Insee
Insee Flash Réunion · Juillet 2025 · n° 294
Insee Flash RéunionUne empreinte carbone par personne équivalente à celle de la France en 2019, malgré une électricité plus émettrice Émissions de gaz à effet de serre et empreinte carbone de La Réunion

Ludovic Besson (Insee)

En 2019, les émissions de gaz à effet de serre générées sur place à La Réunion, que ce soit par les activités économiques ou les logements et véhicules des ménages, s’élèvent à 5,2 tonnes équivalent CO2 par personne. Pour satisfaire la consommation locale, des biens et services sont également importés : ils génèrent un volume d’émissions équivalent. L’empreinte carbone, qui intègre l’ensemble de ces émissions, est donc deux fois plus importante que les émissions locales et s’élève à 10,2 tonnes par personne.

L’empreinte carbone, rapportée à la population, est du même ordre de grandeur que pour l’ensemble de la France, malgré des émissions locales inférieures. En effet, les émissions liées aux exportations sont déduites de l’empreinte : elles modèrent donc fortement l’empreinte de l’Hexagone, davantage exportatrice. Elles ont en revanche peu d’impact sur l’empreinte de La Réunion, qui exporte peu.

En 2019, la production d’électricité réunionnaise, majoritairement à base de charbon et de fioul lourd, pèse deux fois plus sur l’empreinte carbone qu’au niveau national où l’électricité est surtout d’origine nucléaire, non émettrice de gaz à effet de serre. En passant à une électricité 100 % renouvelable, comme c’est quasiment le cas depuis 2024, les émissions locales seraient réduites de moitié et l’empreinte carbone d’un quart.

Insee Flash Réunion
No 294
Paru le :Paru le03/07/2025
Une empreinte carbone par personne équivalente à celle de la France en 2019.
Publication rédigée par :Ludovic Besson (Insee)

Une empreinte carbone deux fois plus importante que les émissions générées sur place

Mesurer les émissions de gaz à effet de serre à La Réunion contribue à évaluer la soutenabilité des choix économiques et des modes de vie du territoire, ainsi que les marges de progrès à l’échelle locale. Deux approches sont possibles, apportant chacune un éclairage différent. L’approche par la production agrège l’ensemble des , que ce soit par les activités économiques ou les logements et véhicules des ménages : en 2019, à La Réunion, elles s’élèvent à 4 520 milliers de tonnes équivalent CO2, soit 5,2 tonnes par personne (t/pers.). L’approche par la consommation, dite aussi «  » , intègre les émissions générées par la production et le transport de tous les biens et services consommés par la population réunionnaise, qu’ils aient été fabriqués sur l’île ou à l’extérieur, que ce soit en Europe ou ailleurs dans le monde. Les émissions associées à ces produits importés sont aussi importantes que les émissions locales. L’empreinte carbone est ainsi deux fois plus élevée que les émissions générées localement : elle est estimée à 8 750 milliers de tonnes équivalent CO2 en 2019 soit 10,2 tonnes par personne (figure 1).

Figure 1Émissions de gaz à effet de serre et empreinte carbone de La Réunion en 2019

Émissions de gaz à effet de serre et empreinte carbone de La Réunion en 2019 - Lecture : En 2019, l’empreinte carbone de La Réunion est de 10,2 tonnes par personne. Elle se décompose en 5,1 tonnes d’émissions importées, 3,8 tonnes d’émissions intérieures et 1,3 tonne d’émissions directes des ménages.
Type d’émissions 2019
(en tonne CO2 éq. / pers.) (en kt CO2 éq.)*
Émissions de la production intérieure totale à La Réunion 3,9 -
dont : Émissions intérieures pour la demande locale (1) 3,8 -
Émissions intérieures exportées (2) 0,1 -
Émissions importées à La Réunion 5,3 -
dont : Émissions importées pour la demande locale (3) 5,1 -
Émissions importées réexportées (4) 0,2 -
Émissions directes des ménages (5) 1,3 -
Émissions de La Réunion (1)+(2)+(5) 5,2 4 520
Empreinte carbone de La Réunion (1)+(3)+(5) 10,2 8 750
  • * kt CO2 éq : milliers de tonnes équivalent CO2.
  • Lecture : En 2019, l’empreinte carbone de La Réunion est de 10,2 tonnes par personne. Elle se décompose en 5,1 tonnes d’émissions importées, 3,8 tonnes d’émissions intérieures et 1,3 tonne d’émissions directes des ménages.
  • Sources : Insee, Eurostat, Citepa, Douanes, OCDE 2024 ; traitements Insee 2025.

