Les salaires dans le secteur privé et les entreprises publiques en 2012 Déclaration annuelle de données sociales (DADS) - Insee Résultats

Chiffres détaillés
Insee Résultats– No 169
Paru le :Paru le30/06/2015
Christine Pinel et Lionel Wilner, département de l’Emploi et des revenus d’activité, Insee
Insee Résultats No 169- Juin 2015

Depuis 2012, les bénéficiaires d'emplois aidés et les chefs d'entreprises salariés de leur entreprise ont été intégrés dans le champ de la publication. Ces derniers ont été ajoutés à la PCS "cadres administratifs et commerciaux d'entreprises".

Salaires dans le secteur privé et les entreprises publiques En 2012, le salaire net moyen baisse de 0,4 % en euros constants

Christine Pinel et Lionel Wilner, département de l’Emploi et des revenus d’activité, Insee

En 2012, le salaire mensuel en équivalent temps plein (EQTP) d’une personne travaillant dans le secteur privé ou dans une entreprise publique est, en moyenne, de 2 870 euros bruts et de 2 154 euros nets de tous prélèvements à la source. Entre 2011 et 2012, le salaire net a augmenté de 1,6 % en euros courants. Compte tenu de l’inflation (+ 2,0 % en 2012), le salaire net moyen en euros constants baisse de 0,4 % par rapport à 2011, après avoir sensiblement ralenti sa progression les deux années précédentes.

Le salaire net médian s’élève à 1 730 euros par mois en 2012. Il est inférieur de 19,7 % au salaire net moyen et diminue de 0,6 % en euros constants entre 2011 et 2012. En 2012, les salaires nets diminuent à tous les niveaux de l’échelle salariale. L’écart de salaire en EQTP entre hommes et femmes se réduit légèrement, mais le salaire des femmes reste inférieur de 19,2 % à celui des hommes. À secteur d’activité, âge, catégorie socioprofessionnelle, condition d’emploi donnés, l’écart de salaire entre hommes et femmes diminue également mais reste supérieur à 10 %.

Dans le secteur privé, le salaire brut moyen en EQTP est de 2 870 euros par mois

En 2012, en France, les salariés du secteur privé ou d’une entreprise publique (hors apprentis et stagiaires) perçoivent en moyenne en (EQTP) 2 870 euros par mois en et 2 154 euros (figure 1).

Les salaires brut et net moyens augmentent respectivement de 1,9 % et 1,6 % en euros courants par rapport à 2011. Cette différence d'évolution est due notamment à la progression de la contribution sociale généralisée (CSG) et de la contribution pour le remboursement de la dette sociale (CRDS), suite au passage de 3,0 % à 1,75 % du taux d'abattement pour frais professionnels sur l'assiette de CSG-CRDS. Y contribue aussi la suppression de l'abattement sur certains revenus dont l'intéressement et la participation.

Le salaire net moyen en euros courants progresse moins vite en 2012 qu’en 2011 (+ 2,3 %). Ce ralentissement des salaires intervient alors que l’inflation se situe à des niveaux comparables les deux années : les prix à la consommation ont augmenté, en moyenne, de 2,0 % en 2012 après + 2,1 % en 2011. De ce fait, , le salaire net moyen a diminué de 0,4 % en 2012, après avoir ralenti les deux années précédentes (+ 1,2 % en 2009, + 0,5 % en 2010 et + 0,2 % en 2011). Hors bénéficiaires de contrats aidés, le salaire net moyen, de 2 163 euros en EQTP, baisse également de 0,4 % en euros constants.

Figure 1Salaires mensuels moyens et répartition des effectifs en EQTP

Salaires mensuels moyens et répartition des effectifs en EQTP
Salaires bruts Salaires nets Répartition des effectifs (%)
Euros courants Euros constants Euros courants Euros constants 2011 2012
2011 2012 Évolution (%) 2011 2012 Évolution (%)
Ensemble 2 818 2 870 -0,1 2 121 2 154 -0,4 100,0 100,0
Cadres1 5 380 5 444 -0,8 3 987 4 032 -0,8 17,4 17,7
Professions intermédiaires 2 903 2 941 -0,7 2 179 2 198 -1,1 19,6 19,5
Employés 2 040 2 081 0,0 1 547 1 571 -0,4 30,5 30,1
Ouvriers 2 125 2 164 -0,1 1 625 1 650 -0,4 32,5 32,7
Hommes 3 052 3 105 -0,2 2 304 2 339 -0,5 59,0 58,9
Femmes 2 481 2 534 0,2 1 856 1 890 -0,1 41,0 41,1
Ensemble hors emplois aidés 2 830 2 882 -0,1 2 129 2 163 -0,4 - -
  • 1. Y compris chefs d'entreprise salariés.
  • Champ : France, salariés en EQTP du privé et des entreprises publiques, y compris bénéficiaires de contrats aidés. Sont exclus les apprentis, les stagiaires, les salariés agricoles et les salariés des particuliers employeurs.
  • Source : Insee, DADS (12e) fichier semi-définitif.

