Insee
Insee Analyses Hauts-de-France · Juillet 2025 · n° 196
Insee Analyses Hauts-de-FranceTrois emplois de la Métropole européenne de Lille sur quatre occupés par des actifs qui y résident

Mickaël Bréfort, Benoît Riem (Insee)

En 2022, la Métropole européenne de Lille (MEL) rassemble près d’un habitant sur cinq et un emploi sur quatre des Hauts-de-France. Parmi les 562 400 emplois offerts sur ce territoire, trois sur quatre, soit 432 100, sont occupés par des actifs qui y résident. Les 130 300 actifs entrant dans la métropole pour y travailler viennent principalement d’intercommunalités situées à proximité. En particulier, la moitié d'entre eux réside dans l'ex-bassin minier. Les sorties de la métropole sont quant à elles deux fois moins nombreuses que les entrées (61 600).

Depuis 2012, les navettes domicile-travail depuis ou vers la métropole lilloise se sont intensifiées, de +16 % et +18 % respectivement. Enfin, si les travailleurs utilisent encore en grande majorité la voiture, l’usage des transports en commun progresse, surtout parmi les cadres.

Insee Analyses Hauts-de-France
No 196
Paru le :Paru le15/07/2025

La MEL abrite un habitant sur cinq et un emploi sur quatre des Hauts-de-France

Avec 1 194 000 habitants en 2022, la Métropole européenne de Lille (MEL) rassemble près d’un habitant sur cinq des Hauts-de-France. À l’instar des autres métropoles, elle concentre la plupart des centres de décisions et sièges sociaux d’entreprises dans la région, et par conséquent une part significative de l’emploi : les 562 400 emplois offerts sur son territoire représentent ainsi un quart de l’emploi régional. Tant en matière de population que d’emplois, la MEL se positionne au 3e rang des 21 métropoles de France de province, derrière celle d’Aix-Marseille-Provence (1 922 600 habitants et 812 100 emplois) et de Lyon (1 433 600 habitants et 770 900 emplois).

432 100 emplois offerts dans la MEL sont occupés par des actifs qui y résident

En 2022, parmi les emplois offerts sur le territoire de la MEL, 432 100 sont occupés par des actifs qui y résident, soit un peu plus de trois emplois sur quatre (77 %). Cette proportion d’actifs en emploi dits « stables » figure parmi les plus élevées de France de province après Aix-Marseille-Provence (91 %), Nice Côte d’Azur (85 %) et Toulon-Provence-Méditerranée (81 %) (figure 1).

Figure 1Part de l’emploi des métropoles de province occupé par des actifs y résidant en 2022

(en %)
Part de l’emploi des métropoles de province occupé par des actifs y résidant en 2022 ((en %)) - Lecture : En 2022, sur 100 emplois offerts dans la Métropole européenne de Lille, 77 sont occupés par des actifs qui résident également dans la métropole.
Nom EPCI Part de l’emploi occupé par des actifs résidents
Métropole d'Aix-Marseille-Provence 91
Métropole Nice Côte d'Azur 85
Métropole Toulon-Provence-Méditerranée 81
Métropole Européenne de Lille 77
Grenoble-Alpes-Métropole 74
Bordeaux Métropole 72
Saint-Etienne Métropole 72
Montpellier Méditerranée Métropole 72
Métropole de Lyon 72
Métropole Rouen Normandie 70
Nantes Métropole 70
Eurométropole de Strasbourg 69
Orléans Métropole 68
Toulouse Métropole 66
Dijon Métropole 66
Brest Métropole 65
Rennes Métropole 65
Tours Métropole Val de Loire 65
Clermont Auvergne Métropole 63
Métropole du Grand Nancy 58
Metz Métropole 57
  • Lecture : En 2022, sur 100 emplois offerts dans la Métropole européenne de Lille, 77 sont occupés par des actifs qui résident également dans la métropole.
  • Source : Insee, recensement de la population 2022, exploitation complémentaire.

Figure 1Part de l’emploi des métropoles de province occupé par des actifs y résidant en 2022

  • Lecture : En 2022, sur 100 emplois offerts dans la Métropole européenne de Lille, 77 sont occupés par des actifs qui résident également dans la métropole.
  • Source : Insee, recensement de la population 2022, exploitation complémentaire.

