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Insee Analyses Provence-Alpes-Côte d'Azur · Juin 2025 · n° 145
Insee Analyses Provence-Alpes-Côte d'Azur152 000 salariés travaillent dans le domaine de la santé

Olivier Sanzeri (Insee)

En 2021, 152 000 personnes sont salariées de la santé en Provence-Alpes-Côte d’Azur, soit 6,7 % de l’ensemble des salariés. Au total, vingt et une professions médicales et paramédicales sont concernées. Il peut s’agir par exemple d’infirmiers, d’aides-soignants, de médecins ou de techniciens médicaux. À l’inverse de la France métropolitaine, la majorité des salariés de la santé exercent dans des structures privées. La plupart des médecins et des infirmiers travaillent toutefois dans le secteur public.

Plus de huit salariés de la santé sur dix sont des femmes.

Les salariés de la santé sont un peu plus souvent en contrat à durée déterminée et à temps partiel que l’ensemble des salariés et exercent plus fréquemment une activité non salariée en parallèle. En moyenne, ils perçoivent des salaires plus élevés que l’ensemble des salariés, mais de fortes disparités existent selon les professions. Les salariés de la santé cumulant avec une activité non salariée ont des revenus d’activité jusqu’à deux fois plus élevés qu’en l’absence de cumul.

L’emploi salarié dans la santé est particulièrement présent dans les Hautes-Alpes, avec près d’un emploi salarié sur dix.

Insee Analyses Provence-Alpes-Côte d'Azur
No 145
Paru le :Paru le19/06/2025
Insee - 152 000 salariés travaillent dans le domaine de la santé.
Publication rédigée par :Olivier Sanzeri (Insee)

Des salariés de la santé dans 21 professions médicales et paramédicales

En Provence-Alpes-Côte d’Azur, 152 000 personnes sont salariées, au titre de leur sur l’année 2021, dans l’une des vingt et une professions médicales ou paramédicales considérées dans cette étude (pour comprendre). Ces salariés représentent 6,7 % de l’ensemble des salariés travaillant dans la région, une proportion proche de celle observée en France métropolitaine (6,4 %). Le poids des métiers de la santé dans l’emploi salarié varie de 5,0 % en Île-de-France à plus de 7 % dans les régions Grand Est (7,3 %) et Bourgogne-Franche-Comté (7,5 %).

Les salariés de la santé peuvent être regroupés en quatre familles de métiers (figure 1). La famille des « médecins et assimilés » rassemble les médecins (dont les internes), les pharmaciens, les chirurgiens-dentistes et les sages-femmes. Avec 23 700 salariés dans la région, ils représentent près d’un salarié de la santé sur six. Les trois autres familles concernent des professions paramédicales. La famille des « aides-soignants et assimilés », la plus nombreuse, regroupe 56 600 salariés et plus d’un salarié de la santé sur trois. Elle est composée en majorité d’aides-soignants, mais également des auxiliaires de puériculture, des aides médico-psychologiques et des métiers d’assistant. Les « infirmiers et assimilés » (infirmiers en soins généraux ou spécialistes, cadres infirmiers, puéricultrices) sont au nombre de 43 400 et représentent près de trois salariés de la santé sur dix. Enfin, les « autres professions paramédicales » englobent l'ensemble des métiers du soutien aux soins médicaux (préparateurs en pharmacie, techniciens médicaux), les métiers de la rééducation (masseurs-kinésithérapeutes, diététiciens, orthophonistes, etc.) et les métiers de l’appareillage médical (opticiens, orthopédistes, etc). Dans la région, 28 300 salariés exercent l’un de ces métiers, soit près d’un salarié de la santé sur cinq.

Figure 1Répartition des emplois du domaine de la santé par grande famille et métier