Figure 1Émissions de gaz à effet de serre et empreinte carbone de La Réunion en 2019

  • * kt CO2 éq : milliers de tonnes équivalent CO2.
  • Lecture : En 2019, l’empreinte carbone de La Réunion est de 10,2 tonnes par personne. Elle se décompose en 5,1 tonnes d’émissions importées, 3,8 tonnes d’émissions intérieures et 1,3 tonne d’émissions directes des ménages.
  • Sources : Insee, Eurostat, Citepa, Douanes, OCDE 2024 ; traitements Insee 2025.

La Réunion importe en effet de nombreux biens et services dont la production génère des émissions de gaz à effet de serre au moment de leur fabrication en dehors de l’île et de leur acheminement, à hauteur de 5,3 tonnes par personne. Ces importations recouvrent des biens et services directement utilisés à La Réunion (denrées alimentaires, habillement, bus, etc.) mais également des intrants destinés à fabriquer localement des produits (engrais, machines-outils, etc.) [Ramalingom, 2024 ; pour en savoir plus (6)]. Si ceux-ci sont très majoritairement consommés sur place, une petite partie est réexportée, et donc non comptabilisée dans l’empreinte (0,2 t/pers.) : ce sont notamment des emballages plastique et cartons recyclés dans l’Hexagone ou en Inde. Les émissions associées aux importations destinées à la consommation locale sont intégrées dans l’empreinte carbone réunionnaise.

Quant aux émissions générées à La Réunion, elles proviennent pour les trois quarts de la production de biens et de services par les activités économiques locales (3,8 t/pers.). Ces émissions résultent en particulier de la production d’électricité à partir de fioul lourd et de charbon, fortement émetteurs de gaz à effet de serre, mais aussi du transport aérien ou de la mise en décharge des déchets [OER, 2024 ; pour en savoir plus (2) et pour en savoir plus (3)]. Très peu d’émissions produites sur le territoire sont rattachées à des biens et services qui sont exportés (0,1 t/pers.), en lien avec la faiblesse structurelle des exportations de l’île. Puisque destinées à être consommées en dehors de l’île, les émissions engendrées par ces exportations ne sont pas comptabilisées dans l’empreinte carbone réunionnaise, mais réattribuées à celle des territoires de destination. Les ménages réunionnais, quant à eux, émettent directement 1,3 tonne par personne. Leurs émissions sont principalement liées à la combustion de carburant de leurs voitures, mais aussi à l’usage de la climatisation, des réfrigérateurs et des congélateurs émetteurs de gaz fluorés qui contribuent à l’effet de serre, ainsi que la cuisson au gaz des aliments.

Une empreinte carbone équivalente, que l’on vive à La Réunion ou dans l’Hexagone, mais qui se décompose différemment

Rapportée à la population, l’empreinte carbone de La Réunion est du même ordre de grandeur que celle de la France en 2019 (10,3 t/pers.) [Baude et Larrieu, 2024 ; pour en savoir plus (4)]. Toutefois, elle se décompose différemment (figure 2).

Figure 2Émissions de gaz à effet de serre et empreinte carbone par personne en 2019

(en tonnes CO2 éq. / pers.)
Émissions de gaz à effet de serre et empreinte carbone par personne en 2019 ((en tonnes CO2 éq. / pers.)) - Lecture : En 2019, l’empreinte carbone par personne de La Réunion est de 10,2 tonnes : 5,2 tonnes émises sur le territoire, auxquelles sont ajoutées 5,3 tonnes importées et desquelles est déduite 0,3 tonne exportée.
Types d’émissions France La Réunion La Réunion – Simulation électricité 100 % renouvelable
Émissions du territoire 6,9 5,2 2,9
Émissions des importations 7,7 5,3 5,0
Émissions des exportations -4,3 -0,3 -0,2
Empreinte carbone 10,3 10,2 7,7
  • Lecture : En 2019, l’empreinte carbone par personne de La Réunion est de 10,2 tonnes : 5,2 tonnes émises sur le territoire, auxquelles sont ajoutées 5,3 tonnes importées et desquelles est déduite 0,3 tonne exportée.
  • Sources : Insee, Eurostat, Citepa, Douanes, OCDE, 2024 ; traitements Insee 2025.

Figure 2Émissions de gaz à effet de serre et empreinte carbone par personne en 2019

  • Lecture : En 2019, l’empreinte carbone par personne de La Réunion est de 10,2 tonnes : 5,2 tonnes émises sur le territoire, auxquelles sont ajoutées 5,3 tonnes importées et desquelles est déduite 0,3 tonne exportée.
  • Sources : Insee, Eurostat, Citepa, Douanes, OCDE, 2024 ; traitements Insee 2025.

