Insee Flash Grand Est · Juin 2025 · n° 108

La moitié des formations proposées aux bacheliers sont des licences

Créée en 2022, la plateforme Parcoursup permet aux élèves et aux étudiants d’exprimer des vœux d’orientation dans l’enseignement supérieur. Elle fait le lien entre les candidats et les établissements de formation, pour la transmission des vœux, les affectations et les admissions. Dans le Grand Est, un peu plus de 60 000 places de formation sont proposées sur la plateforme Parcoursup en 2022.

Comme à l’échelle nationale, la licence est la filière la plus présente dans le Grand Est et fournit presque la moitié des places de formation. Les disciplines les plus répandues sont « arts, lettres et langues » et « sciences humaines ».

Suivent le brevet de technicien supérieur (BTS) et le bachelor universitaire de technologie (BUT) en délivrant à eux deux un tiers des places de formation. Au niveau des disciplines, le « BTS services » arrive en tête, avec 13 % des offres de la région.

Le Grand Est regroupe 8,3 % de l’offre nationale. La région s’illustre par son offre en BUT, qui représente 11 % des places françaises. Elle est au contraire fortement déficitaire en écoles de commerce et de management (5 % des places de France métropolitaine) mais également en classes préparatoires littéraires et en diplômes d’État (DE) du secteur social (moins de 7 % de l’offre nationale pour chacun).

Les filières et les disciplines proposées aux bacheliers ne sont pas présentes uniformément dans les trois académies de la région, même si les places sont réparties proportionnellement au nombre de bacheliers de l’année.

Parmi l’ensemble des formations, près de quatre places sur dix sont ouvertes dans l’académie de Nancy-Metz. Avec un territoire plus industriel, elle rassemble presque une place sur deux en BUT production (48 %). La part des formations conduisant au secteur tertiaire, comme les BUT services, les DE social et les DE sanitaire, y est également forte (entre 44 % et 47 %). Enfin, l’académie concentre 45 % des places en classe préparatoire littéraire du Grand Est.

Toutes filières confondues, l’académie de Strasbourg propose 35 % des places de la région. Les classes préparatoires économiques et commerciales ainsi que scientifiques y sont surreprésentées et les BUT sous-représentés.

Si un quart des places de formation est localisé dans l’académie de Reims, l’offre en écoles de commerce, accessibles en première année après le bac, y est particulièrement importante avec plus de la moitié des places du Grand Est. Ses départements plus ruraux et viticoles accueillent quatre places en BTS agricoles sur dix.

Les zones d’emploi de Strasbourg, Nancy, Reims et Metz concentrent près des trois quarts de l’ensemble des places de formation de la région. Les futurs étudiants peuvent choisir parmi un large éventail de filières, couvrant l’ensemble des domaines d’études, avec une offre universitaire large.

Les zones de Mulhouse et Troyes disposent d’une offre universitaire restreinte ou spécifique, totalisant 6 300 places de formation. À proximité de Mulhouse, les licences Accès Santé (LAS) ou Parcours d’accès spécifique santé (PASS) et les écoles de commerce accessibles après le bac ne sont pas implantées. Du côté de Troyes, les DE secteur social font aussi défaut.

À l’est de la région, en dehors des zones d’emploi des grandes villes, les formations sont peu variées, et majoritairement axées sur les BTS. Au total, 6 000 places y sont disponibles, réparties entre les BTS (2 900 places), les BUT (1 700), les DE sanitaire (900) et les licences (400).

À l’ouest, Charleville-Mézières et Châlons-en-Champagne sont dans le même cas, et la majorité des autres zones d‘emploi ont une offre de formations très limitée (seulement 1 700 places) avec très peu d’établissements en dehors des BTS.

Le nombre de places de formation proposées dans une zone d’emploi n’est pas liée à la population de celle-ci : près des trois quarts de l’offre de formations est située dans les quatre zones d’emploi de Strasbourg, Nancy, Reims et Metz, alors que celles-ci ne rassemblent qu’un tiers de la population du Grand Est. L’offre de formation n’est pas non plus proportionnelle au nombre de nouveaux bacheliers : seuls 39 % d’entre eux vivent dans ces quatre zones d’emploi.

Dans l’ensemble de la région, on compte 1,4 place de formation par néobachelier, contre 1,3 pour l’ensemble de la France. À Reims, le nombre de places de formation rapporté au nombre d’élèves est particulièrement élevé, avec plus de trois places de formation pour un élève.

Ce ratio est de 2,7 pour Nancy et Strasbourg, illustrant une offre de formations largement supérieure au nombre de bacheliers de l’année. À l’opposé, les zones de Thionville et Mulhouse, pourtant relativement peuplées, se trouvent sous-dotées.

Dans toutes les zones d’emploi comptant moins de 2 000 bacheliers par an, le nombre de places de formation est systématiquement inférieur au nombre d’élèves. Pour ces bacheliers, faire des études supérieures implique le plus souvent une mobilité géographique après le bac. À l’exception de Mulhouse, sept élèves sur dix sont obligés de quitter leur zone s’ils désirent poursuivre des études supérieures. C’est notamment le cas de zones importantes comme Haguenau et Colmar.

Les formations préparent à l’entrée sur le marché du travail. Dans le Grand Est, on dénombre en moyenne 37 emplois pour une place de formation. Les cinq grandes zones d’emploi de Strasbourg, Nancy, Reims, Metz et Troyes comptent moins de 30 emplois pour une place de formation. Mulhouse fait figure d’exception parmi les grandes zones avec 57 emplois pour une place de formation.

Les zones de Colmar, Thionville et Épinal rassemblent chacune plus de 75 000 emplois : le rapport est ici de 65 à 85 emplois pour chaque place de formation disponible. Pour Haguenau, zone comparable en nombre d’emplois, le rapport s’élève à 148 pour 1, soit une sous-dotation marquée en formation post-bac.

Les zones de Charleville-Mézières et Châlons-en-Champagne sont des zones « moyennes » avec moins de 60 000 emplois. Une soixantaine d’emplois y sont implantés pour une place de formation.

Cette étude se limite aux formations proposées dans Parcoursup. Les formations en apprentissage ainsi que les formations à distance sont exclues du champ. Un candidat pour les places de formations peut être un néobachelier, un étudiant en ré-orientation, ou une personne en reprise d’études.