Insee Première ·
Décembre 2025 · n° 2086
Le compte prévisionnel de l’agriculture en 2025 Rebond des récoltes et hausse des prix des productions animales
En 2025, d’après les estimations du compte prévisionnel de l’agriculture, la production agricole augmenterait de 3,7 % en euros courants : la hausse des volumes s'accompagnerait d'une légère hausse des prix.
La production végétale augmenterait de 3,5 % en volume. Après la très mauvaise année 2024, les productions de vin et de céréales seraient en net rebond. Les prix des végétaux reculeraient de 2,8 %, atténuant la hausse en valeur (+0,6 %). Après la baisse en 2024, la production animale rebondirait de 9,2 % en valeur, principalement en raison de la hausse des prix (+8,5 %). La hausse des volumes serait limitée à 0,6 %.
Les consommations intermédiaires baisseraient de 0,3 % en valeur, avec de faibles évolutions de leur prix (+0,5 %) et de leur volume (-0,7 %). Après deux années de nette baisse, faisant elles-mêmes suite à deux années de forte progression, la valeur ajoutée de la branche agricole repartirait à la hausse : la production croît alors que les consommations intermédiaires stagnent. Au total, la valeur ajoutée brute au coût des facteurs par actif en termes réels augmenterait de 6,9 % en 2025, après une baisse de 13,0 % en 2024.
Avertissement : Le compte de l’agriculture présenté ici décrit les performances de l’agriculture en tant qu’activité économique. Il ne constitue pas une mesure du revenu disponible des ménages dont la personne de référence est agriculteur.
Erratum : Le 16 décembre 2025 après-midi, le chapeau, la figure 3 et le dernier paragraphe ont été modifiés. La version publiée le même jour à 12 h comportait des chiffres erronés sur les impôts sur la production, la valeur ajoutée brute au coût des facteurs, et ses évolutions en valeur, par actif, et en termes réels.
- La production animale augmenterait en valeur, mais pas la production végétale
- Production végétale : les volumes de vins et de céréales rebondissent
- Des prix en baisse sauf pour les fourrages, les fruits et le champagne
- Production animale : des volumes stables et des prix en nette hausse
- Consommations intermédiaires : les prix et les volumes se stabilisent
- La valeur ajoutée au coût des facteurs rebondirait nettement
- Encadré – Depuis 2019, les prix des produits animaux s'apprécient particulièrement
La production animale augmenterait en valeur, mais pas la production végétale
En 2025, la production de la branche agricole hors subventions sur les produits augmenterait de 3,7 % en valeur (figure 1). Cette hausse ferait suite à deux années de baisse qui, elles-mêmes, succédaient aux fortes croissances des années 2021 et 2022. Les mouvements de la production depuis 2020 sont d’abord emmenés par ceux des prix. De fait, en 2021 et 2022, les prix s’étaient fortement appréciés dans le contexte de sortie de crise sanitaire puis du déclenchement de la guerre en Ukraine et après deux années de nette baisse, les prix repartiraient également à la hausse (+1,6 %) en 2025. Pour ce qui est des volumes, la hausse de 2,1 % cette année viendrait atténuer la baisse de 2024 (-5,2 %, figure 2, figure 3, figure 4, figure 5).
tableauFigure 1 – Évolution de la production agricole hors subventions en 2024 et 2025
| Production | 2024 / 2023 | 2025 / 2024 |
|---|---|---|
| Prix | -3,8 | 1,6 |
| Volume | -5,2 | 2,1 |
| Valeur | -8,8 | 3,7 |
- Lecture : En 2025, la valeur de la production agricole hors subventions augmente de 3,7 % par rapport à 2024.
- Source : Insee, compte prévisionnel de l’agriculture arrêté en novembre 2025.
graphiqueFigure 1 – Évolution de la production agricole hors subventions en 2024 et 2025

- Lecture : En 2025, la valeur de la production agricole hors subventions augmente de 3,7 % par rapport à 2024.