Une conjoncture de l’emploi difficile en 2012

La dégradation du marché du travail entamée au second semestre 2011 s’est poursuivie en 2012. En glissement sur l’ensemble de l’année, l’emploi concurrentiel recule de 0,5 % alors qu’il a progressé de 0,4 % en 2011. L’emploi salarié diminue notamment dans la construction (− 1,0 %), dans l’industrie (− 0,9 %), mais aussi dans le secteur tertiaire essentiellement marchand (− 0,4 %). Fortement touché, l’emploi intérimaire baisse de 11 % après un repli de 4 % en 2011. Le nombre de bénéficiaires de contrats aidés dans le secteur marchand recule également, passant de 43 500 personnes fin 2011 à 25 700 fin 2012. Le repli de l’intérim touche d’abord l’emploi ouvrier, qui représente plus des trois quarts des emplois intérimaires. Comme en 2011, l’emploi féminin résiste mieux que l’emploi masculin, les hommes travaillant dans des secteurs plus sensibles à la conjoncture économique (intérim, industrie, construction...). Les plus jeunes, âgés de 15 à 24 ans, restent les premiers à subir les difficultés conjoncturelles : leur taux d’emploi diminue. À l’inverse, ce taux augmente sensiblement chez les personnes âgées de 55 ans ou plus.

Les modifications dans la répartition de la main-d’œuvre selon le sexe, la catégorie socioprofessionnelle, le secteur d’activité, l’âge ou la peuvent influencer l’évolution du salaire net moyen en EQTP. Au total, en 2012, ces différents effets contribuent positivement à l’, le salaire net moyen diminuerait de 1,3 % en euros constants (figure 2).

Une partie de cette évolution peut provenir de la fin de la défiscalisation des heures supplémentaires entrée en vigueur en septembre 2012 : ainsi, en glissement annuel, les salariés à temps complet des établissements d’entreprises de plus de 10 salariés ont effectué en moyenne 5,7 % d’heures supplémentaires de moins au dernier trimestre 2012 qu’un an auparavant. En revanche, la revalorisation du Smic a pu favoriser le salaire des catégories les moins qualifiées. Il a été revalorisé de 2,0 % le 1er juillet 2012 (dont + 0,6 % de « coup de pouce »). Cette revalorisation fait suite à celle anticipée de décembre 2011, due au déclenchement du mécanisme de revalorisation automatique du Smic par l’inflation (+ 2,1 %), et à celle du 1er janvier 2012 (+ 0,3 %). Au total, en moyenne annuelle, l’évolution du Smic est de + 1,1 % en euros constants.

Figure 2Évolutions annuelles des salaires moyens, en euros constants

en %
Évolutions annuelles des salaires moyens, en euros constants (en %)
2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012
Salaire brut moyen 0,6 0,6 0,5 1,2 1,2 1,7 0,3 0,9 0,5 0,3 -0,1
Salaire net moyen 0,3 0,0 0,1 1,0 0,4 1,7 0,4 1,2 0,5 0,2 -0,4
Salaire net moyen à structure constante -0,3 -0,8 -0,4 0,9 0,1 1,1 -0,3 0,2 0,0 0,2 -1,3
Incidence des effets de structure sur le salaire net1 0,6 0,8 0,5 0,1 0,3 0,6 0,7 1,0 0,5 0,0 0,9
Indice des prix à la consommation 1,9 2,1 2,1 1,8 1,6 1,5 2,8 0,1 1,5 2,1 2,0
  • 1. Voir définitions.
  • Champ : France, salariés en EQTP du privé et des entreprises publiques. Sont exclus les bénéficiaires de contrats aidés, les apprentis, les stagiaires, les salariés agricoles et les salariés des particuliers employeurs.
  • Source : Insee, DADS (12e) fichier semi-définitif.