Les navettes domicile-travail effectuées au sein de la MEL comprennent les déplacements réalisés au sein d’une même commune (flux « infracommunal ») et ceux reliant deux communes distinctes. En 2022, seules trois navettes sur dix réalisées à l’intérieur de la MEL sont infracommunales. C’est la plus faible proportion des 21 métropoles de province. Sur ce critère, la MEL se distingue nettement d’autres territoires au taux de stables élevé tels qu’Aix-Marseille-Provence ou Nice Côte d’Azur où les navettes infracommunales sont nettement plus fréquentes (respectivement six et sept navettes sur dix).

Cette hétérogénéité peut en partie s’expliquer par le nombre et la taille des principaux pôles d’emplois que les métropoles abritent. La MEL, constituée de 95 communes, se caractérise par la présence de 20 pôles principaux d’au moins 5 000 emplois, dont cinq de plus de 20 000 emplois.

En particulier, la commune de Lille, avec ses 183 600 emplois, constitue le plus grand pôle d’emplois de la MEL. Elle ne représente cependant qu’un tiers des emplois de la métropole. Cela amène les navetteurs à sortir plus souvent de leur commune de résidence pour aller travailler, notamment dans les autres pôles tels que ceux de Villeneuve d’Ascq (57 200 emplois), Roubaix (37 900), Tourcoing (28 900) ou encore Marcq-en-Barœul (24 000). Ces communes structurent ainsi le réseau des déplacements au sein de la MEL (figure 2). En comparaison, la métropole de Nice Côte d’Azur (51 communes) intègre uniquement cinq communes-pôles d’au moins 5 000 emplois dont une seule de plus de 20 000. La principale d’entre elles, la ville de Nice, rassemble 155 500 emplois, soit plus des deux tiers de l’emploi du territoire (69 %). Ainsi, les navettes infracommunales sont prédominantes dans cette métropole (sept navettes sur dix).

Figure 2aNavettes domicile-travail entre communes de la MEL en 2022

Navettes domicile-travail entre communes de la MEL en 2022 - Lecture : En 2022, la commune de Lille est le plus grand pôle d’emploi de la MEL avec 183 600 emplois offerts. Une partie des résidents de cette commune travaille ailleurs dans la MEL. Par exemple, 7 900 actifs se déplacent chaque jour pour aller travailler à Villeneuve-d’Ascq. À l’inverse, 4 700 actifs habitant Villeneuve-d’Ascq travaillent dans la commune de Lille.
Code commune résidence Libellé commune de résidence Code commune travail Libelle commune de travail Flux de navetteurs
59350 Lille 59009 Villeneuve-d'Ascq 7 937
59009 Villeneuve-d'Ascq 59350 Lille 4 746
59378 Marcq-en-Barœul 59350 Lille 4 373
59599 Tourcoing 59350 Lille 4 346
59328 Lambersart 59350 Lille 4 112
59512 Roubaix 59350 Lille 4 029
59350 Lille 59512 Roubaix 3 430
59360 Loos 59350 Lille 3 478
59599 Tourcoing 59512 Roubaix 3 158
59368 La Madeleine 59350 Lille 3 130
59220 Faches-Thumesnil 59350 Lille 2 654
59410 Mons-en-Barœul 59350 Lille 2 485
59507 Ronchin 59350 Lille 2 489
59350 Lille 59378 Marcq-en-Barœul 2 413
59650 Wattrelos 59512 Roubaix 2 190
59599 Tourcoing 59009 Villeneuve-d'Ascq 2 274
59648 Wattignies 59350 Lille 2 200
59017 Armentières 59350 Lille 2092
59350 Lille 59599 Tourcoing 2 071
  • Lecture : En 2022, la commune de Lille est le plus grand pôle d’emploi de la MEL avec 183 600 emplois offerts. Une partie des résidents de cette commune travaille ailleurs dans la MEL. Par exemple, 7 900 actifs se déplacent chaque jour pour aller travailler à Villeneuve-d’Ascq. À l’inverse, 4 700 actifs habitant Villeneuve-d’Ascq travaillent dans la commune de Lille.
  • Source : Insee, recensement de la population 2022, exploitation complémentaire.

Figure 2aNavettes domicile-travail entre communes de la MEL en 2022

  • Lecture : En 2022, la commune de Lille est le plus grand pôle d’emploi de la MEL avec 183 600 emplois offerts. Une partie des résidents de cette commune travaille ailleurs dans la MEL. Par exemple, 7 900 actifs se déplacent chaque jour pour aller travailler à Villeneuve-d’Ascq. À l’inverse, 4 700 actifs habitant Villeneuve-d’Ascq travaillent dans la commune de Lille.
  • Source : Insee, recensement de la population 2022, exploitation complémentaire.

