2e trimestre 2014 : une conjoncture en demi-teinte

Au deuxième trimestre 2014, l’emploi salarié dans les secteurs principalement marchands non agricoles progresse après la chute du trimestre précédent. Plus de 4 000 emplois supplémentaires sont créés ce trimestre. L’emploi régional atteint ainsi son plus haut niveau depuis le premier trimestre 2013 (figure 1). Avec une hausse de 0,6 %, l’emploi régional augmente plus qu’en France métropolitaine (+ 0,1 %).

L’industrie progresse de 0,3 % dans la région et crée 460 emplois (figure 2). Cette hausse est portée par l’industrie agroalimentaire et par la fabrication d’équipements électriques, électroniques, informatiques et fabrication de machines. Ces deux secteurs augmentent de 0,5 %, créant respectivement 360 et 100 emplois directs. En tenant compte de la hausse de l’emploi intérimaire, l’industrie agroalimentaire progresse de 2 %, créant 1 500 emplois. L’emploi se maintient dans les autres secteurs de l’industrie. En France métropolitaine, l’emploi industriel est en baisse.

La construction poursuit sa chute, mais celle-ci s’infléchit. Le secteur recule de 0,4 % et détruit 300 emplois supplémentaires. La baisse enregistrée est la plus faible depuis le début de l’année 2013. La construction est même en hausse de 0,3 % en comptant l’emploi intérimaire.

L’emploi dans le commerce est en hausse de 0,5 %, soit 670 emplois. Le secteur retrouve quasiment son niveau du premier trimestre 2013.

Dans les services marchands hors intérim, l’emploi poursuit sa progression. Le secteur augmente de 0,3 % et crée 830 emplois supplémentaires, porté par l’hébergement et la restauration et par l’information et la communication. Le premier secteur gagne 700 emplois et progresse de 1,7 %, et le second est en hausse de 1 %, créant 270 emplois. Les secteurs du transport et entreposage et des activités financières et d’assurance progressent également. Les activités scientifiques et techniques, services administratifs et de soutien reculent de 0,2 %, et les autres activités de services de 0,5 %. Ces deux secteurs perdent respectivement 200 et 180 emplois. Les activités immobilières sont stables.

Après la forte chute enregistrée au premier trimestre, l’emploi intérimaire repart à la hausse (figure 3). Il augmente de 2 400 emplois, soit 8,2 %. Cette progression représente plus de la moitié de l’augmentation totale de l’emploi salarié régional. En France métropolitaine, l’intérim progresse également, mais seulement de 2,6 %.

Les départements du Finistère et des Côtes-d’Armor enregistrent les plus fortes hausses de l’emploi salarié. Ils progressent de 0,7 %, gagnant respectivement 1 340 et 820 emplois. L’emploi augmente de 0,6 % dans le Morbihan et de 0,4 % en Ille-et-Vilaine.

La hausse de l’emploi industriel est localisée dans le Morbihan et le Finistère, avec respectivement + 0,7 % et + 0,5 %. L’industrie est stable en Ille-et-Vilaine, mais diminue de 0,3 % dans les Côtes-d’Armor, qui ont perdu plus de 1 300 emplois industriels depuis le premier trimestre 2013.

La construction continue de supprimer des emplois dans tous les départements sauf le Morbihan où l’emploi se stabilise. Les Côtes-d’Armor enregistrent la plus forte baisse avec – 0,9 %.

Dans le commerce, l’emploi salarié est en hausse dans tous les départements. Les Côtes-d’Armor et le Finistère créent chacun plus de 200 emplois, progressant respectivement de 0,9 % et de 0,6 %.

Les services marchands hors intérim augmentent dans l’ensemble de la région sauf dans le Finistère qui enregistre une baisse de 0,1 %. Dans les autres départements, ils profitent essentiellement de la bonne tenue des activités d’hébergement et de restauration. L’emploi salarié dans ce secteur augmente de 0,9 % dans les Côtes-d’Armor, de 0,5 % dans le Morbihan et de 0,2 % en Ille-et-Vilaine.

Tous les départements bretons enregistrent une forte hausse de l’emploi intérimaire. Celle-ci est particulièrement marquée dans le Finistère où elle atteint 14,7 %. L’intérim y crée plus d’un millier d’emplois. Dans le Morbihan, l’intérim progresse pour le quatrième trimestre consécutif et est ainsi en hausse de 19 % sur un an.

Au deuxième trimestre 2014, le taux de chômage reste à 8,6 % de la population active en Bretagne et 9,7 % en France métropolitaine (figure 4). La Bretagne est toujours une des régions ayant le plus faible taux de chômage avec l’Île-de-France, les Pays de la Loire et Rhône-Alpes. Le taux de chômage se situe à 7,9 % pour l’Ille-et-Vilaine, 8,9 % dans les Côtes-d’Armor et le Finistère et 9,2 % dans le Morbihan.

Le nombre de demandeurs d’emploi a fortement augmenté au deuxième trimestre 2014 et atteint 237 750, fin juin, dans les catégories A, B et C. L’évolution trimestrielle est légèrement supérieure en Bretagne (+ 2,1 %) à celle observée au niveau national (+ 1,9 %).

Sur un an, le nombre de personnes inscrites à Pôle emploi en catégories A, B et C progresse de 4,6 % en Bretagne et de 5,1 % en France métropolitaine.