Répartition des emplois du domaine de la santé par grande famille et métier
Famille Métier Effectif Part (en %)
Aides-soignants et assimilés Ensemble 56 620 37,3
Aides médico-psychologiques 5 756 3,8
Aides-soignants 36 265 23,9
Assistants dentaires, médicaux, aides de techniciens médicaux 5 328 3,5
Auxiliaires de puériculture 9 271 6,1
Infirmiers et assimilés Ensemble 43 356 28,5
Cadres infirmiers et assimilés 4 720 3,1
Infirmiers en soins généraux 33 472 22,0
Infirmiers spécialisés 3 508 2,3
Puéricultrices 1 656 1,1
Médecins et assimilés Ensemble 23 705 15,6
Sages-femmes 1 480 1,0
Chirurgiens-dentistes 1 038 0,7
Internes en médecine, odontologie, pharmacie et assimilés 5 914 3,9
Médecins hospitaliers 8 628 5,7
Médecins non hospitaliers 2 667 1,8
Pharmaciens 3 978 2,6
Autres professions paramédicales Ensemble 28 284 18,6
Autres spécialistes de l'appareillage médical 1 202 0,8
Autres spécialistes de la rééducation 3 278 2,2
Masseurs-kinésithérapeutes rééducateurs 1 756 1,2
Opticiens lunetiers et audioprothésistes 1 523 1,0
Préparateurs en pharmacie 8 770 5,8
Psychologues, psychanalystes, psychothérapeutes 3 215 2,1
Techniciens médicaux 8 540 5,6
  • Note : En raison des arrondis, la somme des parts des métiers pour une famille peut légèrement différer de la part de la famille.
  • Champ : Salariés exerçant leur poste principal dans la santé en Provence-Alpes-Côte d’Azur.
  • Source : Insee, base tous salariés 2021.

Figure 1Répartition des emplois du domaine de la santé par grande famille et métier

  • Note : En raison des arrondis, la somme des parts des métiers pour une famille peut légèrement différer de la part de la famille.
  • Champ : Salariés exerçant leur poste principal dans la santé en Provence-Alpes-Côte d’Azur.
  • Source : Insee, base tous salariés 2021.

Certains de ces métiers peuvent être exercés dans le cadre d’une activité professionnelle libérale, c’est-à-dire non salariée. Dans les métiers de masseur-kinésithérapeute et de chirurgien-dentiste, les sont même majoritaires. Les médecins travaillent également souvent en libéral, en particulier les généralistes. À l’inverse, certaines professions sont exercées exclusivement de manière salariée, typiquement celles d’aides-soignants et assimilés. Au global, l’activité salariée est majoritaire dans les métiers de la santé : le salariat représente environ sept emplois sur dix (sources).

La majorité des salariés de la santé travaillent dans le secteur privé

En Provence-Alpes-Côte d’Azur, 56 % des salariés de la santé travaillent dans le secteur privé (47 % en France métropolitaine (figure 2). Quel que soit le type de structure (hôpital, établissement du secteur social et médico-social, autre établissement), la part des salariés du privé est supérieure à celle observée en France métropolitaine.

Le secteur hospitalier (hôpitaux, cliniques), où le public prédomine, est le lieu d’exercice principal de plus d’un salarié de la santé sur deux. Les infirmiers, les médecins et les professions qui leur sont assimilées exercent en grande majorité leur activité salariée dans le secteur hospitalier.

Les établissements du secteur social et médico-social (hébergements sociaux, structures médicalisées, structures d’accueil pour personnes handicapées et âgées), le plus souvent privés, concentrent un salarié de la santé sur cinq. Quatre aides-soignants et assimilés sur dix travaillent dans ce type de structure, autant que dans le secteur hospitalier.

Enfin, plus d’un quart des salariés de la santé travaille dans d’autres types d’établissements. Il peut s’agir d’officines de pharmacie, laboratoires de biologie médicale, cabinets dentaires ou magasins d’optique, relevant essentiellement du privé, ou encore de collectivités locales. Cela concerne avant tout les autres professions paramédicales qui y travaillent dans six cas sur dix. Près de trois médecins et assimilés salariés sur dix exercent dans ces établissements. C’est le cas de pharmaciens travaillant en officine, de chirurgiens-dentistes en cabinet dentaire ou encore de médecins non hospitaliers exerçant au sein de collectivités territoriales, de mutuelles ou d’établissements scolaires.

