Insee Flash Pays de la Loire · Juin 2025 · n° 154

Nos déchets grossissent mais nos ordures ménagères diminuent grâce au tri

En 2021, 2,4 millions de tonnes de déchets ménagers et assimilés (DMA) sont collectées par le service public de gestion des déchets des Pays de la Loire. Chaque habitant produit ainsi 621 kg de déchets par an, un niveau proche de la moyenne en France métropolitaine (615 kg).

Les écarts territoriaux au sein de la région sont marqués. La quantité de déchets par habitant est élevée en Vendée (711 kg), en Mayenne (672 kg) et en Loire-Atlantique (634 kg). Elle est plus faible dans la Sarthe (576 kg) et en Maine-et-Loire (536 kg). Si le tourisme et la part de résidences secondaires conduisent à la hausse des quantités collectées, la mise en place d’une tarification incitative (TI) tend à les réduire [Ménard, 2025 ; pour en savoir plus (1)].

La réduction des déchets et leur traitement constituent des enjeux majeurs de la transition écologique, dans un souci de préservation des ressources et de protection de la biodiversité. Plusieurs lois récentes contribuent à y répondre. Elles engagent la population à mettre tous les emballages dans la poubelle jaune depuis 2023 et à trier à la source les biodéchets depuis 2024.

Entre 2011 et 2021, chaque Ligérien produit en moyenne 42 kg supplémentaires de DMA, soit +7,3 % en dix ans (figure 1). Cette augmentation est supérieure à l’évolution nationale (+4,1 % en dix ans) et liée à la hausse de la consommation des ménages. Elle s’inscrit à contre-courant des objectifs de réduction des déchets, car le plan régional de prévention et de gestion des déchets des Pays de la Loire ambitionne de réduire les DMA à 510 kg par habitant en 2025, puis à 482 kg en 2031.

Les DMA sont de natures variées : ordures ménagères résiduelles (OMR), matériaux recyclables, biodéchets y compris déchets verts, déblais et gravats, encombrants, déchets dangereux et autres déchets.

Depuis 2011, les quantités d’OMR par habitant baissent continûment, avec 47 kg en moins par habitant. Ainsi, en 2021, chaque Ligérien produit en moyenne 168 kg d’OMR, soit 27 % des DMA collectés. Cette quantité représente la plus faible production en France : la moyenne métropolitaine atteint 245 kg par habitant, soit 40 % des DMA. La baisse régionale s’explique par un meilleur tri de la part des particuliers, par l’extension des consignes de tri à tous les plastiques depuis 2016 et par le déploiement local de la TI.

En effet, la TI, répandue dans la région et en particulier en Vendée, influe sur les finances des ménages (encadré). Ses retombées sont visibles sur les quantités des OMR (figure 2). Pour autant, certains effets d’évitement (dépôts sauvages ou incinération domestique) peuvent exister. Ainsi, les intercommunalités dont 100 % de la population est soumise à une TI collectent 84 kg de moins par habitant que celles sans TI (115 kg contre 199 kg par habitant). Par ailleurs, seuls 36 % des OMR sont des déchets réellement résiduels, le reste pouvant être valorisé ou évité. D’autres leviers et marges de manœuvre pour réduire les déchets existent, tels que la lutte contre le gaspillage, le compostage ou un meilleur tri.

En 2021, les Ligériens trient davantage leurs déchets que dix ans auparavant. En effet, 147 kg par habitant de matériaux recyclables (emballages, papier, verre, textiles, etc.) sont collectés, soit 15 kg de plus en dix ans. Ces déchets représentent 24 % des déchets ménagers, contre seulement 21 % en moyenne nationale.

Par ailleurs, les Pays de la Loire se classent en tête des régions pour la collecte des déblais et gravats, avec 103 kg par habitant en 2021. Leur quantité augmente depuis 2011, notamment entre 2019 et 2021. En effet, les dépôts en déchetteries, fermées en 2020 pendant la crise sanitaire, ont pu être reportés l’année suivante. Par ailleurs, comme certaines déchetteries acceptent les déchets d’entreprises du bâtiment, le rebond de l’activité économique de la construction en 2021 a pu générer davantage de déblais et gravats.

Enfin, la collecte en déchetterie augmente de 83 kg par habitant en dix ans, pour atteindre 345 kg en 2021. Ainsi, 56 % des déchets y sont collectés, contre 43 % en France métropolitaine. Par ailleurs, la région bénéficie d’un réseau de déchetteries plus dense que la moyenne nationale (8,7 pour 100 000 habitants contre 6,9).

Après leur collecte, les déchets ont trois destinations de traitement : valorisation, incinération avec ou sans récupération de l’énergie, ou stockage. Dans les Pays de la Loire, 56 % des déchets ménagers sont orientés vers la valorisation en 2021, contre 49 % en France métropolitaine.

Les OMR sont trois fois plus souvent dirigées vers la valorisation que dans l’hexagone (22 % contre 8 %). Néanmoins, deux tiers des OMR sont incinérés. L’énergie produite par l’incinération est partiellement réutilisée, par exemple pour chauffer l’eau des réseaux de chaleur. Au niveau départemental, la Vendée se distingue : l’incinération n’existe pas, le choix du traitement des déchets s’étant porté sur le Tri-Mécano-Biologique.

Dans la région, la quasi-totalité des matériaux recyclables et des déchets verts sont envoyés à la valorisation (98 %), comme en France métropolitaine. Ces déchets peuvent être destinés à des centres de tri, au compostage industriel ou à la méthanisation.

Néanmoins, les encombrants, tels que le tout-venant en déchetterie ou des meubles collectés en porte-à-porte, restent majoritairement enfouis dans les Pays de la Loire (53 %). Là réside une potentielle marge de progression régionale. En effet, ces déchets sont cette fois davantage envoyés à la valorisation en France métropolitaine (39 %, contre 23 % dans la région).