Insee Flash Martinique · Novembre 2025 · n° 224

Les entreprises martiniquaises génèrent 3,8 milliards d’euros de valeur ajoutée en 2023 Élaboration des statistiques annuelles d’entreprises 2023

En Martinique, les secteurs marchands non agricole et non financier regroupent 33 790 entreprises (champ) en 2023 et génèrent un chiffre d’affaires (CA) de 16,6 milliards d’euros (figure 1).

Le chiffre d’affaires des entreprises correspond au total des ventes de marchandises et de biens et services produits. Les entreprises exerçant principalement une activité dans le commerce réalisent un CA de 9,0 milliards d’euros en 2023, soit 54 % du CA des entreprises de Martinique. Le commerce représente en effet le premier secteur économique de la région. Le CA des entreprises des autres secteurs implantées en Martinique s’élève à 7,6 milliards d’euros et représente 46 % du CA total.

La production globale s’élève à 16,7 milliards d’euros. Elle est essentiellement composée des ventes de marchandises et de la production vendue, auxquelles s’ajoutent la production non vendue (lorsque les produits sont stockés ou immobilisés), ainsi que les autres produits du compte de résultat des entreprises (d’importance marginale). Pour atteindre ce niveau de production, les entreprises martiniquaises ont dépensé 13,0 milliards d’euros en consommations intermédiaires. Celles-ci se décomposent en 7,1 milliards d’euros d’achats de marchandises, intégrant leurs variations de stocks, 1,4 milliard d’euros d’achats de matières premières, dont leurs variations de stock, et 4,5 milliards d’euros d’autres achats et charges intermédiaires, comme les achats de sous-traitance.

La différence entre la production globale et les consommations intermédiaires des entreprises mesure la valeur ajoutée (VA). La VA créée par les entreprises martiniquaises s’élève à 3,8 milliards d’euros en 2023. Le rapport entre cette richesse dégagée et le chiffre d’affaires donne un taux de valeur ajoutée moyen de 22,6 % pour l’ensemble des entreprises de la région.

Les charges de personnel constituent la première composante de la VA. Elles s’élèvent en effet à 2,5 milliards d’euros et représentent 65,2 % de la VA. Les charges de personnel couvrent les traitements et salaires bruts versés aux salariés (à hauteur de 78,9 %) ainsi que les cotisations sociales correspondantes (21,1 %).

L’excédent brut d’exploitation (EBE) est l’autre composante principale de la valeur ajoutée. Il représente ce qu’il reste aux entreprises une fois les charges de personnel et les coûts des facteurs déduits, par exemple les impôts sur la production. En 2023, les entreprises martiniquaises dégagent un EBE total de 1,2 milliard d’euros. Le chef d'entreprise utilise notamment l'EBE pour rémunérer le capital en versant des intérêts sur les capitaux empruntés aux établissements de crédits et des dividendes aux actionnaires. L’EBE est également une ressource pour financer l’investissement de l’entreprise ou assurer son autofinancement.

L’EBE des entreprises rapporté à la valeur ajoutée créée par celles-ci permet d’évaluer leur taux de marge. En 2023, le taux de marge de l’ensemble des entreprises martiniquaises s’élève à 32,5 % (figure 2). Dans les services marchands, les entreprises affichent le taux de marge le plus élevé (35,4 %), suivies de celles de l’industrie (32,3 %) et du commerce (30,7 %). Le secteur de la construction présente quant à lui le taux de marge le plus faible (22,2 %).

Le taux de marge des entreprises varie aussi selon leur statut : "employeuse" ou "non employeuse". En Martinique, 7 150 entreprises emploient 50 550 salariés en équivalent temps plein. Elles ont des taux de marge plus faibles que l’ensemble des entreprises. Ces écarts sont plus forts pour les services marchands (-13,9 points) et la construction (-3,7 points). Ces différences sectorielles s’expliquent en partie par une répartition non homogène des entreprises non employeuses entre les secteurs. Les 26 640 entreprises non employeuses en Martinique sont surreprésentées dans les services marchands.

Un taux de marge élevé témoigne d’une capacité importante à dégager des ressources susceptibles de financer l’investissement. En revanche il n’implique pas nécessairement une rentabilité économique forte, qui dépend aussi de l’ampleur des moyens mobilisés.

Les unités légales, appelées entreprises par souci de simplification, étudiées dans cette publication appartiennent toutes aux secteurs marchands non agricole et non financier. Les micro-entreprises au sens fiscal du terme sont exclues du champ.