Des salaires nets en baisse pour l’ensemble des catégories socioprofessionnelles

Toutes catégories socioprofessionnelles confondues, le salaire net moyen baisse en euros constants dans la construction (− 0,8 %) et dans le tertiaire (− 0,5 %), alors qu’il progresse dans l’industrie (+ 0,2 %). Dans les services aux entreprises, dont relève l’intérim, le salaire moyen progresse de 0,7 %. Cette hausse résulte d’un effet de structure : la baisse de la part des intérimaires, dont les salaires sont en moyenne plus faibles, accroît le salaire moyen de l’ensemble du secteur. Hors intérim, le salaire moyen dans les services aux entreprises diminue de 0,1 % en euros constants.

Tous secteurs d’activité confondus en 2012, le salaire net moyen en EQTP diminue pour l’ensemble des catégories socioprofessionnelles. Comme en 2011, l’évolution des salaires est moins défavorable pour les employés et les ouvriers que pour les cadres et les professions intermédiaires.

En 2012, le salaire net des ouvriers diminue de 0,4 % en euros constants. Pour les ouvriers non intérimaires, la baisse est de 0,6 %, tandis que le salaire net moyen des ouvriers intérimaires augmente de 0,2 %. L’évolution du salaire des ouvriers est essentiellement portée par la baisse du salaire des ouvriers qualifiés (− 0,5 %) et est plus marquée dans le secteur des transports (− 2,5 %).

Le salaire net moyen des ouvriers non qualifiés augmente très légèrement : + 0,1 %, en lien avec l’évolution du Smic. La part des emplois ouvriers les moins qualifiés diminue tendanciellement ; cette baisse a encore été amplifiée par la faible croissance de l’activité en 2012. Cette évolution freine mécaniquement la baisse du salaire moyen des ouvriers.

En 2012, la rémunération nette moyenne des cadres diminue pour la deuxième année consécutive, mais moins qu’en 2011 : − 0,8 % contre − 1,5 % en euros constants. En particulier, dans le secteur des activités financières, qui emploie beaucoup de cadres (40 %) et où la part variable est élevée, le salaire net moyen des cadres a nettement diminué : − 4,9 % en euros constants. Par ailleurs, contrairement aux autres catégories socioprofessionnelles, l’évolution moyenne du salaire brut des cadres n’est pas plus favorable que celle de leur salaire net, alors même qu’ils sont tout autant touchés par la hausse de la CSG et de la CRDS. Ceci s’explique par le fait que les cadres sont plus concernés par les dispositifs de participation et d’intéressement, et donc par le recul de l’épargne salariale entre 2011 et 2012. Or, les sommes correspondantes sont comprises dans le salaire brut, mais exclues du salaire net car, placées sur un plan épargne-entreprise, elles ne sont pas imposables. Ainsi, c’est un effet de structure de la rémunération des cadres, lié à une baisse de la part des composantes exonérées de cotisations salariales (dont l’épargne salariale), qui freine l’évolution de leur salaire brut en 2012 de façon plus marquée que pour les autres catégories socioprofessionnelles.

Des baisses moins prononcées aux extrémités de la distribution des salaires

Le salaire net médian en EQTP, qui partage les salariés en deux groupes d’effectifs égaux, est de 1 730 euros par mois (figure 3). Il est inférieur de 19,7 % au salaire net moyen et baisse de 0,6 % en euros constants. En 2012, les 10 % de salariés les moins bien rémunérés perçoivent un salaire net mensuel en EQTP inférieur à 1 184 euros. Ce 1er décile (ou D1) est en baisse de 0,1 % en euros constants par rapport à 2011.

En haut de l’échelle, les 10 % de salariés les mieux rémunérés perçoivent un salaire net mensuel en EQTP supérieur à 3 455 euros (9décile ou D9). Les 1 % de salariés les mieux rémunérés perçoivent un salaire net mensuel en EQTP supérieur à 7 914 euros (99e centile ou C99). L’évolution du 9e décile (− 0,1 % en euros constants) est négative pour les hommes (− 0,3 %) mais positive pour les femmes (+ 0,2 %). La baisse est plus prononcée pour les 95e et 99centiles qui sont en repli, respectivement, de 0,4 % et de 0,5 % en euros constants. À ces niveaux de la distribution, les évolutions sont négatives pour les hommes comme pour les femmes, mais moins défavorables pour ces dernières, avec des baisses respectives de − 0,3 % et − 0,1 % (contre − 0,5 % et − 0,7 % pour les hommes).

