Insee Flash Ile-de-France · Décembre 2025 · n° 106

Populations de référence au 1^er janvier 2023 : 12 463 067 habitants en Île-de-France

Au 1^er janvier 2023, 12 463 067 personnes vivent en Île-de-France (figure 1). Représentant 18 % de la population française, la région francilienne est la plus peuplée. Entre 2017 et 2023 (pour comprendre), elle gagne en moyenne 48 000 habitants par an, soit une hausse annuelle de 0,4 %, équivalente à celle observée au niveau national. La population augmente dans les régions métropolitaines méridionales (Corse, Occitanie, Nouvelle-Aquitaine, Provence-Alpes-Côte d’Azur et Auvergne-Rhône-Alpes) et dans celles situées à l’ouest (Pays de la Loire et Bretagne). En revanche, elle est stable dans les régions de la moitié nord de la France, telles que les Hauts‑de‑France, le Grand Est, la Normandie, le Centre‑Val de Loire et la Bourgogne‑Franche‑Comté.

En Île-de-France, la croissance démographique résulte exclusivement d’un fort excédent des naissances sur les décès, en lien avec la relative jeunesse des Franciliens. En effet, 39 % d’entre eux ont moins de 30 ans et 21 % ont 60 ans ou plus, contre respectivement 35 % et 27 % au niveau national. La contribution du solde naturel francilien à l’augmentation de la population entre 2017 et 2023 reste élevée : elle atteint 0,7 % en moyenne chaque année, soit un rythme cinq fois plus soutenu qu’au niveau national hors Mayotte. Le solde naturel francilien était néanmoins plus dynamique sur la période 2012-2017 (+0,9 %).

Entre 2017 et 2023, l’excédent des naissances sur les décès, qui correspond à 90 040 habitants supplémentaires chaque année, dépasse désormais celui mesuré sur l’ensemble de la France métropolitaine, à 84 200. La plupart des régions métropolitaines enregistrent des décès plus nombreux que les naissances. En dehors de l’Île-de-France, seules quatre d’entre elles, Auvergne-Rhône-Alpes, Hauts-de-France, Pays de la Loire et Provence-Alpes-Côte d’Azur, affichent un solde naturel encore positif, mais leur contribution à l’évolution régionale ne dépasse pas 0,2 %.

La région francilienne se distingue des autres régions métropolitaines par un solde migratoire apparent déficitaire : le nombre de départs dépasse nettement celui des arrivées. Seuls les Hauts-de-France ont aussi un solde migratoire négatif. Le déficit migratoire apparent contribue à faire baisser la population francilienne de 0,3 % par an. Il est cependant moins marqué que lors de la période précédente (-0,4 % par an entre 2012 et 2017). Ce plus faible déficit permet de compenser partiellement le moindre dynamisme du solde naturel. In fine, la croissance démographique ralentit néanmoins en Île-de-France entre 2017 et 2023 par rapport à celle observée entre 2012 et 2017 (+0,5 %). Par contraste, la population française évolue au même rythme sur les deux périodes : la hausse du solde migratoire apparent excédentaire en France compense le recul du solde naturel.

À Paris, la population continue de diminuer, et ce depuis 2012. Entre 2017 et 2023, la capitale perd en moyenne 14 000 habitants par an. Le repli s’accentue par rapport à la période 2012-2017 (10 600 par an). Le solde naturel, s’il reste nettement positif, est en baisse, comme dans l’ensemble des départements franciliens, tandis que le déficit migratoire apparent s’accentue (-1,2 % par an entre 2017 et 2023). Les départs de la capitale peuvent être motivés par le coût élevé du logement, l’arrivée d’un enfant ou la recherche d’un autre cadre de vie.

A contrario, la population s’accroît dans tous les autres départements franciliens entre 2017 et 2023. La Seine-Saint-Denis connaît le plus fort dynamisme démographique au sein de la région, même si celui-ci ralentit. Le département gagne chaque année 13 500 habitants (soit +0,8 % par an) du fait d’un solde naturel toujours nettement excédentaire (+1,1 %), en lien avec la jeunesse de sa population. Le solde naturel en Seine-Saint-Denis (18 020) est le plus élevé de tous les départements de France métropolitaine.