La moitié des actifs entrant dans la MEL pour y travailler résident dans l'ex-bassin minier

En 2022, 130 300 emplois de la MEL sont occupés par des actifs n’y résidant pas. Ils représentent près d’un quart (23 %) de l’ensemble des emplois offerts dans la métropole. Complémentaire du taux de stables, ce taux d’entrée est donc l’un des plus faibles des 21 métropoles de province. Il exclut cependant les actifs en provenance de l’étranger, de la Belgique en particulier (sources).

Ces flux d’actifs entrants sont pour l’essentiel des flux de proximité. Située juste au sud de la MEL, la communauté de communes (CC) de Pévèle-Carembault envoie 23 500 navetteurs soit 18 % du total des entrants dans la MEL. Ces derniers représentent plus de la moitié des actifs (52 %) résidant dans cet établissement public de coopération intercommunale (EPCI) (figure 3). De façon analogue, dans la CC Flandre-Lys à l’ouest de la MEL, les 6 400 navetteurs ne représentent certes que 5 % des navetteurs entrant dans la MEL mais plus d’un tiers des actifs occupés résidant en Flandre-Lys (37 %). Dans cet EPCI, comme dans la communauté d'agglomération (CA) Coeur de Flandre située plus au nord, les communes principales telles que Bailleul, Nieppe ou encore Hazebrouck bénéficient d’un accès privilégié à la MEL. Elles disposent en effet chacune d’une gare ferroviaire et d’un accès à l’autoroute A25 reliant Dunkerque à Lille.

L’ est également fortement connecté à la métropole lilloise. Il concentre près de la moitié des entrants dans la MEL (48 %), en provenance notamment des CA de Béthune-Bruay, Artois-Lys Romane (11 % des entrées), d’Hénin-Carvin (9 %) et de Lens-Liévin (9 %). La bonne accessibilité de la MEL notamment via les réseaux routiers (autoroute A1) et ferroviaires (TER : transport express régional) facilite les déplacements quotidiens. Dans les huit EPCI de l’ex-bassin minier, à l’exception de la CA Valenciennes Métropole et de la CC Osartis-Marquion, le poids des navetteurs travaillant dans la MEL parmi les actifs résidant dans l’EPCI dépasse 10 %. Enfin, près de 3 000 navetteurs entrant dans la MEL (2 % du total) résident en Île-de-France.

Figure 3Navettes domicile-travail des EPCI limitrophes vers la MEL en 2022

Navettes domicile-travail des EPCI limitrophes vers la MEL en 2022 - Lecture : En 2022, 23 500 emplois offerts dans la MEL sont occupés par des actifs résidant dans la Communauté de Communes (CC) Pévèle-Carembault. Cela représente 52 % des actifs résidant dans cette CC.
Numéro EPCI Nom EPCI Nombre des actifs résidant dans l’EPCI qui travaillent dans la MEL Part des actifs résidant dans l’EPCI qui travaillent dans la MEL (en %)
200041960 CC Pévèle-Carembault 23 453 51,8
245900758 CC Flandre Lys 6 357 36,8
200040947 CA Cœur de Flandre 12 124 27,1
246200299 CA d'Hénin-Carvin 11 758 25,0
245901152 CC Cœur d'Ostrevent 4 017 15,3
200044618 CA Douaisis Agglo 7 813 14,5
200072460 CA de Béthune-Bruay, Artois-Lys Romane 13 942 13,0
246200364 CA de Lens - Liévin 11 370 13,0
200042190 CA de la Porte du Hainaut 6 521 11,3
200044048 CC Osartis Marquion 1 442 7,7
245901160 CA Valenciennes Métropole 5 335 7,6
200033579 CU d'Arras 3 218 7,1
200040954 CC des Hauts de Flandre 1 217 5,3
200043321 CC du Pays de Mormal 890 4,4
245901038 CC du Pays Solesmois 246 4,1
200069482 CC des Campagnes de l'Artois 568 3,9
200069037 CA du Pays de Saint-Omer 1 556 3,8
200068500 CA de Cambrai 1 160 3,7
245900428 CU de Dunkerque 2 472 3,5
200035442 CC du Sud-Artois 379 3,4
200069672 CC du Ternois 408 2,9
200030633 CA du Caudrésis et du Catésis 614 2,6
246201016 CC du Pays de Lumbres 231 2,2
246200844 CC de la Région d'Audruicq 237 2,0
200069235 CC du Haut Pays du Montreuillois 60 0,9
  • Lecture : En 2022, 23 500 emplois offerts dans la MEL sont occupés par des actifs résidant dans la Communauté de Communes (CC) Pévèle-Carembault. Cela représente 52 % des actifs résidant dans cette CC.
  • Source : Insee, recensement de la population 2022, exploitation complémentaire.