Ces mouvements relatifs sont d’ampleur limitée : le rapport entre la médiane et le 1er décile de salaire est stable entre 2011 et 2012. De même, entre les 9e et 1er déciles de salaire le rapport interdécile (D9/D1) reste stable à 2,9 depuis 2004. Toutefois, la part dans la masse salariale brute totale des 1 % des salariés les mieux rémunérés passe de 6,3 % en 2011 à 6,2 % en 2012, soit un niveau comparable à celui de 2005 (figure 4), mais qui reste nettement supérieur à celui du milieu des années 1990.

Figure 3Distribution des salaires mensuels nets en 2012 et évolution entre 2011 et 2012 en euros constants

Distribution des salaires mensuels nets en 2012 et évolution entre 2011 et 2012 en euros constants
Déciles Ensemble Hommes Femmes
2012 Évolution (%) 2012 Évolution (%) 2012 Évolution (%)
D1 1 184 -0,1 1 238 -0,2 1 136 0,1
D2 1 321 -0,2 1 393 -0,4 1 248 0,0
D3 1 444 -0,4 1 530 -0,6 1 349 -0,2
D4 1 576 -0,5 1 673 -0,7 1 456 -0,3
D5 ou Médiane 1 730 -0,6 1 838 -0,7 1 582 -0,4
D6 1 924 -0,5 2 046 -0,6 1 747 -0,3
D7 2 185 -0,4 2 340 -0,4 1 976 -0,3
D8 2 608 -0,2 2 840 -0,1 2 305 -0,2
D9 3 455 -0,1 3 788 -0,3 2 965 0,2
C95 4 415 -0,4 4 916 -0,5 3 653 -0,3
C99 7 914 -0,5 9 114 -0,7 5 920 -0,1
Moyenne 2 154 -0,4 2 339 -0,5 1 890 -0,1
  • Lecture : en 2012, 10% des salariés en EQTP du privé et des entreprises publiques, y compris bénéficiaires de contrats aidés, gagnent un salaire mensuel net inférieur à 1 184 euros.
  • Champ : France, salariés en EQTP du privé et des entreprises publiques, y compris bénéficiaires de contrats aidés. Sont exclus les apprentis, les stagiaires, les salariés agricoles et les salariés des particuliers employeurs.
  • Source : Insee, DADS (12e) fichier semi-définitif.

Figure 4Part dans la masse salariale brute totale des 1 % des salariés les mieux rémunérés

en %
Part dans la masse salariale brute totale des 1 % des salariés les mieux rémunérés (en %)
Part du C99
2002 6,1
2003 6,1
2004 6,1
2005 6,2
2006 6,5
2007 6,6
2008 6,5
2009 6,2
2010 6,4
2011 6,3
2012 6,2
  • Champ : France, salariés en EQTP du privé et des entreprises publiques. Sont exclus les bénéficiaires de contrats aidés, les apprentis, les stagiaires, les salariés agricoles et les salariés des particuliers employeurs.
  • Source : Insee, DADS (12e) fichier semi-définitif.

Figure 4Part dans la masse salariale brute totale des 1 % des salariés les mieux rémunérés

  • Champ : France, salariés en EQTP du privé et des entreprises publiques. Sont exclus les bénéficiaires de contrats aidés, les apprentis, les stagiaires, les salariés agricoles et les salariés des particuliers employeurs.
  • Source : Insee, DADS (12e) fichier semi-définitif.

19,2 % d’écart salarial en EQTP au détriment des femmes

En 2012, le salaire net moyen diminue plus faiblement pour les femmes (− 0,1 % en euros constants) que pour les hommes (− 0,5 % en euros constants). À tous les niveaux de l’échelle salariale, les évolutions de salaire sont plus favorables aux femmes qu’aux hommes. Cela est dû tout d’abord à la progression de la part de cadres parmi les femmes salariées. Par ailleurs, l'évolution du salaire moyen des femmes est plus importante que celle des hommes chez les ouvriers et, dans une plus faible mesure, chez les cadres. Ainsi, entre 2011 et 2012, le salaire moyen des ouvrières augmente en euros constants (+ 0,4 %) alors qu’il diminue chez les ouvriers (− 0,4 %). Le repli du salaire moyen des femmes cadres est également légèrement moins prononcé que celui de leurs homologues masculins (− 0,6 % contre − 0,7 %). Pour les professions intermédiaires, les salaires diminuent de 1 % chez les femmes comme chez les hommes, alors que pour les employés, le recul des salaires est moins prononcé pour les hommes que pour les femmes (écart de 0,3 point).