- Source : Insee, compte prévisionnel de l’agriculture arrêté en novembre 2025.
tableauFigure 2 – Contributions à la variation en valeur de la production hors subventions en 2024 et 2025
| Postes | 2024 | 2025 |
|---|---|---|
| Ensemble (en %) | -8,8 | 3,7 |
| Produits végétaux | ||
| Vin | -4,5 | 0,5 |
| Céréales | -3,5 | 0,4 |
| Oléagineux et protéagineux | -0,2 | 0,1 |
| Fruits | 0,1 | -0,1 |
| Autres plantes industrielles1 | -0,2 | -0,1 |
| Légumes, pommes de terre, plantes et fleurs | 0,9 | -0,2 |
| Fourrages | -1,2 | -0,3 |
| Produits animaux | ||
| Bétail | -0,4 | 1,8 |
| Volailles et œufs | -0,1 | 1,2 |
| Lait et autres produits de l'élevage | 0,1 | 0,5 |
| Services | 0,2 | 0,1 |
- 1. Betteraves industrielles, tabac, lin textile, houblon, canne à sucre, etc.
- Note : Les produits sont classés par ordre décroissant de leur contribution à l’évolution 2025/2024.
- Lecture : La valeur de la production agricole totale hors subventions augmente de 3,7 % en 2025. La production de bétail contribue positivement à cette variation à hauteur de 1,8 point.
- Source : Insee, compte prévisionnel de l’agriculture arrêté en novembre 2025.
graphiqueFigure 2 – Contributions à la variation en valeur de la production hors subventions en 2024 et 2025

- 1. Betteraves industrielles, tabac, lin textile, houblon, canne à sucre, etc.
- Note : Les produits sont classés par ordre décroissant de leur contribution à l’évolution 2025/2024.
- Lecture : La valeur de la production agricole totale hors subventions augmente de 3,7 % en 2025. La production de bétail contribue positivement à cette variation à hauteur de 1,8 point.
- Source : Insee, compte prévisionnel de l’agriculture arrêté en novembre 2025.
tableauFigure 3 – De la production à la valeur ajoutée
| Principaux postes du compte de l’agriculture en 2025 | Valeur 2025 (en milliards d'euros) |
Évolution 2025/2024 (en %) |
|||
|---|---|---|---|---|---|
| Volume | Prix | Valeur | |||
| Production hors subventions | (a) | 92,4 | 2,1 | 1,6 | 3,7 |
| Produits végétaux | 45,7 | 3,5 | -2,8 | 0,6 | |
| Céréales | 10,1 | 16,3 | -10,5 | 4,1 | |
| Oléagineux et protéagineux | 3,0 | 10,6 | -6,4 | 3,6 | |
| Autres plantes industrielles1 | 1,8 | 1,3 | -6,1 | -4,9 | |
| Fourrages | 5,5 | -24,8 | 26,1 | -5,1 | |
| Légumes, pommes de terre, plantes et fleurs | 9,5 | 3,9 | -6,0 | -2,3 | |
| Fruits | 4,4 | -2,3 | 0,5 | -1,8 | |
| Vin | 11,3 | 7,7 | -3,3 | 4,2 | |
| Produits animaux | 37,6 | 0,6 | 8,5 | 9,2 | |
| Bétail (bovins, porcins, ovins, caprins, équidés) | 15,8 | -1,8 | 13,1 | 11,1 | |
| Volailles et œufs | 7,4 | 0,6 | 17,0 | 17,7 | |
| Lait et autres produits de l'élevage | 14,4 | 3,1 | 0,3 | 3,4 | |
| Services2 | 7,6 | 0,0 | 1,6 | 1,6 | |
| Production des jardins familiaux | 1,5 | 1,8 | -17,0 | -15,6 | |
| Subventions sur les produits | (b) | 1,1 | -1,0 | 0,0 | -1,0 |
| Production au prix de base | (c) = (a) + (b) | 93,5 | 2,0 | 1,6 | 3,6 |
| Consommations intermédiaires, dont : | (d) | 57,5 | -0,7 | 0,5 | -0,3 |
| Achats | 50,5 | 1,9 | -1,4 | 0,5 | |
| Valeur ajoutée brute | (e) = (c) - (d) | 36,0 | 6,9 | 3,4 | 10,5 |
| Subventions d'exploitation | 8,4 | np | np | -1,8 | |
| Autres impôts sur la production, dont : | 1,3 | np | np | 17,9 | |
| Impôts fonciers | 1,2 | np | np | 20,7 | |
| Valeur ajoutée brute au coût des facteurs | 43,1 | np | np | 7,6 | |
| Emploi agricole3 | np | -0,5 | np | np | |
| Valeur ajoutée brute au coût des facteurs par actif | np | np | np | 8,2 | |
| Prix du produit intérieur brut | np | np | 1,2 | np | |
| Valeur ajoutée brute au coût des facteurs par actif en termes réels | np | np | np | 6,9 | |
- np : non pertinent.
