Insee Analyses Provence-Alpes-Côte d'Azur · Novembre 2025 · n° 150

7 % des PME régionales sont exportatrices

En France, 5 % des entreprises ont exporté des biens ou des services en 2022. Ces entreprises ont réalisé en moyenne 29 % de leur chiffre d’affaires à l’export. Grandes entreprises et entreprises de taille intermédiaire (ETI) sont le moteur des exportations : elles réalisent 88 % de l’export national contre 12 % pour les petites et moyennes entreprises (PME), dont 2 % pour les microentreprises.

En Provence-Alpes-Côte d’Azur, 17 200 entreprises « régionales », c’est-à-dire dont 80 % ou plus des effectifs salariés sont localisés dans la région, ont exporté en 2022 pour un montant de 21,8 milliards d’euros. Ainsi, 14 % du chiffre d’affaires des entreprises régionales est réalisé à l’export (contre 11 % en moyenne en France de province et 18 % en Île-de-France). Un quart de l’export régional est réalisé par les deux grandes entreprises « régionales » Airbus Helicopters et Basell Polyolefines France. Les ETI régionales exportent pour 8,4 milliards de biens et services, soit 38 % de l’export régional (figure 1). Les PME pèsent donc 35 % du total régional, dont 9 % pour les seules microentreprises. Comme au niveau national, la propension à l’export est décroissante avec la taille de l’entreprise, passant de 52 % d’entreprises exportatrices au sein des ETI régionales, à 24 % pour les PME hors microentreprises et 6 % pour les microentreprises. Au total, 7 % des entreprises régionales exportent.

Entre 2019 et 2022, le chiffre d’affaires réalisé à l’export par les entreprises régionales de Provence-Alpes-Côte d’Azur a augmenté de 5 milliards d’euros. Cela correspond à une hausse de 30 %, soit 7 points de plus qu’en moyenne de France de province. La progression de l’export régional a principalement concerné les grandes entreprises et les ETI, avec des hausses de respectivement 67 % et 38 % de leur chiffre d’affaires réalisé à l’export. Pour les PME de la région en revanche, la hausse n’a été que de 5,9 % (contre 9,4 % en France de province), soit une croissance inférieure à l’inflation sur la période. Entre 2019 et 2022, le nombre d’entreprises régionales ayant exporté a fortement reculé du fait exclusivement d’une baisse du nombre de PME exportatrices (-1 300).

En 2022, les ETI et PME régionales de Provence-Alpes-Côte d’Azur exportent vers plus de 160 pays du monde entier. Les États-Unis représentent 8 % de la valeur des marchandises exportées (encadré 1).

L’ouverture à l’international des entreprises, et plus spécifiquement des PME, est un des enjeux des politiques publiques régionales de développement économique. En 2022, 17 100 PME, soit 7 % des PME régionales de Provence-Alpes-Côte d’Azur sont exportatrices de biens et de services. La région se situe ainsi au quatrième rang des régions de France métropolitaine où les PME sont les plus tournées vers l’export, derrière l’Île-de-France (9 %), Grand Est (8 %) et Auvergne-Rhône-Alpes (8 %), et au même niveau que la Bourgogne-Franche-Comté (figure 2). La structure du tissu économique régional, généralement plus tourné vers les activités présentielles et comptant en moyenne plus de microentreprises, est pourtant moins propice à l’export.

Les PME régionales exportatrices génèrent 7,7 milliards d’euros de chiffre d’affaires à l’export et emploient 107 000 salariés (94 440 en équivalent temps plein, ETP), soit 19 % de l’effectif des PME régionales. Parmi celles-ci, la très grande majorité sont des microentreprises (14 200). Elles génèrent 2,0 milliards d’euros de chiffre d’affaires à l’export, contre 5,7 milliards pour les 2 900 PME hors microentreprises. Les cent PME régionales qui exportent le plus concentrent 27 % du chiffre d’affaires à l’export régional et les 300 premières près de 50 %.

Plus de huit PME exportatrices sur dix de la région sont des entreprises indépendantes. Les PME appartenant à une multinationale sont plus tournées vers l’export : 42 % des PME régionales appartenant à une multinationale sous contrôle étranger ont exporté en 2022 et 34 % pour celles sous contrôle français. Cette proportion chute à 15 % pour les PME de groupes franco-français et 6 % pour les PME indépendantes.

Le commerce de gros est le cœur de l’export régional des PME. Ce secteur d’activité représente à lui seul un tiers du chiffre d’affaires à l’export réalisé par les PME régionales de Provence-Alpes-Côte d’Azur n’appartenant pas à une multinationale sous contrôle étranger (figure 3). Plus largement, les PME du secteur du commerce de gros, de détail, et de la réparation d’automobiles et de motocycles pèsent 45 % de l’export régional, soit 5 points de plus qu’en France de province, la différence avec cette dernière se faisant surtout sur l’export de véhicules. Viennent ensuite les PME de l’industrie manufacturière (19 % de l’export régional, dont 6 % pour l’industrie chimique et 3 % pour l’agro-alimentaire), des activités spécialisées, scientifiques et techniques (9 %), du transport et entreposage (6 %) et des activités de services administratifs et de soutien (5 %), par exemple les agences de voyages. Outre le commerce de véhicules, la région se distingue des autres régions de France de province par le poids plus important dans son export de l’industrie chimique (6 %, contre 2 %) et des activités de services administratifs et de soutien (5 %, contre 3 %).