Dans l’ensemble, l’écart salarial moyen entre hommes et femmes, en pourcentage du salaire des hommes, continue de baisser depuis 2008. Il diminue en moyenne de 0,2 point entre 2011 et 2012 mais reste important (figure 5). En 2012, une salariée gagne, en moyenne, en EQTP, 19,2 % de moins que son homologue masculin (de 8,2 % de moins pour le 1er décile à 21,7 % de moins pour le 9e décile et 35,0 % de moins pour le 99e centile).  À secteur d’activité, âge, catégorie socioprofessionnelle, condition d’emploi donnés, l’écart de salaire entre hommes et femmes diminue également mais reste supérieur à 10 %.

Figure 5Écart entre le salaire net moyen des hommes et le salaire net moyen des femmes (en EQTP)

en %
Écart entre le salaire net moyen des hommes et le salaire net moyen des femmes (en EQTP) (en %)
Ecarts en %
2002 21,5
2003 21,4
2004 21,3
2005 20,7
2006 20,6
2007 20,8
2008 20,9
2009 20,1
2010 19,7
2011 19,4
2012 19,2
  • Champ : France, salariés en EQTP du privé et des entreprises publiques. Sont exclus les bénéficiaires de contrats aidés, les apprentis, les stagiaires, les salariés agricoles et les salariés des particuliers employeurs.
  • Source : Insee, DADS (12e) fichier semi-définitif.

Figure 5Écart entre le salaire net moyen des hommes et le salaire net moyen des femmes (en EQTP)

  • Champ : France, salariés en EQTP du privé et des entreprises publiques. Sont exclus les bénéficiaires de contrats aidés, les apprentis, les stagiaires, les salariés agricoles et les salariés des particuliers employeurs.
  • Source : Insee, DADS (12e) fichier semi-définitif.

Hausse du salaire horaire pour les salariés à temps partiel

En 2012, les postes à temps partiel représentent 15 % du volume de travail. Entre 2011 et 2012, le volume horaire de travail total, tous salariés et tous secteurs confondus, augmente de 0,3 %. Le nombre d’heures rémunérées total est quasiment stable pour les salariés à temps complet (+ 0,1 %) mais il augmente davantage pour les salariés à temps partiel (+ 1,6 %). Cette différence est encore plus prononcée pour les hommes : leur volume de travail à temps complet diminue de 0,3 % alors qu’il augmente de 2,8 % à temps partiel.

En moyenne, le salaire horaire net des postes à temps partiel est plus faible que celui des postes à temps complet : 12,19 euros contre 14,33 euros (figure 6). Cet écart de 14,9 % s’explique à la fois par une moindre part de personnel qualifié parmi les salariés à temps partiel et par des salaires horaires, à niveau de qualification égal, inférieurs à ceux des salariés à temps complet. Entre ces deux catégories, l’écart diminue cependant pour la troisième année consécutive. En effet, le salaire horaire net des salariés à temps partiel augmente en 2012 (+ 0,4 % en euros constants), alors que celui des temps complets diminue (− 0,4 % en euros constants). Pour autant, l’évolution du salaire net sur l’ensemble de la population est la même que celle des seuls salariés à temps complet. En effet, l’évolution plus favorable du salaire net des salariés à temps partiel est compensée par un effet de structure : la part du volume de temps partiel progresse en 2012, ce qui pèse sur le niveau du salaire moyen de l’ensemble des salariés.

En 2012, le salaire horaire net baisse pour chacune des catégories socioprofessionnelles à temps complet ou partiel, sauf pour les ouvriers à temps partiel (+ 0,2 %). La hausse du salaire horaire moyen de l’ensemble des personnes à temps partiel s’explique par un effet de structure, lié à la hausse marquée de la part des cadres dans le volume de travail à temps partiel.

Le salaire horaire net des femmes évolue de manière comparable, qu’elles travaillent à temps complet ou partiel : respectivement − 0,1 % et − 0,2 % en 2012. Le salaire horaire des hommes à temps complet diminue de 0,4 %, alors que celui des hommes à temps partiel augmente de 1,1 %.