- 1. Betteraves industrielles, tabac, lin textile, houblon, canne à sucre, etc.
- 2. Production des entreprises de travaux agricoles, des coopératives d’utilisation de matériel agricole, services entre agriculteurs, agritourisme, etc.
- 3. Mesuré en unités de travail annuel (équivalents temps plein de l’agriculture).
- Lecture : La production de la branche agricole hors subventions s’élève à 92,4 milliards d’euros. La valeur ajoutée brute progresse en valeur de 10,5 % en 2025.
- Source : Insee, compte prévisionnel de l’agriculture arrêté en novembre 2025.
tableauFigure 4 – Contributions à la variation en volume de la production hors subventions en 2024 et 2025
| Postes | 2024 | 2025 |
|---|---|---|
| Ensemble (en %) | -5,2 | 2,1 |
| Produits végétaux | ||
| Vin | -4,5 | 0,9 |
| Céréales | -2,3 | 1,8 |
| Oléagineux et protéagineux | -0,4 | 0,3 |
| Fruits | 0 | -0,1 |
| Autres plantes industrielles1 | 0,5 | 0,0 |
| Légumes, pommes de terre, plantes et fleurs | 0,2 | 0,4 |
| Fourrages | 1,0 | -1,6 |
| Produits animaux | ||
| Bétail | -0,3 | -0,3 |
| Volailles et œufs | 0,5 | 0,0 |
| Lait et autres produits de l'élevage | 0,0 | 0,5 |
| Services | 0,0 | 0,0 |
- 1. Betteraves industrielles, tabac, lin textile, houblon, canne à sucre, etc.
- Note : L’ordre des produits (classés par ordre décroissant de leur contribution à l’évolution en valeur 2025/2024) est identique à celui de la figure 2.
- Lecture : Le volume de la production agricole totale hors subventions augmente de 2,1 % en 2025. La production de céréales contribue positivement à cette variation à hauteur de 1,8 point. Les fourrages contribuent, quant à eux, négativement à hauteur de -1,6 point.
- Source : Insee, compte prévisionnel de l’agriculture arrêté en novembre 2025.
graphiqueFigure 4 – Contributions à la variation en volume de la production hors subventions en 2024 et 2025

- 1. Betteraves industrielles, tabac, lin textile, houblon, canne à sucre, etc.
- Note : L’ordre des produits (classés par ordre décroissant de leur contribution à l’évolution en valeur 2025/2024) est identique à celui de la figure 2.
- Lecture : Le volume de la production agricole totale hors subventions augmente de 2,1 % en 2025. La production de céréales contribue positivement à cette variation à hauteur de 1,8 point. Les fourrages contribuent, quant à eux, négativement à hauteur de -1,6 point.
- Source : Insee, compte prévisionnel de l’agriculture arrêté en novembre 2025.
tableauFigure 5 – Contributions à la variation du prix de la production hors subventions en 2024 et 2025
| Postes | 2024 | 2025 |
|---|---|---|
| Ensemble (en %) | -4,4 | 1,6 |
| Produits végétaux | ||
| Vin | 0,0 | -0,4 |
| Céréales | -1,4 | -1,3 |
| Oléagineux et protéagineux | 0,2 | -0,2 |
| Fruits | 0,1 | 0,0 |
| Autres plantes industrielles1 | -0,7 | -0,1 |
| Légumes, pommes de terre, plantes et fleurs | 0,7 | -0,7 |
| Fourrages | -2,3 | 1,3 |
| Produits animaux | ||
| Bétail | -0,1 | 2,0 |
| Volailles et œufs | -0,7 | 1,2 |
| Lait et autres produits de l'élevage | 0,2 | 0,1 |
| Services | 0,2 | 0,1 |
- 1. Betteraves industrielles, tabac, lin textile, houblon, canne à sucre, etc.