La croissance démographique est également soutenue en Seine-et-Marne (+0,7 %) et dans le Val-d’Oise (+0,7 %), similaire à celle observée sur la période 2012-2017. En Seine-et-Marne, la population augmente de 10 700 habitants par an en moyenne sous l’effet de la conjugaison d’un excédent naturel (+0,6 %) et d’un excédent migratoire (+0,1 %). C’est le seul département francilien à comptabiliser davantage d’arrivées que de départs. Dans le Val-d’Oise, la croissance est portée par un solde naturel élevé, supérieur à la moyenne régionale (+0,9 %), mais atténué par un déficit migratoire de 0,2 % par an.

Dans les Yvelines et l’Essonne, la population progresse à un rythme moyen de 0,5 % par an entre 2017 et 2023. Dans les Yvelines, la hausse démographique s’accentue par rapport à la période antérieure, en raison d’un rééquilibrage des arrivées par rapport aux départs. À l’inverse, la croissance démographique de l’Essonne s’essouffle un peu, freinée par un solde migratoire déficitaire, alors qu’il se maintenait encore à l’équilibre lors de la période précédente.

Les Hauts-de-Seine et le Val-de-Marne enregistrent également une croissance démographique de 0,5 % par an entre 2017 et 2023. Par rapport à la période précédente, elle accélère dans les Hauts-de-Seine, avec un déficit migratoire nettement moins marqué que par le passé. Elle ralentit dans le Val-de-Marne sous l’effet cumulé d’une baisse du solde naturel et d’une accentuation du déficit migratoire apparent.

Les disparités territoriales démographiques au sein de la région peuvent aussi être appréhendées à l’échelle des intercommunalités (établissements publics de coopération intercommunale, EPCI ou établissements publics territoriaux, EPT).

Entre 2017 et 2023, la population de la métropole du Grand Paris (MGP) s’accroît de 0,2 % en moyenne annuelle, soit à un rythme un peu en deçà de celui observé entre 2012 et 2017 (+0,3 %). Un ralentissement démographique est observé entre les deux périodes dans la plupart des EPT, en particulier à Plaine Commune et à Grand-Orly Seine Bièvre, ainsi qu’à Grand Paris Seine Ouest où la population n’augmente plus. En outre, la baisse de population s’accentue à Paris.

Au sein de la MGP, la plus forte croissance démographique s’observe néanmoins dans les EPT de Seine-Saint-Denis (figure 2), en particulier Est Ensemble, Grand Paris Grand Est et Paris Terres d’Envol où la population augmente au moins deux fois plus vite qu’en moyenne dans la région. L’EPT Boucle Nord de Seine, situé au nord des Hauts-de-Seine et, dans une moindre mesure, les EPT au sud et au sud-est de Paris, à l’instar de Grand-Orly Seine Bièvre et Grand Paris Sud Est Avenir, contribuent aussi largement au dynamisme démographique de la MGP.

En dehors de la MGP, entre 2017 et 2023, la croissance démographique est particulièrement soutenue dans la plupart des communautés d’agglomération (CA) de l’ouest de la Seine-et-Marne, tout particulièrement dans les CA Melun Val de Seine et Val d’Europe Agglomération, dans l’est du Val-d’Oise (CA de Cergy-Pontoise et de Val Parisis) et dans le nord-ouest des Yvelines (communauté urbaine Grand Paris Seine et Oise). Plus au sud, la croissance démographique concerne plus particulièrement les CA Cœur d’Essonne Agglomération, Grand Paris Sud Seine Essonne Sénart et la communauté de communes du Val d’Essonne. La population diminue en revanche dans quelques territoires, plus ruraux, situés aux franges sud et est de la région (communautés de communes du Pays de l’Ourcq, du Gâtinais Val de Loing, du Provinois et de Bassée-Montois).