Le chômage de longue durée continue toujours à croître plus fortement puisque le nombre de demandeurs d’emploi inscrits depuis plus d’un an progresse de 2,8 % ce trimestre et de 9,7 % sur un an.

Comme les trimestres précédents et grâce aux contrats d’avenir, les jeunes sont moins impactés. En effet, le nombre de jeunes demandeurs d'emploi augmente légèrement, de 0,8 % sur un trimestre, et il diminue de 1,9 % en un an. Celui des demandeurs de 50 ans ou plus progresse, pour sa part, de 3 % sur un trimestre et de 10,9 % sur un an.

La hausse du nombre de demandeurs d’emploi se retrouve dans tous les départements. Sur un trimestre, le nombre de personnes inscrites à Pôle emploi en catégories A, B et C augmente de 1,7 % en Ille-et-Vilaine, de 2,1 % dans les Côtes-d’Armor et le Finistère et de 2,9 % dans le Morbihan. Sur un an, les augmentations sont de 3,7 % dans le Finistère, 4 % dans l’Ille-et-Vilaine, 4,8 % dans les Côtes-d’Armor et 6,5 % dans le Morbihan.

Ce trimestre, tous les indicateurs de la construction sont à la baisse, prolongeant le décalage entre la Bretagne et la France métropolitaine. La diminution du nombre d’autorisations et de mises en chantier entraîne une baisse des stocks de logements. Celle-ci pourrait résulter de la volonté des promoteurs de reporter le lancement de nouveaux programmes en l’absence de certitude sur leurs commercialisations.

Pour les logements, les autorisations de construire continuent de chuter au deuxième trimestre 2014 (figure 5). En glissement annuel, l’évolution sur un trimestre est de – 4,1 %, plus marquée qu’au niveau national (– 3,4 %). Sur un an, le recul est de 30,2 % en Bretagne et de 21 % en France métropolitaine.

Les mises en chantier de logements accusent également une baisse en glissement annuel au deuxième trimestre 2014 de 4,5 % en Bretagne et de 5,6 % au niveau national (figure 6). Sur un an, l’évolution est de – 6,2 % en Bretagne et de – 11,6 % en France métropolitaine.

Rappel : suite à un phénomène de rattrapage statistique de l'instruction des permis de construire par les services de l'État, concentré dans un nombre réduit de régions, le profil du glissement du cumul annuel peut être légèrement biaisé pour la France métropolitaine.

Concernant les locaux, les autorisations sont en baisse de 0,8 % sur un trimestre (France : – 3,6 %) et de 7,1 % sur un an (France : – 8 %).

Le nombre de locaux commencés est en diminution de 2,7 % sur un trimestre (France : – 5,2 %). Sur un an, le nombre de locaux commencés a augmenté en Bretagne de 10,7 % alors qu’il diminue en France de 2,5 %.

En Bretagne, la fréquentation touristique augmente au deuxième trimestre, par rapport à l’année dernière. Les nuitées des hôtels sont stables et celles des campings progressent, notamment en juin.

Au deuxième trimestre 2014, les hôtels bretons enregistrent 1 987 000 nuitées. Ce nombre est stable par rapport à celui du deuxième trimestre 2013. En France métropolitaine, le nombre de nuitées est en repli de 0,8 %. (figure 7)

Cette stabilité masque quelques disparités puisque les mois d’avril et de juin ont connu une hausse de la fréquentation, respectivement de 4,9 % et 1,8 % alors que celle de mai a été inférieure à l’année dernière (– 5,7 %). La clientèle étrangère a accentué sa présence avec un nombre de nuitées en augmentation de 13,9 % sur un an. La clientèle française, qui a représenté 84 % de la fréquentation touristique du deuxième trimestre a, pour sa part, diminué de 2,4 %.

Aux mois de mai et juin, les campings ont accueilli plus de touristes que l’année dernière. Le nombre de nuitées progresse de 9,7 %, augmentation supérieure à celle observée au niveau national (+ 6,7 %). Les touristes français comme étrangers étaient plus nombreux. Comme pour les hôtels, le mois de mai a été en retrait.

Après un premier trimestre en progression, la création d’entreprises en Bretagne stagne au deuxième trimestre (– 0,2 %). 4 974 entreprises ont été créées, dont plus de la moitié en auto-entreprises. Sur ce deuxième trimestre, le nombre de nouvelles entreprises est en baisse de 3,5 % au niveau national. Sur un an, les créations d’entreprises sont en augmentation de 4,6 % en Bretagne et de 2,5 % en France métropolitaine. (figure 8)

La création d’entreprises hors auto-entrepreneurs continue de progresser ce trimestre avec 2 381 nouvelles entreprises et une évolution de + 3,6 %. Dans le même temps, en France métropolitaine, elle augmente de 1,3 %. Sur un an, le niveau de la création augmente de 4,2 % en Bretagne et de 3,5 % au niveau national.

Sur un trimestre, le nombre de défaillances d’entreprises croît en Bretagne de 1,3 % en glissement annuel, alors qu’il diminue de 0,9 % en France métropolitaine (figure 9). Sur un an, l’augmentation des défaillances est toujours plus importante en Bretagne qu’au niveau national (respectivement + 4,7 % et + 1,3 %).