- Note : L’ordre des produits (classés par ordre décroissant de leur contribution à l’évolution en valeur 2025/2024) est identique à celui de la figure 2.
- Lecture : Le prix de la production agricole totale hors subventions augmente de 1,6 % en 2025. La production de bétail contribue positivement à cette variation à hauteur de 2,0 points.
- Source : Insee, compte prévisionnel de l’agriculture arrêté en novembre 2025.
graphiqueFigure 5 – Contributions à la variation du prix de la production hors subventions en 2024 et 2025

- 1. Betteraves industrielles, tabac, lin textile, houblon, canne à sucre, etc.
- Note : L’ordre des produits (classés par ordre décroissant de leur contribution à l’évolution en valeur 2025/2024) est identique à celui de la figure 2.
- Lecture : Le prix de la production agricole totale hors subventions augmente de 1,6 % en 2025. La production de bétail contribue positivement à cette variation à hauteur de 2,0 points.
- Source : Insee, compte prévisionnel de l’agriculture arrêté en novembre 2025.
La hausse en valeur de la production de la branche agricole serait due pour l'essentiel à la production animale, qui augmenterait de 9,2 %, sous l’effet d’une hausse marquée des prix (+8,5 %) associée à une stabilité des volumes (+0,6 %). La production végétale progresserait légèrement, de 0,6 %, le redressement des volumes (+3,5 %) compensant la diminution des prix (-2,8 %).
Production végétale : les volumes de vins et de céréales rebondissent
En volume, la production végétale (hors subventions) augmenterait de 3,5 %. La production de vin rebondirait de 7,7 %, après la chute de 28,8 % en 2024 due à de très mauvaises vendanges. La hausse serait de 15,2 % pour le champagne et de 8,8 % pour les autres vins d’appellation, tandis que la production des vins sans appellation diminuerait à nouveau de 6,5 %, à la suite de la canicule estivale et de la réduction des surfaces par arrachage dans le sud.
Le début d'été chaud et sec de 2025 aurait favorisé une forte hausse des rendements des céréales à paille et du colza, davantage récoltés en début d’été. Cela expliquerait le rebond des récoltes de céréales en volume (+16,3 %, après -16,8 % en 2024), en particulier du blé tendre (+30,0 %). Les récoltes de protéagineux et d’oléagineux augmenteraient également, respectivement de 18,9 % et 9,5 %. En revanche, les pics de chaleur et le stress hydrique auraient pénalisé les récoltes de maïs (-9,7%), de sorgho, de tournesol et de soja, effectuées surtout en fin d’été. Ces conditions météorologiques auraient été particulièrement dommageables aux fourrages, entraînant un effondrement de la récolte (-24,8 %, après +13,6 % en 2024).
La production de fruits diminuerait légèrement (‑2,3 %). La récolte de pommes se replierait (‑4,4 %), sous l’effet notamment de la canicule et des attaques du puceron cendré, mais demeurerait supérieure à la moyenne quinquennale 2020-2024. La production de pêches reculerait plus nettement (‑8,3 %). En revanche, la production d’abricots rebondirait fortement après une année 2024 marquée par une chute des rendements (+23,8 % après ‑31,9 %).
La production de légumes augmenterait très légèrement en volume (+0,8 %) mais suivrait des évolutions contrastées selon les produits : la production de concombres serait en hausse de 10,0 %, du fait de rendements sous serre très bons, quand la récolte de courgettes chuterait de 9,8 % à cause du printemps humide et peu ensoleillé dans le sud-est, premier territoire producteur. La production de tomates pour le marché du frais demeurerait quant à elle proche de son niveau de 2024. Enfin, la production de pommes de terre poursuivrait sa croissance en volume (+10,1 %, après +8,8 % en 2024), du fait d'une augmentation exceptionnelle des surfaces cultivées depuis 2023.