Figure 2Répartition des salariés du domaine de la santé par famille de métiers et type d’employeur

(en %)
Répartition des salariés du domaine de la santé par famille de métiers et type d’employeur ((en %)) - Lecture : En Provence-Alpes-Côte d’Azur, 36 % des salariés de la santé travaillent dans un hôpital public.
Famille de métiers Hôpital public Hôpital privé Secteur social et médico-social public Secteur social et médico-social privé Autre public Autre privé
Médecins et assimilés 57 10 1 3 4 25
Infirmiers et assimilés 47 27 2 10 5 9
Aides-soignants et assimilés 26 13 8 32 6 15
Autres professions paramédicales 20 12 1 8 2 57
Ensemble santé Provence-Alpes-Côte d’Azur 36 16 4 17 5 23
Ensemble santé France métropolitaine 42 12 6 16 5 19
  • Note : En raison des arrondis, la somme des pourcentages pour une caractéristique peut légèrement différer de 100.
  • Lecture : En Provence-Alpes-Côte d’Azur, 36 % des salariés de la santé travaillent dans un hôpital public.
  • Champ : Salariés exerçant leur poste principal dans la santé.
  • Source : Insee, base tous salariés 2021.

Figure 2Répartition des salariés du domaine de la santé par famille de métiers et type d’employeur

  • Note : En raison des arrondis, la somme des pourcentages pour une caractéristique peut légèrement différer de 100.
  • Lecture : En Provence-Alpes-Côte d’Azur, 36 % des salariés de la santé travaillent dans un hôpital public.
  • Champ : Salariés exerçant leur poste principal dans la santé.
  • Source : Insee, base tous salariés 2021.

Des métiers le plus souvent occupés par des femmes

Dans la région comme en France, 83 % des salariés de la santé sont des femmes contre 49 % pour l’ensemble des salariés (figure 3). Certains métiers sont même presque exclusivement féminins : c’est le cas des auxiliaires de puériculture, des puéricultrices ou encore des sages-femmes. En revanche, la situation est presque paritaire parmi les chirurgiens-dentistes et les médecins hospitaliers.

Figure 3Caractéristiques des salariés

Caractéristiques des salariés
Famille Métier Part de femmes (en %) Part de 55 ans ou plus (en %) Part de salariés à temps partiel (en %) Part de salariés en CDD (en %) Part de salariés cumulant un emploi non salarié (en %) Salaire net annuel moyen (en euros) (1) Salaire net horaire moyen (en euros) (1)
Médecins et assimilés Médecins hospitaliers 52 36 34 38 25 70 930 40,8
Internes en médecine, odontologie, pharmacie et assimilés 60 0 2 14 7 15 130 9,9
Pharmaciens 75 27 39 19 6 30 390 21,8
Médecins salariés non hospitaliers 59 60 50 9 25 55 250 38,1
Chirurgiens-dentistes 54 25 70 9 24 58 310 39,6
Sages-femmes 96 15 34 15 13 32 320 19,8
Infirmiers et assimilés Infirmiers en soins généraux 85 15 17 11 6 26 130 16,4
Cadres infirmiers et assimilés 86 38 11 6 4 35 040 20,9
Infirmiers spécialisés 81 26 19 7 5 31 630 19,7
Puéricultrices 98 13 28 8 3 29 210 17,9
Aides-soignants et assimilés Aides-soignants 88 20 14 20 1 20 280 13,4
Auxiliaires de puériculture 99 14 23 19 1 16 790 11,5
Aides médico-psychologiques 87 21 13 16 2 16 420 11,5
Assistants dentaires, médicaux, aides de techniciens médicaux 93 18 26 8 3 17 780 12,2
Autres professions paramédicales Préparateurs en pharmacie 91 12 24 7 2 19 190 12,6
Techniciens médicaux 74 18 15 9 2 26 470 16,2
Autres spécialistes de la rééducation 89 14 44 13 25 20 920 14,5
Psychologues, psychanalystes, psychothérapeutes 87 13 54 14 35 25 110 16,9
Masseurs-kinésithérapeutes rééducateurs 64 22 26 14 24 23 160 16,4
Opticiens lunetiers et audioprothésistes 62 8 15 3 3 24 550 15,9
Autres spécialistes de l'appareillage médical 46 13 9 4 5 22 200 13,9
Ensemble des salariés de la santé de Provence-Alpes-Côte d’Azur Ensemble des salariés de la santé 83 19 20 15 7 25 590 16,6
Ensemble des salariés de Provence-Alpes-Côte d’Azur Ensemble des salariés 49 19 16 12 3 18 220 15,3
Ensemble des salariés de la santé de France métropolitaine Ensemble des salariés de la santé de France métropolitaine 83 17 24 15 nd nd nd
Ensemble des salariés de France métropolitaine Ensemble des salariés de France métropolitaine 49 17 15 10 nd nd nd
  • nd : Donnée non disponible.
  • (1) Salariés exerçant exclusivement une activité salariée. Ensemble des salaires perçus par chaque salarié sur l’année 2021 provenant de la santé ou non.
  • Champ : Postes principaux salariés.
  • Sources : Insee, base tous salariés 2021, base non-salariés.