Figure 3Navettes domicile-travail des EPCI limitrophes vers la MEL en 2022

  • Lecture : En 2022, 23 500 emplois offerts dans la MEL sont occupés par des actifs résidant dans la Communauté de Communes (CC) Pévèle-Carembault. Cela représente 52 % des actifs résidant dans cette CC.
  • Source : Insee, recensement de la population 2022, exploitation complémentaire.

Seul un actif résidant dans la MEL sur huit travaille à l’extérieur

Parmi les 493 700 actifs résidents de la MEL, 61 600 quittent la MEL pour aller travailler en dehors. Ce flux de sortants est deux fois moins important que le flux d’entrants. Le taux de sortie, défini comme le nombre de sortants rapporté au nombre d’actifs résidant dans la métropole, s’élève ainsi à 12 % en 2022, soit un actif résidant dans la MEL sur huit. Il est identique aux valeurs observées dans les métropoles de Bordeaux, Lyon, Toulouse et Nantes et proche de la moyenne des 21 métropoles de province (13 %).

Comme pour les entrants, la majorité des actifs sortant de la MEL travaillent dans les territoires avoisinants. Les sorties se font d’abord vers la Belgique. En 2022, 15 200 actifs, soit le quart de l’ensemble des sortants, travaillent outre-Quiévrain. La CC de Pévèle-Carembault en accueille quant à elle 5 200 (8 % de l'ensemble des sortants). C’est donc un emploi offert dans cet EPCI sur cinq qui est occupé par un résident de la MEL (figure 4). Les huit EPCI de l’ex-bassin minier concentrent environ 30 % des sortants de la MEL. Mais dans aucun de ces EPCI, la part des emplois occupés par un habitant de la métropole lilloise n’atteint 10 %.

En dehors de la région, l’Île-de-France accueille 7 500 sortants de la MEL, soit 12 % de l’ensemble des sortants. La grande majorité d’entre eux travaille dans la métropole du Grand Paris.

Figure 4Navettes domicile-travail de la MEL vers les principaux EPCI limitrophes en 2022

Navettes domicile-travail de la MEL vers les principaux EPCI limitrophes en 2022 - Lecture : En 2022, 5 200 emplois offerts dans la CC Pévèle-Carembault sont occupés par des actifs résidant dans la MEL, soit 20 % de l’emploi offert dans la CC.
Numéro EPCI Nom EPCI Nombre des emplois de l’EPCI occupés par des actifs résidant dans la MEL Part des emplois de l’EPCI occupés par des actifs résidant dans la MEL (%)
200041960 CC Pévèle-Carembault 5 245 20,3
245900758 CC Flandre Lys 1 490 11,3
200040947 CA Cœur de Flandre 2 940 9,1
246200299 CA d'Hénin-Carvin 3 615 8,3
246200364 CA de Lens - Liévin 4 062 5,5
200044618 CA Douaisis Agglo 2 754 4,7
245901160 CA Valenciennes Métropole 3 115 3,8
200072460 CA de Béthune-Bruay, Artois-Lys Romane 2 746 3,4
200042190 CA de la Porte du Hainaut 1 278 2,9
200033579 CU d'Arras 1 763 2,9
245901152 CC Cœur d'Ostrevent 329 2,4
200044048 CC Osartis Marquion 213 2,2
245900428 CU de Dunkerque 1 603 1,9
200040954 CC des Hauts de Flandre 188 1,4
200069037 CA du Pays de Saint-Omer 538 1,3
200043321 CC du Pays de Mormal 144 1,3
200068500 CA de Cambrai 302 1,0
245901038 CC du Pays Solesmois 31 1,0
200030633 CA du Caudrésis et du Catésis 145 0,9
200069482 CC des Campagnes de l'Artois 56 0,8
246200844 CC de la Région d'Audruicq 24 0,6
200035442 CC du Sud-Artois 47 0,5
200069672 CC du Ternois 50 0,4
246201016 CC du Pays de Lumbres 23 0,4
200069235 CC du Haut Pays du Montreuillois 13 0,3
  • Lecture : En 2022, 5 200 emplois offerts dans la CC Pévèle-Carembault sont occupés par des actifs résidant dans la MEL, soit 20 % de l’emploi offert dans la CC.
  • Source : Insee, recensement de la population 2022, exploitation complémentaire.