Des prix en baisse sauf pour les fourrages, les fruits et le champagne
En 2025, la baisse du prix de la production (hors subventions) de produits végétaux s’atténuerait (‑2,8 %, après -6,4 % en 2024). Compte tenu d’une production mondiale très abondante, la baisse du prix des céréales serait à nouveau marquée (-10,5 %, après -11,5 % en 2024), similaire pour le blé tendre, le maïs et l’orge. Le prix des autres céréales chuterait encore plus fortement (-18,4 %). Le prix des protéagineux serait en forte baisse (-15,8 %) à cause de leur production en hausse, de leur substitution par des oléagineux dans l’alimentation animale et de la concurrence canadienne sur les pois. La baisse de prix serait moins forte pour les oléagineux (-5,0 %), en particulier pour le colza. En revanche, la baisse de la production fourragère et des stocks limités entraîneraient une hausse conséquente des prix des fourrages (+26,1 %). Le prix des pommes de terre baisserait (-15,1 %) en raison d’une demande industrielle atone en dehors des contrats. Les prix des fruits augmenteraient pour leur part très légèrement (+0,5 %), tirés par la forte progression du prix des pêches (+17,6 %). À l’inverse, celui des pommes diminuerait de 2,1 % malgré un recul de la récolte : la demande intérieure serait moins forte qu’en 2024.
Les prix des légumes se replieraient légèrement (‑1,2 %, après +3,1 % en 2024) dans un contexte de production globalement en hausse. Le prix des carottes chuterait de 12,4 % du fait d’une demande atone et celui des concombres diminuerait (‑2,3 %) en raison du fort rebond de la production. Le prix de la courgette baisserait fortement (‑8,1 %) malgré le recul de la production, sous l’effet de la concurrence espagnole et marocaine. En revanche, le prix de la tomate augmenterait de 3,5 % en raison notamment d’une consommation en hausse sur la période estivale. Pour le vin, les prix reculeraient de 3,3 %, la hausse des volumes se heurtant à une moindre demande, intérieure comme à l'exportation. Pour la troisième année consécutive, le prix du champagne serait le seul à s'apprécier (+3,5 %), tandis que la baisse de prix des autres vins d’appellation (-7,0 %) et des vins sans appellation (-6,6 %) serait aussi forte qu'en 2024.
Production animale : des volumes stables et des prix en nette hausse
En 2025, la production animale (hors subventions) augmenterait très légèrement en volume (+0,6 %), en raison surtout de la hausse de la production des autres produits animaux (+3,1 %), tirée par le fort rebond de la production de miel. La production de volailles et œufs serait aussi légèrement supérieure à celle de 2024 (+0,6 %), du fait d’une production de poulets et de dindes en hausse. À l’inverse, l’érosion du cheptel se poursuivrait pour les gros bovins (‑2,2 %), les veaux (‑4,5 %) et les ovins-caprins (‑4,6 %), au cours d’une année marquée par les épidémies de fièvre catarrhale ovine et de dermatose nodulaire. Seule la production porcine resterait très légèrement orientée à la hausse (+0,3 %).
Les prix de la production animale augmenteraient nettement (+8,5 %), dans le sillage de la très forte hausse des prix des gros bovins (+25,4 %) et de la flambée de ceux des œufs (+40,0 %). Les prix de la volaille resteraient stables (après ‑9,9 % en 2024), tout comme ceux du lait. En revanche, les prix des porcins poursuivraient leur reflux (‑7,8 %, après ‑8,6 % en 2024).
Consommations intermédiaires : les prix et les volumes se stabilisent
En 2025, les consommations intermédiaires de la branche agricole diminueraient de 0,3 % en valeur sous l’effet d’une baisse des volumes (-0,7 %), atténuée par la hausse des prix (+0,5 %).
Premier poste de dépense, les achats d’aliments pour animaux diminueraient à nouveau en 2025, de 2,3 % en valeur. Les prix des aliments achetés auprès de coopératives ou d'autres distributeurs reculeraient de 2,4 %, à la suite de la baisse du prix des céréales ; alors que le prix des aliments produits et consommés directement au sein des exploitations agricoles, composés essentiellement de fourrage, se redresserait nettement (+16,1 %), conséquence d'une production de fourrage en forte baisse en volume. La consommation d’aliments pour animaux diminuerait de 6,7 % en volume. Les achats à l’extérieur de la branche repartiraient à la hausse en 2025 (+2,5 %) mais ne suffiraient pas à compenser la chute de la consommation d'aliments intraconsommés (-18,5 %) liée aux mauvaises récoltes fourragères.