Comme pour l’ensemble des salariés de la région, un salarié de la santé sur deux a 40 ans ou plus et un sur cinq 55 ans ou plus. Cette dernière catégorie d’âge est surreprésentée parmi les médecins hospitaliers salariés (36 % ont 55 ans ou plus), les cadres infirmiers (38 %) et davantage encore parmi les médecins non hospitaliers (60 %), en raison pour partie d’un parcours d’études plus long et de départs en retraite plus tardifs pour ces professions. À l’inverse, la part des 55 ans ou plus est la plus faible parmi les opticiens, les préparateurs en pharmacie et les puéricultrices.

Plus de contrats à durée déterminée et à temps partiel

Parmi les salariés de la santé, 15 % sont en contrat à durée déterminée sur le poste qui les occupe à titre principal en 2021. C’est un peu plus que pour l’ensemble des salariés de la région (12 %). Les contrats à durée déterminée sont particulièrement fréquents chez les médecins hospitaliers (38 %), sous l’effet d’un recours massif à ces contrats dans le secteur public. Ils sont également répandus chez les aides-soignants, les pharmaciens et les auxiliaires de puériculture, pour lesquels ils représentent un contrat sur cinq. Ces dernières années, la part des salariés de la santé en contrat à durée déterminée a augmenté alors qu’elle est restée stable pour l’ensemble des salariés. À l’inverse les salariés de la santé sont moins souvent en contrat d’intérim que l’ensemble des salariés (1,4 % contre près de 4 %). Cependant, l’intérim est plus fréquent dans certaines professions : médecins hospitaliers, aides médico-psychologiques et masseurs-kinésithérapeutes rééducateurs (entre 4 % et 5 %).

Un salarié de la santé sur cinq exerce à temps partiel. Cette pratique a très peu évolué au cours des quinze dernières années, mais elle demeure plus fréquente que pour l’ensemble des salariés de la région. Le temps partiel salarié est particulièrement répandu dans les métiers de chirurgien-dentiste (70 % des salariés), de médecin non hospitalier (50 %) et de psychologue (54 %). La plus forte importance du temps partiel dans les métiers de la santé peut découler de l’exercice plus fréquent d’une activité non salariée en parallèle, celle-ci pouvant d’ailleurs être majoritaire. Parmi les salariés de la santé qui exercent également une activité non salariée, presque la moitié (47 %) sont salariés à temps partiel.

Pour certaines professions, la surreprésentation des femmes, plus souvent à temps partiel que les hommes (21 % contre 16 %), peut également jouer.

Près d’un médecin ou assimilé salarié sur cinq cumule avec une activité non salariée

Environ 10 000 salariés de la santé (7 %) exercent une activité non salariée en parallèle de leur activité salariée. C’est deux fois plus souvent que pour l’ensemble des salariés (3 %). Et cette part s’élève à 15 % pour les salariés de la santé à temps partiel. Les médecins et assimilés sont les plus concernés par ce cumul (17 % des salariés). C’est le cas en particulier des médecins et des chirurgiens-dentistes (un salarié sur quatre) et, dans une moindre mesure, des sages-femmes. Parmi les autres professions paramédicales, ceux qui cumulent le plus souvent activité salariée et non salariée sont les psychologues, psychanalystes et psychothérapeutes (un salarié sur trois) ainsi que les masseurs-kinésithérapeutes et autres spécialistes de la rééducation (un salarié sur quatre). En revanche, les infirmiers salariés sont peu nombreux à avoir une activité non salariée en parallèle (moins de 6 %). Les hommes salariés cumulent plus souvent avec une activité non salariée que leurs homologues féminines (13 % contre 5 %), et ce quel que soit le métier.