Figure 4Navettes domicile-travail de la MEL vers les principaux EPCI limitrophes en 2022

  • Lecture : En 2022, 5 200 emplois offerts dans la CC Pévèle-Carembault sont occupés par des actifs résidant dans la MEL, soit 20 % de l’emploi offert dans la CC.
  • Source : Insee, recensement de la population 2022, exploitation complémentaire.

Les navettes domicile-travail depuis ou vers la MEL s’intensifient en 10 ans

Entre 2012 et 2022, l’emploi offert dans la MEL progresse de 10 %, soit l’équivalent de 50 700 emplois supplémentaires sur la période. Dans le même temps, le nombre d’actifs venant travailler dans la métropole depuis l’extérieur augmente de 18 %, un rythme un peu plus rapide que pour ceux faisant le chemin inverse (+16 %).

Pour 100 actifs occupés résidant dans la MEL, on dénombre ainsi 114 emplois offerts en 2022 contre 113 en 2012. Le taux d’entrée dans la MEL passe quant à lui de 22 % en 2012 à 23 % en 2022, signe qu’un plus grand nombre d’emplois est occupé par des résidents extérieurs. Enfin, le taux de sortie de la MEL reste stable, autour de 12 %

Les EPCI les plus contributeurs à la hausse du nombre d’entrants dans la MEL sont ceux pour lesquels les flux étaient déjà les plus importants en 2012 : CA de Béthune-Bruay (+1 930 ; +16 %), de Lens-Liévin (+1 680 ; +17 %), et d'Hénin-Carvin (+1 530 ; +15 %). Les prix de l’immobilier plus accessibles, ainsi que des infrastructures de transport permettant un accès rapide aux principaux pôles d’emplois de la métropole, ont pu inciter une partie des actifs de la MEL à s’installer dans l’ex-bassin minier.

Dans l’autre sens, les flux sont de moindre ampleur et progressent moins vite. Ils reculent même vers les CA de la Porte du Hainaut (-120 ; -8 %) et de Béthune-Bruay (-30 ; -1 %).

L’utilisation des transports en commun progresse, surtout chez les cadres

Les distances parcourues pour aller travailler varient fortement selon le type de navetteurs (sortants, stables, entrants). La moitié des actifs résidant dans la MEL et travaillant en dehors parcourt plus de 39,5 kilomètres en 2022 (figure 5). À l’autre extrémité, ceux qui exercent dans la métropole tout en y habitant réalisent logiquement les distances les plus courtes. La moitié d’entre eux parcourt moins de 9,1 kilomètres pour se rendre au travail. Quant aux actifs entrant dans la MEL pour y travailler, un sur deux parcourt plus de 36,9 km. La distance médiane de déplacement évolue peu au sein de la MEL entre 2012 et 2022 ; elle augmente d'environ un kilomètre pour les entrants comme pour les sortants.

La voiture reste le mode de transport privilégié par les navetteurs (dans 7 cas sur 10). Elle est légèrement plus utilisée par ceux qui quittent la MEL ou y entrent pour travailler. Les transports en commun sont quant à eux empruntés par un actif travaillant et résidant dans la MEL (dit « stable ») sur cinq, une proportion en hausse depuis 2012. Les cadres et les employés y recourent plus souvent que les autres catégories socioprofessionnelles. L’utilisation des transports en commun augmente particulièrement chez les cadres depuis 2012.

Enfin, seuls 5 % des navetteurs dits « stables » utilisent le vélo pour se rendre au travail, une proportion inférieure à la moyenne des 21 métropoles de province (7 %). En effet, plus d’un navetteur sur dix se déplace à vélo dans les métropoles de Strasbourg (18 %), Bordeaux (12 %), Nantes (11 %), Montpellier (10 %) et Toulouse (10 %).