Les émissions générées sur le territoire de La Réunion sont plus faibles qu’en France (5,2 contre 6,9 t/pers.). En effet, la production des biens et services est moins importante et diversifiée que dans l’Hexagone. En particulier, le secteur industriel, particulièrement émetteur de CO2, est moins développé sur l’île. En revanche, les émissions liées à la production d’électricité sont bien plus élevées sur l’île que dans l’Hexagone où le nucléaire permet de générer une électricité peu carbonée. La branche « production et distribution d’électricité, de gaz et d’eau, assainissement, gestion des déchets et dépollution » émet ainsi localement 2,3 tonnes équivalent CO2 par personne contre 0,8 tonne en France. Par ailleurs, les émissions directes des ménages sont plus faibles (1,3 contre 1,7 tonne). En effet, les émissions liées au logement sont plus importantes dans l’Hexagone, à cause du chauffage au gaz et au fioul. Quant aux émissions liées aux véhicules, elles sont équivalentes à La Réunion et dans l’Hexagone. Pourtant, les ménages réunionnais sont moins équipés en voiture que dans les régions hors Île-de-France :73 % contre 85 % [Ah-Woane, 2024 ; pour en savoir plus (5)].

Les émissions importées sont paradoxalement plus faibles à La Réunion (5,3 contre 7,7 t/pers. en France), alors que le territoire dépend fortement de ses importations. En fait, en France, un tiers du contenu carbone des produits importés est ensuite réexporté. Par exemple, les émissions liées à l’importation dans l’Hexagone d’acier et de composants électroniques pour l’assemblage d’une voiture sont en partie réexportées lors de la vente de cette voiture à l’étranger. Ces émissions « importées réexportées » sont bien moindres à La Réunion (0,2 contre 2,1 t/pers.). C’est également le cas des émissions induites par les exportations de biens et services produits sur l’île (0,1 contre 2,2 t/pers.). Au total, les émissions exportées, qu’elles soient importées ou produites sur place, sont très faibles sur l’île alors qu’elles sont importantes en France (0,3 contre 4,3 t/pers.). Comme ces émissions exportées ne sont pas comptabilisées dans l’empreinte carbone, elles modèrent fortement l’empreinte française, alors qu’elles n’ont qu’un effet marginal sur celle de La Réunion.

Une fois neutralisées ces émissions « importées réexportées », les importations ont une contribution similaire dans l’empreinte carbone à La Réunion et en France (5,1 contre 5,4 t/pers.). Les niveaux de vie bien plus faibles dans l’île, qui limitent la consommation des ménages, compensent entre autres facteurs le surcroît d’émissions dû à l’isolement géographique. L’Hexagone importe en partie de pays européens proches, alors que La Réunion importe peu depuis la zone océan Indien. De plus, La Réunion importe davantage de produits peu émetteurs de gaz à effet de serre que l’Hexagone (produits alimentaires notamment), alors que les produits émettant beaucoup –  smartphones, acier par exemple – sont largement importés dans un cas, comme dans l’autre.

Le passage à une électricité 100 % renouvelable diminuerait de moitié les émissions locales et d’un quart l’empreinte carbone

En 2019, les énergies renouvelables (bagasse, hydraulique, photovoltaïque, éolienne) assurent un tiers de la production électrique locale. En 2024, La Réunion a finalisé sa transition vers une électricité quasi intégralement d’origine renouvelable. Les centrales de Bois-Rouge et du Gol remplacent dorénavant le charbon importé d’Afrique du Sud par les pellets de bois en provenance notamment d’Amérique du Nord et d’Australie, en alternance avec la bagasse (déchets de la canne), et, dans une moindre mesure, d’autres biomasses locales. La centrale du Port substitue le fioul lourd transitant par les Émirats Arabes Unis au profit du biodiesel principalement produit à partir de cultures de colza européennes. La combustion de ces énergies renouvelables pour produire de l’électricité est considérée comme non émettrice de gaz à effet de serre, conformément à la réglementation européenne : elle est en effet compensée par la captation de CO2 assurée par de nouvelles plantations. Les émissions liées à leur transport et à leur extraction sont en revanche intégrées dans l’empreinte carbone.

En 2019, les émissions de la production d’électricité issues des combustibles fossiles s’élevaient à 2 050 milliers de tonnes équivalent CO2. Si la production électrique avait été 100 % renouvelable, ces émissions ne seraient pas comptabilisées, ce qui diminuerait de moitié les émissions produites localement : elles passeraient de 5,2 à 2,9 tonnes par personne. L’impact sur l’empreinte carbone serait quant à elle plus modéré : elle diminuerait de 10,2 à 7,7 tonnes par personne, soit une réduction d’un quart par rapport à la situation observée.

Avec des émissions liées à la production d’électricité comparables à celle de l’Hexagone, l’empreinte réunionnaise en 2019 aurait été bien inférieure à celle de la France, en lien avec un niveau de vie plus faible de la population.

