Nouvelle dégradation au 3e trimestre 2014

Au troisième trimestre 2014, l’emploi salarié dans les secteurs principalement marchands non agricoles repart à la baisse, après l’embellie du trimestre précédent. Plus de 4 600 emplois disparaissent ce trimestre. Avec une baisse de 0,7 %, l’emploi régional diminue plus qu’en France métropolitaine (– 0,3 %) (figure 1).

L’emploi dans l’industrie diminue de 0,1 % dans la région, ce qui correspond à une perte de 200 emplois (figure 2). La majorité de cette baisse est imputable à la fabrication de matériel de transport, qui compte 110 emplois de moins qu’au deuxième trimestre. Les autres secteurs évoluent faiblement. En tenant compte de la baisse de l’emploi intérimaire, l’emploi dans l’industrie perd plus de 1 300 emplois, les industries agro-alimentaires devenant alors les principales contributrices à cette diminution. En France métropolitaine, l’emploi industriel connaît une baisse plus marquée que dans la région.

L’inflexion constatée dans la construction au 2^e trimestre ne se prolonge pas. L’emploi salarié hors intérim est en baisse de 1,1 % au 3^e trimestre dans ce secteur, qui perd ainsi 760 emplois supplémentaires. Les 350 emplois intérimaires supprimés dans le secteur ne font qu’accentuer le phénomène, puisque ce sont au total plus de 1 100 emplois qui disparaissent dans la construction au 3^e trimestre 2014.

L’emploi dans le commerce est également en chute au 3^e trimestre 2014, de 0,9 %. Le commerce perd ainsi plus de 1 300 emplois par rapport au trimestre précédent. En France métropolitaine, la baisse n’est que de 0,4 %.

Dans les services marchands hors intérim, l’emploi se contracte légèrement. Il diminue de 0,2 % et le secteur perd plus de 500 emplois. Cette évolution est essentiellement due à une dégradation de la situation dans les secteurs de l’hébergement-restauration et des activités scientifiques et techniques et services administratifs et de soutien. Ces deux secteurs perdent ainsi respectivement près de 500 et 600 emplois, représentant des baisses de 1,2 % et 0,7 %. Le transport-entreposage, et l’information et la communication enregistrent également une baisse, mais plus limitée. À l’inverse, les secteurs des activités financières et d’assurance et des activités immobilières sont en hausse de 0,2 %. Les autres activités de services enregistrent quant à elles une augmentation de 1,8 % de l’emploi salarié, correspondant à la création de 600 emplois supplémentaires.

Après la forte hausse de l’emploi intérimaire au 2^e trimestre, celui-ci repart à la baisse au troisième (figure 3). Il diminue de 5,6 %, perdant ainsi 1 780 emplois. Cette évolution représente plus d’un tiers de la diminution totale de l’emploi salarié régional. En France métropolitaine, l’intérim se replie également, mais seulement de 4 %.

Le Morbihan davantage touché

Le département du Morbihan enregistre la plus forte diminution de l’emploi salarié (– 1,4 %), perdant ainsi 2 100 emplois. Dans le Finistère et les Côtes-d’Armor, l’emploi est également en baisse, de 0,8 % et 0,9 % respectivement. Ils concentrent ainsi 1 480 et 1 020 emplois de moins qu’au trimestre précédent. En Ille-et-Vilaine, l’emploi est stable, le département enregistrant seulement 50 emplois de moins qu’au deuxième trimestre.

L’emploi industriel est en baisse de 0,6 % à 0,7 % dans tous les départements bretons sauf en Ille-et-Vilaine où il progresse de 1 %. Les 550 nouveaux emplois en Ille-et-Vilaine ne suffisent pas à compenser les diminutions dans les autres départements.

Le secteur de la construction continue de supprimer des emplois dans tous les départements de la région. La baisse est particulièrement forte dans les Côtes-d’Armor (– 1,6 %, soit 200 emplois de moins). En Ille-et-Vilaine, ce sont 270 emplois qui disparaissent en trois mois (– 1,1 %).

Dans le commerce, alors que la tendance était à la hausse, l’emploi salarié est en baisse dans tous les départements au 3^e trimestre 2014. Cette diminution est particulièrement forte dans les Côtes-d’Armor (– 1,5 %) qui perdent 370 emplois et dans le Morbihan (– 1,2 %) plus de 400 emplois disparaissent.

L’emploi dans les services marchands hors intérim se dégrade dans l’ensemble de la région sauf en Ille-et-Vilaine, qui enregistre une progression de 0,3 %. La baisse est importante dans le Morbihan, qui perd 600 emplois (– 1,2 %). Dans le Finistère et les Côtes-d’Armor, l’emploi salarié de ce secteur diminue de 0,2 % et 0,5 % respectivement.

Tous les départements bretons enregistrent une dégradation de l’emploi intérimaire. Celle-ci est particulièrement marquée dans le Morbihan et dans le Finistère, qui enregistrent des diminutions respectives de 10 % et 8,2 % correspondant à des disparitions de 680 et 660 postes. La baisse est limitée dans les Côtes-d’Armor (– 1,1 % soit – 60 postes).

Après un 2^e trimestre stable, le taux de chômage augmente au 3^e trimestre de 0,3 point et se situe à 8,8 % de la population active en Bretagne et 9,9 % en France métropolitaine (figure 4). Malgré la hausse, la Bretagne figure toujours parmi les régions ayant le plus faible taux de chômage avec l’Île-de-France, les Pays-de-la-Loire et Rhône-Alpes.