Des salaires plus élevés mais très hétérogènes

Parmi les 142 000 salariés de la santé qui exercent exclusivement en tant que salariés, le salaire annuel net moyen, tous postes occupés dans l’année confondus, s’élève à 25 590 euros nets en 2021, soit 2 130 euros par mois (pour comprendre). C’est davantage que pour l’ensemble des salariés sans activité non salariée (18 220 euros nets par an). Cet écart s’explique à la fois par un nombre d’heures travaillées sur l’année plus élevé (1 546 heures en moyenne contre 1 192 pour l’ensemble des salariés sans activité non salariée) et par un salaire horaire supérieur (16,6 euros nets en moyenne contre 15,3 euros).

Ces montants moyens masquent cependant de fortes disparités entre les métiers de la santé. Les médecins hospitaliers et non hospitaliers ainsi que les chirurgiens-dentistes perçoivent des salaires horaires plus de deux fois supérieurs à la moyenne des métiers de la santé. Il s’agit des trois métiers salariés de la santé les plus rémunérateurs. À l’opposé, les aides-soignants et assimilés et les préparateurs en pharmacie sont les moins bien rémunérées. En particulier, les auxiliaires de puériculture et les aides médico-psychologiques perçoivent des salaires moyens une fois et demi inférieurs à ceux de l’ensemble des salariés de la santé. Les salariés de la santé qui exercent en parallèle une activité non salariée perçoivent les les plus élevés (encadré 1).

En 2021, en Provence-Alpes-Côte d’Azur, certains métiers de la santé font partie des métiers dits en « forte tension de recrutement » [Bremond, Gay-Fragneaud, 2023 ; pour en savoir plus (4)]. Il s’agit des infirmiers, des techniciens médicaux et préparateurs, des masseurs-kinésithérapeutes rééducateurs et autres spécialistes de la rééducation ainsi que des aides-soignants. Ces métiers pâtissent de difficultés de recrutement, qui peuvent traduire un simple déséquilibre entre besoins de main d’œuvre et personnel formé, mais éventuellement aussi un manque d’attractivité dû aux conditions d’emploi. Pour autant, les salariés de la santé sont plutôt rares à changer de métier (encadré 2).

La santé plus présente dans l’emploi salarié des Hautes-Alpes

Dans la région, les salariés de la santé se répartissent dans près de 11 300 établissements. Près d’un salarié sur deux exerce dans un établissement de 250 salariés ou plus contre un sur cinq pour l’ensemble des salariés. Les cinq plus gros établissements employeurs sont l’Assistance Publique - Hôpitaux de Marseille (APHM), le centre hospitalier intercommunal de Toulon, l’hôpital Pasteur de Nice, le centre hospitalier Henri Duffaut d’Avignon ainsi que l’hôpital de l’Archet de Nice. Ils regroupent près d’un emploi salarié de la santé sur cinq. Près de la moitié de l’emploi salarié régional de la santé se concentre dans les Bouches-du-Rhône en raison du poids de l’APHM.

La part des métiers de la santé dans l’emploi salarié est la plus forte dans les Hautes-Alpes, avec 9,1 %. Elle se situe entre 6 % et 7 % dans les autres départements. Dans les de Gap et de Briançon cette part s’élève respectivement 9,3 % et 8,8 % (figure 4). À l’inverse, l’emploi salarié dans la santé est bien moins présent dans les zones d’emploi de Sainte-Maxime et de Bollène-Pierrelatte (moins de 3 %).

Figure 4Nombre et part des salariés de la santé dans l’ensemble des salariés, par zone d’emploi