Publication rédigée par :Ludovic Besson (Insee)

Pour comprendre

L’estimation de l’empreinte carbone est fondée sur une modélisation macroéconomique, qui vise à affecter les émissions annuelles mondiales de gaz à effet de serre (GES) aux biens et services faisant l’objet d’une dans chaque pays. Les informations économiques mobilisées proviennent des tableaux internationaux des entrées sorties (TIES) « Figaro », développés par Eurostat, des comptes nationaux français et des comptes régionaux de La Réunion. Les TIES décrivent l’origine des productions, les relations entre les branches d’activités économiques et la nationalité des consommateurs de chaque bien et service. L’estimation de l’empreinte carbone résulte de la combinaison du TIES (harmonisé au préalable sur les résultats des comptes nationaux français et réunionnais) et des comptes d’émissions dans l’air ou AEA (Air Emissions Accounts) de l’ensemble des pays du monde. Les comptes d’émissions dans l’air sont des inventaires d’émissions de substances gazeuses, réalisés selon une nomenclature identique à celle utilisée pour les comptes nationaux. Il s’agit des émissions directes des branches d’activités et des ménages. Pour La Réunion, les AEA sont issus des dernières données disponibles de l’outil NAMEA (National Accounting Matrix including Environnemental Acounts) millésimé 2016 pour l’ensemble des cinq départements d’outre-mer. Les données de La Réunion ont été obtenues au prorata de sa population pour les émissions directes des ménages et au prorata de sa production pour les activités économiques.

Faute de données consolidées pour l’année 2024, la publication présente une simulation du passage à une électricité 100 % renouvelable en 2019, afin d’estimer l’impact de la transformation du mix électrique sur l’empreinte carbone. Les données mobilisées sont issues des bilans énergétiques de La Réunion de l’Observatoire Énergie Réunion, notamment les émissions de CO2 des producteurs d’électricité ainsi que les niveaux de production d’électricité selon les combustibles utilisés. L’empreinte par personne de la branche « production et distribution d’électricité, de gaz et d’eau, assainissement, gestion des déchets et dépollution » serait ainsi divisée par deux (-2,3 tonnes équivalent CO2 par personne). Plus marginalement, celle de la branche « industries extractives, cokéfaction et raffinage » diminuerait (-0,5 t/pers), tandis que celle des « autres industries manufacturières » augmenterait (+0,3), en lien avec le changement de nature des combustibles des centrales électriques. L’extraction des énergies renouvelables est moins émettrice de GES que l’extraction du charbon ou des hydrocarbures, mais les distances d’approvisionnement peuvent être allongées, ce qui génère davantage d’émissions dues au transport. C’est en particulier le cas des pellets de bois principalement importés d’Amérique du Nord et de l’Australie qui remplacent le charbon importé d’Afrique du Sud. Par ailleurs, les émissions directes des ménages sont inchangées.

Publication rédigée par :Ludovic Besson (Insee)

Définitions

La demande finale intérieure est constituée de la consommation finale des ménages, des administrations, des organismes à but non lucratif et de la formation brute de capital (investissements et variations de stocks).

Les émissions générées sur un territoire sont les émissions de gaz à effet de serre (GES) des unités résidentes sur un territoire liées aux branches productives du territoire et à l’activité des ménages (y compris les dépenses touristiques lors de leurs séjours hors du territoire). Ces émissions de dioxyde de carbone (CO2 ), de méthane (CH4), de protoxyde d'azote (N2O) et de gaz fluorés conduisent à retenir une partie de la chaleur reçue du soleil dans l’atmosphère. Conformément à la réglementation européenne « Renewable Energy Directive 2 », ces émissions n’intègrent pas celles liées à la combustion de biomasse pour la production électrique (bagasse, pellets de bois, biodiesel, etc.).

L’empreinte carbone d’un territoire représente les émissions de gaz à effet de serre induites par la demande finale intérieure du territoire, que les biens ou services consommés soient produits sur place ou importés. À l’inverse, les émissions du territoire associées aux exportations ne contribuent pas à l’empreinte carbone.

Pour en savoir plus

(1) Retrouvez davantage de données associées à cette publication en téléchargement.

(2) Observatoire énergie Réunion (OER), Ouvrir dans un nouvel ongletInventaires régionaux des émissions de gaz à effet de serre, 2024.

(3) Observatoire énergie Réunion (OER), Ouvrir dans un nouvel ongletBilans énergétiques de La Réunion, 2024.

(4) Baude M., Larrieu S., « Émissions de gaz à effet de serre et empreinte carbone de la France en 2023 - Les émissions de gaz à effet de serre et l’empreinte carbone de la France diminuent significativement », Insee Première no 2023, novembre 2024.

(5) Ah-Woane M., « Déplacements domicile-travail à La Réunion – Davantage de trajets entre communes, plus souvent en voiture », Insee Analyse Réunion no 91, octobre 2024.

(6) Ramalingom S., « Commerce extérieur - Baisse des importations et des exportations en 2023 », in « Bilan économique 2023 », Insee Conjoncture Réunion no 32, juin 2024.