Le taux de chômage se situe à 8 % pour l’Ille-et-Vilaine où il progresse de 0,2 point, 9 % dans le Finistère (+ 0,2 point), 9,1 % dans les Côtes-d’Armor (+ 0,3 point) et 9,4 % dans le Morbihan (+ 0,3 point).

Le nombre de demandeurs d’emploi continue de progresser au 3^e trimestre 2014 et se situe à 242 020, fin septembre, dans les catégories A, B et C. La hausse trimestrielle de 1,8 % est identique à celle observée au niveau national (+ 1,7 %).

Sur un an, le nombre de personnes inscrites à Pôle emploi en catégories A, B et C progresse de 5,9 % en Bretagne et de 5,7 % en France métropolitaine.

Le chômage de longue durée continue toujours à croître plus fortement puisque le nombre de demandeurs d’emploi inscrits depuis plus d’un an progresse de 2,2 % ce trimestre et de 9,9 % sur un an.

Ce trimestre, contrairement à la tendance récente, les jeunes sont aussi plus impactés. En effet, leur nombre augmente de 3,6 % sur un trimestre. Sur un an toutefois, leur nombre progresse de 3,1 %, soit moins que l’ensemble des demandeurs d’emploi.

Le nombre de demandeurs de 50 ans ou plus progresse, pour sa part, de 1,8 % sur un trimestre et de 10,4 % sur un an.

La hausse du nombre de demandeurs d’emploi se retrouve dans tous les départements. Sur un trimestre, le nombre de personnes inscrites à Pôle emploi en catégories A, B et C augmente de 1,3 % dans le Finistère, de 1,5 % dans le Morbihan, de 2 % en Ille-et-Vilaine et de 2,5 % dans les Côtes-d’Armor. Sur un an, les augmentations sont de 5 % dans le Finistère , 5,3 % dans l’Ille-et-Vilaine et 6,8 % dans les Côtes-d’Armor et le Morbihan.

Ce trimestre, la situation bretonne concernant les logements continue à être en décalage avec la situation nationale. En effet, les autorisations de construire continuent de chuter au 3^e trimestre 2014 (figure 5). En glissement annuel, l’évolution sur un trimestre est de – 2,7 %, alors que la tendance s’inverse au niveau national avec une augmentation de 0,8 %. Sur un an, le recul est toujours plus marqué en Bretagne (– 27,5 %) qu’au niveau national (– 13,1 %).

Les mises en chantier de logements baissent également en glissement annuel au 3^e trimestre de 7 % en Bretagne et de 1 % au niveau national (figure 6). Sur un an, l’évolution est de – 16 % en Bretagne et de – 12,1 % en France métropolitaine.

Concernant les locaux, les autorisations augmentent de 1,3 % ce trimestre en Bretagne et diminuent de 3,7 % en France métropolitaine. Sur un an elles diminuent de 6 % en Bretagne et de 9,7 % en France métropolitaine.

Le nombre de locaux commencés est en diminution de 2,7 % sur le trimestre en Bretagne et de 2 % en France métropolitaine. Sur un an, le nombre de locaux commencés est stable en Bretagne alors qu’il diminue en France métropoliatine de 5,1 %.

Rappel : suite à un phénomène de rattrapage statistique de l'instruction des permis de construire par les services de l'État, concentré dans un nombre réduit de régions, le profil du glissement du cumul annuel peut être légèrement biaisé pour la France métropolitaine.

En Bretagne, la fréquentation touristique augmente au 3^e trimestre, par rapport à l’année dernière. Les nuitées des campings progressent tandis que celles des hôtels diminuent.

Au 3^e trimestre 2014, les campings bretons enregistrent 8,19 millions de nuitées. Ce nombre est en augmentation de 4,1 % par rapport à celui du 3^e trimestre 2013, alors qu’il est en repli de 1 % en France métropolitaine. La Bretagne a bénéficié de très bonnes conditions météorologiques cet été. Les mois de juillet et septembre ont été particulièrement ensoleillés. La fréquentation des campings y a été la plus élevée depuis 2010. Les clientèles française comme étrangère sont en augmentation dans la région contrairement à la France métropolitaine.

Avec 2,66 millions de nuitées, la fréquentation des hôtels de Bretagne baisse de 0,6 % par rapport au 3^e trimestre de l’année 2013 (figure 7). Cependant, la diminution d’activité est moins prononcée qu’en France métropolitaine (– 1,6 %). La clientèle étrangère est en augmentation en Bretagne et compense en partie la contraction de la clientèle française.

La création d’entreprises se replie au 3^e trimestre (– 3,3 %) en Bretagne (figure 8). Ainsi, 4 793 entreprises ont été créées dont plus de la moitié en auto-entreprise. Sur ce trimestre, le nombre de créations est en baisse de 1,3 % au niveau national. Sur un an, les créations d’entreprises sont en augmentation en Bretagne de 6,5 % et de 5,1 % en France métropolitaine.

Avec 2 286 entreprises créées, le nombre d’entreprises bretonnes hors auto-entrepreneurs diminue également ce trimestre (– 4 %). Dans le même temps, en France métropolitaine, il baisse de 0,9 %. Sur un an, le niveau de la création hors auto-entrepreneurs diminue de 2,6 % alors qu’il augmente de 1,2 % en France métropolitaine.

Le nombre de défaillances d’entreprises est stable en Bretagne (+ 0,1 %), en glissement annuel, ce trimestre alors qu’il diminue légèrement, en France métropolitaine, de 0,4 % (figure 9). Sur un an, l’augmentation des défaillances est toujours plus importante en Bretagne qu’au niveau national (respectivement + 5,1 % et + 0,3 %).