Figure 6Salaires horaires moyens et répartition des effectifs¹

Salaires horaires moyens et répartition des effectifs¹
Salaires bruts Salaires nets Répartition des effectifs (%)
Euros courants Euros constants Euros courants Euros constants 2011 2012
2011 2012 Évolution (%) 2011 2012 Évolution (%)
Salariés à temps complet
Hommes 19,81 20,16 -0,2 14,95 15,18 -0,4 64,3 64,1
Femmes 16,83 17,19 0,2 12,58 12,81 -0,1 35,7 35,9
Ensemble 18,75 19,09 -0,1 14,10 14,33 -0,4 100,0 100,0
Cadres2 34,81 35,20 -0,8 25,83 26,11 -0,9 18,2 18,4
Professions intermédiaires 19,02 19,26 -0,7 14,26 14,39 -1,0 20,5 20,5
Employés 13,70 13,98 0,1 10,39 10,55 -0,4 27,1 26,8
Ouvriers 14,03 14,33 0,2 10,71 10,91 -0,2 34,2 34,3
Salariés à temps partiel
Hommes 17,95 18,55 1,3 13,62 14,04 1,1 32,6 33,0
Femmes 14,78 15,09 0,2 11,09 11,28 -0,2 67,4 67,0
Ensemble 15,82 16,24 0,7 11,91 12,19 0,4 100,0 100,0
Cadres2 30,48 30,92 -0,5 22,33 22,63 -0,6 15,2 16,0
Professions intermédiaires 17,62 17,94 -0,2 13,33 13,46 -0,9 14,6 14,3
Employés 12,30 12,53 0,0 9,32 9,47 -0,4 47,9 46,9
Ouvriers 12,23 12,51 0,4 9,47 9,68 0,2 22,3 22,8
Smic 9,02 9,31 1,2 7,08 7,30 1,1 - -
  • 1. Effectifs en nombre d'heures travaillées.
  • 2. Y compris chefs d'entreprise salariés.
  • Champ : France, salariés en EQTP du privé et des entreprises publiques, y compris bénéficiaires de contrats aidés. Sont exclus les apprentis, les stagiaires, les salariés agricoles et les salariés des particuliers employeurs.
  • Source : Insee, DADS (12e) fichier semi-définitif.

Légère hausse pour les personnes en place en 2011 et 2012

Les salariés en place en 2011 et 2012 dans le même établissement, présents sur l’ensemble des deux années consécutives avec la même quotité de travail, sont qualifiés de « permanents » ou de « personnes en place ». Compte tenu de l’importance des mouvements de main-d’œuvre dans le secteur privé, ils représentent 52,3 % des postes en EQTP en 2012.

Le salaire net moyen en EQTP des permanents progresse de 0,7 % en euros constants, alors que celui de l’ensemble des salariés diminue (− 0,4 %). La proportion de personnes en place dont l’augmentation de salaire est supérieure à l’inflation baisse légèrement, passant de 58 % en 2011 à 52 % en 2012, pour des niveaux d’inflation comparables ces deux années (+ 2,0 % après + 2,1 %).

Les progressions salariales des personnes en place sont de même ampleur pour les femmes que pour les hommes, comme pour l’ensemble des catégories socioprofessionnelles. En revanche, comme les années antérieures, la part des personnes dont le salaire a progressé plus vite que l’inflation est plus élevée pour les moins de 30 ans (62 %) que pour les autres salariés. En début de carrière, les salaires sont en effet plus faibles mais les progressions salariales plus fortes. Les salariés les moins bien rémunérés bénéficient les premiers de la hausse du Smic. Ainsi, le salaire en euros constants s’est accru pour 64 % des salariés en place du 1er quartile (les 25 % des salariés les moins bien rémunérés en 2011), contre seulement 49 % de ceux du dernier quartile (les 25 % les mieux rémunérés en 2011).

Sources

Les salaires annuels et les effectifs sont connus grâce aux déclarations annuelles de données sociales (DADS) que les entreprises adressent à l’administration. L’exploitation des DADS ayant permis de donner les informations présentées ici exclut les salariés du secteur agricole, les agents du secteur public, ainsi que les apprentis et les stagiaires. Les salariés des particuliers employeurs qui ne font pas l’objet de déclaration DADS ne figurent pas dans la source exploitée ici.

Les bénéficiaires de contrats aidés employés dans le secteur privé sont désormais inclus dans le champ, à la différence des éditions précédentes. Les résultats sont issus du fichier des DADS (exploitation au 1/12e), la profession et la catégorie socioprofessionnelle faisant l’objet d’un codage plus approfondi.

Définitions

Le salaire en équivalent temps plein (EQTP) est calculé en prenant en compte tous les postes de travail des salariés, y compris les postes à temps partiel. Chaque poste est pris en compte au prorata de son volume horaire de travail rapporté à celui d’un poste à temps complet. Par exemple, un salarié ayant occupé un poste donné durant six mois à 80 % et ayant perçu 10 000 euros compte pour 0,4 (=0,5*0,8) en EQTP rémunéré 25 000 euros par an.