Les prix des engrais et amendements visant à améliorer la qualité de la terre amorceraient une stabilisation (-2,9 %) après avoir chuté de 30,9 % en 2024. Du fait de la guerre en Ukraine, leur prix avait bondi de 82,1 % en 2022 puis de 22,0 % en 2023. En volume, après la baisse de 23,3 % en 2022, le recours aux engrais continuerait d'augmenter en 2025 (+1,1 %) à la faveur de la baisse des prix.
La baisse du prix de l’énergie se poursuivrait pour la troisième année, mais de façon moins marquée (-1,4 %). Cette baisse résulterait principalement de celle du gazole non routier utilisé pour les tracteurs (-11,2 %, après - 13,0 % en 2024 et - 9,9 % en 2023), mais serait en grande partie compensée par la hausse des prix du gaz et surtout de l’électricité (+15,7 %).
La valeur ajoutée au coût des facteurs rebondirait nettement
En 2025, la valeur ajoutée brute de la branche agricole rebondirait de 10,5 %. Ceci tiendrait à une augmentation de 3,6 % de la production au prix de base – c’est‑à‑dire y compris les subventions sur les produits et déduction faite des impôts sur les produits – que la diminution des consommations intermédiaires viendrait amplifier. Après deux années de forte baisse, la valeur ajoutée brute rattrape sa moyenne quinquennale.
En 2025, les subventions d’exploitation s’élèveraient à 8,4 milliards d’euros. Leur montant baisserait d’environ 156 millions d’euros par rapport à 2024, en raison notamment de la réduction des aides agro-environnementales et de moindres indemnités aux éleveurs.
En prenant en compte les subventions d’exploitation et les impôts à la production, la valeur ajoutée brute au coût des facteurs progresserait de 7,6 % en 2025, après deux années de baisse. L’emploi agricole reculant très légèrement en 2025 pour la troisième année consécutive, la valeur ajoutée brute au coût des facteurs de la branche agricole par actif augmenterait un peu plus (+8,2 %) après une baisse de 11,2 % en 2024. En termes réels par rapport aux prix de l'ensemble des biens et services produits en France, elle augmenterait de 6,9 % après deux années de baisse (respectivement -9,9 % en 2023 et -13,0 % en 2024).
Encadré – Depuis 2019, les prix des produits animaux s'apprécient particulièrement
Les prix des produits animaux et végétaux ont fortement augmenté entre 2019 et 2022, de près de 30 % hors subventions, notamment en raison des tensions sur les marchés créées par la guerre en Ukraine (figure). Toutefois, les prix des produits végétaux sont retombés après 2022, si bien que leur augmentation depuis 2019 ne serait que de 6,9 %, bien inférieure à la hausse globale du prix du PIB (+16,5 %). En revanche, les prix des produits animaux ont continué à progresser vigoureusement, malgré une pause en 2024 : ils seraient plus élevés de 46,2 % qu'en 2019. Les prix des services agricoles, tirés par une demande croissante et qui dépendent davantage du coût de la main d'œuvre, ont progressé de 11,6 % depuis 2019. Globalement, les prix des produits et services agricoles s'accroîtraient en six ans de 20,2 %. En volume, la production agricole serait assez stable sur six ans, comme sa première composante, la production végétale. En revanche, la baisse régulière des volumes de la production animale atteindrait 4,4 % sur la période. Les volumes de services agricoles augmenteraient de 28,4 % de 2019 à 2023 et sont par convention supposés stables ensuite dans le compte prévisionnel. Ces estimations seront actualisées en juillet 2026, quand seront diffusés les comptes définitif 2023, semi-définitif 2024 et provisoire 2025.
