Insee Flash Auvergne-Rhône-Alpes · Août 2025 · n° 157

Auvergne-Rhône-Alpes : PIB le plus élevé de province Production de richesse en Auvergne-Rhône-Alpes

En 2023, le produit intérieur brut (PIB) d’Auvergne-Rhône-Alpes s’établit à 329 milliards d’euros. La région se situe ainsi au second rang national, loin derrière l’Île-de-France (860 milliards d’euros).

À l’image de son poids démographique, Auvergne-Rhône-Alpes produit 12 % de la richesse de la France métropolitaine.

Entre 2000 et 2023, le PIB de la région augmente de 34,9 % en volume, soit +1,3 % par an, en moyenne. Ce rythme est légèrement supérieur à celui de la France métropolitaine (+1,2 %) et des régions de province (+1,1 %). Cette croissance reste toutefois inférieure à celle de la Corse (+3,3 % par an), de l’Occitanie (+2,0 %) et de l’Île-de-France (+1,5 %).

La part d’Auvergne-Rhône-Alpes dans la production de richesse en province progresse et passe ainsi de 16,3 % en 2000 à 17,1 % en 2023 (figure 1).

L’orientation économique de la région, avec une part importante de la production destinée à d’autres territoires, la rend plus sensible aux crises, avec des conséquences parfois plus marquées.

Par exemple, avec l’éclatement de la bulle Internet, la croissance d’Auvergne-Rhône-Alpes s’est limitée à +0,1 % en 2002.

Pour l’ensemble des régions de province, cette même année, l’augmentation était plus prononcée et atteignait +0,8 %, et même +1,0 % pour la France métropolitaine.

Après la crise financière de 2008, le PIB régional a davantage reculé en 2009 (-3,5 %) qu’en France de province (-2,7 %).

En 2020, lors de la crise sanitaire, le PIB régional chute de 6,3 %, un recul proche de celui des régions de province (-6,2 %). La reprise est ensuite plus modeste (+5,0 % en 2021 et +0,5 % en 2022) que pour l’ensemble des régions de province (+7,8 % et +1,9 %). La bonne dynamique de 2023 dans la région, contre un léger recul en province, confirme ce rattrapage. Le PIB régional dépasse ainsi son niveau d’avant-crise.

En 2022, dernière année disponible, la valeur ajoutée brute (VAB) générée dans la région s’élève à 270 milliards d’euros. Elle représente 16,8 % du montant de France métropolitaine hors Île-de-France (1 607 milliards d’euros). Les secteurs du tertiaire (marchand et non marchand) restent le principal moteur de la richesse régionale et représentent les trois quarts de la production. Ils comprennent notamment des activités à forte valeur ajoutée, comme les domaines des prestations intellectuelles et de la recherche. La présence de quatre métropoles (Lyon, Grenoble, Saint-Étienne et Clermont-Ferrand), avec une forte concentration de fonctions métropolitaines, explique en partie cette importance.

Le tertiaire marchand génère plus de la moitié de la VAB (54,2 %), un poids supérieur à celui de France de province (51,8 %) (figure 2).

Entre 2000 et 2022, la VAB d’Auvergne-Rhône-Alpes progresse en moyenne de 2,8 % par an. Le secteur tertiaire marchand en est le principal moteur (+3,2 % par an). Ce dynamisme s’appuie sur les activités spécialisées et scientifiques (+4,1 %), l’information-communication (+3,7 %), les services financiers et d’assurance (+3,5 %) et également les activités immobilières (+3,2 %). Le tertiaire marchand renforce ainsi sa part dans la valeur ajoutée (+5,3 points sur la période). Le tertiaire non marchand évolue aussi, de +3,2 %, et sa contribution augmente de deux points. Dans l’industrie, la croissance annuelle moyenne est plus faible (+0,9 %), même si elle demeure un secteur majeur de l’économie régionale. Son poids dans la valeur ajoutée globale marque donc le pas, et sa part dans la production de richesse recule de 8,1 points (16,9 % en 2022 contre 25 % en 2000). La construction augmente le plus (+3,7 % en moyenne par an). Sa part dans la VAB régionale progresse légèrement (+1,1 point). Cependant, cette tendance pourrait s’inverser ponctuellement. Ce secteur, et notamment le segment du logement neuf, est en difficulté depuis 2022.

Enfin, la part de l’agriculture est plus faible dans la région (1,2 % contre 2,8 % en France de province). Malgré une croissance annuelle de 1,7 %, ce secteur perd du poids dans la richesse totale (-0,2 point).

En 2023, en Auvergne-Rhône-Alpes, le PIB en valeur par habitant, atteint 40 000 euros, le plus élevé des régions de province. Il dépasse la moyenne de France de province de 4 400 euros, mais reste très inférieur à celui des habitants d’Île-de-France (69 300 euros).

Par ailleurs, en 2022, le revenu disponible brut (RDB) par habitant (24 200 euros) est également supérieur à la moyenne de province (23 500 euros). Entre 2000 et 2022, il progresse de 2,3 % en moyenne par an, légèrement moins qu’en France hors Île-de-France (2,4 %).

Ce rythme moins soutenu s’explique par une moindre hausse des volumes de prestations sociales versées dans la région (+2,5 % contre +2,8 %), conjuguée à celle modérée des cotisations sociales (+2,1 % contre +2,0 %), et des impôts sur le revenu (+2,8 % contre +2,7 %).

En 2022, les revenus d’activité représentent 73 % du RDB des ménages de la région, soit trois points de plus que dans l’ensemble des régions de province. En revanche, la part des prestations sociales est plus faible (23 % contre 26 %). Enfin, les autres composantes (revenus du patrimoine, autres transferts, cotisations sociales et impôts courants) ont des contributions proches du niveau national.