Le salaire brut correspond à l’intégralité des sommes perçues par le salarié au titre de son contrat de travail, avant toute déduction de cotisations obligatoires. Il intègre les sommes versées au titre de la participation et de l’intéressement.

Le salaire net de tous prélèvements à la source est calculé à partir du salaire net fiscal disponible dans la DADS. Il est net de toutes cotisations sociales, y compris la contribution sociale généralisée (CSG) et la contribution au remboursement de la dette sociale (CRDS). Il ne comprend ni la participation ni l’intéressement placés sur un plan d’épargne entreprise, qui ne sont pas imposables.

Les évolutions en euros constants sont calculées en tenant compte de la progression de l’indice des prix à la consommation (y compris tabac) de l’ensemble des ménages.

L’évolution du salaire moyen peut être décomposée en un effet de structure et une évolution à structure constante. L’évolution à structure constante est obtenue en calculant l’évolution du salaire moyen sans modification des effectifs des groupes de salaires définis par le sexe, l'âge, la catégorie socioprofessionnelle, le secteur d'activité et la condition d'emploi (temps complet ou temps partiel). L’effet de structure est la résultante de deux facteurs : les changements de groupes des personnes présentes les deux années et les mouvements d’entrées et de sorties. La décomposition entre effets de structure et évolution à structure constante a été recalculée depuis 2002 en salaires EQTP. Elle diffère donc de celle publiée dans les éditions précédentes.

Pour en savoir plus

« Emploi et salaires  », Insee Références, édition 2014.

« Ouvrir dans un nouvel ongletEmploi, chômage et population active en 2013 », Dares Analyses, n° 52, juillet 2014.

« Ouvrir dans un nouvel ongletLes contrats d’aide à l’emploi en 2012 », Dares Analyses, n° 21, mars 2014.

« Ouvrir dans un nouvel ongletLes bénéficiaires de la revalorisation du Smic au 1er janvier 2013  », Dares Analyses, n° 76, décembre 2013.

Avertissement

Le secret statistique

Dans les tableaux, le « S » indique une case masquée pour cause de secret statistique.

La Commission Nationale de l'Informatique et des Libertés (Cnil) a, dans sa délibération N° 98-005 du 27 janvier 1998, émis un avis favorable sur le dossier relatif au traitement et à la diffusion des DADS.

En ce qui concerne la diffusion des données, aucun tableau destiné à la diffusion externe ne doit permettre l'identification directe ou indirecte d'un salarié ou d'un établissement.

Pour les tableaux au lieu de résidence, les critères sont les suivants :

  • aucune case ne doit comporter moins de 5 salariés ;
  • aucun salarié ne doit représenter plus de 80 % de la masse salariale de la case.

Pour les tableaux au lieu de travail, les critères sont les suivants :

  • en plus des deux critères précédents, aucune case ne doit se rapporter à moins de 3 établissements (ou entreprises) ;
  • un établissement (ou une entreprise) ne doit pas représenter plus de 85 % de la grandeur étudiée dans la case.

Sources

Cette publication regroupe les statistiques sur les rémunérations perçues en 2012 provenant de l'exploitation exhaustive des déclarations annuelles de données sociales (DADS).

Une présentation générale des Déclarations annuelles des données sociales / DADS est disponible dans la rubrique "Définitions, méthodes et qualité" du site insee.fr.

Définitions

Poste de travail :

Dans les statistiques d'emploi et de salaire, un poste de travail (ou poste) correspond à la relation entre un salarié et un établissement pendant une période donnée. Ainsi, un salarié qui travaille dans deux établissements (à une date donnée ou sur une certaine période, par exemple une année) occupe deux postes. Inversement, plusieurs contrats de travail entre le salarié et le même établissement (à une date donnée ou successivement sur une certaine période) ne constituent qu'un seul poste.

Le concept de poste principal permet de ne compter qu'un seul poste par salarié. Le poste principal d'un salarié est le poste le plus rémunérateur. Le concept de poste « annexe » permet d’écarter de certaines statistiques les postes dont le volume de travail et le niveau de rémunération associés sont faibles.

Dans le cas général, on considère qu’un poste est « non annexe » si la rémunération est supérieure à 3 SMIC mensuels ou si la durée d'emploi dépasse 30 jours et 120 heures et que le rapport nombre d'heures/durée est supérieur à 1,5.

