 |
Total | 89 | 96 | 79 | 87 | 11 | 9 |
- Champ : Population des ménages, individus de 25 ans à 54 ans, hors élèves et étudiants.
- Source : Insee, recensement de la population 2011, exploitation complémentaire au lieu de résidence.
Définitions
La population active au sens du recensement correspond à la population active occupée à laquelle s’ajoutent les chômeurs en recherche d’emploi.
Le taux de chômage au sens du recensement de la population est le rapport entre le nombre de chômeurs (personnes se déclarant au chômage) et l’ensemble de la population active.
Les peu diplômés correspondent ici aux non diplômés, aux titulaires d’un certificat d’études primaires (CEP) ou d’un brevet d’études du premier cycle (BEP), nommé aujourd’hui brevet des collèges.
Le salaire en équivalent temps plein (EQTP) est calculé en prenant en compte tous les postes de travail des salariés (y compris les postes à temps partiel). Chaque poste de travail est pris en compte au prorata de son volume horaire de travail rapporté à celui d’un poste à temps complet.
Le taux d’activité est le rapport entre le nombre d’actifs (actifs occupés et chômeurs) et l’ensemble de la population correspondante.
Le taux d’emploi d’une classe d’individus est calculé en rapportant le nombre d’individus de la classe ayant un emploi au nombre total d’individus dans la classe.
Pour en savoir plus
" Les femmes et l'emploi en Basse-Normandie ", Cent pour cent Basse-Normandie n° 239, mars 2013
" Femmes et hommes en début de carrière - Les femmes commencent à tirer profit de leur réussite scolaire ", Insee Première n° 1284, février 2010
" Ouvrir dans un nouvel ongletLes disparités sur le marché du travail entre les femmes et les hommes : une analyse sur longue période ", Dares analyse n° 15, mars 2012