Figure 5Distance parcourue et utilisation des transports en commun selon le type de navetteurs et la catégorie socioprofessionnelle en 2022

Distance parcourue et utilisation des transports en commun selon le type de navetteurs et la catégorie socioprofessionnelle en 2022 - Lecture : En 2022, 432 125 navetteurs (dits « stables ») résident et travaillent au sein de la Métropole européenne de Lille (MEL). La moitié d’entre eux parcourt une distance inférieure à 9,1 km, en augmentation de 0,3 km depuis 2012. 19,6 % de ces navetteurs prennent les transports en commun pour se rendre à leur travail (2,1 points de plus qu’en 2012).
Type de navetteurs de la MEL Nombre d’actifs en emploi en 2022 Part en 2022 (en %) Distance médiane en 2022 (en km) Évolution 2012-2022 (en km) Part des transports en commun en 2022 (en %) Évolution 2012-2022 (en points)
Stables 432 125 9,1 +0,3 19,6 +2,1
dont : Cadres 110 132 25,5 9,1 0,0 19,6 +3,0
Prof. intermédiaires 118 322 27,4 9,4 +0,3 18,3 +1,9
Employés 116 257 26,9 8,6 +0,3 24,7 +1,7
Ouvriers 64 805 15,0 9,3 +0,8 17,8 +2,9
Entrants 130 253 36,9 +1,2 17,9 -0,7
dont : Cadres 31 735 24,4 40,4 +1,6 25,5 +2,0
Prof. intermédiaires 40 572 31,1 36,6 +0,9 17,5 -1,5
Employés 31 215 24,0 34,3 +0,5 20,6 -2,9
Ouvriers 23 129 17,8 36,4 +1,0 6,2 -1,6
Sortants 61 587 39,5 +0,9 16,5 +2,3
dont : Cadres 20 997 34,1 53,7 +2,3 26,1 +3,2
Prof. intermédiaires 14 991 24,3 37,8 -1,8 14,2 +1,3
Employés 7 777 12,6 35,5 +1,6 20,2 +1,2
Ouvriers 15 786 25,6 26,0 -0,6 5,5 +0,9
  • Lecture : En 2022, 432 125 navetteurs (dits « stables ») résident et travaillent au sein de la Métropole européenne de Lille (MEL). La moitié d’entre eux parcourt une distance inférieure à 9,1 km, en augmentation de 0,3 km depuis 2012. 19,6 % de ces navetteurs prennent les transports en commun pour se rendre à leur travail (2,1 points de plus qu’en 2012).
  • Source : Insee, recensements de la population 2012 et 2022, exploitations complémentaires ; Ouvrir dans un nouvel ongletdistancier Metric-OSRM, © les contributeurs d’OpenStreetMap et du projet OSRM.
Publication rédigée par :Mickaël Bréfort, Benoît Riem (Insee)

Sources

Les résultats sont issus de l’exploitation complémentaire des recensements de la population de 2012 et 2022. Les entrées en provenance de l’étranger, principalement de la Belgique, ne sont pas comptabilisées ici car non renseignées dans le recensement de la population. Pour les sortants, les lieux de travail à l’étranger sont en revanche connus.

Le distancier Metric-OSRM de l’Insee permet de calculer les distances par la route en voiture entre le domicile et le lieu de travail ainsi que les durées de trajets associées, pour le « trajet routier optimal » c’est-à-dire sans congestion ni autre ralentissement. De plus, les données n’étant pas géolocalisées, le lieu de travail ainsi que celui de la résidence sont situés au chef-lieu de la commune. La distance effectuée lors d’un déplacement au sein d’une même commune est donc de 0 km.

Définitions

L’ex-bassin minier est défini dans l’étude comme le regroupement de huit établissements publics de coopération intercommunale (EPCI) : communauté d’agglomération (CA) de Béthune-Bruay, Artois-Lys Romane, CA de Lens-Liévin, CA d’Hénin-Carvin, communauté de communes (CC) d’Osartis-Marquion, CA du Douaisis, CC Cœur d’Ostrevent, CA de la Porte du Hainaut et CA de Valenciennes Métropole. Ce contour est différent de celui utilisé par la Mission Bassin Minier.

Pour en savoir plus

(1) Baëhr A., Bruniaux V., Gamblin V., Pucher O., « Une intensification des flux domicile-travail en entrée et en sortie de la Métropole européenne de Lille (MEL) », Insee Analyses Hauts-de-France no 81, juillet 2018.