Nombre et part des salariés de la santé dans l’ensemble des salariés, par zone d’emploi
Code zone d’emploi Libellé zone d’emploi Nombre de salariés Part (en %)
0052 Arles 3 104 5,1
0053 Avignon 9 318 6,5
0055 Bollène-Pierrelatte 827 2,4
0064 Valréas 1 405 7,2
9301 Aix-en-Provence 11 777 5,4
9302 Briançon 1 429 8,8
9303 Brignoles 2 438 6,5
9304 Cannes 11 004 5,4
9305 Carpentras 1 801 5,4
9306 Cavaillon 2 315 4,4
9307 Digne-les-Bains 2 308 7,2
9308 Draguignan 2 556 6,7
9309 Fréjus 3 141 6,6
9310 Gap 4 037 9,3
9311 Manosque 2 317 5,5
9312 Marseille 46 393 8,0
9313 Martigues-Salon 6 011 5,0
9314 Menton 1 510 7,3
9315 Nice 20 281 7,5
9316 Orange 1 552 6,3
9317 Sainte-Maxime 934 2,7
9318 Toulon 16 941 6,9
0059 Mâcon 4 902 6,6
0063 Ussel 2 748 11,0
7601 Agde-Pézenas 1 266 4,2
7602 Albi 7 620 8,5
7603 Alès-Le Vigan 4 810 8,8
7604 Auch 4 477 7,8
7605 Bagnols-sur-Cèze 1 723 6,3
7606 Béziers 6 723 8,3
7607 Cahors 2 688 8,2
7608 Carcassonne-Limoux 5 228 7,2
7609 Castelsarrasin-Moissac 1 518 5,8
7610 Castres-Mazamet 4 167 7,6
7611 Figeac-Villefranche 2 567 8,0
7612 Foix-Pamiers 3 399 7,2
7613 Mende 3 313 11,2
7614 Millau 1 977 8,5
7615 Montauban 5 065 6,6
7616 Montpellier 26 400 7,3
7617 Narbonne 3 981 6,9
7618 Nîmes 12 307 7,8
7619 Nord-du-Lot 1 438 7,1
7620 Perpignan 13 068 7,1
7621 Rodez 5 069 8,0
7622 Saint-Gaudens 3 652 9,6
7623 Sète 2 333 6,5
7624 Tarbes-Lourdes 7 941 8,7
7625 Toulouse 40 118 5,8
8401 Annecy 9 062 6,0
8402 Aubenas 4 845 9,5
8403 Aurillac 3 304 9,4
8404 Belley 1 606 10,1
8405 Bourg en Bresse 6 884 6,1
8406 Bourgoin-Jallieu 4 927 5,0
8407 Chambéry 8 715 7,1
8408 Clermont-Ferrand 18 502 8,0
8409 Grenoble 21 239 6,7
8410 Issoire 1 788 6,2
8411 La Maurienne 729 4,5
8412 La Plaine du Forez 2 361 7,8
8413 La Tarentaise 2 295 3,8
8414 La Vallée de l'Arve 1 135 2,8
8415 Le Chablais 2 496 6,0
8416 Le Genevois Français 6 392 6,5
8417 Le Livradois 2 030 7,1
8418 Le Mont Blanc 1 687 5,4
8419 Le Puy en Velay 4 579 10,2
8420 Les Sources de la Loire 1 597 5,6
8421 Lyon 57 800 5,5
8422 Montélimar 2 871 6,7
8423 Montluçon 3 405 8,8
8424 Moulins 3 660 9,2
8425 Oyonnax 1 055 3,8
8426 Roanne 4 189 7,9
8427 Romans sur Isère 2 657 7,1
8428 Saint Etienne 18 448 8,4
8429 Saint Flour 1 069 9,6
8430 Tarare 1 270 6,8
8431 Valence 8 637 6,1
8432 Vichy 3 710 7,7
8433 Vienne-Annonay 6 007 6,5
8434 Villefranche-sur-Saône 4 667 7,0
8435 Voiron 3 467 5,4
  • Note : Les données concernent l’intégralité des zones d’emploi, incluant, le cas échéant, leur partie extrarégionale.
  • Champ : Postes principaux salariés.
  • Source : Insee, base tous salariés 2021.

Figure 4Nombre et part des salariés de la santé dans l’ensemble des salariés, par zone d’emploi

  • Note : Les données concernent l’intégralité des zones d’emploi, incluant, le cas échéant, leur partie extrarégionale.
  • Champ : Postes principaux salariés.
  • Source : Insee, base tous salariés 2021.

Dans la région, trois salariés de la santé sur dix résident et travaillent dans la même commune, soit une part semblable à celle de l’ensemble des salariés.

Encadré 1 - Des revenus plus élevés en cas de cumul d’activités salariée et non salariée

Les salariés de la santé qui exercent en parallèle une activité non salariée perçoivent un revenu total d’activité annuel net moyen de 65 430 euros en 2021 (figure 5, pour comprendre). En cas de cumul, le revenu non salarié représente en moyenne près des deux tiers du revenu d’activité total.

