Insee Flash Hauts-de-France · Août 2025 · n° 169

Un habitant sur deux bénéficie d’une prestation versée par les CAF

Les caisses d’allocations familiales (CAF) jouent un rôle essentiel dans la réduction des inégalités, en octroyant, sous conditions, des aides financières pour accompagner les familles dans leur vie quotidienne, pour améliorer les conditions de logement des habitants ou encore pour favoriser l’autonomie, l’insertion sociale et professionnelle.

Au 31 décembre 2023, 3 123 300 résidents des Hauts-de-France appartiennent à l’un des 1 309 200 foyers allocataires des caisses d’allocations familiales et bénéficient d’au moins une prestation sociale. Atteignant 52 % de la population régionale, le taux de couverture est ainsi le plus élevé de France métropolitaine et dépasse de 5 points le taux national (47 %). Toutes prestations confondues, un peu plus de 8,1 milliards d’euros ont été octroyés aux foyers allocataires des Hauts-de-France au cours de l’année 2023.

Les prestations versées par les caisses d’allocations familiales sont liées à la famille, au logement ou à l’insertion-solidarité. Fin 2023, deux foyers allocataires sur trois des Hauts-de-France ne bénéficient que d’un seul des trois types de prestations, tandis que 12 % cumulent les trois catégories. Seules quelques prestations de la branche famille sont versées sans conditions de ressources. Dans la région, 89 % des foyers allocataires perçoivent au moins une prestation sociale sous conditions de ressources, une part plus élevée qu’en France métropolitaine (86 %). Cet écart s’explique en partie par un taux de pauvreté régional plus élevé (18,0 % en 2021) qu’en France métropolitaine (14,5 %). Le taux de chômage des Hauts-de-France (9,3 % au 4^e trimestre 2023) supérieur de deux points à la moyenne métropolitaine contribue également à l’expliquer. En effet, l’insertion professionnelle plus difficile dans la région se traduit par un recours plus fréquent aux prestations de la branche insertion-solidarité : 25 % des ménages des Hauts-de-France perçoivent au moins une de ces aides, soit 6 points de plus qu’au niveau national.

Les prestations sociales sont en majorité versées mensuellement, hormis l’allocation de rentrée scolaire, versée en une seule fois. En 2023, la prime d’activité concerne le plus grand nombre de foyers allocataires (467 400 par mois en moyenne, soit 36 % des allocataires), pour un montant annuel d’1,1 milliard d’euros (figure 1). Viennent ensuite les allocations familiales, bénéficiant à 441 500 foyers (34 % des allocataires). Représentant chacune plus de 1,2 milliard d’euros sur l’année 2023, l’allocation adulte handicapé, les allocations familiales et le revenu de solidarité active sont les prestations les plus importantes en matière de dotations. L’allocation de rentrée scolaire concerne 294 100 foyers, pour un montant global de 213,0 millions d’euros.

Enfin, 567 800 foyers perçoivent une des prestations liées au logement : l’aide personnalisée au logement, l’allocation de logement familiale et l’allocation de logement sociale. Celles-ci étant attribuées sous conditions de ressources, les allocataires sont de facto moins aisés. Les personnes seules en sont ainsi les principales bénéficiaires (55 %), suivies des familles monoparentales (22 %). Enfin, 46 % des personnes de référence des foyers allocataires concernés par ces aides ont moins de 39 ans.

Les bénéficiaires (au sens des responsables du dossier CAF) sont en moyenne plus jeunes que la population régionale. En effet, dans les Hauts-de-France, un allocataire sur deux a moins de 39 ans, près de deux fois plus que parmi les personnes de référence des ménages (27 %) (figure 2).

Les prestations des CAF sont principalement versées à des personnes seules (45 % des foyers allocataires de la région) et à des couples avec enfants (33 %) qui représentent respectivement 37 % et 27 % de l’ensemble des ménages des Hauts-de-France. Les familles monoparentales sont également légèrement surreprésentées dans ces dispositifs d’aides. À l’inverse, les couples sans enfants sont peu bénéficiaires des prestations sociales : ils ne représentent en effet que 6 % des foyers allocataires de la région contre 25 % des ménages.

Au sein des Hauts-de-France, la moitié des foyers allocataires résident dans le département du Nord. Avec 54 % des habitants couverts par au moins une prestation sociale, le Nord a le taux de couverture le plus élevé de la région, qui s’explique notamment par la jeunesse de sa population. Dans les autres départements, le niveau de couverture n’atteint pas la moyenne régionale.

À l’échelle des intercommunalités, les taux de couverture sont très hétérogènes (figure 3). Des taux de couverture élevés sont très souvent la traduction d’une pauvreté plus marquée. Ainsi, dans la communauté d’agglomération Creil Sud Oise qui enregistre le taux de pauvreté le plus élevé des Hauts-de-France (31,2 %), 64,0 % de la population est couverte par au moins une prestation des CAF. À l’opposé, le taux de couverture n’est que de 36,3 % dans la communauté de communes de l’Aire Cantilienne où le taux de pauvreté est le plus faible de la région (6,5 %). Cependant, dans quelques intercommunalités, c’est la structure spécifique de la population qui explique la couverture par les aides des CAF : c’est le cas notamment de la Métropole européenne de Lille, accueillant près d’un quart des foyers allocataires de la région dont une importante proportion d’étudiants, fréquemment bénéficiaires des aides au logement.