Remarque :

Le poste de travail est l’unité statistique de base pour les résultats issus des fichiers « Tous salariés », DADS (déclarations annuelles de données sociales), Siasp (système d'information des agents du secteur public), Clap (connaissance locale de l'appareil productif) et Flores (fichier localisé des rémunérations et de l’emploi salarié), qui succède à Clap à partir de 2017.

Salaire :

Le salaire est le paiement du travail convenu entre un salarié et son employeur au titre du contrat de travail dans le secteur privé et pour les agents contractuels dans la fonction publique, ou de l’emploi pour les fonctionnaires.

Il comprend le salaire de base (ou traitement indiciaire dans la fonction publique) mais aussi les primes, la rémunération des heures supplémentaires ou complémentaires effectuées, l’épargne salariale (intéressement, participation, abondement), d’autres indemnités et rémunérations annexes (indemnité de résidence, supplément familial, etc.) et les avantages en nature.

Le salaire correspond à un « prix ». Rapporté à une unité de volume de travail qui peut être une heure (salaire horaire) ou un équivalent temps plein (salaire en EQTP), il permet de comparer des emplois ou des postes de travail de durée et de temps de travail différents.

Remarque :

Le suivi annuel des salaires mobilise plusieurs sources construites à partir des déclarations sociales ou des données administratives. Les informations relatives au secteur privé sont issues des déclarations sociales nominatives (DSN), qui succèdent aux données annuelles de données sociales (DADS). Les informations relatives à la fonction publique sont issues depuis 2009 du système d’information sur les agents des services publics (Siasp), alimenté principalement par les fichiers mensuels de paye de l’État pour les agents civils de la fonction publique de l’État (FPE) et par les DADS, puis les DSN, pour ceux de la fonction publique territoriale (FPT), de la fonction publique hospitalière (FPH) et de certains établissements publics relevant de la FPE.

Deux enquêtes statistiques complètent ces sources administratives : l’enquête de l’Insee sur le Coût de la main‑d’oeuvre et la structure des salaires (Ecmoss) ainsi que l’enquête de la Dares sur l’Activité et les conditions d’emploi de la main‑d’oeuvre (Acemo).

Champ

Les résultats présentés ici proviennent d'une exploitation exhaustive et définitive des DADS 2012 sur le champ des salariés du secteur privé et des entreprises publiques.

Cette exploitation exclut :

  • les agents du secteur public, les salariés du secteur agricole et les personnels des particuliers employeurs ;
  • les apprentis, les stagiaires ;
  • les agriculteurs salariés (catégorie socioprofessionnelle commençant par 1) ;
  • les postes annexes ;
  • et les salariés ayant un nombre d'heure nul.

Depuis 2012, les bénéficiaires d'emplois aidés et les chefs d'entreprises salariés de leur entreprise ont été intégrés dans le champ de la publication. Ces derniers ont été ajoutés à la PCS "cadres administratifs et commerciaux d'entreprises".

Les résultats présentés dans cette publication diffèrent à la fois des résultats :

publiés en juillet 2014 dans l'Insee résultats N° 156 « Les salaires dans l'industrie, le commerce et les services en 2011 ». En effet, dans le précédent millésime, les chefs d'entreprises salariés et les bénéficiaires aidés n'étaient pas pris en compte.

des fichiers détail, « Description des emplois privés et publics et des salaires en 2012 », dont le champ porte sur l'ensemble des postes (annexes et non annexes), tous les types d'emploi (ordinaires, apprentis, stagiaires), y compris les chefs d'entreprises et qui est constitué d'un sondage au 12e.

Pour en savoir plus

« Salaires dans le secteur privé et les entreprises publiques », Insee Première, n° 1565 - septembre 2015.

« Les salaires dans la fonction publique territoriale », Insee Première, n° 1514 - septembre 2014.

« Les salaires dans la fonction publique d'État », Insee Première, n° 1509 - juillet 2014.

« Fiches thématiques - Emploi, salaires », France, portrait social - Insee Références, Édition 2014.

« Emploi et salaires », Insee Références, Édition 2014.

« L’instabilité du revenu, facteur important d’inégalité », Insee Analyses, n° 20 - avril 2015.

« Ouvrir dans un nouvel onglet L’impact des relèvements salariaux de branche sur la dynamique des salaires de base, accentué pendant la crise, reste modéré », DARES Analyses 2015-033 - mai 2015