À l’exception des aides-soignants et des auxiliaires de puériculture, les salariés cumulant activité salariée et non salariée bénéficient systématiquement de revenus d’activité plus élevés, en moyenne, que les salariés ne cumulant pas. Chez les médecins non hospitaliers, les chirurgiens-dentistes et les masseurs kinésithérapeutes, le revenu d’activité annuel moyen est deux fois plus élevé en cas de cumul que d’activité salariée exclusive, et il est de 90 % supérieur pour les médecins hospitaliers. Que l’on considère ceux qui cumulent avec une activité salariée ou les salariés à titre exclusif, les médecins hospitaliers et non hospitaliers ainsi que les chirurgiens-dentistes sont les salariés de la santé aux revenus d’activité globaux les plus élevés.

Figure 5Revenus d’activité nets annuels selon le métier et le cumul avec une activité non salariée

(en euros)
Revenus d’activité nets annuels selon le métier et le cumul avec une activité non salariée ((en euros))
Métier Salariés cumulant avec une activité non salariée : salaire Salariés cumulant avec une activité non salariée : revenu non salarié Salariés exclusivement : salaire
Médecins hospitaliers 42 425 92 292 70 932
Chirurgiens-dentistes 35 244 82 642 58 313
Médecins non hospitaliers 27 633 83 757 55 247
Pharmaciens 18 279 27 611 30 393
Sages-femmes 20 854 23 125 32 319
Internes en médecine, ~odontologie et pharmacie 12 453 21 611 15 133
Infirmiers en soins généraux 16 104 32 525 26 125
Infirmiers spécialisés 20 823 25 057 31 628
Cadres infirmiers et assimilés 19 752 20 442 35 041
Puéricultrices 21 174 13 020 29 209
Opticiens lunetiers ~et audioprothésistes 26 425 26 975 24 545
Masseurs-kinésithérapeutes ~rééducateurs 14 874 33 000 23 160
Autres spécialistes de ~l'appareillage médical 18 627 13 300 22 199
Psychologues, psychanalystes,~ psychothérapeutes 19 553 8 456 25 109
Autres spécialistes ~de la rééducation 12 531 15 406 20 924
Techniciens médicaux 19 155 8 019 26 473
Préparateurs en pharmacie 16 493 4 906 19 193
Assistants dentaires, médicaux et ~vétérinaires, aides de techniciens médicaux 14 657 14 218 17 780
Aides-soignants 14 893 4 320 20 282
Aides médico-psychologiques 12 321 4 746 16 419
Auxiliaires de puériculture 13 967 1 786 16 793
Ensemble des salariés de la santé 23 321 42 108 25 594
  • Champ : Salariés exerçant leur poste principal dans la santé en Provence-Alpes-Côte d’Azur.
  • Sources : Insee, base tous salariés 2021, base non-salariés 2021.

Figure 5Répartition des emplois du domaine de la santé par grande famille et métier

  • Champ : Salariés exerçant leur poste principal dans la santé en Provence-Alpes-Côte d’Azur.
  • Sources : Insee, base tous salariés 2021, base non-salariés 2021.

Encadré 2 - Des réorientations professionnelles peu fréquentes

Parmi les salariés de la santé en 2020, 88 % le sont toujours en 2021, 3 % sont salariés dans un domaine autre que la santé, 2 % ont basculé dans une activité exclusivement non salariée et 7 % sont dans une autre situation (retraité, reprise de formation, sans emploi…).

Seuls 6 % des salariés de la santé qui sont restés salariés en 2021 ont changé de métier, soit bien moins que pour l’ensemble des salariés en 2020 et en 2021 (16 %). Dans près de la moitié des cas, la nouvelle profession reste dans le domaine de la santé. Le changement de métier s’explique souvent par une promotion ou un avancement professionnel : un aide-soignant qui devient infirmier ou un infirmier qui devient cadre infirmier ou infirmier spécialisé. Les aides-soignants et assimilés changent légèrement plus souvent de métier que l’ensemble des salariés de la santé. Quand ils le font, ils s’orientent plus fréquemment vers un métier hors du domaine de la santé.

Encadré 3 - Partenariat

Cette étude a été réalisée en partenariat avec l’Agence régionale de santé (ARS) Provence-Alpes-Côte d'Azur.

Publication rédigée par :Olivier Sanzeri (Insee)

Pour comprendre

Pour cette étude, le domaine de la santé a été défini avec l’Agence Régionale de Santé de Provence-Alpes-Côte d’Azur. Le champ a été constitué selon une approche métier, par sélection de professions et catégories socioprofessionnelles (PCS). Il couvre l’ensemble des professions de médecins et assimilés et des professions paramédicales telles que définies dans le code de la santé publique, à l’exception des ambulanciers.

