Insee Flash Martinique · Décembre 2025 · n° 226

360 630 habitants en Martinique au 1^er janvier 2023

Au 1^er janvier 2023, 360 630 personnes résident en Martinique. La population de la région diminue de 0,5 % en moyenne par an entre 2017 et 2023. Cette décroissance est moins importante que celle de la période 2012-2017 (-0,8 % par an en moyenne), et représente une baisse de 12 000 habitants en six ans, l’équivalent de la commune de Rivière-Salée.

La Martinique et la Guadeloupe sont les deux régions françaises dont la population diminue au rythme le plus soutenu entre 2017 et 2023. Au cours de cette période, le déclin démographique de la Martinique est plus marqué que celui de la Guadeloupe (-0,3 % par an en moyenne). En comparaison, la population de la France hexagonale continue de croître entre 2017 et 2023, de 0,4 % par an en moyenne, poursuivant la tendance de la période quinquennale précédente.

Entre 2017 et 2023, le solde naturel n’est plus excédentaire en raison de l’augmentation continue des décès, avec l’arrivée à des âges de plus forte mortalité d'une génération nombreuse en Martinique et du recul régulier des naissances [Taupe, 2023 ; pour en savoir plus (2)]. Sur la période, les naissances compensent les décès. Parallèlement, les départs de la Martinique sont plus nombreux que les arrivées, ce qui explique la baisse de population. Ces départs, majoritairement vers la France hexagonale, concernent surtout les jeunes en quête d’opportunités professionnelles ou de poursuite d’études [Breton et al, 2023 ; pour en savoir plus (1)].

La baisse plus marquée de la population sur le littoral atlantique pourrait être attribuée en partie aux échouages massifs de sargasses, qui affectent la qualité de vie (figure 1).

La Communauté d’agglomération du Centre de la Martinique (CACEM) regroupe 42 % des habitants de l’île. Trois des quatre communes qui la composent continuent de perdre des habitants (figure 2 et figure 3). Avec 75 500 habitants en 2023, Fort-de-France, la commune la plus peuplée de l’île, perd en moyenne 1,0 % de sa population par an entre 2017 et 2023. Ce rythme ralentit par rapport à la période précédente (-1,3 % par an entre 2012 et 2017). Ainsi, la commune perd 4 500 habitants en six ans, la plus forte baisse de la région. Le Lamentin, deuxième commune la plus peuplée avec 39 400 habitants, perd 0,2 % de sa population par an entre 2017 et 2023, soit 400 habitants en six ans. Ce recul démographique fait suite à une période quinquennale de stabilité.

La Communauté d’agglomération du Pays Nord Martinique (Cap Nord) regroupe 95 100 habitants en 2023. Sa population décroît de 0,9 % en moyenne par an entre 2017 et 2023. Cette intercommunalité, composée de plusieurs communes rurales et moins accessibles, voit sa baisse démographique se poursuivre, sauf dans les communes du Prêcheur (+2,1 % par an en moyenne), du Carbet (+0,9 %), de Case-Pilote (+0,3 %), et de Bellefontaine (+0,2 %).

La Communauté d’Agglomération de l’Espace Sud Martinique compte 114 900 habitants en 2023. Entre 2017 et 2023, sa population diminue de 0,2 % en moyenne par an. Cette baisse est moins prononcée qu’au cours de la période 2012-2017 (-0,7 %). La commune du François contribue largement à ce repli démographique. Cette dernière perd 1 200 habitants entre 2017 et 2023 et 1 500 sur la période précédente. La baisse de la population est également marquée aux Trois-Îlets (-2,0 %), ainsi qu’au Vauclin et à Sainte-Luce (-0,7 % en moyenne par an).

En revanche, quatre communes de la communauté d’agglomération enregistrent une hausse de leur population. Au Saint-Esprit, au Diamant et aux Anses-d’Arlet, la population augmente de 1,5 % en moyenne annuelle entre 2017 et 2023. La commune de Ducos reste la plus peuplée de la communauté d’agglomération, et sa population augmente de 0,7 % par an sur la période 2017-2023. La population de Sainte-Anne se stabilise entre 2017 et 2023 après une période de déclin démographique entre 2012 et 2017.

Notion de populations de référence :

Les termes populations de référence se substituent à ceux de populations légales utilisés jusqu’aux populations 2021. Ce changement s’appuie sur une recommandation de l’autorité de la statistique publique.

Les populations de référence établissent pour chaque commune sa population municipale, sa population comptée à part et sa population totale. La population municipale est la seule qui évite qu’une même personne ne soit comptée deux fois. C’est pourquoi elle est privilégiée dans les descriptions statistiques.

Le choix des périodes d’évolution de la population :

La méthode du recensement annuel est basée sur des cycles de collecte de cinq ans. Pour plus de pertinence, les données sont donc habituellement analysées avec un pas de cinq ans. Toutefois, l’évolution de la situation sanitaire a conduit à reporter à 2022 l’enquête annuelle de recensement prévue en 2021. Pour toutes les communes de moins de 10 000 habitants, il y aura donc dorénavant (pendant cinq ans) un intervalle entre deux collectes de recensement de six ans au lieu de cinq habituellement. Pour être robustes, les évolutions mesurées sur la dernière période (ici 2017‑2023) doivent donc être analysées avec un pas de six ans. Dans le présent document, les comparaisons sont donc basées sur une période de six ans pour la plus récente (2017‑2023) et une période de cinq ans (2012‑2017) pour la plus ancienne. La comparaison des évolutions de la population, du solde migratoire apparent et du solde naturel sur ces périodes de durées différentes n’en reste pas moins pertinente, car toutes les données sont présentées en moyenne annuelle.