tableauFigure − Évolution des prix de la production agricole de 2019 à 2025, au prix de base
| Année | Ensemble production agricole | Produits végétaux | Produits animaux | Services agricoles | Ensemble du PIB |
|---|---|---|---|---|---|
| 2019 | 100,0 | 100,0 | 100,0 | 100,0 | 100,0 |
| 2020 | 100,8 | 102,0 | 99,0 | 100,0 | 103,0 |
| 2021 | 108,2 | 112,5 | 102,9 | 102,4 | 104,2 |
| 2022 | 127,7 | 131,5 | 127,7 | 104,2 | 107,4 |
| 2023 | 122,9 | 117,5 | 137,0 | 107,4 | 112,7 |
| 2024 | 118,3 | 109,9 | 134,7 | 109,8 | 115,1 |
| 2025 | 120,2 | 106,9 | 146,2 | 111,6 | 116,5 |
- Lecture : Entre 2019 et 2025, le prix des produits agricoles a augmenté de 20,2 % (indice 120,2, base 100 en 2019).
- Source : Insee, compte provisoire de l’agriculture arrêté en novembre 2025.
graphiqueFigure − Évolution des prix de la production agricole de 2019 à 2025, au prix de base

- Lecture : Entre 2019 et 2025, le prix des produits agricoles a augmenté de 20,2 % (indice 120,2, base 100 en 2019).
- Source : Insee, compte provisoire de l’agriculture arrêté en novembre 2025.
Sources
Le compte français de l’agriculture est établi selon la méthode et les concepts du Système européen des comptes (SEC). Le compte prévisionnel 2025 repose sur les informations disponibles en novembre 2025. Ces données seront mises à jour en juillet 2026 (version provisoire). Elles seront publiées simultanément avec les comptes 2024 semi-définitif et 2023 définitif.
Définitions
La branche agricole est le regroupement de toutes les unités d’activité économique qui exercent les activités suivantes : culture de végétaux (y compris maraîchage et horticulture), élevage d’animaux, activités de travaux agricoles à façon, chasse et activités annexes.
Les subventions à l’agriculture comprennent les subventions sur les produits (aides associées à certains types de production) et les subventions d’exploitation versées dans le cadre de la PAC ou au niveau national.
Les consommations intermédiaires correspondent aux biens et services qui entrent dans le processus de production.
La valeur ajoutée brute est égale à la production valorisée au prix de base diminuée des consommations intermédiaires.
La production au prix de base est égale à la production valorisée au prix auquel vend le producteur, augmentée des subventions sur les produits qu’il perçoit et diminuée des impôts spécifiques sur les produits qu’il reverse.
La valeur ajoutée brute au coût des facteurs est obtenue par ajout des subventions d’exploitation et déduction des impôts sur la production. Son évolution peut être rapportée à celle du nombre d’unités de travail annuel total (ou équivalents temps plein) : on obtient ainsi l’évolution de la valeur ajoutée brute au coût des facteurs de la branche agricole par actif.
Les indicateurs de résultats sont présentés en termes réels : les évolutions à prix courants sont déflatées par l’indice de prix du produit intérieur brut (PIB), qui couvre l’ensemble du champ de l’économie. Ainsi, l’évolution d’un prix ou d’un résultat calculée en termes réels est positive si elle est supérieure à l’évolution générale des prix. Il s’agit d’une moyenne qui résulte d’une grande diversité de situations individuelles.
Pour en savoir plus
Géry C., Mosny E., Ramonet M., Wukovits A., « L’agriculture en 2025 – Les comptes nationaux prévisionnels de l’agriculture en 2025 », Documents de travail no 2025-25, Insee, décembre 2025.
Eurostat, « Ouvrir dans un nouvel ongletComptes économiques de l'agriculture – revenu du secteur agricole indicateurs », novembre 2025.
Géry C., Lucas F., « Le compte provisoire de l'agriculture en 2024 – Récoltes en berne, retombée des prix des produits et des intrants », Insee Première no 2062, juillet 2025.
Géry C., Hecquet V., Lucas F., Moutaabbid A., « L’agriculture en 2024 – Les comptes nationaux provisoires de l’agriculture en 2024 », Insee, Documents de travail no 2025-15, juillet 2025.
Géry C., Hecquet V., Lucas F., « Le compte de l’agriculture depuis 1980 : recul de l’élevage, recours accru au capital et aux services agricoles », Insee Première no 2057, juin 2025.