Dans cette étude, une personne est dite salariée de la santé si son poste principal exercé en tant que salarié correspond à l’une des 21 professions considérées. Les caractéristiques liées au contrat (type de contrat, temps partiel) correspondent à ce poste principal. En revanche, concernant les salaires annuels nets moyens, c’est l’ensemble des salaires perçus sur l’année 2021 qui est pris en compte, afin de mesurer ce que le salarié a globalement perçu.

Les effectifs d’infirmiers et aides-soignants comptabilisés dans cette étude diffèrent légèrement de ceux calculés par la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees) [Babet, Donnenfeld, Kamionka, 2024 ; pour en savoir plus (2)], en raison d’une définition légèrement différente de la notion de poste principal et de l’application d’une date de référence (31 décembre) par la Drees.

Le revenu non salarié est la rémunération issue de l’activité non salariée (hors aides versées par les pouvoirs publics au titre de la crise sanitaire), déduction faite des cotisations sociales payées dans l’année mais pas des contributions sociales (contribution sociale généralisée non déductible, contribution pour le remboursement de la dette sociale). Il est calculé à partir du revenu professionnel imposable auquel sont réintégrés certains allègements fiscaux et cotisations sociales facultatives et correspond au chiffre d’affaires des micro‑entrepreneurs après abattement pour frais professionnels, au bénéfice net des entrepreneurs individuels classiques, ou à la rémunération des gérants majoritaires (incluant une partie des dividendes). En cas d’exercice déficitaire, le revenu des entrepreneurs individuels des secteurs non agricoles est considéré comme nul.

Publication rédigée par :Olivier Sanzeri (Insee)

Sources

Les données sur le dénombrement des emplois salariés et les salaires proviennent de la base tous salariés (BTS) 2021 issue des déclarations administratives des entreprises. La BTS 2020 est également mobilisée pour repérer les changements d’activité d’une année sur l’autre (entre 2020 et 2021).

La base non-salariés permet de mesurer des effectifs de non-salariés et des niveaux de revenus. Elle est issue de deux sources administratives s'appuyant sur les déclarations sociales des indépendants, gérées par la Caisse centrale des Urssaf et par la Caisse centrale de la mutualité sociale agricole. Dans cette étude, seuls les non-salariés ayant généré un revenu d’activité positif en 2021 sont pris en compte.

Pour estimer la part de l’emploi salarié dans les métiers de la santé, l’évolution du temps partiel et des contrats à durée déterminée, les recensements de la population 2006, 2015 et 2021 ont été mobilisés.

Définitions

Un poste de travail (ou poste) correspond à la relation entre un salarié et un établissement employeur pendant une période donnée. Ainsi, un salarié qui travaille dans deux établissements (à une date donnée ou sur une certaine période, par exemple une année) occupe deux postes. Le poste principal d'un salarié une année donnée est le poste le plus rémunérateur durant cette année. Le concept de poste principal permet d’identifier pour chaque salarié son poste le plus significatif dans l’année et de ne considérer que celui-là.

Les non‑salariés sont les personnes affiliées à un régime de protection sociale des travailleurs non salariés.

Les revenus d’activité correspondent à la somme du salaire annuel net et du revenu non salarié.

Une zone d’emploi est un espace géographique à l’intérieur duquel la plupart des actifs résident et travaillent.

Pour en savoir plus

(1) Retrouvez davantage de données associées à cette publication en téléchargement.

(2) Babet C., Donnenfeld M., Kamionka J., « Ouvrir dans un nouvel ongletDémographie des infirmières et des aides-soignantes, méthodologie de construction de séries longues », Drees Méthodes no 15, juin 2024.

(3) Dumortier A.-S., Perrin E., « Ouvrir dans un nouvel ongletLes secteurs de la Santé et de l’Action sociale en Provence-Alpes-Côte d’Azur  », Orientation formation emploi - Centre de ressources et observatoire en Provence-Alpes-Côte d’Azur, Panorama no 7, mars 2024.

(4) Bremond F., Gay-Fragneaud P., « Ouvrir dans un nouvel onglet123 métiers en tension en région, en 2021 », Orientation formation emploi - Centre de ressources et observatoire en Provence-Alpes-Côte d’Azur, Diagnostics métiers en tension : numéro spécial, mars 2023.