Après celles du commerce de gros (21,5 % de PME régionales exportatrices), les PME de certains secteurs de l’industrie manufacturière (13,0 %) sont celles le plus souvent tournées vers l’export. Ainsi, dans l’industrie chimique ou la fabrication de produits informatiques et électroniques, une PME régionale sur trois est exportatrice. Cette part est d’une sur quatre pour les PME de l’industrie pharmaceutique ou de la fabrication de matériels de transport. Comparée aux entreprises régionales de France de province, la propension à l’export des PME de la région est légèrement supérieure dans les secteurs des services et un peu moins prononcée dans l’industrie.

Trois PME régionales sur dix ayant exporté en 2022, soit 5 000 entreprises, l’ont fait chaque année depuis 2017. Ces exportatrices régulières représentent les deux tiers du montant exporté par les PME régionales. La région se distingue de la France de province par une part moins élevée d’exportatrices régulières (30 %, contre 35 %) et au contraire plus élevée d’exportatrices occasionnelles (48 %, contre 45 %). Dans la région comme en France de province, une PME exportatrice sur cinq est primo-exportatrice en 2022. La pandémie de Covid-19 n’a que peu affecté la fréquence d’export des PME régionales.

En moyenne, le quart du chiffre d’affaires des PME exportatrices régionales de Provence-Alpes-Côte d’Azur est réalisé à l’export. Plus cette intensité à l’export est prononcée, plus l’exposition aux aléas touchant le commerce international est élevée. Parmi les 17 100 PME exportatrices régionales, 5 300 sont de « très grandes exportatrices », c’est-à-dire que la part de leur chiffre d’affaires réalisée à l’export est supérieure à 40 %. Ces dernières emploient 16 700 salariés ETP, soit 18 % de l’emploi salarié des PME exportatrices régionales. Des intensités à l’export encore plus marquées existent. Parmi les très grandes exportatrices, près de 3 400 réalisent ainsi plus de 75 % de leur chiffre d’affaires à l’export et près d’un millier sont intégralement tournées vers l’export.

Les secteurs d’activité où la part de chiffre d’affaires des PME exportatrices réalisée à l’export est la plus élevée sont l’industrie pharmaceutique (70 % du chiffre d’affaires des PME exportatrices du secteur réalisé à l’export), la recherche et le développement scientifique (59 %) et la fabrication de diverses machines et équipements (59 %). Dans le commerce, cette part est bien plus faible (21 %).

En Provence-Alpes-Côte d’Azur comme ailleurs en France, les PME régionales exportatrices se différencient des PME non exportatrices par le montant de leur chiffre d’affaires, leur taille et leur meilleure productivité. Le chiffre d’affaires moyen des PME exportatrices de la région (1,8 million d’euros en 2022) est en effet cinq fois supérieur à celui des PME non exportatrices, et leur effectif moyen (6 salariés ETP) est trois fois plus élevé. Plus productives (86 000 euros en moyenne de valeur ajoutée par ETP, contre 74 000 pour les PME non exportatrices), elles comptent également plus de cadres (18 %, contre 8 %) et de professions intermédiaires parmi leurs effectifs (19 %, contre 12 %).

Cette étude s’intéresse aux entreprises des secteurs principalement marchands (exclusion des secteurs de l’administration publique, de l’enseignement, de la santé humaine et action sociale), non agricoles et non financiers. Les entreprises relevant du régime fiscal de la microentreprise et les micro-entrepreneurs sont également exclus de l’étude. Les entreprises sont qualifiées d’exportatrices lorsque leur chiffre d’affaires annuel à l’export est strictement positif.

Les exportations des grandes entreprises ou des entreprises multirégionales ne sont pas toujours représentatives des exportations depuis une région française donnée. Ces entreprises ayant des stratégies comptables complexes, leur prise en compte biaiserait l’analyse régionale. Par conséquent, cette étude s’intéresse surtout aux ETI et PME dites « régionales ». La régionalité de l’entreprise est approchée via le concept de mono ou quasi-monorégionalité. Cette approche permet d’intégrer dans l’analyse des entreprises qui ne sont pas complètement dans la région, mais dont l’essentiel de l’activité y est néanmoins localisé. Pour des raisons de secret statistique, les ETI régionales étant peu nombreuses, l’analyse des caractéristiques des entreprises régionales exportatrices est limitée aux seules PME.